Archives de catégorie : Éducation populaire

[86] Education : 58 postes en moins, l’hémorragie continue

58 suppressions de postes de collèges et lycées

La rectrice Martine Daoust a annoncé, hier, la suppression de 58 postes dans le second degré au plan régional. Les syndicats ont, eux, boycotté le CTA.

Ça se fera… » C’est la réponse apportée aux syndicats par la rectrice de l’Académie de Poitiers Martine Daoust, hier, lors d’une conférence de presse concernant les grandes lignes de la prochaine rentrée scolaire dans le second degré. Le matin même, les représentants syndicaux ont boycotté la réunion « de concertation » du CTA (Comité technique académique). Si la rectrice a lâché « c’est un vrai regret », il semble que le sort de 58 postes – dont la répartition n’a pas été donnée – soit déjà scellé. Tout comme la disparition de quatre classes préparatoires dans l’académie (voir encadré). «¨Sur les 58 postes, seulement quinze sont occupés. Les autres seront fermés parce que vacants en raison de départs en retraite », précise Bernard Chaignaud, secrétaire général.

«  Aucun changement sur le fond  »

Alain Héraud (SNES Charentes), José Dupuis (SNES-FSU), Pascal Laoux (CGT Éducation), Magalie Espinasse (SNES FSU) et Christophe Mauvillain (SNEP FSU), les représentants des syndicats qui devaient siéger au CTA avancent qu’ « après des négociations entre les chefs d’établissement et la rectrice, il n’y a aucun changement sur le fond, à peine quelques ajustements sur les chiffres ». Le fond. Les représentants syndicaux interpellent sur les points suivants. La situation particulière des CIO (Centre d’information et d’orientation) avec notamment la fermeture de l’antenne de Civray et l’inquiétude de voir trois autres CIO (Thouars, Royan et Loudun) devenir des antennes. « Ces zones sont les endroits où les jeunes en ont le plus besoin. » La mise en réseau des lycées mais aussi des collèges. « A terme, nous pensons qu’il n’y aura plus qu’un seul gros établissement administratif et des enseignants ou des élèves itinérants. Il faudra mieux répartir les élèves, mais sur quels critères ? ». Les heures supplémentaires « tueuses d’emploi », le mal être de plus en plus prégnant des enseignants et l’échec scolaire que les syndicats pointent comme le résultat « d’une politique de gestionnaire qui ne fonctionne pas ».

Même carte des formations

Martine Daoust assure que les suppressions de postes annoncées n’entraîneront aucun changement dans la carte des formations. « Nous devons lutter contre l’isolement pédagogique et donner des moyens aux enseignements obligatoires. Les formations facultatives sont des produits d’appel pour les établissements ; il faut donc les mutualiser par la mise en réseau des lycées mais aussi celle des collèges ». Une « refonte » qui ne se fera pas sans augmentation des effectifs par classe, sans heures supplémentaires, ni vraisemblablement sans heurts.

à savoir

Disparition de quatre classes  » prépa « 

« Le taux de remplissage avec 15 élèves pour 9 enseignants ne justifiait plus de conserver 4 classes préparatoires », explique Martine Daoust. Sont concernées, les première et deuxième année au lycée Balzac à Angoulême, une deuxième année au lycée Valin de La Rochelle et au lycée Louis-Armand de Poitiers. « L’offre ne sera pas pour autant dégradée et Angoulême pourra venir à Poitiers. Le taux de redoublement et l’origine géographique sont aussi entrés en ligne de compte. »

Nouvelle République, M.L.A, 21 mars 2012

Notre histoire : le 18 mars

Le 18 mars 1871, début de la Commune de Paris. Alors que Paris est encerclé par l’armée prussienne, Thiers, chef du gouvernement de défense nationale, donne ordre à l’armée d’aller récupérer les canons en position sur les hauteurs de Montmartre. Mais la population, qui s’oppose à cette mesure, entoure la troupe. Le général Lecomte commande le feu, mais les soldats mettent crosse en l’air. Lecomte est arrêté ainsi que le général Thomas (un autre fusilleur!). Ils sont passés par les armes par une foule en colère. C’est le début de la révolution. Des groupes d’insurgés se répandent dans la ville. Les autorités, apeurées, se replient en catastrophe sur Versailles. Les révolutionnaires se concertent. Les Blanquistes proposent une marche sur Versailles pour se débarrasser du gouvernement, mais malheureusement leur avis n’est pas suivi. La Commune de Paris est en train de naître ; elle ne sera proclamée que le 28 mars.

