Archives de catégorie : Répression

[Soudan] Les étudiants boycottent les examens

[Soudan] Les étudiants boycottent les examens

Soudan : heurts entre police et étudiants

Des heurts ont opposé aujourd’hui les forces anti-émeutes de la police soudanaise à des centaines d’étudiants dans le centre de Khartoum. On ignorait les revendications des étudiants mais leur action coïncidait avec le premier jour des examens, qu’ils ont boycotté en tenant un sit-in dans l’enceinte de l’Université de Khartoum, sur les bords du Nil Bleu.

Plusieurs centaines d’étudiants se sont dirigés vers les rues voisines où les heurts avec la police ont eu lieu. Les policiers ont fait usage de grenades lacrymogènes et de matraques contre les étudiants qui ripostaient par des jets de pierres, tandis que des ambulances sillonnaient la ville. Dans l’après-midi, les étudiants poursuivaient leur mouvement.

La semaine dernière, les forces anti-émeutes avaient dispersé par la force deux manifestations de soutien à des habitants déplacés par le barrage géant de Méroé, frappant des manifestants et tirant des gaz lacrymogènes.

Leur presse (Agence Faut Payer), 25 décembre 2011.

[Chine] Encore une condamnation à dix ans de taule pour « subversion du pouvoir de l’Etat »

Chine: 10 ans de prison pour un dissident jugé pour subversion

Un dissident chinois, Chen Xi, a été condamné lundi à dix ans de prison pour subversion au terme d’un procès express, a indiqué un groupe de défense des droits de l’Homme, sur fond de r enforcement de la répression contre les opposants au régime après les soulèvements arabes.

Un logo de la justice et un policier à l'entrée d'un tribunal chinois

Un logo de la justice et un policier à l’entrée d’un tribunal chinois
 

Chen Xi, 57 ans, qui avait participé au mouvement démocratique de Tiananmen en 1989, a été condamné après un procès qui n’aura duré que quelques heures, à Guiyang, chef-lieu de la province de Guizhou (sud-ouest), a indiqué l’ONG Chinese Human Rights Defenders CHRD) dans un communiqué.

Selon l’ONG, il a été traduit en justice en raison de ses écrits en faveur de réformes politiques et d’une amélioration des droits de l’Homme en Chine.

Un responsable du tribunal de Guiyang a confirmé que Chen Xi avait été condamné à dix ans de prison pour « subversion du pouvoir de l’Etat ».

Il avait déjà écopé de trois ans de prison pour sa participation au mouvement de Tiananmen, réprimé dans le sang en 1989, puis de dix ans en 1995 pour subversion, une peine fourre-tout souvent appliquée aux opposants du parti unique au pouvoir.

Chen avait été arrêté le 29 novembre.

Sa condamnation intervient alors que les autorités de Pékin ont renforcé début 2011 la répression contre la dissidence, après des appels anonymes, sur internet, à manifester, dans le sillage des révolutions arabes.

Vendredi, un tribunal du sud-ouest de la Chine a condamné l’écrivain Chen Wei – sans parenté connue avec Chen Xi – à neuf ans de prison pour « incitation à la subversion du pouvoir de l’Etat ». Figure importante parmi les militants des droits de l’Homme en Chine, M. Chen avait lui aussi participé aux protestations de Tiananmen.

Une semaine plus tôt, la Chine avait remis sous les écrous pour trois ans l’avocat Gao Zhisheng, l’un de ses dissidents les plus connus, accusé d’avoir « violé les règles de sa mise en liberté conditionnelle ».

M. Gao avait été condamné à trois ans de prison en 2006 pour « incitation à la subversion du pouvoir de l’Etat ».

Un autre dissident, Liu Xianbin, avait été condamné en mars à dix ans de réclusion après avoir publié sur l’internet des articles favorables à l’avènement de la démocratie en Chine.

 AFP, 26 décembre 2011

[Iran] Sakineh Mohammadi Ashtiani pourrait être pendue

Iran: condamnée à la lapidation, Sakineh pourrait être pendue

L'Iranienne Sakineh Mohammadi Ashtiani, le 1er janvier 2011 à Tabriz

L’Iranienne Sakineh Mohammadi Ashtiani, le 1er janvier 2011 à Tabriz
 

La peine de mort par lapidation de Sakineh Mohammadi Ashtiani pourrait être transformée en pendaison, a déclaré dimanche Malek Ajdar Sharifi, chef de la justice de la provine iranienne de l’Azerbaïdjan orientale (nord-ouest), où elle est détenue, selon l’agence Fars.

« Mme Sakineh Mohammadi a commis deux délits: l’adultère pour lequel elle a été condamnée à la lapidation et la participation au meurtre de son mari pour lequel elle a été condamnée à dix ans de prison », a déclaré M. Sharifi.

« Nous n’avions pas les moyens d’appliquer la peine de lapidation (…) Le chef de l’autorité judicaire, l’ayatollah Sadegh Larijani, a estimé que dans la mesure où l’objectif est l’exécution de la condamnée, si on n’a pas les moyens d’appliquer la lapidation, on peut choisir la pendaison, mais il a ordonné qu’on demande l’avis d’autres juristes religieux », a-t-il ajouté.

 

« Nous ne sommes pas pressés (…) Nous attendons de voir si on peut transformer la peine de lapidation en pendaison et dès qu’on aura la réponse, nous appliquerons la peine », a ajouté M. Sharifi.

