Archives de catégorie : Répression

Digression sur deux sondages

attention manipulationDeux sondages réalisés par un institut privé de décérébration, au nom pourtant sympathique de Brulé Ville et Associé (BVA), pour Le Figaro et pour Le Parisien/Aujourd’hui en France, annoncent aujourd’hui des chiffres consternants.

Entre autres résultats, on y apprend que 75% des Français-es seraient pour le développement de la vidéosurveillance dans les centres-villes, dans les transports et les lieux publics ; et que 83% seraient favorables à une l’interdiction légale du port visible de tout signe d’appartenance religieuse ou politique dans les entreprises privées.

Ces publications sont sensées refléter cette « opinion publique » à laquelle les dominants recourent invariablement, pour justifier leur misérable aspiration à nous contrôler, à nous exploiter, à nous dire ce qui est bon pour nous mais n’est bon que pour eux.

L’opinion, pour se construire, nécessite le retour d’expérience, l’échange, la confrontation d’idées, l’argumentation, le débat, des pratiques élaborées, discutées et critiquées ensemble. Bref, une dynamique sociale.

Or force est de constater la négation par l’Etat de tels espaces de débat social. Je ne parle pas des salons de thé, des cafés philo ou des soirées où l’on refait le monde autour d’un bédo ou d’un pack de bières, mais d’espaces décisionnels réels, débouchant sur l’usage réel des moyens de produire ce dont nous avons besoin.

Squats politique, occupations de la rue, occupations d’usines et de terres agricoles sont systématiquement la cible de descentes des gros bras en uniforme de l’ordre dominant, qui ne tolère pas que la réflexion sociale se fasse en-dehors de son cercle restreint de pseudo-« élites », de prétendus « représentants du peuple ». Ainsi, sur Poitiers, le moindre rassemblement au contenu un tant soit peu critique fait désormais l’objet de contrôles d’identité, voire d’arrestations, voire de condamnations à la prison, sous prétexte de « manifestation illégale ».

« Les pensées de la classe dominante sont aussi les pensées dominantes de chaque époque » (Marx/Engels, in L’idéologie allemande). La prétendue « opinion publique », qui serait « révélée » par les sondages pour mieux être appliquée par les « élus« , n’est que l’opinion additionnée d’individus atomisés, privés de toute possibilité matérielle de réflexion collective, ne s’exprimant que dans des isoloirs et confiant ce qui leur reste d’espérances à une urne.

L’opinion majoritaire, au sein de cette société misérable, se réduit invariablement, quand elle s’applique à l’échelle collective, à la reproduction des schémas idéologiques, sociaux et affectifs… inculqués de force par l’océan du message idéologique du pouvoir, dont le coeur est le contrôle social et la répression (ainsi que l’illustrent les deux sondages évoqués plus haut).

Ce message autoritaire est aussi bien porté par l’institution familiale, reproduisant à son échelle les exigences du système autoritaire, que par les institutions scolaire, médiatique et publicitaire. Regarder la télévision est devenu l’activité humaine la plus importante après le sommeil et devant le travail, à l’échelle d’une vie humaine. Les médias sont un dispositif d’aliénation dans lequel les sondages, loin de se cantonner à un simple rôle « informatif »,  jouent un rôle de persuasion active. S’ils « sondent » les esprits des sondé-e-s, ce n’est pas tant pour y trouver des pensées nouvelles, que pour valider la présence de pensées imposées, et immiscer plus encore ces pensées dans les esprits de tou-te-s les autres. Sous la neutralité, la neutralisation.

Plus généralement, la grande astuce légitimatrice du pouvoir autoritaire dit démocratique est sa capacité à se justifier par le recours au mythe d’un « peuple », qui n’a jamais été que la masse indistincte des esclaves contraints et formatés pour servir. Les « consultations citoyennes » n’ont jamais consisté qu’en une validation de l’existant, de décisions déjà prises par les dominants. Tout comme les sondages, les élections ne proposent qu’une alternative entre des pseudo-choix, dont le fond idéologique commun est présenté comme allant de soi. Rose, bleu, vert, rouge ou blanc, aucune pub, aucun bulletin, aucun drapeau ne peut masquer complètement le néant, la misère noire du monde présent.

La seule alternative réelle consiste en la réppropriation sociale réelle des décisions, et la conquête des moyens réels de satisfaire nos besoins. Ce qui suppose une lutte radicale et pratique contre les catégories de pensée diffusées par le pouvoir, parce qu’elles baignent toutes dans le même jus de l’aliénation.