Le 18 mars 1877, à Berne (Suisse) [répression de l’anniversaire de la Commune]. Déterminés, les membres de la « Fédération jurassienne » se presentent cette année en force à la manifestation d’anniversaire de la « Commune de Paris » (ils avaient l’année précédente été attaqués par des « hommes de main »). Mais bien que la manifestation soit autorisée par le préfet, un affrontement a lieu place de la gare, entre les ouvriers armés de leurs cannes et la police sabre au clair; celle-ci parvient à s’emparer du drapeau d’Adhémar Schwizguébel. Ce premier affrontement en Suisse entre les anarchistes et la police donnera lieu à un procès où une trentaine de manifestants seront condamnés à des peines allant de 10 à 60 jours de prison.

Le 18 mars 1882, lors d’un meeting salle Favié à Paris, Louise Michel, désirant se dissocier des socialistes autoritaires et parlementaristes, se prononce sans ambiguïté pour l’adoption du « Drapeau noir » par les anarchistes. « Plus de drapeau rouge, mouillé du sang de nos soldats. J’arborerai le drapeau noir, portant le deuil de nos morts et de nos illusions. » Un an plus tard, le 9 mars 1883, elle brandit un vieux jupon noir fixé sur un manche à balais, lors de la manifestation des « sans-travail » aux Invalides qui verra son arrestation. Le 12 août 1883, un journal portant le titre « Le Drapeau noir » sera édité à Lyon.

Le 18 mars 1913, à Salonique (Grèce), l’anarchiste Alexandros Schinás abat d’une balle le Roi de Grèce Georges Ier qui était en viste dans la ville. Arrêté, Alexandros Schinás sera torturé par la police pour lui faire avouer le nom d’éventuels complices. Le 6 mai, il est retrouvé mort après avoir chuté d’une fenêtre du commissariat de police. Les autorités tentent alors de faire croire à son suicide; cela pourrait être pour abréger ses tortures, mais il est fort probable également qu’il ait été défenestré par la police elle-même, comme le sera plus tard en 1920 Andrea Salsedo où plus près de nous Giuseppe Pinelli.

Le 18 mars 1931, à Montevideo (Uruguay), au pénitencier de Punta Carretas, les anarchistes expropriateurs Jaime Tadeo Peña, Agustin Garcia Capdevilla, Pedro Boadas Rivas et Vicente Moretti, (arrêtés le 9 novembre 1928 après le braquage du bureau de change Messina) suivis par trois détenus de droit commun, s’évadent de la célèbre prison en empruntant depuis les toilettes un tunnel de 50 mètres de longueur sur 4 de profondeur. Creusé sous la chaussée et les murs d’enceinte, le tunnel, parfaitement équipé, aboutit dans un magasin de bois et charbon ouvert en août 1929 par l’anarchiste Gino Gatti qui sera le véritable « ingénieur » du tunnel aidé de José Manuel Paz (qui en fera l’installation éléctrique et l’aération) et de Miguel Roscigna, Andrés Vazquez Paredes, et Fernando Malvicini. Une pancarte est laissée en évidence : « La Solidarité entre les anarchistes n’est pas un simple mot écrit! «  Le célèbre anarchiste argentin Miguel Arcangel Roscigna avait tenu sa promesse.

Du 8 au 18 mars 1937, Espagne, la bataille de Guadalajara voit la victoire du camp républicain (brigades internationales et divisions commandées par l’anarchiste Cipriano MERA) sur le camp nationaliste composé de troupes italiennes, marocaines et carlistes fortement armées et motorisées qui voulaient s’emparer de Madrid.

L’Ephéméride anarchiste

ndPN : ajoutons deux dates :

le 18 mars 1921 : massacre de la commune de Kronstadt par l’armée rouge de Trotsky, entrée le 17 mars dans la ville. Neuf-cent marins, blessés, prisonniers, sont exécutés. Celles et ceux qui n’ont pu fuir en Finlande seront interné-e-s dans des camps où ils-elles mourront de malnutrition, ou seront liquidé-e-s par la Tchéka (police politique des Bolcheviks). La Commune de Kronstadt proclamait le socialisme libertaire, contre l’emprise des commissaires politiques de la dictature léniniste. Ce sinistre événement s’inscrit dans le long chapelet de la répression des anarchistes par les « communistes » autoritaires léninistes.

le 18 mars 1962 : accords d’Evian. Il y a cinquante ans, le cessez-le-feu était enfin signé entre les autorités française et le FLN, mettant fin à huit années de guerre coloniale. Pour mémoire : entre 400.000 et 1.500.000 morts côté algérien.

[86] Lutte contre la fermeture de classes dans le sud-Vienne

Le Sud-Vienne se mobilise pour ses écoles menacées

Depuis l’annonce lundi des possibles fermetures de classe à Lussac- les-Châteaux, Millac, Saint-Germain et Adriers, les parents se mobilisent.

