Archives de catégorie : Répression

[Égypte] Heurts entre soldats et manifestants devant le siège du gouvernement

[Égypte] Heurts entre soldats et manifestants devant le siège du gouvernement

Des heurts se sont produits vendredi dans la matinée entre manifestants et soldats devant le siège du gouvernement au Caire, où des militants hostiles au pouvoir militaire campent depuis fin novembre, ont selon journalistes de l’AFP sur place.

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Les forces de l’ordre ont chargé en fin de matinée quelques centaines de manifestants dont certains lançaient des cocktails molotov et jetaient des pierres. Les affrontements se sont poursuivis dans les rues alentours.

Des témoins avaient indiqué plus tôt que les accrochages avaient commencé en début de matinée, après qu’un manifestant en sang eut raconté avoir été arrêté et battu par des soldats, provoquant la colère de ses camarades qui ont commencé à jeter des pierres vers les militaires.

Les soldats ont alors répondu par des tirs en l’air et en utilisant des canons à eau, et en renvoyant les pierres vers les manifestants. Selon Mona Seif, une militante pour les droits civiques, les militaires ont également lancé des chaises depuis le toit du Parlement, situé à proximité.

Mme Seif a assuré que des blessés avaient été transportés dans un hôpital voisin, l’un d’eux au moins pour des blessures dues à un tir de chevrotines.

Les manifestants campent depuis le 25 novembre devant le siège du gouvernement, à quelques centaines de mètres de la place Tahrir dans le centre-ville, pour protester contre la nomination par l’armée de Kamal el-Ganzouri, un ancien Premier ministre du président déchu Hosni Moubarak, pour diriger le gouvernement.

Les manifestants réclament également le transfert sans délai du pouvoir du Conseil suprême des forces armées (CSFA), aux commandes du pays depuis la chute de M. Moubarak en février, à une autorité civile.

La manifestation devant le siège du gouvernement s’est poursuivie malgré l’arrêt d’un mouvement d’occupation de la place Tahrir, rouverte au trafic dimanche.

L’Égypte est engagée depuis la fin novembre dans des élections législatives qui se déroulent sur plusieurs mois et ont été marquées jusqu’à présent par la domination des formations islamistes.

Leur presse (Agence Faut Payer), 16 décembre 2011.

[Québec] Emeute au centre de rétention

Emeute au centre de détention de Québec

Une émeute impliquant cinq détenus a éclaté à la prison d’Orsainville dans la nuit de samedi à dimanche, causant pour quelques dizaines de milliers de dollars de dégâts à l’établissement.

 Selon le procureur de la Couronne au dossier, Me Éric Beauséjour, deux individus auraient réussi, vers 23 h, à arracher la porte de leur cellule. Le duo aurait par la suite aidé d’autres détenus à effectuer la même chose.

 Au total, quatre portes de cellules ont finalement cédé sous la force. Les détenus ont aussi été en mesure de défoncer une porte mitoyenne, qui divisait le secteur en deux parties, en plus d’endommager fortement la fenêtre d’une console où des agents correctionnels faisaient de la surveillance. Un seul détenu, qui prenait part à l’émeute, aurait été blessé dans cette affaire.

 Les policiers n’ont toutefois pas eu à intervenir directement dans l’établissement. « L’équipe correctionnelle d’intervention d’urgence a permis de contrôler rapidement la situation », a expliqué Valérie Savard, du ministère de la Sécurité publique, qui parle de « désordre », plutôt que d’une « émeute ».

 Une enquête de la Sûreté du Québec a permis l’arrestation des détenus reliés à cet événement. Il s’agit de Steeve Frenette, 30 ans, Jonathan Giroux-Barras, 22 ans, Francis Mikhail, 30 ans, Ghyslain Daigle, 30 ans, et Miroslav Dragicevic, 19 ans…

 Les cinq individus, qui étaient détenus de manière provisoire en attendant la suite des procédures judiciaires dans d’autres dossiers, ont fait face, jeudi, à des accusations de bris avec l’intention de commettre une évasion, d’avoir pris part à une émeute et de méfait de plus de 5 000 $.

Le journal du québec, 15 décembre 2011

ILS AURONT BEAU NOUS METTRE EN CAGE

SOLIDARITE AVEC LES INCULPE-E-S DE NANTES ET DE PARIS !

