Archives de catégorie : Répression

Communiqué du CSP86 : Rassemblement devant la préfecture mercredi 19 mars à 14h

Communiqué du CSP86 : Rassemblement devant la préfecture mercredi 19 mars à 14h

Trop d’histoires de vies, humainement insoutenables, nous conduisent à nous insurger : question de dignité.

Nous, familles et personnes seules sans papiers ou en situation administrative précaire et ayant des problèmes de logement, nous vous informons que nous sommes constitués en Collectif au sein du Dal86 pour défendre nous-mêmes nos droits et nos intérêts. VOIR

Nous appelons toutes les familles et personnes seules, qui sont dans la même situation que nous, à nous rejoindre pour défendre ensemble nos droits et nos intérêts ;

Nous appelons aussi tous ceux qui sont scandalisés par la politique indigne, injuste, inégalitaire et inhumaine des pouvoirs publics à venir nous soutenir

Rassemblement devant la préfecture mercredi 19 mars à 14h

Que vont devenir les familles et personnes seules sans papiers ou en situation administrative précaire qui sont hébergées à l’hôtel en particulier après après l’expulsion des squats ? Dans ce Collectif nous sommes six familles dans ce cas soit 25 personnes, 15 enfants dont deux de quelques semaines nés alors que leur parents étaient hébergés à l’hôtel ! Resterons-nous à l’hôtel ? En serons-nous expulsés comme l’annoncent cyniquement à qui veut l’entendre les pouvoirs publics ? Serons-nous jetés à la rue ou irons-nous au « 115 » ? Ce qui, en passant, serait à peine un peu mieux que la rue puisque les pères sont séparés de leurs femmes et de leurs enfants et sont jetés à la rue 5 jours par semaine. Non tout cela serait scandaleux et inacceptable.

Nous exigeons des conditions dignes d’existence. Nous exigeons des papiers nous permettant d’entrer dans le droit commun et un logement décent pour tous !

Qu’en sera-t-il des familles roms roumaines en particulier celle qui ont été expulsés des squats ? Dans ce Collectif nous sommes 13 familles (plus 2 déjà comptées à l’hôtel) dans ce cas soit 53 personnes dont 31 enfants. Répression forcenée, assistanat voire l’aliénation sociale, la préfecture et ses hommes de mains nous ont franchement pourri la vie à nous qui étions il y a quelques mois déjà bien intégrés.

Nous exigeons des conditions dignes d’existence. Nous exigeons des papiers nous permettant d’entrer dans le droit commun et un logement décent pour tous !

Qu’en sera-t-il des autres familles et personnes seules du Collectif qui sont sans papiers ou en situation administrative précaire et ayant des problèmes de logement ? Dans ce Collectif nous sommes 7 familles et 5 personnes seules dans ce cas soit 31 personnes dont 2 femmes enceintes et 11 enfants. Malgré les tentatives éhontées de nous désintégrer, nous pouvons affirmer haut et fort que nous sommes sur-intégrés. Nous sommes ici depuis de nombreuses années, parfois 7 longues années ! Nous avons de nombreuses attestations qui justifient de nos engagements auprès d’associations et de nos excellentes relations avec nos voisins et amis français. Nous avons appris le français. Nous avons même travaillé jusqu’à ce que l’on nous interdise de le faire. Nos enfants sont brillants scolairement et excellents dans les clubs sportifs auxquels ils participent. Nous faisons tout ce qu’on nous demande pour mériter nos papiers mais tout cela n’est jamais suffisant. Aussi nous exigeons que la préfecture jette au moins un œil dans les dossiers qu’elle instruit. Mais nous savons bien aussi que le problème n’est pas seulement là. Nous exigeons que la préfecture arrête de nous trier sur le mérite. Nous exigeons que la préfecture se préoccupe plutôt de nos besoins et respecte scrupuleusement nos droits fondamentaux : droit des enfants, droit au logement, droit à avoir une vie digne.

