Archives de catégorie : Répression

[Yémen] Répression, 13 morts

Yémen: 13 manifestants tués dans l’attaque de samedi

Treize manifestants ont été dans l’attaque lancée samedi à Sanaa par des forces de sécurité et des partisans armés du président yéménite Ali Abdallah Saleh contre une marche de protestation, selon un nouveau bilan obtenu dimanche de sources médicales.

Des participants à "La marche de la Vie"se dirigent vers la capitale Sanaa, le 24 décembre 2011au Yémen

Des participants à « La marche de la Vie »se dirigent vers la capitale Sanaa, le 24 décembre 2011au Yémen

« Au total, 13 manifestants ont été tués et 50 blessés par balles », a déclaré à l’AFP l’une des sources médicales à l’hôpital de campagne, jouxtant la place du Changement, épicentre de la contestation à Sanaa, où la plupart des victimes ont été transportées.

Un précédent bilan faisait état de 9 tués et de dizaines de blessés lorsque les forces de sécurité ont ouvert le feu et usé de gaz lacrymogène et de canons à eau pour empêcher la progression de dizaines de milliers de personnes participant à une marche réclamant le jugement du président Saleh.

« Trois blessés ont succombé et un protestataire a été tué dans la nuit alors qu’il participait à une manifestation » dans le centre de Sanaa, a précisé à l’AFP une autre source médicale, qui a confirmé le bilan de 13 morts.

En outre, a-t-on ajouté, 150 autres manifestants ont souffert de problèmes respiratoires pour avoir inhalé du gaz lacrymogène.

Les forces fidèles au président Saleh, déployés en grand nombre, sont intervenues contre les dizaines de milliers de participants à la « La marche de la Vie » à leur arrivée dans un quartier du sud de Sanaa après avoir parcouru à pied 270 km depuis Taëz (sud-ouest), selon des témoins.

Les protestataires avaient fini par rejoindre la place du Changement, où ils ont été rejoints massivement par des habitants de Sanaa.

Une manifestation de protestation contre l’intervention sanglante des forces fidèles à M. Saleh est prévue dimanche en milieu de journée à Sanaa, selon les jeunes protestataires qui campent depuis février sur la place du Changement.

L’objectif de « La marche de la Vie » était d’obtenir que M. Saleh et ses proches soient jugés pour la répression qui a fait des centaines de morts depuis janvier, et de contester l’immunité que lui accorde l’accord de sortie de crise signé le 23 novembre à Ryad.

AFP, 25 décembre 2011

Mise à jour : des dizaines de milliers de manifestantEs ce 25 décembre, lire ici :

 http://actu.voila.fr/actualites/monde/2011/12/25/yemen-regain-de-tension-apres-la-mort-de-13-protestataires-anti-saleh_1564298.html

Déjà cinq semaines de détention « provisoire » pour les inculpé-e-s de Labège !

Déjà cinq semaines de détention « provisoire » pour les inculpé-e-s de Labège !

24 décembre 2011

Le 14 novembre dernier à Toulouse, une dizaine de personnes ont été interpellées au cours de la rafle menée par une centaine de gendarmes mobiles dans sept lieux d’habitation, et quatre d’entre elles sont depuis incarcérées à la maison d’arrêt de Muret.

Ils et elles sont, avec une autre jeune femme, poursuivis pour « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destruction ou de dégradations de biens » ;
« violence commise en réunion sans incapacité » ;
« dégradation ou détérioration du bien d’autrui commise en réunion ». Des chefs d’inculpation très lourds, au regard des faits qui leur sont imputés, et pour lesquels ils et elles nient toute participation –  l’action réalisée à la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) de Labège, le 5 juillet dernier, par une dizaine de personnes qui ont déversé des excréments sur des bureaux et des ordinateurs, et laissé sur les lieux des tracts dénonçant à juste titre l’accentuation de la répression à l’encontre des mineur-e-s.

Depuis, quatre des personnes inculpées demeurent ainsi détenues sans que l’on sache pour combien de temps encore, et alors que le soutien matériel (argent, livres, vêtements, courrier) qui leur avait aussitôt été apporté est resté bloqué en tout ou partie pendant des semaines, de façon à les couper du monde extérieur et à faire pression sur elles pour les faire craquer. Par ailleurs, des prélèvements de leur ADN ont été effectués contre leur gré pendant leur garde à vue – le refus qu’elles y ont toutes opposé leur vaudra un procès le 9 mai prochain –, et le tribunal prétexte attendre le résultat de ces prélèvements pour les maintenir en détention en se gardant d’avancer la moindre date concernant leur libération.

