Archives de catégorie : Répression

[86] « Nous, on suit la procédure. On met de la javel sur les produits périmés »

NdPN : au sujet de la récup’, pour rappel, quelques articles sur une affaire de répression qui s’est passée il y a un an, ici, et . Sur la misère, voir ici. Et voici deux articles sur la récup’ dans les poubelles. On notera les réactions toutes philanthropes des responsables des magasins.

Ils font les poubelles pour pouvoir manger

On les appelle les “ glaneurs ”. Ils font les poubelles des supermarchés pour se nourrir. Un phénomène qui traduit une aggravation de la pauvreté en ville.

Un vendredi soir devant une supérette en plein centre-ville. Huit personnes, des femmes, des hommes et un enfant, patientent depuis une vingtaine de minutes dans le froid.

Les uns sont venus en voiture ; d’autres, des jeunes, en scooter. Deux sont visiblement des SDF. Tous sont là pour « glaner », un euphémisme pour désigner pudiquement une triste réalité. Faire les poubelles pour trouver de quoi se nourrir. Vingt heures. Les employées du magasin sortent un container. Le groupe se rue dessus. Les gens fouillent sans ménagement dans les détritus. La récolte est maigre, quelques légumes, du thon en boite, une canette. Triste pitance. La scène n’a duré que quelques minutes.

«  Là, ils n’ont pas mis de salade ni de poireaux  »

Impossible de nouer le contact avec les glaneurs. – « Bonsoir, je suis journaliste»« Oh, la, la, laissez-moi tranquille, je suis une maman », répond en se retournant une femme d’une cinquantaine d’années. La dernière à tenter de récupérer quelques miettes dans le container est une retraitée. « Là, ils n’ont pas mis de salade ni de poireaux. Pendant un temps, ils en jetaient beaucoup plus mais comme les gens leur faisaient des saletés… », regrette la vieille femme. Manteau élimé, elle dit avoir 85 ans, vivre seule et avoue « faire ça depuis longtemps ». Mais pas pour elle, affirme-t-elle, sans qu’on la croie vraiment. « J’aide certaines personnes avec un handicapé, des gens que je connais […] Moi, je me débrouille avec ce que j’ai. J’ai été habituée », assure l’octogénaire en extrayant des ordures une bouteille de jus d’orange à moitié pleine qu’elle range soigneusement dans son sac. Elle rentrera chez elle à pied. Le « glanage » n’est pas nouveau mais tend à se développer. C’est un marqueur de la crise et de la pauvreté. Le gérant du magasin concerné, Jean-Charles Roy, voit ça toutes les semaines. En tout cas depuis qu’il est arrivé, il y a deux ans et demi. « Ce n’est pas récent, confirme-t-il. Nous, on suit la procédure. On met de la javel sur les produits périmés. Mais, ça ne les arrête pas ! » La misère, c’est ici et maintenant.

le chiffre

15

C’est en pourcentage, la part des Châtelleraudais qui vivaient en 2009 avec un revenu inférieur ou égal à 942 € par mois (source Insee). Soit 12.639 personnes. Selon les données fournies par le CCAS, le revenu moyen est aujourd’hui de 19.350 € sur la zone d’emploi, contre 20.279 € pour la moyenne départementale et 22.000 € au niveau national. « Au regard de la situation de 2009, la situation n’est pas catastrophique mais elle est problématique », analyse Françoise Braud, adjointe au maire chargée de l’action sociale.

à savoir

2.750 bénéficiaires du RSA sur la ville

Parler de pauvreté à Châtellerault, c’est d’abord essayer de dessiner une tendance dans les chiffres. Ceux du RSA (revenu de solidarité active mis en place en 2009) par exemple. Pour la ville, le nombre de bénéficiaires s’élève à 2.750 en 2012 (*), selon les statistiques fournies par le conseil général. L’augmentation est bien réelle depuis 2010 (+ 35,8 %) et par rapport à 2011 (+ 16 %). « On s’attend à une progression pour la suite, explique Brigitte Hummel, directrice de l’insertion au Département. Ce sont les effets à retardement de la crise. Les personnes qui n’ont pas retrouvé un emploi arrivent aujourd’hui en fin de droits ». La part de Châtellerault sur le nombre total des bénéficiaires du RSA dans la Vienne représente un quart. A noter que sur l’ensemble du département, 52 % des allocataires sont seuls sans enfant et 32 % en famille monoparentale. « L’isolement est un facteur de précarité », commentent les services du conseil général. Près de 58 % des gens sont dans le dispositif depuis 2 ans et 70 % dans la tranche 25-49 ans. Vu le contexte, la difficulté est grande d’assurer actuellement le volet « accompagnement » du RSA. La « concurrence » entre les différents dispositifs n’est évidemment pas favorable au public qui est le plus éloigné de l’emploi.