Certains passages ont été retirés de la lettre originale afin de pouvoir diffuser ce cri de solidarité publiquement.
Leur absence est matérialisée par ça : […]

ILS AURONT BEAU NOUS METTRE EN CAGE,
ILS NE FERONT QUE REMETTRE DE LA POUDRE SUR LE FEU DE NOS RAGES !
LIBERTE POUR TOU-TE-S LES PRISONNIER-E-S !
SOLIDARITE AVEC LES INCULPE-E-S DE NANTES ET DE PARIS !

Maison d’arrêt des femmes. Seysses.
Le vendredi 9 décembre 2011.

Je souhaite tout d’abord exprimer ma plus entière solidarité aux copains et copines récemment inculpé-e-s à Nantes suite à une action de recouvrement de couleurs des locaux de ces charognards de VINCI. Et exprimer ma solidarité à celles et ceux qui étaient jusqu’ alors sous contrôle judiciaire en Ile de France et récemment inculpé-e-s suite à l’instruction du juge Brunaud, avec, parmi les accusations, celles de « participation à un groupement formé en vue de la réalisation d’actes terroristes » et « détention et transport d’explosifs ».

L’étau se serre un peu plus, les chaînes sont alourdies, la chasse aux méchant-e-s membres de la mouvance anarcho pouet pouet est à nouveau ouverte , ses rouleaux compresseurs font craquer nos vertèbres en roulant sur nos dos pour nous obliger à courber l’échine.

Depuis la prison pour femmes de Seysses, je voudrais vous envoyer toute ma solidarité. Une fois de plus ils profitent d’avoir des gens sous la main pour les charger encore et encore. J’imagine que suite à cela, ils vont remettre en question votre liberté sous contrôle judiciaire et tenter de vous incarcérer à nouveau.

Ces coups de filet répressifs dans toute la (f)rance tombent dans un contexte où réformes de la garde à vue, durcissement des mesures concernant les mineur- e-s et intégration des genti-lle-s citoyen-ne-s dans les salles d’audience correctionnelles, se disputent pour redorer l’image de la justice et de son bras armé la police. Une justice à notre image donc ? Où les condamnations seront rendues par nos pairs ? Une justice qui fera donc appel à des personnes n’ayant pas eu de notions de droit et peu d’expériences des tenants et aboutissants d’une cour de justice se mettront à juger la pègre, quand les plus grands magistrats s’occuperont des délits d’initiés et autres détournements de fonds. Une justice à notre image. Demander plus de professionnels ou de formation pour les jurés et les citoyen-ne-s assesseur-e-s n’a pour moi pas plus d’intérêt que de demander à l’oppresseur de me desserrer un tout petit peu mes menottes ou de changer la couleur de la peinture de ma cellule. Si la justice était telle que nous la voulons….

Malheureusement c’est pas pour tout de suite. Ici, c’est plutôt l’inverse qui se dessine. Il est prévu pour janvier de remplacer les barreaux existants par des grilles. Finie la lumière du soleil qui arrive un peu à rentrer dans la cellule, finie la vue sur la cour de promenade, finie la dépanne entre meufs grâce au yoyo.
Approfondir un peu plus l’isolement sensoriel de la taule. Après le goût grâce aux fameux plats sans saveur de la SIGES/SODEXO , après la transformation du silence en bruit de fond de la soufflerie et de voix qui résonnent dans toute la taule, ces cellules où tu entends sans distinguer ce qui se passe dans les couloirs mais où de dehors personne ne t’entend, après l’odeur aseptisée de la taule où t’arrives juste à distinguer ce qui est de la javel et ce qui n’en est pas, après la disparition de tout contat tactile avec les gens qui t’entourent, sauf pour te passer les menottes, après la transformation de l’appréciation du temps, qui maintenant vient se caler sur le cliquetis des clés des matonnes. La vue se retrouvera non plus stoppée aux murs d’enceinte et morcelée par les barreaux et grillages mais sera limitée à des pixels de 5cm de côté. Comme à la prison de St Paul à Lyon, ou comme au SMPR [Service Médico-Psychologique Régional] de cette même maison d’arrêt de Seysses. Le prétexte serait que les détenues balancent tous leurs déchets par la fenêtre. Sous le vernis hygiéniste teinté d’écologisme à deux balles se cache la volonté de couper les petits actes de dépanne entre détenues ; possibles grâce au yoyo. T’as pas de clopes, pas de sel, bein tu attendras la promenade pour te faire dépanner. Modernisation des conditions de détention, qu’ils disent, accentuation de l’isolement de la misère, plutôt.

