Archives de catégorie : Décroissance libertaire

[Notre-Dame des Landes] Menace imminente sur la ZAD – appel à la mobilisation

Urgent : Appel à la résistance sur la lutte de Notre Dame Des Landes !

L’alliance socialo/écolo envoie ses forces militaires pour mater toute contestation !

Urgent : Appel à la résistance sur la lutte de Notre Dame Des Landes ! L’alliance socialo/écolo envoie ses forces militaires pour mater toute contestation !

 La résistance sur le terrain a besoin de vous toutes/tous. La majorité des habitant-e-s locaux préparent leur départ, si ce n’est déjà fait. Tandis qu’une partie de l’opposition à l’aéroport, la plus médiatique, s’obstine à perpétuer une lutte juridique et politicienne, qui montre de plus en plus son échec, et qui n’hésite pas à se désolidariser voire condamner des actions plus radicales.

Nous ne sommes pas au Val Di Susa où la population locale est en nombre et déterminée à lutter contre l’aménagement dantesque de leur territoire. Nous ne sommes pas à Plogoff et au Larzac, où le contexte historique d’opposition ferme au nucléaire et à l’armée ont permis de stopper ces projets par des mobilisations massives et des actions directes qui ont marquée l’histoire du militantisme. Nous sommes à Notre Dame des Landes, territoire vaste et magnifique, qui est défendu à reculons par des agriculteur/trice-s prêts à négocier leur départ et à des propriétaires qui n’y croient encore guère, la majorité ayant signé. Seuls un collectif de locataires/locatrices, les occupant-e-s de la ZAD et des militant-e-s de la région entretiennent, comme ils/elles peuvent, une lutte menée avec conviction et détermination.

Mais ils/elles sont peu. Et dans les alentours de la ZAD, malgré la conscience que le projet d’aéroport est inutile, l’esprit de résistance n’irrigue pas particulièrement les habitant-e-s. Est-ce notre époque qui veut cela ? Un esprit de consommation et d’individualisation qui mène au défaitisme et à regarder la machine croissanciste ravager nos territoires avec un simple sentiment d’indignation ? Nous ne voulons pas de cela ! Nous croyons que l’esprit de résistance peut se répandre tel un virus.

La ZAD est bien plus qu’un territoire que certain-e-s ploutocrates veulent aménager par intérêt financier et/ou mégalo. La ZAD est un des bocages les plus préservées de France. Un endroit où se promener prend tout son sens. La ZAD n’est qu’un début pour ces aménageurs. Elle est à la fois le prolongement et le symbole accélérateur d’un projet bien plus vaste encore, celui de faire du Grand Ouest une région européenne attractive, dynamique, moderne ; en clair : des dizaines de milliers d’hectares bétonnées, toujours plus de pollution, de bruit, de gentrification du territoire, de routes, de dégâts sur l’environnement irréparables, une autonomie alimentaire menacée. Le projet d’aéroport de NDDL est primordial pour les autorités. Le déploiement constant et massif de forces de l’ordre (du désordre), pour la moindre opération de forage ou d’enquête publique, l’a bien plus prouvée que tous leurs discours apaisants.

Le projet d’aéroport de NDDL, c’est Vinci, la première multinationale de la construction, la principale bétonneuse qui n’hésite pas à souiller les droits humains si il le faut, comme à Khimki en Russie. C’est aussi, un des principaux projets d’aménagement d’un Etat, qui malgré nos mobilisations constantes et les dégâts toujours plus importants portés à l’environnement, continue à aménager selon son bon vouloir nos territoires, matant avec violence toute contestation, ou utilisant des intermédiaires associatifs et politiques pour pacifier le terrain, diluant ainsi l’esprit de résistance.

Si nous gagnons à Notre Dame Des Landes, ce n’est pas seulement un territoire qui sera sauvé de leur folie, c’est l’espoir d’en finir avec tous leurs aménagements qui sera ravivé. Nous avons l’occasion à Notre Dame des Landes de leur montrer que notre droit à l’auto-détermination n’est pas un droit imaginaire, que nous serons toujours là pour stopper leurs projets mégalo. Nous devons nous battre pour ne plus avoir à subir ces charognards de l’espace qui détruisent chaque année des millions de vies ancrées dans un territoire.

Leur voie n’est pas notre voie !

Propageons l’esprit de résistance par une lutte acharnée et radicale, seule à même de les menacer.

N’utilisons pas leurs outils pseudo-démocratiques, juridiques ou leurs négociations, comme les syndicats et de nombreuses associations les utilisent. Cela justifie que leur chemin peut être emprunté, or il ne l’est pas !