Nous exigeons des conditions dignes d’existence. Nous exigeons des papiers nous permettant d’entrer dans le droit commun et un logement décent pour tous !

csp86@free.fr – dal86@free.fr – 06 52 93 54 44 / 05 49 88 94 56 Réunions du Collectif tous les jeudis à 18h à la maison de la solidarité 22 rue du Pigeon Blanc 86000 POITIERS

Vu sur le site du DAL 86, 15 mars 2014

Mise à jour PN : une soixantaine de personnes au rassemblement. Contrairement à ce qu’indique la presse, la préfecture a refusé de recevoir une délégation.

[DAL 86] Communiqué du CSP86, Collectif de familles et personnes seules sans papiers

Communiqué du CSP86, Collectif de familles et personnes seules sans papiers

Nous, familles et personnes seules sans papiers ou en situation administrative précaire et ayant des problèmes de logement, nous vous informons que nous sommes constitués en Collectif au sein du Dal86 pour défendre nous-mêmes nos droits et nos intérêts.

L’idée a germée voilà un an. Suite aux nombreuses familles et personnes seules sans papiers ou en situation administrative précaire qui prenaient contact avec le Dal86 concernant leurs problèmes de logement, le Dal86 a décidé, car c’est précisé dans ses statuts, « de les unir et les organiser ». L’idée s’est confortée dans les divers squats où ont été mis en place des Collectifs d’habitants. Et suite aux expulsions des squats et à la dispersion des habitants, le Collectif a repris de la vigueur et se réunit une fois par semaine le jeudi à 18h à la Maison De la Solidarité, passant de deux familles (10 personnes) à la première réunion à 19 familles (8 présentes et 11 représentées) et 2 pères de famille seuls, soit un total de 75 personnes, à la dernière.

Ce nombre devrait encore s’étoffer puisque nous connaissons de nombreuses autres familles et personnes seules soumis à l’arbitraire et à l’acharnement de la préfecture, qui sont soit sous le coup d’OQTF soit dans de grandes difficultés en particulier concernant le logement (au CHUS « 115 », à l’hôtel, dans des conditions de logement ou d’hébergement indignes…) puisqu’elles n’ont pas de titres de séjours ou des titres de séjours précaires.

Notre Collectif dénonce le plan concerté des pouvoirs publics afin de nous dissuader de rester sur Poitiers : l’indignité du CHUS (Centre d’Hébergement d’Urgence Sociale) et les carences du 115, l’impuissance du SIAO (Système Intégré d’Accueil et d’Orientation), le défaussement du social sur le caritatif, les rendez-vous lointains en préfecture et à l’OFII (Office Français de l’Immigration et de l’Intégration), le dépaysement des administrations et associations d’aide et le fait de se renvoyer la balle entre institutions, la violation systématique des droits élémentaires des personnes, la prévalence du mérite sur le besoin, l’arbitraire, le chantage aux papiers, les discriminations, les procédures administratives ubuesques et les « dysfonctionnements » des services de la préfecture, le torpillage des associations de soutien et d’accompagnement, la désactivation des services sociaux, et, comme si cela ne suffisait pas un acharnement administrativo-judiciaro-policier continu : contrôles à répétition, arrestations, placements en garde à vue, confiscation de papiers d’identité, procès, placements en CRA, expulsions des pères de famille…

Nous sommes conscients que cet acharnement est non seulement inutile mais qu’il coûte très cher à l’Etat français. Il est clair que nos conditions de vie pourries sciemment par les pouvoirs publics, sont difficiles à Poitiers mais il est clair aussi qu’elles sont bien pires dans nos pays respectifs. Jamais nous n’y repartirons. Nous savons aussi que toutes les villes utilisent de tels procédés et que la vie n’y serait pas meilleure qu’ici. Il faut se rendre à cette évidence : notre vie est dorénavant et inéluctablement sur Poitiers.

Les deux derniers revers de la préfecture qui ont concerné les régularisations de Mamadou Camara et de Karen Abgaryan ont montré clairement non seulement qu’elle prend ses décisions sans connaître nos dossiers mais que la lutte paie.

Aussi nous appelons toutes les familles et personnes seules sans papiers ou en situation administrative précaire à nous rejoindre au sein de notre Collectif pour défendre ensemble nos droits et nos intérêts.

