Archives de catégorie : Répression

Sarko remet la légion d’honneur à un ancien de l’OAS

[Légion du déshonneur] Sarközy de Nagy-Bocsa lèche les bottes de l’OAS

Un putschiste, héros de Sarko

Le 3 janvier Nicolas Sarkozy a poursuivi en Bretagne son marathon des vœux en rendant hommage à l’engagement et à l’efficacité des soldats français déployés tout au long de l’année 2011 dans les opérations militaires qu’il a ordonnées.

Il s’est surtout permis, dans sa drague aux militaires à quelques mois de la présidentielle, de citer Hélie Denoix de Saint-Marc, officier putschiste en 1961 en Algérie, à qui il a remis en novembre la Grand Croix de la Légion d’honneur, un geste très apprécié dans les cercles militaires.

Entré dans la Résistance en 1941, puis déporté en 1943 au camp de Buchenwald, Denoix de Saint-Marc commandait par intérim le 1er régiment étranger de parachutistes en Algérie.

Engagé aux côtés du général Massu, il a été le fer de lance du putsch des généraux manqué d’avril 1961. Le 1er REP ayant été dissous le 30 avril 1961, une partie de l’effectif déserte et rejoint l’OAS.

Condamné à dix ans de réclusion criminelle, mais gracié, il n’en a passé que cinq en prison. Lors de son procès, il avait déclaré qu’en Algérie sa mission était notamment de « maintenir l’intégrité du patrimoine national, y promouvoir la justice raciale (…) ».

Bel exemple que cet homme là, justifiant la guerre coloniale et son cortège de tortures !

Brève parue dans Billets d’Afrique… et d’ailleurs n° 209 de janvier 2012.

[Aulnay-sous-Bois] Flics, porcs, assassins !

[Aulnay-sous-Bois] Flics, porcs, assassins !

 

« On n’est pas des animaux, on est des enfants de la France », répète toutes les deux minutes Jamel, un « enfant d’Aulnay ». La quarantaine bien entamée, il a grandi dans la cité « plutôt calme » de Balagny, à Aulnay-sous-Bois, où un jeune homme de 25 ans est décédé hier soir vraisemblablement d’une crise cardiaque lors d’un contrôle de police dans un hall d’immeuble.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1326416370.jpgLe 11 janvier, dans la cité de Balagny, à Aulnay-sous-Bois.

Ce matin, en apprenant la mort du «petit frère», Jamel a rappliqué aussi sec « pour comprendre ce qui s’est passé » et soutenir la famille.

Selon les premiers résultats de l’autopsie, le jeune homme souffrait d’une malformation cardiaque. D’après le préfet de Seine-Saint-Denis, Christian Lambert, le jeune homme a été « menotté » pendant le contrôle, mais « sans aucune violence ». Les policiers lui ont prodigué de premiers soins et ont appelé les pompiers, mais ces derniers n’ont pas réussi à le réanimer, selon des sources policières interrogées par l’AFP.

Une polaire bleue « Aulnay, une ville sport » sur le dos, Jamel est « révolté ». Selon lui, « le maire [Gérard Ségura, PS, ndlr] n’a même pas pris la peine de se déplacer dans la cité pour parler aux jeunes ou au moins pour rendre visite à la famille endeuillée ».

Un autre habitant de la cité, 24 ans, le visage blafard de ceux qui ont peu dormi : « Ah mais ça, si la victime avait eu un prénom bien français, genre Marcel ou Philippe, cela ne se serait pas passé comme cela. Sarko et Fillon seraient déjà là, la victime aurait eu droit à des funérailles en fanfare avec retransmission à la télévision. »

Si rien ne permet de conclure à la responsablilité de la police dans le décès, cet épisode renforce encore la tension entre jeunes et policiers.

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Au pied de l’immeuble où se sont déroulés les faits, ils sont une quinzaine à refaire le film de la soirée. Hier soir, vers 20 heures, « les cow-boys de la BAC » ont débarqué pour un contrôle de stup. « En civil mais on les reconnaît avec leur Ford focus bleue. Faut les voir nous parler, je vous jure », raconte l’un d’eux.

