Archives de catégorie : Répression

Répression politique face au palais de justice

NdPN : mardi dernier, les « veilleurs » ont remis ça pour cracher leur sexisme et leur homophobie sur la place publique. Mais un bon nombre de Poitevin-e-s ont une fois de plus réagi à ce rassemblement, par un contre-rassemblement.

Comme d’hab, grosse pression des flics… sur les contre-manifestant-e-s antisexistes et antifascistes. Après les avoir encadré-e-s et filmé-e-s, puis commencé à contrôler, les flics ont jeté une copine violemment par terre. Hématome. Un copain arrêté a été traité de « petit con » à plusieurs reprises par des flics, histoire d’entretenir les bonnes traditions déontologiques. Il y a eu neuf arrestations en tout de camarades antifascistes, emmené-e-s au poste sans ménagement pour « rassemblement illégal »… et ce, sous les applaudissements des « veilleurs » réacs, organisateurs dudit rassemblement homophobe, qui n’ont quant à eux évidemment pas été inquiétés par les forces de l’ordre patriarcal. D’autres camarades sont resté-e-s sur place pour s’opposer à ces réacs.

Une fois de plus, on constate tout le mépris des flics pour leur propre « loi » qu’il sont sensés appliquer : l’arrêt de la CEDH (Faber contre Hongrie) autorise clairement les contre-rassemblements, et les flics le savent très bien. Pour autant, cette répression montre qu’une fois de plus ils ont choisi leur camp en se torchant avec leur propre loi. Voilà déjà des mois que les flics discutent tranquillement avec les organisateur-ice-s de ces veillées homophobes et réacs, discutant avec eux de l’organisation de leurs rassemblements. Ce soir, les flics ont joué les gros bras du service d’ordre des réacs homophobes et sexistes, parmi lesquels se trouvaient les fascistes du Bloc identitaire, présents chez les veilleurs ce soir-là.

A noter que cette fois-ci, les bleus n’ont pas arrêté que des camarades anarchistes / anti-autoritaires, mais ont aussi embarqué des membres du NPA et des JC. Un saut notable de degré dans la répression politique… Tou-te-s les camarades sont ressorti-e-s, sans poursuite. Encore heureux, vu que rien n’autorisait légalement les flics à cette répression. Reste la colère et le dégoût, mais aussi la détermination, intacte.

La lutte continue, pour ne pas laisser la moindre expression homophobe sans réaction politique. Fachos hors de nos villes hors de nos vies !

PS : un article de la NR aujourd’hui :

Confrontation politique face au palais de justice

Les veillées des opposants au mariage gay ont repris. Des contre-manifestants ont été conduits au commissariat pour un contrôle d’identité. Explications.

Le face-à-face reprend. Frontal et insidieux. Confrontation verbale et guerre sourde à coups de stickers vite collés, vite décollés.

Mardi dernier, les opposants au mariage pour tous sont ressortis du bois. « Oui, c’était la première veillée de la rentrée, confie une participante. Et il y en aura d’autres. » Pourquoi ce choix ?

