Archives de catégorie : Répression

[Tours]  » On se croirait revenu à l’époque de la guerre  »

 » On se croirait revenu à l’époque de la guerre  »

Les sans-papiers ont protesté contre la « traque » dont ils font l'objet.

 
Les sans-papiers ont protesté contre la « traque » dont ils font l’objet. – (dr)
 

C’est un policier qui s’exprime. Un flic comme les autres, au commissariat de Tours. Dans un couloir, il confie à demi-mots son écoeurement. En cette fin d’année 2011, sur ordre de la préfecture, les effectifs de police sont mobilisés sur la chasse aux sans-papiers. Plusieurs policiers en témoignent : ils reçoivent des listes de gens à interpeller avec les adresses devant lesquelles il faut planquer pour les trouver. Parfois, la consigne porte sur un groupe de Roumains qu’il faut contrôler sans raison apparente. Plus tard, c’est devant un foyer Adoma qu’il faut guetter l’arrivée d’un père de famille arménien signalé en situation irrégulière. « On se croirait revenu à l’époque de la Seconde Guerre mondiale, ça me révulse, ajoute le policier. Les quotas, c’est une réalité. On nous demande de faire tant d’arrestations d’ici la fin de l’année. » La chasse aux sans-papiers est loin d’être terminée.

Nouvelle République, Caroline Devos, 30 décembre 2011

QHS et rébellion : un court-métrage contre la prison

QHS et rébellion : un court-métrage contre la prison

Novembre 2011, Bruxelles

En juin 2008, un module d’isolement ouvrait dans la prison de Bruges, Belgique. C’était la réponse de l’État face aux multiples rébellions, évasions et émeutes qui avaient echauffée bien des coeurs à l’intérieur qu’à l’extérieur de la prison.

Le quartier de haute sécurité (QHS) : dix cellules individuelles contenant le strict minimum, deux cachots, une quarantaine de matons et des ’blouses blanches’ — médecins, psychiatres, psychologues, infirmiers. Le but : briser les détenus récalcitrants. L’État y impose un régime sévère, utilisant la torture physique et mentale, administrant drogues légales et injections. Les détenus y sont enfermés de quelques mois à un an (voire plus) pour briser tout esprit rebelle, faire avaler les fables du ’bon chemin’ et de la bonne conduite et éviter les rébellions possiblement contagieuses en écartant les soi-disant meneurs.

Nous voulons rappeler la résistance de l’intérieur que ce lieu infect a connu depuis ses débuts et, à la fois, encourager une lutte contre l’isolement, partie intégrante d’une lutte plus globale contre la prison et les différentes formes d’oppression et de privation de liberté. Une lutte qui ne se réduit pas à demander des améliorations du régime pénitentiaire, qui ne demande rien à un État mettant tout en oeuvre pour maintenir les rapports sociaux d’oppression et éteindre les feux de la révolte.

Aujourd’hui, la résistance dans les prisons se situe toujours sur le fil du rasoir. Le désir de liberté ne se laisse pas facilement contrecarrer. Des évasions toujours plus violentes sont la réponse aux mesures de sécurité croissantes, la violence contre les matons répond à l’arrogance de ceux qui se cachent derrière la toute-puissance de leurs syndicats. Une violence qui se dirige clairement contre l’oppresseur et qui reste, après tout, relative dans le contexte de l’enfermement et des humiliations quotidiennes.

Le court-métrage esquisse le module d’isolement dans la prison de Bruges, dans le contexte de la révolte à l’intérieur et à l’extérieur des prisons.

A faire circuler largement !

Pour proposer un endroit où projeter le film et toutes autres remarques et questions, envoyez un mail à : contrelataule@riseup.net

http://www.youtube.com/watch?v=ixRrsSWGozo&feature=player_embedded

On peut le télécharger ici (attendre quelques secondes, cliquer sur ’téléchargement normal’).

(Reçu par mail)

Base de données anarchistes, 29 décembre 2011

[Moscou] Une vingtaine de manifestant-e-s arrêtée-e-s par la police

Russie: des dizaines de manifestants interpellés à Moscou et Saint-Pétersbourg

Des dizaines de personnes, dont l’écrivain Edouard Limonov, qui tentaient samedi de participer à des manifestations non-autorisées à Moscou et Saint-Pétersbourg pour réclamer le départ de Vladimir Poutine ont été interpellées.