(*) Le chiffre comprend le RSA « socle » (seul), le RSA « socle + activité » et le RSA « activité ». Les deux premiers sont pris sur le budget du département, le 3e pris en charge par l’État.

Nouvelle République, Franck Bastard, 18 décembre 2012

Les supermarchés face au  » glanage « 

Tendance en pleine explosion ou épiphénomène ? A en croire les gérants de supermarchés que nous avons interrogés, le « glanage » dérange en tout cas suffisamment pour que des mesures, parfois radicales, soient prises. Le débat est de savoir s’il faut ou pas laisser faire. « Moi, ça fait dix-huit mois que je suis là : c’était épisodique, c’est devenu systématique, assure sous couvert d’anonymat un gérant de supérette à la Plaine d’Ozon. Tous les deux jours, à sept heures et demie, quand je sors le container à poubelles, il peut y avoir jusqu’à six personnes qui attendent derrière la porte. Ils trient. Ils ne prennent pas n’importe quoi. Ils disent que c’est pour les animaux. »

«  Une fois sur deux, je mets de l’eau de javel  »

Le commerçant en question applique la politique maison : « Je sais qu’il en va de ma responsabilité s’il se passe quoi que ce soit. Une fois sur deux, je mets de l’eau de javel. Il y a un affichage dans le magasin. Les gens sont prévenus mais prennent quand même. » Chez Super U, dans la rue du Paradis, le constat sur le phénomène est peu ou prou le même : « Avant, les gens attendaient parfois pendant trois heures le matin qu’on sorte les poubelles, commente l’enseigne. Non, du chlore on n’en mettait pas. Le problème pour nous, c’est qu’ils en mettaient partout et on était obligé de nettoyer derrière. » Mais ça, c’était avant : « Depuis 4-5 mois, on attend que les rippeurs sonnent pour sortir les containers. » Auchan indique pour sa part ne pas être concerné par le problème. « Pour la bonne raison que tout ce qui est recyclage de déchets n’est pas accessible au client », comme le précise François Pulido, directeur de l’hypermarché. Le même vante au passage l’action de son enseigne contre le gaspillage alimentaire : « Quotidiennement, on fait don de nos surplus alimentaires à l’épicerie sociale de Châtellerault. Quelqu’un passe tous les jours chez nous pour récupérer des produits conditionnés dans les règles pour qu’il n’y ait pas d’accident alimentaire. » Auchan affirme ainsi fournir l’équivalent de 11.000 repas par an à l’épicerie sociale.

Nouvelle République, 18 décembre 2012

[Notre-Dame-des-Landes] Un camarade à l’hosto + Lettre d’un cégétiste à l’UD 44

Comment amputer des militant-e-s ? Faites appel au Parti socialiste et à ses robocops ! Du terrorisme d’État sur la ZAD…

Le dimanche 16 Décembre au soir, des camarades tentent de déloger de dangereux flics qui bloquent depuis plusieurs jours un carrefour, près des lieux d’organisation de la ZAD.

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Fouilles répétées, limitation au droit de circuler, contrôles d’identité, humiliations quotidiennes, provocations, ces dangereux terroristes n’ont eu de cesse depuis une semaine de se donner à cœur joie au régime de la terreur sur la ZAD.

Les camarades ne pouvaient que réagir à cette occupation militaire sur un territoire qui appartient à ceux/celles qui y vivent, qui y cultivent, qui l’aiment et qui y tissent des liens. Il fallait réagir et s’opposer à ces chiens de garde du PS et du capital, et les inciter (inutile de leur demander) à rentrer chez eux/elles, retrouver leurs familles et peut-être pouvoir réfléchir à l’(in)utilité et à la violence de leur métier.

