Archives de catégorie : Éducation populaire

[Poitiers] 9 août : auberge espagnole pour l’Altertour !

Bonjour,
En ce début août, alors que les rues de Poitiers se vident et que la ville semble dormir, il se passe quand même quelques trucs chouettes dans le coin, et notamment le passage de l’Altertour et de sa centaine d’altercyclistes!
Qu’est ce donc que cet événement? Une randonnée à vélo, opposée au dopage sportif et à la compétition, qui depuis 7 ans choisit un itinéraire traversant différentes régions à la rencontre d’alternatives de territoire. Cette année, allant de Saint Etienne à La Rochelle, leur route passe par Poitiers les 8 et 9 aout.
Ayant pour lieu d’accueil la Gibbeuse sur le coteau de la Mérigotte, ils auront l’occasion de découvrir des actions militantes comme Jardinature, l’Atelier du Petit Plateau, Incroyables Comestibles ou encore la Regratterie mais aussi un habitat partagé passif, un système de potabilisation de l’eau de pluie, des moyens de reconnaissance de plantes sauvages comestibles des environs ..

Vous pouvez aller sur le site internet de l’AlterTour pour plus d’infos..

Et pour fêter leur venue et permettre un temps de rencontre et d’échange festif, nous vous invitons à venir partager la soirée du samedi 9 aout, à partir de 19H30, à la Ressourcerie, au 80 rue Jean Mermoz à Poitiers

En mode auberge espagnole, venez munis de vos plats préférés et/ou grillades. Un espace barbecue sera à notre disposition pour que cette soirée estivale reste dans les annales!

Au plaisir de partager cet évènement ensemble!
Reçu par mail des genTEs de la Gibbeuse, 2 août 2014

[Poitiers] Les réfugiés espagnols sortent de l’oubli

Les réfugiés espagnols sortent de l’oubli

Il ne faut pas oublier. Partout la même phrase résonne dans la foule. Hier matin, une cinquantaine de personnes se sont rendues à l’ancienne route de Limoges, là où s’érigeait le camp d’internement des juifs et des Tsiganes en 1939. La stèle rappelle désormais la présence des réfugiés espagnols républicains, ceux qui ont construit les baraquements de leurs mains. Leurs drapeaux rouge, jaune et violet rappellent leur combat.

Huit cents réfugiés espagnols

Il ne faut pas oublier qu’à la place de la stèle, huit cents réfugiés se sont rassemblés ici, il y a plus de 70 ans. Montserrat Nadal y était. « Je suis arrivée à 9 ans à Poitiers. Ma famille et moi voulions échapper au régime de Franco. On m’a arraché des bras de mon père », raconte-t-elle.
Un épisode marquant dans la vie d’une petite fille.
Pour son neveu, Sylvain Nadal, l’évènement est important. « Il ne faut pas oublier que l’Espagne a connu la République avant le régime franquiste. Nos parents se sont battus et ont dû se réfugier ici. C’est un devoir de mémoire », affirme-t-il.
En 1940, après le départ des Espagnols, les Allemands prennent officieusement l’autorité du camp. Là, des juifs, des Tsiganes et des résistants y seront parqués. Ils savaient ce qui les attendait : Dachau, le camp d’extermination dans l’Allemagne nazie.
José-Luis Munoz, gérant des «  Bacchantes  » à Poitiers, l’affirme : « Il faut des évènements comme celui-ci pour rappeler les horreurs de la guerre et faire en sorte que la paix soit sauvegardée. »

A.Y., Nouvelle République, 21 juillet 2014

E. Malatesta : Entre paysans

Errico Malatesta – Entre paysans

(Traduction de l’italien)

Publications des «Temps Nouveaux» N° 5 – 1897 (7è édition)

JACQUES. : Tiens, cela tombe bien ! Il y a longtemps que je désirais te parler et je suis content de te rencontrer… Ah ! Pierre, Pierre ! Qu’ai-je appris sur ton compte ! Quand tu étais au pays, tu étais un brave fils, le modèle des jeunes gens de ton âge… Ah ! si ton père vivait encore…

PIERRE. : Jacques, pourquoi me parlez-vous ainsi ? Qu’ai-je fait pour mériter vos reproches ? Et pourquoi mon pauvre père serait-il mécontent de moi ?

JACQUES. : Ne t’offense pas de mes paroles, Pierre. Je suis vieux et je te parle pour ton bien. Et puis, j’étais si ami avec le vieil André, ton père, que de te voir prendre une mauvaise voie, cela me chagrine comme si tu étais mon propre fils, surtout quand je pense aux espérances que ton père avait fondées sur toi et aux sacrifices qu’il a faits pour te laisser un nom sans tache.

PIERRE. : Mais que dites-vous, Jacques ? Ne suis-je pas par hasard un honnête travailleur ? Je n’ai jamais fait de mal à personne, et même, excusez-moi si je le dis, j’ai toujours fait autant de bien que j’ai pu ; pourquoi donc mon père aurait-il à rougir de moi ? Je fais mon possible pour m’instruire et devenir meilleur, je cherche, avec mes compagnons, à porter remède aux maux qui nous affligent tous ; en quoi donc, mon cher Jacques, ai-je mérité vos reproches ?