Un manifestant fait le signe de la victoire alors qu'il vient d'être arrêté par la police, le 31 décembre 2011 à  aint-Pétersbourg.

Un manifestant fait le signe de la victoire alors qu’il vient d’être arrêté par la police, le 31 décembre 2011 à aint-Pétersbourg.
 

A Moscou, le rassemblement, organisé par l’opposant et écrivain controversé Edouard Limonov, qui a indiqué à la radio Echo de Moscou avoir été interpellé, avait lieu sur la place Trioumfalnaïa dans le centre de la capitale, autour du slogan « une nouvelle année sans Poutine ».

Mais des dizaines de policiers ont empêché sa tenue en interpellant une vingtaine de manifestants dès leur sortie du métro situé juste à côté de la place.

L’un d’eux a crié « Liberté » alors qu’il était arrêté par la police. D’autres ont scandé « La Russie sans Poutine ». Une banderole, où il était écrit « mort aux occupants du Kremlin », a aussi été brandie.

Dès l’après-midi, un important dispositif policier avait été déployé pour quadriller les lieux, avec l’envoi notamment d’une trentaine de fourgons cellulaires.

Outre le départ de l’homme fort du pays, Vladimir Poutine, le rassemblement avait également pour but de réclamer comme tous les 31 des mois comptant 31 jours l’application de l’article 31 de la Constitution garantissant la liberté de rassemblement.

A Saint-Pétersbourg, deuxième ville du pays, une dizaine de personnes ont été interpellées alors qu’elles essayaient de manifester sur la perspective Nevski, en plein centre.

Plusieurs ont scandé « La nouvelle année sans Poutine » ou « Nous avons besoin d’une autre Russie ».

Réagissant à ces interpellations le soir du Nouvel An, l’ex-dissidente soviétique et militante russe Lioudmila Alexeeva a estimé que c’était « honteux et stupide ».

« Les autorités doivent comprendre que l’ère de la dispersion des rassemblements est finie », a-t-elle ajouté, citée par l’agence Interfax.

Le régime de Vladimir Poutine fait face au plus important mouvement de contestation depuis son arrivée au sommet du pouvoir en 2000.

Ce mouvement, qui a lieu à un peu plus de deux mois de la présidentielle, à laquelle M. Poutine est candidat pour un troisième mandat au Kremlin après ceux accomplis entre 2000 et 2008, a été déclenché par les législatives controversées du 4 décembre, qui ont été remportées par son parti Russie Unie.

Le 24 décembre, entre 70.000 et 100.000 personnes ont manifesté dans Moscou pour réclamer l’annulation des législatives et une « Russie sans Poutine ». Le 10 décembre déjà, l’opposition avait rassemblé des dizaines de milliers de personnes, une mobilisation exceptionnelle pour la Russie.

L’opposition a promis d’organiser un nouveau rassemblement après la longue période de jours fériés (du 1er au 10 janvier), mais n’a pas encore fixé de date.

Samedi, Vladimir Poutine a estimé qu’il n’y avait rien d' »anormal » à ce que « tout bouillonne » en Russie, en pleine période électorale, ajoutant qu’il s’agissait du « prix à payer pour la démocratie ».

Il a cependant à plusieurs reprises minimisé l’importance du mouvement de contestation et opposé une fin de non-recevoir aux appels de l’opposition à annuler les résultats des législatives.

Mercredi, le Premier ministre a de plus estimé qu’un dialogue avec les opposants était impossible, jugeant ce mouvement trop désorganisé, sans leader, ni programme.

AFP, 31 décembre 2011

Nouvelle taxe sur les étudiants étrangers à partir de Janvier 2012

Billet d’humeur du samedi 31 décembre 2011 (Taxe sur les étudiants étrangers à partir de Janvier 2012)

En ce samedi 31 décembre 2011, quoi de neuf en ce monde ??? En psychiatrie, on appellerait ça une névrose obsessionnelle. Après la circulaire du 31 mai 2011 relative à la maîtrise de l’immigration professionnelle, dite « Circulaire Guéant », bras armé d’une politique du chiffre en matière d’immigration légale, après le décret  du 6 septembre 2011 (pris pour l’application de la loi  du 16 juin 2011 relative à l’immigration, l’intégration et la nationalité et relatif aux titres de séjour) qui augmente de 30% les ressources exigées pour obtenir un titre de séjour étudiant, le Gouvernement a créé dans la loi de finances pour 2012, promulguée hier, une nouvelle taxe sur les étudiants étrangers…

Gratuit jusqu’en décembre 2008, le renouvellement d’un titre de séjour étudiant est actuellement soumis à une taxe comprise entre 55 et 70 euros. A partir du 1er janvier, la taxe variera entre 200 et 385 euros. A cela s’ajoute une nouvelle contribution de 110 euros payable dès le dépôt de la demande et non remboursable même en cas de refus. Alors qu’une politique intelligente d’attractivité universitaire supposerait d’investir ou au moins d’inciter les meilleures étudiants étrangers à venir étudier et travailler en France, c’est exactement le contraire qui se passe.