La situation des « inculpé-e-s de Labège » rejoint en fait celle de nombreuses autres personnes placées en détention « provisoire » dans diverses geôles françaises pendant des mois et des mois (dernièrement à Paris et à Nantes). Les innombrables lois sécuritaires votées depuis une dizaine d’années – et appliquées en particulier à l’encontre d’une certaine jeunesse criminalisée sous les étiquettes « ultra-gauche » ou « mouvance anarcho-autonome » – permettent en effet à l’Etat français de s’asseoir désormais en toute légalité sur la « présomption d’innocence » censée être à la base de sa justice, créant un véritable délit d’opinion dans un silence presque parfait.

La solidarité montrée aux personnes qui se trouvent jetées dans le collimateur policier et judiciaire fait de plus facilement l’objet d’une répression violente. D’imposantes forces de gendarmerie mobile ont par exemple encerclé la manifestation organisée à Toulouse le 17 décembre en soutien aux « inculpé-e-s de Labège » en voulant disperser brutalement ses quelque 200 participant-e-s après les avoir soumis-e-s à un contrôle d’identité.

Que cette manifestation ait malgré tout et heureusement pu se tenir un peu plus tard prouve combien il est important de ne plus laisser faire.

Libération et arrêt des poursuites

pour les « inculpé-e-s de Labège » et d’ailleurs !

Soutien financier pour les frais de justice et la cantine en prison : envoyez vos chèques
à l’ordre de « Maria », CAJ, c/o Canal Sud, 40 rue Alfred-Duméril, 31400 Toulouse.

Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux – antirep86@free.fr

Collectif liberté pour les inculpé.e.s du 15 novembre Toulouse : nonalepm@riseup.net

CODELIB (Comité de défense des libertés fondamentales contre les dérives sécuritaires) St-Nazaire : codelibsaintnazaire@gmail.com

Collectif Contre Les Abus Policiers, Bordeaux http://clap33.over-blog.com/

Comité de solidarité Montpellier, anti-repression-montpellier@riseup.net

Les amis de l’égalité, Blois, lesamisdelegalite@free.fr

Soif d’utopie – Tours, soifdutopies@yahoo.fr

Emancipation, tendance intersyndicale anticapitaliste et anti autoritaire, http://www.emancipation.fr

Les agents de sécurité d’immeubles HLM pourront porter des bâtons de défense

Les agents de sécurité d’immeubles HLM pourront porter des bâtons de défense

Les agents de surveillance et de gardiennage des immeubles collectifs de type HLM pourront désormais être armés de bâtons de défense de type « tonfa » et d’aérosols incapacitants ou lacrymogènes, selon un décret du ministère de l’Intérieur publié vendredi au Journal officiel.

Ce décret d’application de la loi du 2 mars 2010 (dite « loi Estrosi » sur les violences en bandes) entrera en vigueur dès samedi.

Il concerne, précise-t-on vendredi soir au ministère de l’Intérieur, « uniquement les agents chargés d’assurer la sécurité dans les immeubles de type HLM », comme par exemple les hommes du GPIS (Groupement parisien inter-bailleur de surveillance), et non les gardiens d’immeubles (concierges).

Selon ce décret, les sociétés de gardiennage travaillant pour les bailleurs d’immeubles collectifs d’habitation « pourront acquérir et détenir » des aérosols incapacitants ou lacrymogènes « et des bâtons de défense de type « +tonfa+ ».

L’agent de sécurité devra faire l’objet d’une formation spécifique comprenant « un module théorique sur l’environnement juridique du port d’arme » et « un module pratique », qui sera « sanctionnée par un certificat individuel de réussite ».

Cette formation est un « préalable » à une « demande d’autorisation de port d’arme individuel », qui doit être faite au préfet.

Les armes devront être entreposées dans un local non accessible au public et sécurisé. Le gardien « ne les porte que le temps strictement nécessaire à l’exercice de sa mission ».

Utilisée par les policiers ou les agents de sécurité du métro, le tonfa est une arme de 6ème catégorie qui se compose d’une matraque, à laquelle une poignée latérale perpendiculaire a été ajoutée à son premier tiers. Son port est interdit sans autorisation administrative et son transport est réglementé.