« À partir du moment où t’es jeune, pour eux, t’es une racaille. Ils parlent mal, sans respect, comme si on était des chiens. Ils nous traitent de fils de pute. Quand on reste tranquille, posés sur le muret ou dans un hall, ils nous cherchent. Leur phrase favorite, c’est : alors vous nous provoquez pas aujourd’hui ? »

Imad, 25 ans, était très ami avec la victime : « On a passé la journée ensemble, il allait très bien, pas de vertige ou quoi que ce soit, il était en forme. » Emmitouflé dans une doudoune blanche et noire, le visage fermé, il est atterré des rumeurs qui circulent. « À la télé, ils disent qu’il a eu un malaise cardiaque parce qu’il a pris du viagra et qu’il avait une mauvaise santé, on salit sa mémoire. La vérité, ce n’est pas celle là. Les flics sont arrivés comme des ninjas, comme si c’était Bagdad ici. Au lieu de faire un contrôle tranquille, ils l’ont plaqué contre le sol, comme un malpropre. Il en est mort. »

(…)

Leur presse (Marie Piquemal, Libération, 11 janvier 2012)


(…) À Baligny, l’explication médicale de la mort du jeune homme n’a pas apaisé les esprits. « Il faut dire la vérité ! Abdel, c’est comme tout le monde ici, il est contrôlé en permanence par la BAC. Une fois, deux fois, trois fois par jour ! Alors, ne me faites pas croire qu’un simple contrôle aurait provoqué son problème de cœur ! », s’emporte Djamel, 43 ans, un ancien du quartier venu montrer son soutien à la famille. (…)

Leur presse (Arthur Frayer, lemonde.fr, 11 janvier 2012)


« Ça va péter. » Un habitant de la cité Balagny à Aulnay-sous-Bois a prévenu, plus tôt dans la journée ce mercredi, qu’il avait du mal à tenir les jeunes du quartier après la mort d’un des leurs, mardi soir, au cours d’une interpellation. Une soixantaine d’entre eux se sont réunis, en début de soirée, au centre de la cité, autour de laquelle se sont positionnée les forces de l’ordre.

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Une quinzaine de fourgons de CRS a pris place autour de la cité plongée dans le noir, le transformateur de l’éclairage public ayant brûlé la nuit précédente, selon notre journaliste sur place. Aucun incident n’est à signaler, seules quelques invectives émanent du groupe à l’adresse des policiers.

Leur presse (20minutes.fr, 11 janvier 2012)


Quatre personnes ont été interpellées après les incidents qui se sont déroulés dans la nuit de mercredi à jeudi, dans plusieurs cités d’Aulnay-sous-Bois, après la mort d’un jeune homme de 25 ans, au cours d’un contrôle de police mardi.

Des incidents (tirs d’engins pyrotechniques et feux de poubelles), bien que l’autopsie a établi qu’il n’avait subi aucune violence et qu’il souffrait d’une malformation cardiaque. Il y a eu « quatre interpellations après de gros pétards » qui ont sauté mais qui n’ont pas fait de blessés, a expliqué la préfecture.

Vers 23 heures, deux poubelles ont été incendiées, mais le feu a été très rapidement éteint par les pompiers. Mercredi soir, un calme précaire régnait dans la cité Balagny d’Aulnay-sous-Bois, composée de petits immeubles de brique rouge. Un important dispositif policier était en place, mais en retrait, alors que des groupes de jeunes sont restés rassemblés au pied de la cité jusque vers 1 heure du matin. (…)

Leur presse (LeParisien.fr, 12 janvier 2012)


Des incidents se sont produits dans la nuit de mercredi à jeudi à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), à la suite de la mort d’un jeune, mardi, au cours d’un contrôle de police. (…) la soirée a été marquée par des incendies dans plusieurs quartiers de la ville, à la cité Balagny, d’où le jeune homme était originaire, à la cité des Etangs et à la Rose-des-Vents.