 

Depuis la décision de Nicolas Sarkozy d’octroyer la gratuité de l’enseignement aux Français expatriés, les frais de scolarité des lycées français à l’étranger ont explosé pour les élèves étrangers. Pour venir étudier en France, il leur faut ensuite, depuis septembre 2011, justifier de 615 euros minimum de ressources mensuelles pour obtenir un titre de séjour étudiant. Les demandes et les renouvellements de titres de séjour seront ensuite, à partir du 1er janvier 2012, surtaxés à chaque nouvelle année scolaire. Une fois diplômé, le matraquage continue : s’il arrive à obtenir auprès des directions régionales de l’emploi son changement de statut, l’étudiant devenu salarié devra demander à son employeur de verser une taxe, réévaluée par la circulaire du 11 mars 2011 (relative aux taxes liées à l’immigration et à l’acquisition de la nationalité) à 50 % de la rémunération brute mensuelle, dans la limite de 2,5 fois le SMIC la première année, et de 160 euros les années suivantes.

Ces taxes servent-elles à financer les universités, la recherche, les instituts culturels français ? Sont-elles affectées au désendettement ? Non, elles servent à payer les factures l’Office français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII), une agence publique dirigée par Arno Klarsfeld, ancien avocat brillant, reconverti dans le sarkozysme primaire, qui a succédé en 2011 à Dominique Paillé, ancien porte-parole adjoint de l’UMP, reconverti dans l’écriture de romans d’anticipation. Et l’OFII sait habilement dépenser cette manne financière : sa dotation lui sert en bonne partie à payer les aides au retour volontaire de migrants roumains, puis à acheter sur place des troupeaux de moutons à ces paysans sans terre , une politique totalement inefficace, condamnée par le Conseil de l’Europe…

Pour des raisons électoralistes et idéologiques, le Gouvernement était prêt à sacrifier une génération entière d’étudiants étrangers, avant la mobilisation du Collectif du 31 mai, relayée par les syndicats d’étudiants, de salariés, le patronat, les universités, les Grandes écoles, les lycées français à l’étranger, les associations de défense des étrangers, les associations de défense des droits de l’Homme, les chercheurs, les intellectuels, les partis politiques, etc…

Malgré le revirement récent le mal est fait et l’image de la France à l’étranger est déjà écornée. Cela se traduit déjà par les chiffres de préinscription d’étudiants étrangers dans l’enseignement supérieur en France. A moins d’un coup de barre fort dans la direction opposée, cet effet risque d’être durable. Les revendications du Collectif du 31 mai sont simples, un retrait immédiat de la circulaire et l’association systématique de toutes les parties prenantes à la définition de nouvelles règles. A terme, il faudra prévoir une autorisation provisoire de séjour automatique d’un an à la fin des études, afin de laisser le temps à l’étudiant de trouver un travail ou de créer son entreprise en France. Un titre de séjour de cinq ans renouvelable pour les étudiants qui deviennent salariés pourrait ensuite être créé.

De plus, la simplification et la dématérialisation de toutes les démarches administratives pour les étudiants étrangers est indispensable. Il n’est pas admissible que des étudiants en période de partiels dorment la nuit devant les préfectures pour pouvoir déposer leurs dossiers. Il faudra ensuite supprimer les taxes servant à financer des administrations dont la seule raison d’être est de percevoir ces taxes. Voici pour 2012 des propositions clés en main pour facilement diminuer les dépenses de l’Etat, stimuler la croissance et faire de nouveau rayonner la France à l’étranger. Aux candidats républicains de s’en saisir.

Voila encore un jour en ce beau monde….allez allez circulez il y a rien à voir !!!

Groupe de Béthune (Fédération Anarchiste), 31 décembre 2011

Les anarchistes et les socialistes révolutionnaires egyptien-ne-s sont attaqué-e-s !