La société n’est pas une et ne le sera, fort heureusement, jamais. L’Etat, la Nation, l’Opinion, la Neutralité journalistique et autres fadaises d’un discours de mythe unitaire, ne pourront jamais occulter tout à fait que subsistent des clivages irréductibles dans nos choix sociaux : hiérarchie ou égalité, exploitation ou partage, compétitivité ou coopération, pouvoir sur les autres ou pouvoir de faire avec les autres ? Toutes les opinions ne sont pas également respectables et légitimes : celles qui consistent à justifier que des gens soient exploités et dominés ne sont pas acceptables. Les discours et les lois s’appuyant sur « l’opinion » pour justifier le flicage et la répression ne méritent que notre mépris.

Nous avons choisi notre camp, celui de la liberté. Les sondages peuvent bien asséner que le projet totalitaire de contrôle social, de répression et d’exploitation a l’avis favorable de l’opinion à 99% : ne serions-nous que « les 1% », nous affirmerions encore que nul-le n’a la légitimité de nous représenter, de nous imposer ce dont nous ne voulons pas. Nous ne représentons personne d’autre que nous-mêmes et n’imposons à quiconque nos choix de vie. Vidéosurveillance et répression des idées sociales sont une violence pour tout-e-s, face à laquelle tout le monde est légitime à se défendre, par tous les moyens jugés adéquats.

Juanito, Pavillon Noir (FA 86), 25 mars 2013

Des nouvelles de « l’affaire de Labège »

Des nouvelles de « l’affaire de Labège »

Un an et demi qu’on nous emmerde, des nouvelles de l’affaire de Labège

Le 14 mars aura lieu le procès pour les refus d’ADN suite aux arrestations du 15 novembre 2011. C’est le moment pour nous de faire un petit point sur plus d’une année sous mains de justice. Plus d’une année d’écoute, de filature, de contrôle judiciaire… bref des mois d’emmerdes. Des emmerdes pour les personnes directement impliquées dans l’affaire mais aussi tou.te.s leurs proches, ami.e.s et connaissances.

Nous prenons la parole, nous qui aimerions nous occuper de bien d’autres choses que d’accusations fumeuses et de leurs conséquences.

Mais pourquoi tout ça au fait ?

Le 5 juillet 2011, en fin de matinée, un groupe d’individu.e.s s’est invité dans les locaux de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) à Labège (31). Iles y sont resté le temps de signifier à cette institution, et à son personnel, le dégoût qu’elle leur inspire. En solidarité avec les jeunes mutin.e.s qui ont osé se révolter en mai de la même année dans l’Établissement Pénitentiaire pour Mineurs (EPM) de Lavaur, co-géré par l’Administration Pénitentiaire (AP) et … la PJJ.

Une enquête est immédiatement ouverte. Dès le 13 juillet, le procureur de la république Valet nomme Didier Suc, juge d’instruction pour cette affaire. Il s’agit d’une information suivie contre X, pour des faits de :

Participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens à Labège le 5 juillet 2011 ; Violence commise en réunion sans incapacité à Labège le 5 juillet 2011 ; Dégradation ou détérioration du bien d’autrui commise en réunion à Labège le 5 juillet 2011.

Lisons donc : tags, déversement de lisier et insultes. C’est dans ce jargon, une fois digérés par la justice, que sont retranscrits et donc criminalisables des moyens évidemment légitimes d’affirmer sa solidarité avec celles et ceux qui se révoltent.

Les quatre premiers mois de cette enquête sont soldés par une opération massive de gendarmerie à Toulouse, le 15 novembre 2011. Les flics ont perquisitionné sept lieux de vies, interpellé une quinzaine de personnes et embarqué un paquet d’affaires. Sept personnes sont mises en garde-à-vue, six sont présentées au juge d’instruction. Cinq d’entre elles sont mises en examen, quatre atterrissent directement à la Maison d’Arrêt de Toulouse-Seysses pour 2 à 3 mois de détention provisoire. La cinquième est dehors, sous contrôle judiciaire. La sixième reste « libre », avec un statut de témoin assisté. Et la septième est lavée de tout soupçons grâce à un alibi béton et vérifiable.

Jusqu’à aujourd’hui, aucune avancée, aucune nouvelle, aucune convocation, rien, juste une menace diffuse pour les présumé.e.s coupables de retourner en prison, pour leurs proches d’être associé.e.s à cette affaire et pour tout le monde de voir les flics débarquer dans nos maisons. On sait aussi que cette instruction sert à venir piocher des infos sur tout un tas de personnes « affiliées » à la mouvance fantoche ultra gauchiste toulousaine, et qu’on a écopé d’une surveillance continue de tous les espaces et acteur/ices de luttes pour une durée indéterminée.