Utilisons nos propres outils, nos propres pensées, car depuis trop longtemps ce système a su nous berner par ses outils élitistes !

Sur la ZAD, nous avons la possibilité de leur flanquer un bon coup de pied au derrière, ne nous gênons pas !

Rejoignez-nous ! Aidez-nous à résister aux premières expulsions imminentes et aux premiers travaux !

La ZAD appartient à toutes et à tous, car ce qui se passe sur la ZAD nous concerne toutes et tous !

Si vous ne pouvez nous rejoindre dans la résistance, une action de soutien sera toujours la bienvenue.

Leur monde n’est pas le nôtre, montrons-leur !

Des opposant-e-s à l’aéroport extérieurs à la ZAD

N.B: selon les dernières infos; les primières expulsions commenceraient le mardi 16 Octobre et se dérouleraient en deux étapes. Voir les précisions ici : http://zad.nadir.org/spip.php?article338

Indymedia Nantes, 12 octobre 2012

[Notre-Dame des Landes] Appel à actions au moment des expulsions de la ZAD

Appel à actions au moment des expulsions de la ZAD

En cet automne 2012, l’opposition au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes rentre dans une phase délicate. L’écho qu’elle a pu avoir ailleurs que sur la zone directement concernée va etre déterminant pour l’avenir de cette lutte.

Créer une zone d’aménagement différé (ZAD), préempter, racheter, détruire quelques maisons, mettre en scène une arnaque sous la forme d’un dispositif démocratique, puis certifier le projet d’utilité publique avant d’entamer les premiers travaux de sondage. Ça, c’est fait.

La zone que le Conseil Général a dépouillé, puis cédé à Vinci, commence sérieusement à se vider. Harceler les personnes en bail précaire pour les convaincre de dégager, préparer l’éviction des récalcitrants (qu’illes squattent ou qu’illes cessent de payer leur loyer) et exproprier les dernièr-e-s qui n’ont pas vendu terrains et bâtis. Ça, c’est actuellement la besogne des décideurs. Cette offensive arrive à une période charnière puisqu’il s’agit de virer une bonne partie des habitant-e-s avant les premiers travaux de la grande route d’accès en 2013.

Contrairement aux rumeurs répandues par la presse quant au faux “moratoire” concédé par les crapules du PS, il ne s’agit en fait que d’une promesse, qui ne leur coûte rien, de ne pas virer celles et ceux qui ont refusé de négocier jusqu’ici, et ce jusqu’au terme de certains recours juridiques. En réalité les personnes concernées continuent à subir des pressions de plus en plus fortes pour dégager.

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Cette lutte a connu un tournant déterminant en 2009 avec l’invitation à occuper les espaces vidés. Le choix d’habiter sur le terrain a concentré des forces localement. Mais le risque c’est que les expulsions impliquent la fin de l’engagement de toutes les personnes d’ici et d’ailleurs qui s’y croisent et tissent des liens autour de pratiques d’organisation autonome et d’une critique des politiques d’aménagement du territoire.

Si cette histoire d’aéroport est effectivement l’élément qui a permis à beaucoup de se rencontrer, c’est aussi le biais par lequel nous avons choisi de nous affronter à ce monde. C’est-à-dire à la marchandisation des espaces, à l’aménagement de nos vies, au contrôle des populations; toute une politique répressive et autoritaire qui frappe partout et nous concerne tou-te-s au quotidien, que ce soit dans les quartiers, à l’école, au travail ou dans les mouvements sociaux. L’expulsion des habitant-e-s de la ZAD pour la construction de cet aéroport, symbole de cette politique, ne peut être laissée sans réaction.
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Le dispositif militaire qui sera mis en place au moment des expulsions face à la résistance sur le terrain sera tel qu’il concentrera plusieurs centaines de gardes mobiles et de CRS dans une même zone verrouillée. Un bon moyen de tirer de la force de ce moment décidé par l’ennemi serait de créer d’autres champs de tension au-delà de l’enclave de la ZAD. Ce serait l’occasion de chercher des brèches et d’attaquer là où ils ne sont pas, là où ils ne s’y attendent pas.

Dans un contexte où les aménageurs font face à de plus en plus de résistances, il semble nécessaire de s’organiser afin que la répression d’une lutte ne fragilise pas les autres. Nous vous invitons donc à vous mobiliser aussi chez vous, non pas pour affirmer votre soutien, mais votre solidarité, car vos luttes sont les nôtres.

Se rassembler, occuper un bâtiment, une rue, poser un tag ou une banderole, s’attaquer à des locaux, saboter un chantier, bloquer des axes de circulation, partir en manif sauvage, frapper des cibles dans des espaces inattendus,… Bref, autant de moyens possibles de faire déborder le conflit.

