Archives de catégorie : Répression

Qui nous protège de la police ?

Qui nous protège de la police ?

C’est en tout cas ce qu’a dû se demander cette jeune mineur de 17 ans, agressée lundi 23 janvier 2012 vers 11h par une poignée de policier alors qu’elle se trouvait chez sa tante. Menottée, battue, victime d’attouchement, d’insultes négrophobes, sexistes et obscènes voici dans quelles conditions traumatisantes cette jeune a eu à faire pour la première fois à la police.

La vidéo

Dailymotion, AncFrance, 25 janvier 2012

[Hauteville – 01] Parents et enfants raflés, malgré la résistance locale

A Hauteville, le gouvernement rafle !

Lundi 23 janvier à 8 heures du matin, les policiers de Bellegarde sont venus arrêter la famille Mahmuti à Hauteville.

Hébergés et par­fois cachés par la popu­la­tion hau­te­vil­loise, les enfants 17, 8, 5 et 1 ans, ont été inter­pel­lés comme leurs parents. Attendant que la petite parte à l’école, les poli­ciers l’ont prise dès le pas de la porte fran­chi. Elle s’est retrou­vée au sol à un cer­tain moment. Le plus grand des enfants a lui été frappé à plu­sieurs repri­ses et bous­culé dans les esca­liers.

De nom­breu­ses photos ont été prises par les citoyens et élus ras­sem­blés pour empê­cher cette rafle qui sur­vient quel­ques heures après une série d’arres­ta­tions du même type dans plu­sieurs villes de France dont Paris. Des voi­tu­res ont été garées dans la rue pour retar­der l’échéance mais n’ont pas permis d’empê­cher l’embar­que­ment vers le centre de réten­tion de Lyon de toute la famille. C’est un véri­ta­ble achar­ne­ment que subit cette famille depuis son arri­vée en France, tra­quée et arrê­tée à plu­sieurs repri­ses par la police !

Solidarité avec la famille Mahmuti !

***

Témoignage d’une per­sonne pré­sente au moment de l’action :

J’ai été alerté par P. Virard (pré­si­dent de la com­mu­nauté de com­mu­nes du pla­teau d’Hauteville) à 8h, qui a vu des flics cachés der­riere la maison où était héber­gés les Mahmuti.

J’y suis allé immé­dia­te­ment en pré­ve­nant les cama­ra­des du pla­teau et on s’est garé dans l’impasse menant à la maison de façon à empe­cher le départ des 3 voi­tu­res de la PAF.

Suite à ça , les enfants étaient en larmes et la situa­tion vrai­ment dra­ma­ti­que . Le maire d’hau­te­ville absent du pla­teau a fait également venir ses adjoints et les res­pon­sa­bles des ser­vi­ces muni­ci­paux.

Des ren­forts de gen­dar­me­rie sont venus de tout le dépar­te­ment, c’était l’état de siège. Les forces de gen­dar­me­rie et notam­ment celle d’Hauteville nous ont fait part de leur soli­da­rité et nous avons eu avec eux des rap­ports cour­tois.

A 14 h la situa­tion était tou­jours blo­quée et la PAF dans la merde ; On nous a demandé alors d’évacuer les voi­tu­res et nous avons refusé vou­lant négo­cier avec le prefet et la PAF . Ils ont fait venir des per­son­nes du garage d’Hauteville avec des pla­te­for­mes pour évacuer de force les voi­tu­res par réqui­si­tion du préfet. Les gara­gis­tes décou­vrant sur place ce qui se pas­sait ont refu­sés d’exe­cu­ter leur tache et sont repar­tis chez eux.

Il ont requi­si­tionné sur ordre du préfet un autre gara­giste venant de tor­cieu.

Entre temps des négo­cia­tions ont eu lieu entre P. Virard , la PAF et la pré­fec­ture et on nous a assuré qu’ils ne seraient pas expul­sés vers la Hongrie et revien­draient très cer­tai­ne­ment à hau­te­ville s’ils coo­pé­raient . Nous avons acté cette solu­tion, n’ayant pas les forces néces­sai­res pour aller plus loin.

Résultat, on nous a menti et uti­lisé pour per­sua­der cette famille de monter dans les voi­tu­res sans aucun effet per­son­nel puisqu’ils allaient reve­nir !!

Nous sommes tous allé dépo­ser à la gen­dar­me­rie, sans convo­ca­tion, pour reven­di­quer et défen­dre notre action, pré­ce­dant en celà la convo­ca­tion par le tri­bu­nal. Les gen­dar­mes nous assu­rent que celà n’ira pas loin.

P.-S. : Le texte, en dehors du témoignage, est tiré du journal local « l’Eclaireur ». photo piqué au progrès.