Les forces de l’ordre ont été la cible de tirs de mortier de feu d’artifices. Vers minuit, les policiers étaient encore nombreux à Aulnay, déblayant la chaussée des restes de poubelles brûlées.

(…)

Ce drame a alimenté tristesse et colère dans ce quartier de petits immeubles de brique d’ordinaire très calme, rebaptisé même par les plus jeunes « la cité de l’ennui ». « Les policiers mettent trop la pression aux jeunes, tout ça parce qu’ils sont dans les halls et qu’ils fument parfois un joint… Moi, je les ai déjà vu caler (NDLR : immobiliser) quelqu’un au sol, ils y vont fort », lâche une femme de 26 ans, « choquée » par la mort d’Abdel, « garçon calme et gentil », qui « travaillait de temps en temps ». Sur la placette centrale, des anciens sont réunis, la mine sombre. Certains ont vu la tentative de réanimation derrière « une rangée de 20 ou 30 policiers ». « Personne ne s’est soucié d’emmener la famille à l’hôpital », proteste l’un d’eux.

(…)

Leur presse (LeParisien.fr, 12 janvier 2012)

[Poitiers] Conférence-débat avec les faucheurs d’OGM

 Les faucheurs font leur show à la veille de leur procès

Sept des prévenus, leurs avocats et témoins ont animé un débat public hier à la veille de leur comparution devant la cour d’appel.

Prévenus et fiers de l'être : faucheurs volontaires et avocats avant la conférence débat sur le danger des OGM.

 Prévenus et fiers de l’être : faucheurs volontaires et avocats avant la conférence débat sur le danger des OGM.

Six mois après leur relaxe par le tribunal correctionnel de Poitiers, huit faucheurs volontaires de maïs transgénique sont cités ce matin, sur appel du parquet, devant la cour d’appel. Six d’entre eux sont des militants anonymes ; le septième, François Dufour, est vice-président du conseil régional de Basse-Normandie. Le dernier enfin, et leur porte-parole naturel, n’est autre que le député européen vert et militant paysan José Bové.

Dès hier, les prévenus, leurs avocats et leurs témoins (les professeurs de biologie Jacques Testart et Pierre-Henri Gouyon) ont animé une conférence débat à Poitiers autour des OGM et des risques qu’ils représenteraient. En fin d’après-midi, les mêmes ont présenté le contexte de ce procès en appel : « C’est clair que le parquet a fait appel sur ordre de la Chancellerie, a notamment martelé José Bové. D’un côté, on a un ministre de la Justice qui s’acharne et de l’autre une ministre de l’Environnement et un président de la République qui annoncent qu’ils vont prendre un nouvel arrêté pour interdire les OGM ! »
Aujourd’hui, les prévenus, tout en revendiquant leur action du 15 août 2008 à Civaux et Valdivienne, vont plaider la relaxe : « On revendique une action mais pas d’être condamnés ! s’amuse le député européen. C’est le choix du parquet de nous poursuivre. Il se plante : c’est son problème. »
Les avocats, Marie-Christine Etelin et Nicolas Gallon, au cours de ce procès prévu sur une journée, s’appesantiront cependant sur le fond du dossier en plaidant « l’état de nécessité ». Leur thèse : les essais de Monsanto étaient illégaux (ils ont d’ailleurs été annulés après leur destruction par le Conseil d’État). Il fallait donc empêcher la récolte d’avoir lieu : « En fauchant des parcelles illégales, nous nous sommes faits des auxiliaires de justice », avance José Bové.
Le député vert a par ailleurs annoncé une vaste mobilisation de « milliers de faucheurs volontaires » au mois d’avril si de nouveaux champs étaient ensemencés de maïs transgénique faute d’arrêté ministériel les interdisant.

Nouvelle République, Vincent Buche, 13 janvier 2012

[Aubervilliers] Expulsion de Changfeng Mo, résidant en France depuis dix ans et père de deux enfants

Pour le Retour de M. MO et la régularisation de son épouse !