Des Identitaires repérés

L’organisateur n’a pas donné suite à notre tentative de contact pour expliquer cette reprise des veillées plusieurs mois après le vote de la loi. Ils ont décidé de continuer le combat, de se rassembler sur les marches du palais de justice de Poitiers. Une veillée de chants et de prières pour défendre leurs convictions. Ces convictions, d’autres les combattent. Et ils marquent aussi leur présence. Pied à pied. « Il n’y a pas réellement d’organisation. C’est le bouche à oreille qui fonctionne », confie un participant à la soirée de mardi soir. Une soirée qui leur a laissé un goût amer. Elle s’est achevée au poste de police après un contrôle d’identité et des questions pour déterminer qui pilotait ces contre-manifestations. « Nous sommes un groupe de différentes tendances. Il y a de tout, il y avait des personnes des Jeunesses communistes, des anars, des gens du NPA. Moi, je suis professeur d’histoire, indique Pierre Lhomme. Je suis resté, pour voir. Ce qui me choque, c’est cette manifestation sur les marches du palais de justice, symboliquement c’est fort. Je n’ai pas compris pourquoi les Veilleurs pouvaient rester, et pourquoi l’autre groupe était encerclé par la police et pourquoi ils ont été contrôlés. C’était bon enfant. Nous étions là pour marquer notre présence, montrer que nous ne sommes pas d’accord avec leurs idées. » Les anti-Veilleurs disent avoir repéré des Identitaires parmi les participants à la veillée de mardi. Ce groupe à l’origine de l’occupation de la mosquée de Poitiers voilà un an (1) possède quelques relais locaux. Un groupe Facebook, Génération identitaire Poitou s’est formé. Il annonçait sa participation à la veillée. « Des jeunes en ont reconnu quatre ou cinq parmi les veilleurs, ce sont des étudiants qui tractent à la fac », assure un militant présent à la contre-manifestation. Ils apposent quelques stickers en ville. Vite repérés et déchirés comme celui collé sur un poteau face à la cathédrale. Les deux groupes se connaissent de vue et se marquent à la culotte. Les Veilleurs aussi sont sous surveillance. « La prochaine fois, assure un militant, il faudra qu’on occupe la place avant eux. »

(1) Les quatre mis en examen de Poitiers dans ce dossier contestent en justice leur contrôle judiciaire et les chefs de mise en examen retenus contre eux. Un dossier qui arrive devant la chambre de l’instruction.

Emmanuel Coupaye, Nouvelle République, 7 octobre 2013

[Poitiers] Programme du forum antirep (12-13 octobre 2013)

Le programme du forum antirep 2013 à Poitiers est enfin disponible, et ça se passe ici :

http://antirep2013.noblogs.org/programme/

Programme du samedi 12

14:00 : Pour le droit au logement et contre le contrôle social 16:30 : Du ghetto des cités à la prison 18:00 : Pause casse-croute 20:00 : Les atteintes à la liberté de manifester à Poitiers et ailleurs 22:00 : Discussion sur les moyens de notre autodéfense

Programme du dimanche 13

10:00 : Table ronde entre les différents collectifs et individus luttant contre la répression

Des tables de presse seront sur place tout le week-end

Entrée libre et gratuite

Visuels :

http://antirep2013.noblogs.org/files/2013/09/antirep5.cleaned.pdf

Présentation du forum ici :

Poitiers, 12-13 octobre 2013 4e forum anti-répression

Après le 1er forum des 5-6 décembre 2009 (réponse à la répression de la manifestation anticarcérale du 10 octobre), un 2e forum s’est tenu à Poitiers les 13-14 novembre 2010, puis un troisième les 26-27 novembre 2011. Ce fut chaque fois l’occasion d’échanger des expériences et de débattre sur l’évolution de plus en plus répressive de notre société avec divers acteurs/militants poitevins, mais aussi avec des collectifs venus d’un peu partout du Grand Ouest.

De « la ville aux cent clochers » de la droite traditionnelle, Poitiers la « socialiste » est devenue la ville aux cent procès contre celles et ceux qui entendent contester l’ordre établi, réclamer leur droit au logement ou à ne pas être expulsés, ou tout simplement à manifester dans la rue.

Cela fait maintenant seize mois que la gauche est au pouvoir au niveau national, et nous savions que cela ne changerait rien ! Le gouvernement socialo-écologiste mène sans coup férir une politique de modernisation des outils répressifs à l’égard de pans entiers de la société, qu’il s’agisse des salariés, des immigrés ou de tous les secteurs qui tentent de réagir contre l’offensive généralisée du capital et de l’État.