Depuis plusieurs années, chaque printemps voit son cortège d’annonces de fermetures de classes dans le Sud-Vienne.

Réunion d’urgence vendredi avec les élus et les parents d’élèves, face à la menace de fermeture d’une des deux classes de l’école de Millac. Avec seulement une vingtaine d’élèves, il n’y a pas d’arguments percutants pour éviter cette fermeture.

Néanmoins, Danielle Maytraud, maire, rappelle que « l’école de Millac se situe en zone rurale avec ses spécificités. Il serait temps d’arrêter de maltraiter les territoires ruraux ». De plus, la maire a tenu à souligner « les efforts importants de la municipalité pour rendre son école agréable (réfection des bâtiments, peintures et aménagements intérieurs, mobilier et informatique, garderie). Loin d’être isolée, l’école est intégrée au réseau Vienne Gartempe ».

Espoir ou fatalité

Pour les élus et les parents d’élèves, si fermeture il y a, on va se retrouver avec une classe unique et six niveaux d’enseignement de la GS (grande secton) au CM2. Il n’est pas certain que cela satisfasse les parents. Et quid des petites et moyennes sections ? En l’absence de dérogation permettant de les intégrer à la classe unique, les tout-petits devront prendre le car matin et soir pour se rendre dans un autre établissement et « c’est beaucoup demander à des enfants en bas âge ». De toute façon, « dans ce cas de figure, il est certain que Millac perdra son école dans les deux ans à venir ». Pour garder un peu d’espoir, élus et parents souhaitent attirer l’attention de la commission paritaire fin mars par une lettre commune. Tous sont convaincus de la nécessité de se rapprocher des écoles de Lussac-les-Châteaux et Adriers, elles aussi menacées, dans le but d’engager des actions communes. Malgré tout, chacun semble penser que cette fermeture est inéluctable.

La fronde monte partout

A Lussac-les-Châteaux, la situation n’est pas comparable puisque les effectifs et la démographie n’ont rien à voir avec celles de Millac. Et les parents se sont mobilisés en force contre le projet de fermeture d’une classe de l’école publique de Lussac-les-Châteaux et de celle d’Adriers. Mais ce dernier épisode ne fait qu’entretenir une sensation d’abandon scolaire née il y a plusieurs années avec les fermetures successives de classes ou d’écoles comme à Moussac-sur-Vienne ou Luchapt.

Nouvelle République, Corr. Robert Delorme, 18 mars 2012

[86] Les syndicats boycottent la carte scolaire

Carte scolaire : les syndicats enseignants décident le boycott

L’intersyndicale enseignante a refusé de participer hier au comité technique spécial. En cause, les mesures de la carte scolaire et le manque de concertation.

Christian Arnault, directeur académique a dû annuler, hier matin, la conférence de presse qu’il avait prévu de tenir en fin d’après-midi sur les mesures de la carte scolaire 2012. Le sujet en était les contours définis à l’issue de la réunion du comité technique spécial départemental et des premiers arbitrages. Mais voilà, le CTSD n’a pas eu lieu. Les syndicats enseignants l’ont tout simplement boycotté ! Et à cette politique de la chaise vide, – une forme plutôt inhabituelle dans la Vienne du moins ces dernières années –, il y a deux raisons. « Il s’agit de dénoncer les mesures de fermetures annoncées le 13 mars par le directeur académique. Il y en a 34 tous postes confondus, alors que Nicolas Sarkozy s’était engagé, au plan national, en juin dernier, à ne plus toucher à l’école primaire. »

«  La maternelle, une variable d’ajustement  »

Ces mesures ne se traduiraient pas forcément pas des suppressions de classes. « Tous les postes qui amenaient un plus à l’école comme les Rased (réseau d’aide spécialisée), les TICE (nouvelles technologies informatiques), les enseignants en bibliothèques pédagogiques, sont en train de disparaître. C’est un retour en arrière », estime l’intersyndicale qui voit d’un très mauvais œil les neuf fermetures en maternelle. « Seulement 6 % d’enfants de moins de trois ans sont actuellement scolarisés contre 60 %, il y a dix ans. » L’éducation prioritaire et la scolarisation des élèves handicapés ne sont pas épargnées. Cinq postes en réseau réussite scolaire (à Poitiers, à Châtellerault et à Naintré) sont supprimés. Et deux départs en retraite à la direction du CMPP et l’IME de Montmorillon ne seraient pas remplacés. Cette décision de boycott est aussi motivée par un manque de concertation, concluent les représentants des personnels. « Des directeurs d’écoles, des collègues concernés par ces mesures de fermetures en ont été informés qu’il y a deux jours. De même que les parents d’élèves, les élus. Tout s’est fait dans la précipitation… »

Nouvelle République, Sylvaine Hausseguy, 17 mars 2012