AFP, 23 décembre 2011

Rififi diplomatique entre deux appareils répressifs…

Génocide arménien: Erdogan hausse le ton et accuse la France de génocide

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan s’en est pris avec virulence à la France vendredi, l’accusant de « génocide » en Algérie, au lendemain de l’adoption par les députés français d’un texte de loi pénalisant la négation du génocide arménien, que la Turquie a toujours nié.

« On estime que 15% de la population algérienne a été massacrée par les Français à partir de 1945. Il s’agit d’un génocide », a lancé M. Erdogan au cours d’une conférence à Istanbul, faisant allusion aux violences lors du processus d’indépendance de l’Algérie de la domination française, entre 1945 et 1962.

« Si le président français M. Sarkozy ne sait pas qu’il y a eu un génocide, il peut demander à son père Pal Sarkozy (…) qui a été légionnaire en Algérie dans les années 1940 », a-t-il ajouté. « Je suis sûr qu’il a beaucoup de choses à dire à son fils sur les massacres commis par les Français en Algérie. »

[…]

AFP, 23 décembre 2011

–> lire la suite ici : http://actu.voila.fr/actualites/france/2011/12/23/genocide-armenien-erdogan-hausse-le-ton-et-accuse-la-france-de-genocide_1543579.html

[Poitiers] Il voulait manger chaud…

Il voulait manger chaud

Interpellé en flagrant délit de cambriolage, le voleur s’est évadé du commissariat, avant d’être jugé et condamné.

Franck Demarconnay, 40 ans, n’est pas de ces dangereux délinquants qu’on surveille comme le lait sur le feu. Certes, son casier comporte vingt condamnations depuis 1995 mais pour des faits généralement liés à l’alcoolisme, notamment toute une série de cambriolages minables.

Un client sans problème

Avec les policiers qui le connaissent bien, Franck est plutôt gentil. C’est le « client » qui n’a jamais posé de problème. Jusqu’à hier matin… Placé en garde à vue depuis mercredi soir à la suite d’une énième tentative de cambriolage, Franck Demarconnay a bien compris que son proche avenir s’appelle Vivonne. Une maison d’arrêt dont il n’est sorti que le 29 octobre dernier après plus d’un an de détention.
Alors, en cette avant-veille de Noël, Franck s’est dit _ comme il l’expliquera plus tard aux juges _ qu’il prendrait bien un dernier bon repas chez sa mère, qui l’héberge quand il n’est pas derrière les barreaux.
Franck est donc sorti tranquillement par la cour du commissariat et a échappé à ses poursuivants. Il a été retrouvé une heure plus tard, chez sa mère, dont l’histoire ne dit pas si elle avait eu le temps de préparer le repas. Après une nouvelle course poursuite, il a été interpellé allée du Cadre Noir.

Surpris, il se cache sous un lit

Franck Demarconnay a pu comparaître comme prévu devant les juges hier après-midi. Le président Jérôme Laurent a rappelé les circonstances du cambriolage commis mercredi vers 20 heures rue de la Raudière, à Poitiers, chez une étudiante actuellement en vacances.
Avec sa discrétion habituelle, Franck a ameuté tout le quartier en brisant un volet roulant puis une vitre. Les policiers sont arrivés sur place au moment où il tentait de passer par la fenêtre son gros sac contenant le butin : un appareil photo, un téléphone portable, une brosse à cheveux… Le voleur, surpris, s’est réfugié dans l’appartement où les policiers l’ont retrouvé, planqué sous un lit.

Reconduit en prison

Devant les juges, Franck, connu pour son penchant alcoolique, explique qu’à tout prendre, il préfère retourner en prison plutôt que de vivre en foyer comme on le lui a proposé. Mais aussi qu’il aimerait bien qu’on lui impose un accompagnement plus sévère. Le procureur Yoan Combaret retient la multiplicité des cambriolages reprochés au prévenu : « Nos concitoyens en ont assez. Il faut préserver la société », martèle-t-il avant de requérir deux ans ferme.
Finalement, le prévenu est condamné à douze mois de prison pour tentative de cambriolage en récidive, plus trois mois pour évasion. Il passera les fêtes de fin d’année en prison.

Leur presse, Nouvelle République, Vincent Buche, 24 décembre 2011