C’est pourquoi nous invitons tous les collectifs de Poitiers et d’ailleurs qui se sentent concernés par ce constat à participer à deux nouvelles journées de discussions contre la répression et le contrôle social les samedi 12 (à partir de 14 heures) et dimanche 13 octobre à l’Auberge de jeunesse de Poitiers, 1 allée Roger Tagault.

Chacun apportera son expérience lors des différents débats indiqués sur le programme ci-joint, et le dimanche matin une table ronde entre les différents collectifs et individus luttant contre la répression clôturera ce forum où nous espérons vous voir nombreuses et nombreux.

Roms : honte aux politicard-e-s !

Le Rom et la France

Qu’est-ce qu’un Rom ? Quel est son mode de vie ? Comment le reconnaître ? A-t-il une morphologie particulière ? Une exposition « Le Rom et la France » pourrait être organisée le 23 mars 2014, sous le haut patronage de plusieurs personnalités politiques spécialistes du sujet : Marine Le Pen bien sûr, mais aussi Manuel Valls, Nathalie Kosciusko-Morizet, Anne Hidalgo, Rachida Dati ou Michel Destot. Basta ! vous livre en exclusivité un avant-goût du contenu probable de cet événement sur le péril Rom. Attention à ne pas vomir.

Le 23 mars 2014, une exposition ouvrira ses portes simultanément dans toutes les villes de France. L’exposition attirera beaucoup de visiteurs, notamment des enfants, à qui l’on expliquera « ce qu’est un Rom ».

Car les Roms ont des « modes de vie extrêmement différents des nôtres » (Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, PS).

Le Rom vit dans une caravane, comme l’a révélé le scoop de Valeurs Actuelles. Quand il ne se déplace pas en « flux de population », le Rom et ses congénères se regroupent de manière « anarchique » dans « des camps » – pas des bidonvilles – ce qui « engendre des situations de tensions terribles » (Michel Destot, maire PS de Grenoble). Une fois sa cabane installée, le Rom exerce « des commerces illégaux, la mendicité des enfants, la prostitution » (Francis Chouat, maire PS d’Evry).

Les « bandes de Roms » se servent de leur camp comme base arrière pour « dépouiller »  la population, en particulier parisienne, que le Rom « harcèle beaucoup » (Nathalie Kosciusko-Morizet, députée, UMP).

Car le Rom complote pour transformer la capitale en « un campement géant », où il pourra ainsi s’adonner massivement à la « mendicité agressive » et à la « prostitution » (tout cela n’existait pas avant l’arrivée du Rom), via des « réseaux criminels de délinquance à l’échelle européenne » (Anne Hidalgo, maire adjointe de Paris, PS)

Car le Rom est fourbe. Grouillant dans la capitale, il « s’agrippe aux cartables des enfants » et exerce « un véritable harcèlement à la sortie des écoles » (Rachida Dati, maire du 7ème arrt de Paris, députée européenne, UMP).

La question Rom concerne autant la France urbaine que rurale.

A la campagne, le Rom vole canards, chèvres et autres volailles. Le Rom menace « le respect de la propriété en France ». Avec ses congénères, ils constituent des « populations qui sont en train de piller tout ce qu’il y a autour d’elles » (Régis Cauche, Maire UMP de Croix, dans le Nord).

Le Rom pratique dans nos campagnes la politique de la terre brûlée, laissant dans son sillage des « animaux volés et égorgés, avec ces têtes de chevaux jetées le long des grillages, où elles pourrissent ensuite… » (Marine Le Pen, FN)

Le Rom fait vivre « un véritable enfer » aux Français. Le Rom menace la France de « guerre civile » (Marine Le Pen, FN). Ce qui démontre encore davantage sa fourberie puisque le Rom ne représente que 0,003 % de la population.

Si les Roms ne « ne sont pas tous des voleurs » (Marine Le Pen), les bons Roms ne sont qu’une « minorité » et il « est illusoire de penser qu’on règlera le problème des populations roms à travers uniquement l’insertion » (Manuel Valls).