Crachez ici !

Aujourd’hui c’est le procès du refus d’ADN. C’est la punition pour avoir refusé le fichage systématique. Triste ironie quand on sait que ce refus a officiellement justifié les placements en détention provisoire alors que les ADNs ont quand même été pris sur les gobelets, fourchettes et mégots utilisés pendant les GAV. Viendront donc à la barre les cinq mises en examen, le témoin assisté et la personne mise hors de cause. Les raisons de ce refus sont connues mais nous pouvons les répéter encore.

Nous constatons que le prétexte de la preuve ADN sert une volonté de fichage généralisé de la population entière. Cette découverte scientifique qui consiste à attribuer un profil unique à chaque être vivant est tellement complexe qu’elle en est opaque. C’est évidemment plus simple de nous faire accepter des choses quand on y comprend rien. On nous a d’abord dit que c’était pour ficher les « vrai.e.s criminel.le.s », les « dangereux/dangeureuses », or ce sont près de 3 millions de personnes qui sont maintenant inscrites à vie dans le Fichier National Automatisé des Empreintes Génétiques. Pas de présomption d’innocence pour ces gens, il y a les parfait.e.s et les autres, celles et ceux qui sont déjà passé.e.s par la case GAV.

Et ça ne s’arrête pas là, ou plutôt ça n’a pas vraiment commencé par là, les animaux non humains sont eux aussi fichés. Chaque être vivant peut donc être identifié, géré dans une base de données, intégré dans un calcul de statisticien, contrôlé et tracé. Un énorme marché presque intarissable car il y aura toujours de nouvelles personnes qui naissent et des nouveaux nés animaux. Concepteurs de logiciels de gestion, fabricants de matériel de prélèvement et matière grise de labo s’en frottent les mains.

Outre l’aspect économique, être fiché individuellement ne concerne pas que nous. Nos parents et enfants sont directement mis dans la case « de la famille d’un.e présumé.e coupable » grâce à certains marqueurs qui constituent notre profil génétique. Se dire qu’on peut passer entre les mailles du filet pour s’en sortir un peu moins pire devient presque impossible. On friserait presque la récidive si nos aïeul.le.s ont commis des broutilles hors du cadre légal. Au final, tout le monde est fiché, pas que les « coupables », pas que les « suspecté.e.s d’un jour », pas que les « témoins » comme la police et la justice tentent de le justifier.

Refuser que des mecs ou des nanas en bleu nous mettent un coton tige dans la bouche est assez facile, en assumer les conséquences fait un peu peur. On s’expose alors à des procédures judiciaires, autre espace opaque et inquiétant de l’arsenal répressif. On nous dit 15’000 euros d’amende et un an d’emprisonnement. En réalité les personnes qui ne sont pas relaxées pour ce délit, car ça arrive plus souvent qu’on ne le croie, écopent souvent d’une amende ou de peine avec sursis. Mais même si on encourt des peines légères, être reconnu.e coupable de ce délit veut dire risquer la récidive à chaque GAV. Quelle que soit la suspicion de délit pour lequel on y est amené. Et plus on sera nombreu.ses.x à refuser, plus ce sera difficile de nous poursuivre…

Parmi les épées de Damoclès qui planent au dessus de nous, il y a donc ce procès pour refus de prélèvement des empreintes génétiques, mais il y a aussi l’instruction et ses mesures coercitives, le contrôle judiciaire en est une.

Du contrôle, judiciaire, mais pas que…

Pendant que le Didier Suc cherche suffisamment d’éléments pour justifier 20 mois d’enquête, les cinq mis.e.s en examen sont sous contrôle judiciaire. Cela va de l’obligation de résider chez les parents, de pointer toutes les semaines au commissariat, à l’interdiction de se voir et de sortir du territoire. Ces mesures restrictives ne sont pas les mêmes pour tout le monde, une incohérence de plus qui prouve le caractère aléatoire et opportuniste  de cette justice. Évidemment, elle tente encore d’isoler, d’atomiser et d’éviter toute réaction collective face à des accusations. S’institue alors la temporalité de l’instruction, faite d’immobilisme et de longue attente où un des moyens pour mettre en place un rapport de force passe par le juridique. Des demandes d’aménagement et de main levée de contrôle judiciaire sont répétées, le juge d’instruction et le parquet maintiennent la pression. Une fois de plus on voit une procédure basée sur des intimes convictions de juges et de procureurs voulant absolument faire peur et faire réfléchir à deux fois avant de lutter. Prouver que des gens sont coupables ou innocents ne les intéresse que très peu. Susciter l’immobilisme et le formalisme, voire la résignation de tou.te.s les pauvres et les agité.e.s, en revanche leur tient à cœur. Rester solidaires et faire bloc ensemble est un autre moyen de lutter face à la machine judiciaire et ne pas trop se laisser écraser.