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Mais évidemment, la hiérarchie ne le voit pas de cet œil là, elle qui est confortablement installé dans ses bureaux chauffés, en train de siroter leur whisky de luxe et à planifier sur une carte l’aménagement du territoire, en pensant bien sûr aux nouveaux profits et relations mafieuses que cela pourra leur amener. Alors ces bureaucrates, ces énarques, ces mafieux des temps modernes, il aiment pas trop qu’on veuille déloger ces « respectables » (sic) robocops qui sont bien utiles pour faire leur sale boulot !

Et comme ils se rendent compte que malgré leur mobilisation importante, la nôtre grandit de jour en jour ainsi que la solidarité envers nos différentes tactiques face à leur oppression quotidienne, ces mafieux se disent qu’en en blessant quelques-un-e-s d’entre nous, ils arriveront bien à nous terroriser ! Et pourtant la phase de répression violente du 23/24, avec une centaine de camarades blessés, n’a fait que renforcer notre rage et notre solidarité ! Mais comme ils ne possèdent que cela comme arme de persuasion, avec la répression judiciaire, et qu’ils ont la sympathie de la plupart des médias, pourquoi ne pas recommencer…

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C’est donc ce qui s’est passé ce dimanche 16 Décembre au soir, quand des camarades ont voulu dire non à l’oppression constante sur la ZAD. Leur violence « légitime » (sic) (terroriste oui !) s’est abattue une nouvelle fois, et c’est une camarade qui en a pris les conséquences.

Une camarade qui est aujourd’hui (le 17/12) à l’hôpital avec une fracture au tibia et à l’orteil, et avec le gros orteil en moins (amputation !) ! Les robocops ayant une nouvelle fois utilisé leur jouet de mutilation préféré : la grenade de désencerclement (sic) !

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Mais messieurs les mafieux, sachez que votre violence n’a que pour effet de nourrir notre détermination, notre rage et notre espoir à voir tomber ce projet d’aéroport stupide !

Vous êtes à court d’arguments, et vous utilisez la force… Chaque jour, nous en avons d’autres pour réclamer votre chute, celle du projet d’aéroport et du monde qui va avec !

Le terrorisme d’État ne passera pas !

Des cagoulés opposés aux terroristes

Collectif de lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, 17 décembre 2012 (repris par le Jura Libertaire)

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Lettre d’un cégétiste à l’UD 44

Lettre envoyée à mon syndicat suite aux prises de position de certains responsables départementaux sur le projet de NDDL

Hasta la victoria siempre.

Laurent

Militant Cégétiste et engagé dans le combat contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, je suis en désaccord avec les prises de positions exprimées par différents responsables départementaux de la CGT sur ce dossier. Y a-t-il eu un débat au sein de l’UD sur ce projet qui permet à certains seulement de s’exprimer ? Dans le numéro de janvier 2012 de l’Union des Travailleurs Anthony Lemaire, après avoir pris quelques pincettes : « Il n’est nullement question pour nous de discuter de l’opportunité de ce projet », rédige un article ou il n’est jamais envisagé que l’aéroport ne puisse jamais voir le jour. Cet article aurait pourtant pu être l’occasion d’ouvrir le débat sur un projet qui divise les organisations politiques, à gauche en particulier mais aussi les organisations syndicales.