JACQUES. : Ah ! ah ! nous y voilà. Eh ! Parbleu ! Je le sais bien que tu travailles et que tu aides ton prochain. Tu es un brave garçon, tout le monde le dit au pays. Mais il n’en est pas moins vrai que tu as été plusieurs fois en prison. On prétend que les gendarmes te surveillent et que, seulement à se montrer sur la place avec toi, on risque de s’attirer des désagréments… Qui sait si je ne me compromets pas moi-même en ce moment… Mais je te veux du bien et je te parlerai quand même. Pierre, écoute les conseils d’un vieillard ; crois-moi, laisse les messieurs qui n’ont rien à faire parler politique, et toi, pense à travailler et à bien agir. De cette manière, tu vivras tranquille et heureux, sinon tu perdras ton âme et ton corps. Ecoute-moi : laisse les mauvaises compagnies. Ce sont elles, on le sait, qui détournent les pauvres garçons.

PIERRE. : Jacques, croyez-moi, mes compagnons sont de braves jeunes gens ; le pain qu’ils mangent leur coûte des larmes et est arrosé de leur sueur. Laissez-en dire du mal par les patrons, qui voudraient nous sucer jusqu’à la dernière goutte de notre sang et nous traitent ensuite de canailles et de gibier de galère si nous cherchons à améliorer notre sort, à nous soustraire à leur tyrannie. Mes compagnons et moi, nous avons été en prison, c’est vrai, mais c’était pour une cause juste ; nous irons encore, et peut-être nous arrivera-t-il quelque chose de pire, mais ce sera pour le bien de tous, et parce que nous voulons détruire les injustices et la misère. Et vous qui avez travaillé toute votre vie et souffert comme nous de la faim, vous qui serez peut-être forcé d’aller mourir à l’hôpital quand vous ne pourrez plus travailler, vous ne devriez pas vous mettre avec les messieurs et le gouvernement pour tomber sur ceux qui cherchent à améliorer le sort des pauvres gens.

Suite du dialogue sur http://kropot.free.fr/Malatesta-paysans.htm

[Poitiers] Petite sortie botanique

Berce spondyle

Demain dimanche 15 juin à 14h, une sortie botanique d’échanges de savoirs (médicinaux et alimentaires) sur les petites plantes sauvages courantes à deux pas de chez nous aura lieu (durée : environ une heure – une heure trente), sur les bords de la Boivre à Poitiers. C’est évidemment libre et gratuit. N’hésitez pas à venir après le vide-grenier organisé le même jour au parc de Blossac !

Rendez-vous à la sortie du parc de Blossac située du côté de la porte de la Madeleine (celle avec des escaliers) à 14h. N’hésitez pas à amener des gants (pour la cueillette des orties et des berces, ça peut servir) !

Pavillon Noir

[Poitiers] Les Roms par-delà les préjugés et stéréotypes

Vu sur Demosphere Poitiers

Roms : un après-midi pour dépasser les clichés

La maison de quartier Sève de Saint-Éloi accueille jeudi des conférences et un temps de fête autour des Roms. Pour aller au-delà des préjugés.

Le centre socioculturel le Toit du Monde et l’association Divano veulent tordre le cou aux idées reçues. Du moins tenter de dépasser les nombreux clichés et préjugés qui entourent les populations Roms, à Poitiers comme ailleurs.
Jeudi prochain, elles organisent à Saint-Éloi, à la maison de quartier Sève, un après-midi de conférences et de rencontres intitulé « Les Roms par-delà les préjugés et stéréotypes ». (voir programme).
« C’est un sujet qui nous a toujours intéressés et questionnés ici, précise Chantal Luque, la directrice du Toit du Monde, depuis quelques mois, voire quelques années, on parle de plus en plus de ces questions, pas forcément positivement. Parce que nous n’avons pas l’habitude de parler à la place des personnes, nous avons fait appel à l’association Divano. »

 «  Il y a un réel travail à faire  »

L’association, dont l’objectif est la promotion de la culture rom, réactivée il y a un an, est partie prenante de cet après-midi qui s’adresse à la fois au grand public, aux professionnels, aux éducateurs et aux élus. « On souhaite en tout cas que les gens osent venir poser des questions », précise Chantal Luque.
« Il s’agit de modifier les regards et là il y a un réel travail à faire, ajoute Gwendoline Da Conceiçao, responsable du secteur interculturel au Toit du Monde, les Roms et les gens du voyage, par exemple ce n’est pas pareil. Les Roms ne sont pas des voyageurs. »
Précarisées parmi les précarisés, ces populations sont toujours sujettes à des discriminations dans cette société française censée les accueillir. « Les discriminations sur le terrain existent, constate Mélanie Forestier pour Divano, on demande par exemple de plus en plus de justificatifs et de certificats d’assiduité scolaire à ces familles. La suspicion est toujours là. »
Un après-midi ne sera sans doute pas de trop pour dissiper des malentendus, voire éliminer certains fantasmes. « Nous on travaille cette idée d’intégration, résume Chantal Luque, des familles ont réussi. Des gens s’intègrent, font des études, participent à la vie sociale. Mais il faut leur laisser une chance. »

en savoir plus

Quatre temps forts

> Maison de quartier Sève,
11, boulevard Saint-Just.
Entrée libre et gratuite.
> A 14 h. Conférence d’Olivier Legros, géographe. « Réflexion sur la dimension spatiale des politiques de régulation de la grande précarité ».
> A 15 h 30. Michel Massé, professeur
de droit privé, autour
de la circulaire du 26 août 2012
encadrant le démantèlement
des camps et bidonvilles.
> A 16 h 30. Intervention de Slavka Radenez, médiatrice scolaire, « Les Roms par-delà les préjugés et stéréotypes ».
> A 19 h. Dégustation culinaire par l’association Divano.

Jean-Michel Gouin, Nouvelle République, 11 juin 2014