On vous tiendra au courant quant aux suites de ces démêlées judiciaires même si nous n’en n’attendons rien.

Nous ne sommes pas les seules dans cette situation, nous sommes bien conscien.te.s que nous avons les moyens de nous exprimer, dans certains réseaux et de demander de la solidarité. On aimerait juste que ces histoires judiciaires, concernant un certain milieu, ne nous fassent pas oublier la somme énorme de personnes qui se prennent la massue du code de procédure pénale dans la gueule.

Un gros big up à elles et eux.

« La justice nique sa maire, le dernier juge que j’ai vu avait plus de vices que le dealer de ma rue… » ou, On les emmerde

Des proches des inculpé.e.s de Labège, 14 mars 2013

Pour envoyer des sous (hé oui les baveux ça coûte cher, et les amendes risquent de pleuvoir) envoyer vos chèques à l’ordre du CAJ : CAJ c/o Canal Sud – 40 rue Alfred Duméril – 31400 TOULOUSE

Vu sur le Jura Libertaire, 14 mars 2013

Allô ? Non mais allô quoi. T’es ministre de l’intérieur et tu connais pas la loi ?

Allô ? Non mais allô quoi. T’es ministre de l’intérieur et tu connais pas la loi ?

Allô ? Allô ? Vous me recevez ? T’es ministre de l’intérieur et tu connais pas la loi ?  C’est comme si je te dis, heu… T’es socialiste et tu pourchasses les pauvres, non mais allô, quoi !  [1]

Dans un entre­tien accordé au Figaro le 14 mars 2013, Manuel Valls affirme : « La situa­tion, deve­nue into­lé­ra­ble, ne peut per­du­rer :  il faut faire res­pec­ter la loi en déman­te­lant le maxi­mum de camps de Roms insa­lu­bres… » [2]

En dési­gnant expres­sé­ment des per­son­nes par leur ori­gine eth­ni­que, le minis­tre de l’inté­rieur viole un prin­cipe fon­da­men­tal de la cons­ti­tu­tion fran­çaise. Ce n’est pas moi qui le dit, ni Nabila,  c’est la plus haute juri­dic­tion admi­nis­tra­tive fran­çaise. En mars 2011, le Conseil d’Etat avait en effet annulé la cir­cu­laire du 5 août 2010 qui ordon­nait aux pré­fets d’enga­ger une « démar­che sys­té­ma­ti­que de déman­tè­le­ments des cam­pe­ments, en prio­rité ceux des Roms ».

« Le Conseil d’État a annulé ce texte, en se fon­dant sur l’arti­cle 1er de la Constitution, qui pose le prin­cipe d’égalité devant la loi. Il a jugé que l’objec­tif, invo­qué par le minis­tre, de pro­tec­tion du droit de pro­priété et de pré­ven­tion des attein­tes à la salu­brité, la sécu­rité et la tran­quillité publi­ques, ne l’auto­ri­sait pas à mettre en œuvre, en méconnais­sance du prin­cipe d’égalité devant la loi, une poli­ti­que d’évacuation des cam­pe­ments illi­ci­tes dési­gnant spé­cia­le­ment cer­tains de leurs occu­pants en raison de leur ori­gine eth­ni­que. » [3] Allô, Monsieur, Valls, vous me rece­vez ? c’est illé­gal, I-LLE-GAL.  En France, on n’a pas le droit de dési­gner une mino­rité eth­ni­que et de dire ou d’écrire qu’on va cibler sa poli­ti­que contre cette mino­rité. Vous com­pre­nez ? Allô ? Allô ?