Rebellyon, 25 janvier 2012

[Kirghizistan] Des centaines de détenus en lutte se cousent la bouche

Des centaines de détenus se cousent la bouche

Près de 2 000 prisonniers enfermés dans treize établissements pénitentiaires kirghiz se sont cousu la bouche – avec du fil de coton, synthétique, ou du fil de fer. Leur mouvement de contestation dure depuis début janvier : ils protestent contre leurs mauvaises conditions de détention. En cause, « le manque de nourriture, de place, de médicaments de base, et le fait que les colis des proches n’arrivent pas toujours à destination », rapporte le site de la radio kirghize Azattyk. Les détenus exigent que leurs cellules restent ouvertes et demandent à pouvoir circuler au sein de la prison.

Ils ont réussi à mobiliser leurs familles, qui manifestent dans différentes villes pour les soutenir. Pour les autorités, les détenus « ont le droit d’être en grève de la faim, personne ne les nourrira de force ». Le porte-parole du Comité d’Etat du contrôle de l’exécution des peines souligne qu' »à l’origine du mouvement on trouve des criminels qui ont besoin de circuler librement pour ‘récolter’ l’argent d’autres détenus [envoyé par leurs familles] ». Un peu plus de 1 000 détenus sur les 2 000 partisans du mouvement recensés avaient toujours la bouche cousue le 25 janvier.

Courrier international, 25 janvier 2012

La révolte s’étend au Tibet

Chine: les troubles s’étendent dans des zones tibétaines

Les troubles s’étendaient dans des zones tibétaines du sud-ouest de la Chine où les forces de sécurité ont de nouveau tué par balles au moins un manifestant dans le Sichuan, province quasi sous black-out mercredi et d’où les informations filtraient difficilement.

Un policier chinois observe des bouddhistes en train de prier dans un temple tibétain, le 25 janvier 2012 à Pékin

Un policier chinois observe des bouddhistes en train de prier dans un temple tibétain, le 25 janvier 2012 à Pékin

Ces violences, les plus graves depuis 2008 dans le plateau tibétain, ont poussé mardi les Etats-Unis à se dire « très inquiets » et le gouvernement tibétain en exil en Inde à presser mercredi la communauté internationale à « intervenir pour empêcher un nouveau bain de sang ».

La province du Sichuan, proche de la Région autonome du Tibet et qui compte une importante population d’ethnie tibétaine, est secouée depuis lundi par des manifestations dont la répression a fait de deux à une dizaine de morts, selon les sources.

Elle a également été le théâtre de la majorité des 16 immolations ou tentatives d’immolation par le feu de moines et nonnes bouddhistes depuis mars 2011, protestations tragiques contre la répression de leurs libertés religieuses et de leur culture.

En début de semaine, des tracts affirmaient que de nouveaux Tibétains du Sichuan se déclaraient prêts à s’immoler par le feu.

Lundi, les forces de sécurité ont tiré sur des manifestants « non armés », faisant de deux à six morts, non loin du monastère de Drakgo, à Luhuo, dans la préfecture tibétaine de Ganzi, selon des ONG et des exilés tibétains.

Pékin a confirmé le lendemain un seul mort, tombé sous les balles de sa police, en évoquant une riposte à une attaque à coups de pierre d’un « gang » comprenant des moines.

Mardi les troubles se sont poursuivis: entre deux et cinq Tibétains ont été tués par balles par la police chinoise dans la même préfecture, ont annoncé l’organisation Free Tibet et la radio américaine Radio Free Asia (RFA).

L’agence Chine nouvelle a confirmé mercredi que la police chinoise avait tué la veille un « émeutier » lorsque des manifestants tibétains ont tenté de prendre d’assaut un commissariat.

« La police a été obligée d’ouvrir le feu, tuant un émeutier et en blessant un autre », a rapporté Chine nouvelle.

Citant un officier de police, l’agence officielle a raconté que les manifestants avaient attaqué le commissariat de Changguan, dans la ville de Seda, « avec des bonbonnes de gaz, des couteaux et des pierres ».

« Ils ont aussi ouvert le feu sur nous, blessant 14 policiers », a poursuivi cette source. La police a tiré après l’échec de ses appels au calme et de l’usage d’armes non léthales pour disperser la foule, a assuré Chine nouvelle.

Il était extrêmement difficile mercredi de joindre Des moines ou des habitants de la préfecture de Ganzi, qui semblait être sous black-out.

Les autorités locales, la police et les habitants de Seda étaient injoignables.

Lundi et mardi, l’AFP avait pu joindre Des moines du monastère de Drakgo, à Luhuo, investi par des milliers de membres de la police armée, mais mercredi personne n’était joignable dans cette localité.

Les téléphones de la police et la municipalité y sonnaient en permanence occupé, de même que ceux de tous les hôtels et restaurants du district voisin de Daofu, laissant penser que les liaisons téléphoniques avaient été coupées.

L’association basée à Londres Free Tibet a fait état pour sa part d’une autre manifestation de Tibétains du Sichuan, lundi, dans le district d’Aba — haut lieu de la résistance Des moines bouddhistes — dispersée par des gaz lacrymogènes.