En conséquence, « il faut mettre un terme à l’hémorragie rom en France » (Serge Godard, maire PS de Clermont-Ferrand)

Et « L’Union européenne doit trouver la solution de ces flux de populations » (Michel Destot, maire PS de Grenoble)

Parce que finalement, « Hitler n’en a pas peut-être pas tué assez… » (Gilles Bourdouleix, maire de Cholet et député ex-UDI).

Voilà ce qu’est un Rom si l’on met bout à bout l’ensemble des déclarations de politiques ces dernières semaines. [1]

Un concours est lancé pour actualiser l’affiche de la dernière exposition de ce type, organisée à Paris en 1941.

Ivan du Roy

Notes

[1] Citation de Manuel Valls, Citations de Michel Destot, Francis Chouat et Serge Godard, Citations de NKM, Citations de Anne Hidalgo, Citations de Rachida Dati, Citation de Régis Cauche, Citations de Marine Le Pen, Citation de Gilles Bourdouleix.

Vu sur Bastamag, 27 septembre 2013

[Russie] Une Pussy Riot en grève de la faim après des menaces de mort

Russie: une Pussy Riot en grève de la faim après des menaces

Une des membres emprisonnées du groupe contestataire russe Pussy Riot, Nadejda Tolokonnikova, a entamé lundi une grève de la faim, se disant menacée de mort après avoir dénoncé des conditions proches selon elle de l’esclavage dans son camp de travail.

nadejda

Nadejda Tolokonnikova lors de son procès le 26 avril 2013 à Zubova Polyana

Dans une lettre transmise par son avocat à la presse, la jeune femme de 23 ans fait un récit évoquant les témoignages sur le Goulag soviétique, sur les conditions en vigueur au camp de travail pour femmes n°14 en Mordovie (600 km à l’est de Moscou) où elle purge une peine de deux ans de détention.

Dans une plainte séparée, adressée à la justice, au directeur des services pénitentiaires russes, et au délégué aux droits de l’Homme Vladimir Loukine, elle accuse le directeur adjoint du camp, Iouri Kouprionov, de l’avoir menacée de mort le 30 août dernier après qu’elle se fut plainte des conditions de détention et de travail.

Selon son récit, les détenues sont systématiquement humiliées et réduites à l’état d' »esclavage », forcées de travailler 16 ou 17 heures par jour et privées de sommeil, ainsi que de conditions d’hygiène élémentaires, affirme Nadejda Tolokonnikova.

Cette ancienne étudiante en philosophie, mère d’une fillette de cinq ans, a été condamnée en août 2012, avec deux camarades, à deux ans de détention pour une « prière punk » contre Vladimir Poutine, chantée dans la cathédrale de Moscou.

« Ce lundi 23 septembre je me déclare en grève de la faim. C’est une méthode extrême, mais j’ai la conviction que c’est la seule issue pour moi dans cette situation », écrit la jeune femme dans sa lettre. « J’exige que l’on nous traite comme des personnes humaines, et non comme des esclaves », ajoute-t-elle.

Elle explique que sa « brigade », employée à coudre des uniformes de police, embauche à 7H30 pour finir à 0H30, avec au maximum quatre heures de sommeil et un jour de repos tous les mois et demi.

Toute incartade, tout relâchement est puni de sanctions, notamment collectives, de manière à dresser les détenues les unes contre les autres.

« Le régime dans le camp est fait de telle manière que l’anéantissement de l’individu et sa transformation en esclave silencieux sont réalisés par les détenues elles-mêmes, celles qui sont chef de brigade et reçoivent des ordres de la direction », écrit-elle.

Selon elle, une des détenues a été amputée d’une jambe et des doigts d’une main, gelés, après avoir été obligée de rester des heures à l’extérieur en hiver. Une autre sanction peut être l’interdiction de se laver et d’aller aux toilettes, l’interdiction de boire et manger, ajoute Nadejda Tolokonnikova.

AFP, 23 septembre 2013