La prison, ce pilier de ce monde, qui fait que tout le reste tourne.
Sans taules, comment nous obliger à accepter notre condition de travailleur-euse asservi-e au patron , docile et exploité-e afin d’engraisser de juteux bénéfices.
Sans taules, comment nous empêcher de contester la mise en place de leurs lois racistes, classistes, sexistes.
Sans taules, comment nous obliger à payer tout ce dont on a besoin quand on pourrait simplement le prendre…
Sans taules, comment nous obliger à se faire voler par les banques […].
Sans taules, comment nous conditionner à être de bon-ne-s citoyen-ne-s.
Sans taules, comment nous monter les un-e-s contre les autres.
Sans taules, comment nous isoler dans la peur et l’asservissement.
[…]

Ils n’ont néanmoins pas encore tout à fait réussi à enfermer nos rages, nos haines et nos envies de liberté. Des tentatives funestes cependant, grâce aux gavages de cachetons pour celles et ceux qui sont hors de leurs normes de la perception et du comportement. Mais pour tou-te-s celles et ceux que la psychiatrie n’a pas encore ecrasé-e-s, la haine, la rage et l’amour de la liberté ne pourront jamais être enfermés et conditionnés.
C’est de la nitroglycérine en attente…

[…] ses défenseur-euse-s et ses faux critiques avec !

Pour tous ceux et toutes celles assassiné-e-s par l’appareil judiciaire et la psychiatrie, une pensée pour vous, la vengeance […]

Pour tous-toutes les enfermé-e-s dedans, courage et toute ma solidarité.

Pour tous-toutes les enfermé-e-s dehors, solidarité car le monde n’est pas plus beau, et merci d’être là.

Une enragée encagée depuis le 15 novembre 2011.

Indymedia Nantes, 16 décembre 2011

[Israël] Libération prochaine de Salah Hamouri

Enfin libre !

Au terme d’une journée très tendue, nous avons donc appris hier à 19 heures que Salah Hamouri ferait partie de la seconde vague de libération et qu’il rejoindrait sa famille à Jérusalem-Est dimanche 18 décembre après avoir subi injustement 6 ans, 9 mois et 7 jours de prison dans les geôles israéliennes.

Nous ferons de plus amples commentaires une fois sa sortie réalisée et qu’il sera bien chez lui. Nous partageons totalement la joie de sa famille qui va enfin pouvoir l’embrasser, depuis ce temps où aucun contact n’a eu lieu. Sans attendre nous voulons remercier toutes celles et ceux qui, par dizaines de milliers, se sont rassemblés dans leur diversité pour obtenir sa libération. C’est une certitude : sans eux, et leur mobilisation déterminée, Salah ne serait pas libéré dimanche, aussi tard que cela nous paraisse. Nous tenons à remercier vivement tout le monde qui a participé à ce résultat : personnalités, artistes, associations, organisations, notamment de jeunes, partis, « simples gens » comme on dit, les innombrables Comités de soutien qui se sont multipliés en France.

Dimanche Salah sera chez lui. Il va découvrir et devoir s’approprier un monde nouveau et imaginer, en prenant un temps nécessaire et mérité, une étape nouvelle de sa vie. Il va devoir se reconstruire en imaginant l’avenir au goût de liberté. Nous resterons à ses côtés. Nous voulons vous signaler sans attendre plusieurs points :

° Une adresse électronique a été ouverte qui lui est strictement personnelle. Vous pourrez communiquer avec lui dès lundi : salah_hamouri@hotmail.com

° Notre Comité de soutien va s’éteindre mais pas avant avoir accompli jusqu’au bout son devoir et sa mission. En particulier nous resterons disponibles pour, le temps venu, organiser sa venue en France où il a beaucoup d’amis et d’amies à remercier. Il a à nous parler aussi.

° Notre Comité de soutien dispose, c’est sur le site http://www.salah-hamouri.fr/souscription, la somme de 13.683, 64 euros. Nous proposons de lui envoyer à Jérusalem pour qu’il puisse disposer de quelques moyens pour se reconstruire. Nous fermerons les comptes dans un mois. Celles et ceux qui veulent abonder en ce sens peuvent donc encore le faire.