Dans ce district, un hôtelier a indiqué à l’AFP voir « de nombreux membres des forces de la sécurité et des véhicules de transport de troupes dans les rues ».

« Aucune personne étrangère à la localité ne peut y entrer à moins d’avoir un laissez-passer », a-t-il dit.

Pékin assure garantir aux Tibétains la liberté de leur culte et de leurs pratiques culturelles ainsi qu’une augmentation de leur niveau de vie grâce à des investissements importants dans ces zones sous-développées.

Mais les associations de Tibétains font état d’une répression accrue depuis les grandes émeutes antichinoises de 2008, notamment dans les monastères, qui à son tour alimente une révolte grandissante contre le joug de Pékin.

AFP, 25 janvier 2012

Encore une loi répressive contre le droit de grève !

Grèves dans l’aérien: l’Assemblée a voté un encadrement controversé

Les députés ont voté, dans la nuit de mardi à mercredi, un encadrement des conflits sociaux dans l’aérien inspiré du transport terrestre, le gouvernement soutenant un texte UMP « indispensable » tandis que la gauche dénonçait une remise en cause du droit de grève.

L’une des dispositions a été élargie aux transports terrestres, modifiant ainsi l’emblématique loi d’août 2007, improprement appelée loi sur le « service minimum ».

Déposée par un membre de la Droite Populaire, Eric Diard, avant un mouvement d’agents de sûreté aéroportuaire, la proposition de loi votée vise à transposer dans l’aérien le dispositif existant dans les transports terrestres depuis 2007 et appliqué notamment à la SNCF et la RATP en Ile-de-France.

Elle entend éviter les grèves en incitant à la prévention des conflits, éviter la « paralysie » des aéroports ainsi que l’absence d’information des passagers. Il s’agit d’instaurer un « service garanti » mais « pas un service minimum », a souligné M. Diard, car « il ne s’agit pas d’une mission de service public mais d’une activité fortement concurrentielle ».

Ce texte rend obligatoire pour les salariés, sous peine de sanction, une déclaration individuelle de participation 48 heures avant chaque jour de grève, et pour les employeurs, de faire des prévisions de trafic au plus tard 24 heures avant la perturbation.

Les salariés renonçant à participer à une grève ou décidant de reprendre leur service devront aussi, sous peine de sanctions disciplinaires, en informer leur employeur au plus tard 24 heures avant leur participation ou reprise prévue, selon des amendements votés mardi soir.

Outre le secteur aérien, cette obligation d’informer l’employeur d’un changement d’avis s’appliquera aussi aux transports terrestres, en vertu d’un amendement UMP adopté par les députés.

Plus tôt dans la soirée, le ministre du Travail Xavier Bertrand, avait souligné que, dans les transports terrestres, certains salariés avaient « trouvé le moyen de contourner (la loi de 2007 ndlr) en se déclarant grévistes puis en changeant d’avis dans le but de désorganiser le service ».

L’encadrement du droit de grève dans l’aérien a été régulièrement défendu par le gouvernement lors de plusieurs grèves récentes, dont, fin décembre, le conflit des agents de sûreté.

« La proposition de loi est indispensable: elle répond à une attente des Français, dont certains d’entre eux ne supportent plus d’être pris en otage lors des conflits sociaux dans le transport aérien, notamment lorsqu’ils partent en vacances », a affirmé M. Bertrand.

Sa collègue de l’Ecologie et des Transports, Nathalie Kosciusko-Morizet, a vanté un « nouvel équilibre longtemps attendu » entre droit à la circulation et droit de grève.

Ce n’est « en rien un texte de circonstance », a tenu à assurer le ministre des Transports Thierry Mariani.

Le socialiste Daniel Goldberg a dénoncé « un cheval de Troie pour la mise à mal du droit de grève » et un texte n’ayant « qu’une portée médiatique d’affichage préélectoral inapplicable dans les faits ». Il a aussi déploré une volonté de « passer en force » avec un seul examen par chambre.

Son collègue Alain Vidalies a notamment prévenu du « risque insensé que cette proposition soit à l’origine d’une grève ». Plusieurs syndicats de pilotes, navigants commerciaux, mécaniciens et personnel au sol ont déposé un préavis de grève du 6 au 9 février 2012, avant les vacances.

Pour le PCF et le PG, Pierre Gosnat a dénoncé « une nouvelle entaille extrêmement grave au droit de grève » pour des « motifs électoralistes » et qualifié de « tartuferie » l’obligation de déclaration individuelle préliminaire, alertant sur les « éléments de pression de la hiérarchie ».

Ex-président d’Air France, le centriste Christian Blanc a jugé que « ce texte ne règle en rien les problèmes ».

Mise à mort du droit de grève? L’UMP Serge Grouard a rétorqué que cette « accusation entendue à maintes reprises au cours de la législature n’est pas plus une vérité aujourd’hui qu’hier ».

AFP, 25 janvier 2012