Les anarchistes et les socialistes révolutionnaires egyptien-ne-s sont attaqués!

Cela a enfin eu lieu ! Depuis plusieurs semaines, plusieurs sites internets et pages facebook qui appartiennent aux Frères Musulmans, soit de manière officielle soit administré par ses membres, ont lancés une attaque contre les anarchistes et les socialistes révolutionnaires en Egypte, en essayant de les isoler comme incitateurs de la violence et comme propagandistes de la démolition de l’Etat. Aujourd’hui, un membre des Frères Musulmans a porté plainte contre 3 socialistes, dont l’un est le camarade Yaser Abdel Kawy, un anarchiste bien connu et un membre du Mouvement socialiste libertaire Egyptien. Le procureur a transmis la plainte au procureur de la sécurité d’Etat, un appareil d’exception du système légal qui ne fonctionne que sous l’état d’urgence.

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Les anarchistes et les socialistes révolutionnaires egyptien-ne-s sont attaqués!Cela a enfin eu lieu ! Depuis plusieurs semaines, plusieurs sites internets et pages facebook qui appartiennent aux Frères Musulmans, soit de manière officielle soit administré par ses membres, ont lancés une attaque contre les anarchistes et les socialistes révolutionnaires en Egypte, en essayant de les isoler comme incitateurs de la violence et comme propagandistes de la démolition de l’Etat. Aujourd’hui, un membre des Frères Musulmans a porté plainte contre 3 socialistes, dont l’un est le camarade Yaser Abdel Kawy, un anarchiste bien connu et un membre du Mouvement socialiste libertaire Egyptien. Le procureur a transmis la plainte au procureur de la sécurité d’Etat, un appareil d’exception du système légal qui ne fonctionne que sous l’état d’urgence.

Cela était prévisible. Bien que peu nombreux, les anarchistes en Egypte ont occupé une place plutôt importante au sein des différentes forces révolutionnaire qui ont pris part à la révolution Egyptienne du 25 janvier. Les Anarchistes sont distinctement audibles sur les sites des médias sociaux, mais de manière plus importante ils sont toujours présent au premier rang dans les rues chaque fois que les révolutionnaires prennent position face à la répression brutale de l’Etat.

L’alliance entre les Frères musulmans et la junte militaire au pouvoir, aussi forte que difficile, a été évidente depuis le début. Les Frères musulmans étaient la seule force politique qui avait un de ses membres dans le comité législatif responsable de la préparation des modifications de la constitution de 1971, approuvées par un référendum le 19 mars. Les Frères Musulmans ont refusé de prendre part à presque toutes les manifestations contre le Conseil Supérieur des Forces Armées (CSFA) et dans bien des cas a cherché à salir ces manifestations et à attaquer ceux qui y appelaient.

Les Frères musulmans ont également adopté une posture agressive contre les travailleurs dans leur lutte continue contre les patrons soutenus par la junte militaire. Ils ont toujours condamné les manifestations ouvrières, les sit-ins, les occupations, et décrit le combat des travailleurs pour leur droit comme étant contre-révolutionnaire et incités par les clients du régime de Mubarrak.

Prêts à une victoire écrasante à l’issue des élections en cours, de même que les islamistes salafistes plus radicaux, les frères musulmans tiennent à éliminer toute opposition future, en l’occurrence les socialistes.

Il est facile de savoir pourquoi si on observe les politiques que leurs homologues ont adopté en Tunisie une fois assurés de leurs nouveaux sièges au parlements. Cela est encore plus clair lorsque l’on constate les déclarations de leurs principaux leaders (essentiellement des hommes d’affaires) dans les médias, particulièrement celles décrivant les politiques financières et économiques néolibérales du régime de Mubarrak comme bonne et efficace, si elle n’était pas associée avec la corruption et le clientélisme.

Nous sommes surs que ces nouvelles attaques du CSFA et des ses alliés islamistes ne sont rien d’autre qu’une entrée en matière. Une nouvelle phase de la révolution Egyptienne est déjà en train de prendre forme. Cette fois les vraies lignes de conflit seront claires pour tous après n’avoir été claires que pour quelques un-e-s. La révolution Egyptienne prendra son vrai visage, celui d’une guerre de classe nous opposant, nous, le prolétariat, à eux, les patrons, la junte militaire, et les conservateurs fascistes islamistes.

Mouvement socialiste libertaire – Egypte

(Traduction française) Berckman CGA

 Anarkismo.net, 30 décembre 2011