Le lundi 10 décembre, Yves Tual s’exprimait sur Télé-Nantes et défendait mordicus le projet de Notre-Dame-des-Landes. Parlait-il au nom de la CGT, ou en son nom propre ? Les propos caricaturaux tenus, au cours de cette émission, n’ont pas servi à éclairer ce débat pourtant utile sur la pertinence qu’il y a ou pas à construire cet aéroport. Pourquoi parle-t-il de squatters professionnels ? Il les connaît ces jeunes militants qui dénoncent un modèle de développement mortifère pour les prochaines générations ? Au nom de l’emploi il faudrait donc produire tout et n’importe quoi ? Bien sûr qu’il faut des infrastructures, mais pas pour remplacer celles qui existent déjà. Quel avenir pour Airbus à Bouguenais ? Qui va payer pour la piste indispensable à l’usine ? D’accord il faut des avions mais est-il normal d’aller en avion à Paris ou à Lyon ou faut-il mieux développer le rail pour les liaisons internes ? Quel développement pour l’Ouest de la France si les infrastructures ne servent au final qu’au Pôle Métropolitain Nantes – Saint-Nazaire ? Qu’est-ce qu’on mange demain si on continue à artificialiser les terres agricoles ? Après avoir été le lieu des convergences des luttes ouvrières et paysannes de la fin des années 60, ne reste-t-il plus rien en Loire-Atlantique de cette solidarité entre ouvriers et paysans ? Qu’est-ce qui reste pour les zones sensibles, les zones humides, la biodiversité ? L’histoire ne nous a-t-elle pas appris que les premières victimes de la pollution ce sont les travailleurs : les milliers de morts de l’amiante, les ouvriers agricoles victimes des pesticides, ceux de Seveso, Tchernobyl, Fukushima… Plus 4°C en moyenne d’augmentation de la température avant la fin du siècle : qui va souffrir ? Les actionnaires des grands groupes ou les travailleurs ? Les pauvres ou les riches ? Faut-il limiter le débat à la seule alternative croissance ou décroissance comme le dit Yves Tual ou a-t-on le droit de réfléchir à un autre mode de développement ? Le bonheur passe-t-il par le toujours plus ou par le mieux ?

Pour en avoir été témoin direct, je peux dire qu’en trente ans de militantisme associatif, politique ou syndical, jamais je n’avais assisté à un tel déchaînement de violence de la part des autorités. Les médecins présents sur place ont fait écho dans la presse des violences infligées aux opposants. La CGT s’honorerait à au moins dénoncer la répression inadmissible infligée aux opposants.

Toutes ces questions auraient pu être posées si un vrai débat avait eu lieu au sein de notre organisation syndicale. Au lieu de cela on laisse parler en notre nom, un leader syndical, déconnecté des problématiques de demain, engoncé dans ses certitudes productivistes, méprisant pour tous ces jeunes qui réfléchissent [et] essayent d’inventer un autre monde.

Par ce courrier, je demande à l’UD 44 d’organiser le débat sur le projet de Notre-Dame-des-Landes et une dénonciation claire et nette de la répression.

Fraternellement

Vu sur le Jura Libertaire, 17 décembre 2012

[Notre-Dame-des-Landes] La répression continue

Récit d’une garde à vue ordinaire

Jeudi 13 décembre. J’étais à Nantes, dans le tramway. Je suis monté à l’arrêt 50 Otages vers 15h30. Au terminus Gare de Pont Rousseau, nous n’étions plus que deux dans le tramway, moi et un autre homme à qui je n’avais pas prêté attention. Alors que je m’apprêtais à descendre du tram, il est arrivé derrière moi et m’a attrapé le bras. En même temps, il se mettait un brassard « police ». Il était en civil. Il m’a demandé mes papiers. J’ai refusé. Il a appelé des renforts sur son talkie. Je crois qu’il les avait déjà appelé avant et qu’il leur disait simplement qu’on était à Gare de Pont Rousseau en leur demandant de se dépêcher. Il m’a demandé si j’étais bien monsieur Untel. Je ne lui ai pas répondu.

Cinq policiers nationaux en uniformes sont arrivés en courant et m’ont menotté. Le policier en civil leur a dit qu’il me suivait depuis Commerce. Il m’a reconnu d’après une photo qui était dans son bureau et qui disait que j’étais recherché. J’ai été emmené au commissariat sans savoir ce qu’ils me voulaient.

Arrivé au commissariat, j’ai fini par savoir que j’étais suspecté d’outrages sur des flics lors d’une manifestation contre l’aéroport trois semaines plus tôt. Alors que des faits de cette nature ne donnent généralement lieu à des suites que lorsqu’on se fait choper en flagrant délit, je suis poursuivi dans le cadre d’une enquête préliminaire.