Nous appelons aussi tous ceux qui sont scandalisés par les traitements indignes que les pouvoir publics nous font subir à venir nous soutenir.

Réunions du Collectif tous les jeudis à 18h à la maison de la solidarité 22 rue du Pigeon Blanc 86000 POITIERS

Renseignements : DAL86dal86@free.fr – 06 52 93 54 44 / 05 49 88 94 56 Permanences : tous les samedis matin de 11h à 12h Maison de la Solidarité 22 rue du Pigeon Blanc Poitiers

Vu sur le site du DAL 86, 11 mars 2014

[Poitiers] Soutien à Radu !

NdPN : voir aussi le communiqué du DAL 86, relayé sur notre blog.

Mise à jour 4 mars 2014 : Radu est passé devant le JLD ce matin, qui a confirmé la détention. Il risque maintenant d’être rapidement expulsé en Roumanie. Soyons nombreux-euses à soutenir Radu et sa famille, demain 5 mars à 18h devant le Palais de justice !

Roms : soutien à un père de famille menacé d’expulsion

Poitiers. Radu, Rom et père de famille, est menacé d’expulsion. Il est retenu  à Bordeaux. Les associations se mobilisent autour de son épouse enceinte.

Les jours se suivent et les mobilisations se ressemblent. La semaine dernière, la Cimade (association de solidarité active avec les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile), le Dal 86 (Droit au logement pour tous), RESF (Réseau école sans frontière) et de « simples » citoyens se réunissaient autour d’un père d’origine arménienne, placé en centre de rétention.

Hier, les membres de ces mêmes associations ainsi que la représentante de Romeurope ont manifesté leur soutien, dans les locaux de la Maison de la solidarité, à une famille rom, dont le père Radu – déjà sous le coup d’une OQTF (*) –, après une garde à vue de 48 heures, a été placé dans le centre de rétention (CRA) de Bordeaux, vendredi matin.

Expulsé 4 fois en 22 mois

Les faits. Ballottés de squats en relogement en hôtel, Radu, son épouse Radazina enceinte de 6 mois et ses deux enfants, Rada (6 ans) et Ghiocel (4 ans), tous les deux scolarisés depuis la rentrée à l’école de la Grange-Saint-Pierre (Poitiers-Ouest), ont rejoint des membres de leur famille dans un petit logement aux Trois-Cités. Onze personnes s’y entassent. C’est au pied de l’immeuble que Radu a été arrêté par les policiers qui, selon les propos de son épouse, le soupçonnaient « d’avoir volé une remorque d’inox ». Si, au final, ce vol ne lui est pas imputé, il est néanmoins conduit au CRA de Bordeaux, en vue d’une expulsion vers son pays d’origine. « C’est toujours le même scénario, dénoncent les représentants des associations. Il a déjà subi 4 expulsions en 22 mois et il est revenu. Il est le pilier de la famille, apprend le français, recherche activement un emploi ; à chaque fois, il faut tout recommencer à zéro. » « En plus, son épouse doit rester aliter jusqu’à la fin de sa grossesse. Qui va s’occuper des deux enfants ? Et le regroupement familial ? » tempêtent-ils avant d’appeler à un rassemblement.

(*) A la suite de la fermeture du squat du Plateau-des-Glières, au mois de juin 2012, Radu ainsi que son épouse Radazina, entre autres, ont fait partie des personnes expulsables. Le recours demandé après du tribunal administratif a entériné, il y a une quinzaine de jours, l’Obligation de quitter le territoire français (OQTF). L’avocate qui suit le dossier a fait appel de cette décision, notamment au vu des examens médicaux de Radazina.

bon à savoir

Les membres du collectif d’associations demandent que « Radu revienne, soit accueilli dignement et qu’avec sa famille, ils accèdent aux vrais droits communs ». Ils organisent un rassemblement de soutien (comme tous les 1ers mercredis du mois pour les sans-papiers) devant le tribunal, mercredi 5 mars à 18 h, sur la place du palais de justice de Poitiers.

M.-L. A., Nouvelle République, 2 mars 2014