 Guerre aux animateurs de la misère!

 À nous de jouer!

Indymedia Nantes, 10 octobre 2012

[Tours] Week-end de lutte contre leurs méga-projets

Week-end de lutte contre leurs méga-projets

prog we lutte contre leurs megaprojets ( fichier PDF)

La modernité est un des principes par lequel, les pouvoirs publics souhaitent nous faire entendre raison. Les projets de réaménagements du territoire, la métropolisation sans fin, les lignes à hautes tensions, autoroutes et autres LGV, sont autant de moyens de découper, de rentabiliser, mais aussi de neutraliser nos espaces de vie. Expulser, pour reconstruire. Effacer toutes traces d’histoires de luttes et de vies collectives, au profit d’infrastructures toujours plus fonctionnelles et standardisées, pour que partout ne règne qu’un espace sous contrôle, terne et identique.

La métropole est ainsi une ligne d’horizon, dans laquelle chaque espace est assigné à une fonction. Pour laquelle il faut sans cesse faire place nette, mettre de nouveaux projets en chantier. Un processus incessant, qui nous sépare et nous isole toujours plus concrètement dans des quotidiens respectifs.

L’uniformité imposée des conditions de vie, nous semble aberrante et bien trop coercitive. Nous avons besoins de lieux pour habiter le monde, de lieux pour vivre pleinement, se rencontrer, s’organiser collectivement contre la précarité. Nous pensons que la légitimité à vivre et à faire vivre un endroit est avant tout une question de nécessité et de désir.

C’est pourquoi les habitants de la maison « Thanks for the future » et leurs soutiens, dans le cadre d’une expulsion qui les menace, ont pris l’initiative d’organiser un week-end de lutte autour des projets de réaménagement du territoire et des différents manières de se réapproprier et de libérer de l’espace. Celui-ci aura lieu à Tours, au 244 rue auguste chevalier du 20 au 21 octobre.

Programme du W.E. :

Samedi 20 Octobre :

Accueil dés 10 heures avec un petit déjeuner

11h :P rojection du film « Ungdomshuset » suivi de la présentation des 2 jours et d’un repas collectif

14h15 : Atelier au choix

DANS UN ESPACE ASEPTISÉ ET NORMALISÉ, COMMENT RÉSISTER EN CRÉANT ? : Nous assistons depuis les année 60 à processus de réaménagement de l’espace urbain en vue d’améliorer la gestion de population. Nous tenterons d’analyser les concepts de spécialisation des territoires, de normalisation de l’espace public et les enjeux des politiques de prévention situationnelle. Nous essaierons à travers ce débat d’envisager de nouveaux outils en vue de se réapproprier des espaces de vie.

CONCEPTION D’UN GUIDE D’AUTODÉFENSE JURIDIQUE FACE AUX EXPULSIONS ( LOCATION, SQUAT ET HABITAT LÉGER) : Réflexion et mise en commun des procédures d’expulsion, en vue de la rédaction d’un outil synthétique. Ceci afin d’appréhender et de s’opposer au mieux aux diverses formes de répressions qui s’exercent sur ces espaces.

16h30 : Atelier au choix

ÉCHOGRAPHIE DE COLLECTIVITÉ EN LUTTE : Projection du court-métrage « Hétérotopie ». Réflexion autour des différentes formes que peuvent prendre les collectivités. Que mettent-elles en place pour dépasser les rapports de pouvoir et leurs devenirs dans la vie quotidienne ? Échange sur les mises en commun matérielles et sur la création d’une intelligence collective.

ATELIER COMMUNICATION VISUELLE : Il est des situations où on a besoin de communiquer, vite, et de ne pas être entendu ! L’atelier de communication visuelle nous permettra de mettre au point un petit glossaire basé sur la Langue des Signes Françaises, pour communiquer rapidement dans un mode visuo-gestuel uniquement.

18h : Projection du documentaire « Les chemins de l’utopie » suivi d’un repas collectif et d’une soirée.

Dimanche 21 Octobre :

Accueil avec un petit déjeuner dès 10h

11h : Projection d’un film suivi d’un repas collectif

À partir de 14h, atelier réparation de vélo avec « le roulement à bill ».

14h15 : Atelier au choix

CONCÉPTION D’UN GUIDE D’AUTODÉFENSE JURIDIQUE FACE AUX EXPULSIONS ( LOCATION, SQUAT ET HABITAT LÉGER) : Cet atelier fera suite à celui du samedi, et aura pour but la mise en réseau des personnes souhaitant poursuivre sur un plus long terme cet atelier.