Sakineh Mohammadi Ashtiani a été condamnée à mort en 2006 pour implication dans le meurtre de son mari, avec l’aide de son amant, et à la lapidation pour adultère. La première peine a été ramenée à 10 ans de prison en appel en 2007, mais la seconde a été confirmée la même année par une autre cour d’appel.

La justice iranienne a suspendu en juillet 2010 la peine de lapidation en attendant un nouvel examen du dossier.

Interrogé en janvier 2011 sur la possibilité d’annuler la peine de lapidation prononcée contre Mme Mohammad Ashtiani, M. Sharifi avait alors estimé que « tout est possible », relevant certains « doutes » quant aux « preuves » dans le dossier.

L’affaire de Sakineh Mohammadi Ashtiani a suscité une grande émotion dans les pays occidentaux, qui avaient demandé à l’Iran de renoncer à l’application de la peine de lapidation.

AFP, 25 décembre 2011

[Tunisie] Suicide l’Etat

La Tunisie risque un « suicide collectif », avertit son nouveau président

 
La Tunisie risque un "suicide collectif" si les grèves et les troubles sociaux qui secouent l'économie depuis environ une année se poursuivaient, a averti vendredi le président Moncef Marzouki.

 

AFP – La Tunisie risque un « suicide collectif » si les grèves et les troubles sociaux qui secouent l’économie depuis environ une année se poursuivaient, a averti vendredi le président Moncef Marzouki.

« Si la machine économique tardait à reprendre, le pays irait droit vers le suicide collectif. Une contre-révolution ou une révolution dans les régions marginalisées plongerait le pays dans l’anarchie, » a-t-il souligné dans un discours aux chefs d’entreprises réunis au siège de l’Union tunisienne pour l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica).

M. Marzouki, un ancien opposant acharné contre le régime déchu de Ben Ali, chassé du pouvoir à la suite d’un soulèvement populaire déclenché dans les régions de l’intérieur, a dit « comprendre les motifs de ces grèves et de ces revendications ».

« Je leur demande de ne pas être responsables d’une telle catastrophe et de ne pas faire couler le bateau qui nous transporte tous, car ils sont en train de s’égorger et d’égorger la Tunisie », a-t-il lancé en s’adressant aux ouvriers grévistes et aux protestataires.

Les grèves et les protestations ont poussé des investisseurs étrangers à mettre fin à leurs activités dans le pays comme le groupe japonais Yazaki, un des principaux fabricants de câbles automobiles dans le monde, qui a fermé mardi définitivement une de ses usines dans le centre-ouest tunisien.

Le président avait appelé les partenaires sociaux ce mois à une « trêve sociale », visiblement sans grand succès.

« Je m’adresse à vous pour vous demander de lever ces barricades sur les routes et d’arrêter ces grèves afin d’éviter une tragédie. Aucun Etat ne peut accepter le suicide« , a dit M. Marzouki souhaitant ne pas « être acculé à appliquer la force de la loi si la langue du dialogue échouait« .

Ce discours intervient alors que l’Assemblée constituante poursuit ses discussions sur la composition du gouvernement et son programme présentés jeudi par le chef du gouvernement, l’islamiste Hamadi Jebali.

AFP, 23 décembre 2011

[Tchad] Françafrique : « surveiller toute la sous-région africaine »…

Tchad: la base française maintenue, le nombre d’avions renforcé

Le secrétaire d’Etat français aux Anciens combattants Marc Laffineur, qui s’est entretenu avec le président tchadien Idriss Deby Itno samedi à N’Djamena, a déclaré à la presse que la « base française au Tchad sera maintenue » et « que le nombre d’avions » sera renforcé.

« La base française au Tchad sera maintenue et le nombre d’avions Mirage sera renforcé pour surveiller toute la sous-région africaine » et notamment la bande sahélienne, a affirmé M Laffineur.

« La France a une coopération militaire très agissante avec le Tchad. Nous sommes disposés à renforcer cette coopération », a ajouté le ministre qui passe le réveillon avec les soldats français du dispositif militaire Epervier déployé au Tchad.

Un source de la présidence tchadienne a affirmé que le président tchadien et le ministre français « ont discuté de la coopération militaire ».

En août 2010, Idriss Deby avait remis en cause la présence d’Epervier alors que son pays et le Soudan ont normalisé leurs relations, après cinq ans de guerre par rébellions interposées.

Le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé avait lui souligné en janvier que la France ne « souhaitait pas rester forcement dans le format actuel, nous sommes prêts à évoluer vers quelque chose qui évolue davantage vers la coopération entre le dispositif Epervier et l’armée tchadienne ».

La situation sécuritaire dans la région a depuis beaucoup évolué avec la crise libyenne, suivie de disparition d’armes, ainsi que la présence de groupes armées dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans la bande sahélienne.

De source du secrétariat des Anciens combattants, les deux hommes ont aussi évoqué la réduction des effectifs de l’armée tchadienne qui doit s’accompagner d’un programme DDR (Désarmement, démobilisation, réinsertion) pour éviter que les hommes quittant l’armée rejoignent des groupes rebelles.

Environ 900 soldats français sont basés à N’Djamena dans le cadre du dispositif Epervier, mis en place en 1986 pour tenter de stabiliser la région après l’intervention des forces libyennes du colonel Kadhafi dans le Nord du Tchad. Les Français disposent également d’une base à Abéché dans l’est du pays.

AFP, 25 décembre 2011