Je me suis retrouvé au service du Quart, entouré de sept flics qui me demandaient mon identité en brandissant une fiche qui disait que j’étais bien monsieur Untel. Ils me demandaient si je réalisais la gravité de ce que j’avais fait. Insulter des flics ! Ils m’ont demandé si ça me ferait plaisir que des flics m’insultent. J’ai trouvé ça dur et humiliant. Je n’arrivais pas à comprendre comment ils pouvaient nier que les flics nous faisaient subir au quotidien des choses bien pires que quelques insultes, des mutilations, occupations, blessures, expulsions, destructions de ce qu’on a construit, humiliations, et enfermements. À ce moment, j’aurais vraiment aimé que les flics m’insultent de tous les noms et me laissent rentrer chez moi.

http://juralib.noblogs.org/files/2012/12/0811.jpgJe suis resté enfermé tout le reste de l’après-midi, la soirée, la nuit, et toute la matinée. J’en avais vraiment marre, mais je ne pouvais rien faire pour arrêter de subir cette situation. Face à l’arbitraire de la répression, on se sent complètement impuissant.e.s. Je n’ai rien pu faire d’autre qu’attendre que les flics veuillent bien me libérer. Ils ne m’ont fait aucune audition et m’ont laissé partir avec une convocation pour un procès en février. Je ne vois pas ce que je peux faire pour ne pas que cette situation se reproduise. Il n’y a pas un bout de terre sur la planète qui ne soit pas contrôlé par un État répressif et le capitalisme impose son ordre partout. Je ne peux pas non plus me résoudre à baisser la tête et à regarder les flics tout détruire autours de moi sans broncher. De toute façon, même une telle attitude ne me garantirait pas en retour de ne plus subir de répression.

Même s’il est peut-être possible pour certaines personnes de se mettre un peu à l’abri, c’est sur que ce n’est pas possible pour tout le monde. Quand on n’a pas les bons papiers, ou seulement pas la bonne couleur de peau, ça ne sert à rien de renoncer à la révolte, de renoncer aux petits moyens de débrouille. Même en cherchant à s’intégrer, même en travaillant dur, même en renonçant à son identité on finit toujours par se retrouver plaqué.e sur le capot d’une voiture de la Bac pour subir une fouille au corps et un contrôle d’identité.

La seule option qui nous reste, c’est de continuer à nous battre. En sortant de garde à vue, je me suis rendu à la manif contre la répression et j’ai insulté les flics comme je ne l’avais encore jamais fait. Advienne que pourra…

Indymedia Nantes, 16 décembre 2012 (repris sur le Juralib)

***

[Notre-Dame-des-Landes] Soutien aux inculpé-e-s

Salut à toutes et tous.

Après une rencontre avec la copine de notre camarade incarcéré. Nous avons convenu que les chèques et le courrier soient envoyés :

Comité de soutien aux Inculpé-e-s  « Le Gué » 44220 COUERON

Nous remercions les ami-e-s du soutien apporté à notre camarade.

La legal team, le 16 décembre 2012

Jura Libertaire, 16 décembre 2012

[Nantes] Répression de la manif anti-répression

NdPN : d’après le flash info de ce jour sur le site zad.nadir.org

MANIF NANTES hier

Il y avait apparemment environ 3000 personnes. Pas beaucoup d’infos depuis hier, mais il nous semble qu’une fois arrivée au Canal, la manif à été répoussée par les CRS avec du lacrymo, pour se trouver en face de la Préfecture. Si jamais quelqu’un-e qui était là veut bien écrire un petit récit.

Témoignage Manif Anti-Répression à Nantes

Samedi 15 décembre, 17h30, place de la Petite Hollande, fin d’une  manifestation (bien nommée) contre la répression. Nous sommes quelques centaines à nous diriger vers le palais de justice. Un barrage de CRS nous en empêche. Notre groupe est composé de familles  avec enfants, de jeunes, de gens comme nous et de personnes âgées. Au bout d’une dizaine de minutes les CRS nous bombardent de grenades  lacrymogènes et d’une grenade de désencerclement. La place est noyée dans un nuage toxique dont profitent aussi les  usagers du parking et ceux de la piscine (en famille bien sûr). Pour couronner le tout, bien que nous fuyions cette pestilence on nous  envoie deux convois de six cars de CRS, sirènes hurlantes. Que le ciel vous tienne en joie.