MODE DE VIE NOMADE: MOUVEMENTS ET PERCEPTIONS DU POUVOIR : Analyse des devenirs nomades et de leurs possibilités aujourd’hui. Le « nomade » étant celui, qui à travers ses mouvements, sent sur son corps peser toute la lourdeur des dispositifs de pouvoir et des entreprises de sédentarisation. Réflexions autours de textes, de compte-rendus d’expériences nomades et de mise en perspective à travers la question des devenirs minoritaires et des points de ruptures avec l’appareil d’État.

16h : Retour sur le w.e. et réflexions

Hébergement sur place ou dans des lieux amis, n’hésitez pas à nous contacter par avance… Cantine végan et végétarienne prévue.

THANKS FOR THE FUTURE : 244 rue Auguste Chevalier, 37000 Tours

Contact : thanksforthefuture@yahoo.fr ou au 06 40 89 42 97 Plus d’info sur : mediatours.noblogs.org

Notre lutte est bien celle de l’espace, par lequel nous dynamitons et dynamisons de nouvelles possibilités de communs. Espaces de vie, de perturbation, de création, d’expression des nouveaux devenirs collectifs. Sous couvert de principes de fonctionnalité et de neutralité de l’espace commun, l’autorité-publique élabore et planifie la production de sa pacification. Les métropoles ne cessent de croître et de s’étendre, jusque dans les profondeurs de l’être. Elles s’intériorisent dans l’ensemble des rapports humains et se répercute dans le vide social. Les dispositifs de pouvoir se trouvent dans chaque détail de l’urbanisme, dans chaque conversation. Brusque décélération du quotidien, ralentissement général de tous les flux, arrêt brutal de la machine… Rien de pire et de plus inconcevable pour l’Ordre, qu’une grappe de « sujet-heureux » qui tombe et prend le temps de s’arrêter. Par leurs intensités collectives, nous vivons et faisons croître les mondes que nous habitons jusqu’à leurs rencontres. Notre grand projet, c’est celui de l’évasion généralisée. Si nous osons penser l’impensable, il nous sera plus facile de faire l’infaisable…

Vu sur Mediatours, 7 octobre 2012

[Poitiers] LGV : elle a belle gueule « l’insertion » !

NdPN : encore une fois, les promoteurs de la ligne à grande vitesse (LGV) Tours-Bordeaux, ruineuse financièrement, socialement, écologiquement, lui cherchent de pauvres justifications : elle créerait des « emplois », et de « l’insertion » (sic). Encore merci au député-maire « socialiste » Claeys, qui se « bat » pour la LGV. Et à toutes les centrales syndicales invitées par Vinci à collaborer, à se jeter sur ce chantier comme des mouches pondant sur une belle merde, pour se faire une place au soleil dans les instances de construction du désert. Course répugnante de bureaucrates opportunistes, briguant le droit à « représenter » les forçats qui vont trimer sur ce chantier.

Fin du débat ?

D’une part, si l’on veut bien faire l’exercice écoeurant consistant à rentrer dans l’obscure logique capitaliste de ses promoteurs, la création effective d’emplois à long terme n’est pas une évidence, loin de là : les subventions bloquées pour ce projet sont autant d’argent qui n’est pas investi dans d’autres types de projets, qui pourraient créer d’autres emplois. De plus, le fait même qu’une LGV existe implique fatalement une baisse d’activités dans toutes les vastes zones rurales traversées, et d’autant moins desservies.

D’autre part, faut-il créer des « emplois » à tout prix ? Nous ne le pensons pas. Les capitalistes ont recours au salariat parce que c’est le moyen d’accroître leurs profits et leur emprise sur les classes sociales qui ne peuvent survivre qu’en se vendant, en abdiquant leur force de travail. Celle-ci ne servira qu’à accroître la part du capital, et donc mécaniquement, à baisser à terme celle des salaires, suivant cette bonne vieille logique de « crise » inhérente au capitalisme. La seule « insertion » que développe cette propagande de l’emploi, c’est d’intégrer les populations à l’idéologie du travail salarié, de la soumission généralisée. La seule « insertion » que propose la LGV, comme dans tous les grands chantiers inutiles imposés aux forceps de la répression brutale des opposants (ligne THT dans la Manche, aéroport de Notre-Dame-des Landes, autoroutes..), c’est l’insertion du capitalisme dans nos vies, dans une logique de colonisation de l’espace écologique et social. Le fait qu’une ligne LGV Poitiers-Limoges soit encore soutenue, alors que les budgets manquent, démontre que le projet de LGV correspond bien à cette logique de colonisation.