° Une adresse postale est aussi disponible où lettres ou d’autres envois peuvent être effectués : Salah Hamouri – Po BOX 19587 – 21, Nablus Road – Jerusalem – Israel

France-palestine.org, Jean-Claude Lefort, 15 décembre 2011

Bradley Manning risque perpète pour avoir piraté l’armée américaine

Bradley Manning, soldat en rupture de ban et « taupe » supposée de WikiLeaks

Un manifestant tient un portrait de Bradley Manning, et un écriteau le qualifiant de héro, le 14 mars 2011 à Washington.

Un manifestant tient un portrait de Bradley Manning, et un écriteau le qualifiant de héro, le 14 mars 2011 à Washington.

Bradley Manning, le jeune soldat américain accusé d’être l’informateur de Wikileaks, qui comparaît vendredi devant la justice militaire, est un spécialiste du renseignement et un idéaliste, militant pro-homosexuels, qui s’est placé en rupture de ban de l’armée.

Ce simple soldat au visage poupin est soupçonné d’avoir fourni à WikiLeaks, qui les a ensuite rendu publics, des dizaines de milliers de documents militaires américains sur les guerres en Irak et en Afghanistan, et de câbles diplomatiques du département d’Etat.

Natif de l’Oklahoma (sud), Bradley Manning, qui fêtera ses 24 ans samedi, a rejoint les rangs de l’armée en 2007 après une enfance passée à subir les quolibets de ses camarades, en raison de son côté « intello » et de son homosexualité.

Mais très vite, sur sa base des environs de Bagdad, le première classe découvre la rudesse des règles du Pentagone, en particulier l’ancienne loi « Don’t ask, don’t tell » (ne rien demander, ne rien dire), qui obligeait les homosexuels à taire leur orientation sexuelle, sous peine de devoir quitter l’armée.

Bradley s’opposait ouvertement à cette loi définitivement abolie en septembre, expliquait l’année dernière à l’AFP Jeff Paterson, membre dirigeant du comité de soutien au jeune homme.

Selon lui, M. Manning « pourrait s’être identifié aux peuples d’Irak et d’Afghanistan qui ont souffert de la politique guerrière du gouvernement » américain. « En partie car il ressent lui-même les mêmes choses, en tant que membre d’une minorité injustement traitée au sein de l’armée américaine et de la société américaine en général ».

En tant qu’analyste de renseignement, il avait accès à quantité de données via un réseau protégé, le SIPRNet (Secret Internet Protocol Router Network), un système destiné à un meilleur partage des informations entre les différentes BRANCHES du gouvernement américain.

Dans des conversations sur internet avec un célèbre pirate informatique, Adrian Lamo, révélées par le magazine Wired, le jeune Manning s’épanche, affirmant que « quelqu’un » qu’il connaissait très bien avait « transféré des données de réseaux classifiés » et les avait transmises à « un Australien aux cheveux blancs », Julian Assange, cofondateur de Wikileaks.

Ce « quelqu’un » en question n’était autre que Manning lui-même, qui transférait ces données sur des CD-ROM qui contenaient auparavant des chansons de la chanteuse pop Lady Gaga.

« Hillary Clinton et des dizaines de milliers de diplomates dans Le Monde vont avoir une crise cardiaque un matin quand ils se réveilleront et découvriront qu’un répertoire complet de documents classifiés sur la politique étrangère est accessible » à tous, écrit-il à Lamo, qui le dénoncera aux autorités.

En juillet 2010, Bradley Manning a été inculpé de huit chefs d’inculpation criminels et de quatre violations du règlement militaire.

Il lui est reproché d’avoir « transféré des données confidentielles sur son ordinateur et ajouté un logiciel non autorisé sur un système informatique classé secret » et d’avoir illégalement récupéré « plus de 150.000 notes diplomatiques », selon l’acte d’inculpation.

Incarcéré depuis 18 mois, il a dénoncé début 2011 ses conditions de détention — isolement et régime ultra-restrictif — à la prison de Quantico, près de Washington, qui ont valu à l’armée américaine les critiques du monde entier. Il a depuis avril été transféré à Fort Leavenworth Kansas, centre).

S’il est reconnu coupable, il encourt la prison à perpétuité.

AFP, 16 décembre 2011