NdPN : et un article de 7 seizh info :

NDDL – manifestation à Nantes : Utopia vs Surdité d’Etat

C’est désormais un rituel, chaque samedi les forces de l’ordre en résidence à Nantes sortent le grand jeu. Une préfecture sous bonne garde, le dispositif est impressionnant et les très nombreux véhicules des CRS font prendre l’air aux grilles de protection anti-émeutes. Le dispositif vise à interdire tout accès autour du bâtiment emblématique d’une surdité étatique.

Pourquoi ?

Depuis près de deux mois maintenant, chaque samedi le pavé nantais accueille les mécontents de l’aéroport en plus des manifestations liées aux revendications sociales conjoncturelles. Et ces opposants à l’aéroport, les médias français nous les annoncent de plus en plus enragés, de plus en plus virulents, de plus en plus… terroristes ! Alors comme chaque samedi, aujourd’hui l’hyper-centre ville de Nantes s’est habillée en bleu, couleur uniforme.

Pourtant, une tonalité particulière l’emportait sur le reste : dans 10 jours, c’est Noël et pas question pour les Nantais de se priver des achats en centre ville même sous haute surveillance.

Nantes, manifestation du 15 décembre 2012
Nantes, manifestation du 15 décembre 2012

Quel chahut ! Marché de Noël. Manifestants calmes. Familles en balade. Manifestants moins calmes. CRS en armes. Le juste cocktail pour un dérapage.

Une balade en ville pour dire qu’on n’est pas content. Et un barrage pour dire où est la force. Des chants rageurs qui éclairent la colère. Et on sort un mur bleu pour garder la position. Cette fois, la position était la passerelle qui mène au tribunal. Echange de  politesses. Jets de projectiles d’un coté. Réponse aux gaz lacrymogènes de l’autre. Un point partout la balle au centre ?

Un joyeux bordel quand même. Tout ça à cause d’un aéroport à la campagne, de centaines d’emplois qui disparaissent, d’hommes d’état sourds et aveugles pendant que d’autres discutent des profits à venir et des dindons de Noël.

Dis, Père Noël, tu pourrais offrir des sonotones et des lunettes à double foyer aux pépés du gouvernement pour Noël ?

Ah j’oubliais ! Pendant ce temps là, à la ZAD, ça bosse dur. 300 représentants des comités de soutien anti-aéroport ont convergé de Bretagne et de France pour réfléchir aux moyens d’action contre les grands projets inutiles.

Des utopistes ? Et alors, c’est un gros mot, une insulte ? «Les utopies ne sont souvent que des vérités prématurées» disait Lamartine. J’aime bien Lamartine. Et vous ?

Melize, tribune libre sur 7seizh, 15 décembre 2012

[Notre-Dame-des-Landes] Une barricadière condamnée à trois mois de prison avec sursis et à une interdiction de séjour d’un an

[Notre-Dame-des-Landes] Une barricadière condamnée à trois mois de prison avec sursis et à une interdiction de séjour d’un an

Contre ND des Landes : 3 mois avec sursis

Le tribunal correctionnel de Nantes a condamné aujourd’hui à trois mois de prison avec sursis une jeune femme, opposante à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, interpellée le 7 novembre sur une barricade de la zone.

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Alors qu’elle était poursuivie pour « attroupement avec arme », celle-ci n’ayant pas été retrouvée, le tribunal n’a finalement retenu contre elle qu’« une accusation de participation à un attroupement après sommation des forces de l’ordre », a indiqué son avocat Me Stéphane Vallée à l’AFP.

En revanche les « violences » à l’encontre des gendarmes vers lequel des pierres ont été lancées, ont été retenues par le tribunal à l’encontre de l’opposante.

La jeune femme a en outre été condamnée à une interdiction de séjour d’un an dans les communes touchées par la zone d’aménagement différé (Zad) du projet d’aéroport, où ont lieu, depuis le début des tentatives d’expulsion des opposants à la mi-octobre, des affrontements épisodiques avec les forces de l’ordre.

Le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes prévoit qu’il remplace l’actuel aéroport de Nantes en 2017.

Presse aéroportée (Agence Faut Payer, 14 décembre 2012)

Vu sur le Jura Libertaire, 15 décembre 2012