A l’époque de la cir­cu­laire eth­ni­que contre les Roms, un can­di­dat socia­liste à la Présidence de la République nommé François Hollande décla­rait dans l’émission C poli­ti­que sur France 5 qu’elle était « à la fois immo­rale et illé­gale ». « Elle est immo­rale parce qu’une com­mu­nauté est stig­ma­ti­sée en tant que telle » et elle « est illé­gale parce que c’est une dis­cri­mi­na­tion » en infrac­tion avec la Convention euro­péenne des droits de l’Homme. Il avait même ajouté : « Qu’en plus on veuille en faire une opé­ra­tion de com­mu­ni­ca­tion, ça dépasse tout ce que l’on pou­vait connaî­tre jusqu’à récem­ment dans la concep­tion de la République ». [4]

Harlem Désir, aujourd’hui pre­mier secré­taire du Parti Socialiste avait quant à lui demandé à la Commission Européenne : « d’enga­ger une pro­cé­dure d’infrac­tion à l’encontre du gou­ver­ne­ment fran­çais pour que ces­sent le trai­te­ment indi­gne et la stig­ma­ti­sa­tion inac­cep­ta­ble des citoyens euro­péens que sont les Roms ».

Allô ? Allô ? Où êtes-vous Monsieur Hollande ? Quelle est votre concep­tion de la République aujourd’hui ? Où êtes-vous Monsieur Désir ? Où sont-ils tous ces socia­lis­tes qui pous­saient des cris d’orfraie sous Sarkozy ? Vérité en deçà des élections, men­songe au delà ?

Même l’Europe s’était indi­gnée, avec le fameux « enough is enough » de Viviane Reding qui rap­pe­lait que cette poli­ti­que était digne des moments les plus som­bres de notre his­toire.  Manuel Baroso lui-même, Président de la Commission Européenne, avait déclaré : « Le res­pect de la dignité humaine, c’est une valeur sacrée pour l’Union Européenne »

Le mot « Rom » signi­fie « être humain » en romani.  Les Roms en France ne sont pas consi­dé­rés comme des êtres humains. Ils sont consi­dé­rés comme des chiens qu’on jette à coups de pieds, de matra­que et de gaz lacry­mo­gène d’un camp vers l’autre. [5]

Un docu­ment res­ti­tue par­fai­te­ment l’ambiance d’une expul­sion. On y cons­tate la détresse des per­son­nes expul­sées, le regard vide des enfants perdus qui ne com­pren­nent pas, la dis­pro­por­tion totale des moyens mis en œuvre avec la pré­sence mas­sive de poli­ciers, armés et équipés de gaz lacry­mo­gène contre des famil­les dont la moitié des mem­bres sont des enfants. On peut res­sen­tir les secondes qui durent des minu­tes, les minu­tes qui durent des heures et le temps qui s’écoule au ralenti.  Toute une vie à recons­truire avec pour simple bagage son enfant dans un bras et son cabas dans l’autre. Cela se passe en France socia­liste, en 2013, à Vigneux, dans l’Essonne. Ce n’est que le début d’une longue série.  La France est en train de deve­nir la honte de l’Europe dans le trai­te­ment raciste et dis­cri­mi­na­toire qu’elle inflige à la mino­rité eth­ni­que la plus impor­tante d’Europe pour des rai­sons pure­ment électoralistes. _
Vigneux-sur-Seine, 11 mars 2013 : http://youtu.be/DdoS2Sd4v_8.

Tournée de l’Anarchist Black Cross Belarus en France

L’ABC Belarus sera en tournée du 18 au 25 mars.

Concert de soutien le 5 avril à Lille, soirée d’information le 8 avril à Lille.

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L’Anarchist Black Cross est une organisation qui milite pour la suppression des prisons. Les origines de l’ABC remontent à la Russie de 1905. Ce groupe s’apelait à l’origine l’Anarchist Red Cross, dans la Russie Tsariste, et avait pour but d’aporter de l’aide aux prisonniers politiques et à leurs familles, mais aussi de mettre en place des moyens de défense contre les raids politiques de l’armée Cosaque. Le nom de cette organisation fut changé en Anarchist Black Cross lors de la Guerre civile russe, pour éviter les confusions avec l’International Red Cross. Dans les années 1980, l’ABC se développe et de nouveaux groupes aparaissent en Amérique du Nord. De nombreux groupes autonomes existent encore aujourd’hui aux États-Unis, France, Biélorussie, etc, et continuent de s’occuper d’une large variété de problèmes relatifs à la prison.

Dans le cadre de l’infotour européen de l’Anarchist Black Cross-Belarus, un de ses membres sera présent pour expliquer les moyens utilisés par les activistes en Biélorussie pour lutter contre ce qui est présenté souvent comme «la dernière dictature d’Europe». Plus que jamais, il est vital que l’information circule, pour mettre fin aux règnes des tyrans. Débat et projections.

Une vidéo de présentation de l’ABC Belarus (sous-titrée en anglais) :

http://dotsub.com/user/mr.dotsubber

Mail FA, 15 mars 2013