Le 7 Janvier, Changfeng MO, un jeune père de famille de 28 ans, a été expulsé après 10 années de présence en France et 45 jours de rétention ! Il est parti sans avoir revu sa femme et ses enfants depuis le jour de son arrestation. Aujourd’hui, il erre très loin de chez lui quelque part à Beijing avec seulement quelques sous en poche. Aujourd’hui, ses enfants, Félix 3 ans, en maternelle à Aubervilliers, et Soufia bientôt 2 ans, tous deux nés en France, n’ont plus de père. Aujourd’hui sa femme Hongxia MO est privée de la présence de son mari et doit assurer seule le quotidien.

Pour le ministère de l’immigration, ce n’est qu’une expulsion de plus à mettre au tableau de chasse de M. Guéant ; pour nous tous, c’est surtout la vie brisée d’un homme, ce sont une femme et deux enfants jetés dans une précarité extrême et une famille déchirée de plus à mettre sur le compte de la politique inhumaine des quotas d’expulsions. En bafouant les droits fondamentaux, notamment les droits de l’enfant, la préfecture suivrait-elle de nouvelles directives d’un gouvernement prêt à tout pour conquérir de nouveaux électeurs ?

Parce que cette expulsion est une honte pour notre pays, parce que cette situation est intolérable, parce que, pour M. MO « chez lui », c’est ici et ce n’est pas en Chine, nous, parents, amis, soutiens, habitants d’Aubervilliers et d’ailleurs, demandons le retour immédiat de Changfeng MO et la régularisation de son épouse Hongxia MO.

Nous resterons mobilisés tant que M. Mo ne sera pas revenu auprès de sa famille en France, à Aubervilliers !
Merci de signer et de diffuser largement cette pétition.

petition_M_-Mo(2).doc

RESF 93, 11 janvier 2012

[Poitiers] Occupation contre Vinci : relaxe pour les 5 !

Après la tentative de squat contre Vinci, cinq personnes étaient passées en procès le 8 décembre 2011 au TGI de Poitiers, suite à une plainte de la mairie PS.

La grosse baudruche merdiatico-policière s’était piteusement dégonflée et les plaidoiries des avocat-e-s, bruyamment applaudies. Au grand dam du président du tribunal, qui a d’ailleurs demandé aujourd’hui à ce que le « fan-club » ne réitère pas ses démonstrations d’enthousiasme.

Le verdict a donc été rendu aujourd’hui : RELAXE pour les cinq ! L’une d’entre elles prend quand même 100 € d’amende, pour avoir donné une fausse identité aux flics lors de la gardav’.

Vinci hors de nos vies !

 Juanito, groupe Pavillon Noir (FA 86), 12 janvier 2011

Mise à jour : article de la NR ce 13 janvier :

 » Squat  » de l’avenue de Nantes : relaxe pour les prévenus

Quarante-et-une personnes en garde à vue mais cinq prévenus à la barre. Le tribunal correctionnel qui a jugé l’affaire sur le fond (voir notre édition du 9 décembre) a rendu, hier, son jugement. Il s’agissait pour celui-ci de prouver qu’il y a eu, ce samedi 5 novembre, violences contre les personnes ou destructions ou dégradations de biens. En clair si les infractions étaient constituées. La réponse est claire pour les magistrats qui ont décidé de relaxer les cinq prévenus.

Aucune charge n’a été retenue à l’exception d’une personne qui a écopé d’une amende de 100 € pour avoir fourni une identité imaginaire pouvant provoquer des mentions erronées au casier judiciaire. Pour Maître Sillard, un des avocats de la défense, le doute « n’existe pas dans cette affaire, il y a une explication, le problème avec les Expressifs. » Sa consœur, Maître Ménard, avait, elle, exécuté le tribunal lors de sa plaidoirie : « On vous demande à vous juges de faire un exemple alors que l’infraction n’est pas constituée. »

Nouvelle République, D.M., 13 janvier 2012