Car le travail suscité par ces emplois, à savoir une ligne TGV, pose lui-même question : comme presque toutes les productions industrielles de notre triste époque, le fruit de ce travail est socialement et écologiquement nuisible. Est-ce un progrès social que de produire un dispositif de plus dans le réseau marchand qui enserre toujours plus nos vies ? Qui isolera un peu plus les zones rurales, détruira davantage notre environnement en le tronçonnant, en le mutilant d’une barrière de plus, en massacrant la biodiversité, en transformant nos campagnes en désert ? Qui sollicitera toujours plus d’énergie électrique, c’est-à-dire d’énergie nucléaire, avec son lot d’irradiations, de risques majeurs croissants, de déchets dangereux et ingérables, à gérer par un nombre de générations qui nous succèderont équivalent au nombre de celles qui nous sépare de l’australopithèque Lucy ?

Pour rire jaune, on consultera l’article de la presse locale… avec une photo d’illustration qui montre (sans doute bien involontairement) le vrai visage de « l’insertion » : un paysage dévasté par des machines, pour rien, pour du néant. Elle a belle gueule, « l’insertion » !

Plus le mensonge est énorme, plus il est grotesque.

Grand Poitiers s’engage pour l’insertion

Sur le chantier de la LGV, comme ici à Migné-Auxances, des entreprises d’insertion vont pouvoir intervenir.

La collectivité veut favoriser l’emploi par l’insertion en direction des personnes en grande difficulté. Elle va dans ce sens signer un accord avec la SNCF.

En cette période de gros temps sur le front du chômage, toute initiative en faveur de l’emploi est la bienvenue. Hier soir, lors du conseil communautaire de Grand Poitiers, on a parlé insertion. Autrement dit de la prise en charge des personnes éloignées du marché du travail, de la manière dont on peut aider les entreprises qui les emploient, enfin de la façon dont les collectivités locales, à travers leurs marchés publics, s’engagent dans cette voie.

On a ainsi appris que Grand Poitiers allait signer un accord de confidentialité avec la SNCF sur ces clauses d’insertion. Ceci concerne le grand chantier de la LGV qui représente à lui seul actuellement quelque 2.000 emplois. De nombreux autres chantiers sont ainsi mis en place à travers le Plan local pour l’insertion et l’emploi (PLIE) Celui-ci travaille avec un réseau d’entreprises, une trentaine, qui sollicitent régulièrement ses services. Ce fut par exemple le cas dernièrement sur le chantier de réhabilitation de la Ganterie. Quelque 27 personnes y ont travaillé, majoritairement sur des postes de manœuvre. Entre le 1er juin et le 30 juin 2012, plus de 25.000 heures d’insertion ont été réalisées et ce sont 113 personnes qui ont bénéficié d’un contrat de travail.

 Le chantier de la LGV et de La Ganterie

En 2011, le Plie avait accompagné 723 personnes. Parmi elles, 280 avaient décroché un CDD, 80 un CDI, 310 des contrats d’intérim. Enfin, 49 autres étaient sorties du dispositif pour un contrat de plus de six mois.

à chaud

Le projet de ligne LGV Poitiers-Limoges s’invite au débat et Alain Claeys donne de la voix

> LGV Poitiers-Limoges. En ouverture des débats, le collectif « non à la LGV Poitiers-Limoges » est venu manifester et prévenir les élus communautaires. « Cette ligne ne sera jamais réalisée, la situation économique ne le permettra pas, a prophétisé Nicolas Bourmeyster, le président du collectif, à la tribune. Ne soutenez pas l’insoutenable, refusez ce projet ! »
Quand la délibération portant sur l’approbation de la participation de l’agglo au dispositif foncier à hauteur de 25.000 € (l’engagement total de la collectivité restant limité à 375.000 €) fut présentée, le débat prit corps. Transporté par le sujet les voies à grande vitesse, le président Alain Claeys donna de la voix. « J’y crois profondément. Ce combat, je le mènerai jusqu’au bout. Aujourd’hui où la croissance est au plus bas, on doit être capable de développer des grands projets. » S’enflammant, l’élu se lança dans une petite leçon d’histoire contemporaine. « Prenez les débats municipaux du XIXe siècle, combien de communes ont-elles laissé passer le train à cause de tels arguments ? On disait aussi que la LGV SEA ne se ferait pas… Il faut se battre, bon sang. L’opposition du rural contre l’urbain, c’est dépassé. Si Poitiers crève, le département crèvera. Et vice-versa. »
Maryse Desbourdes (NPA Poitiers) répliqua : « Je suis d’accord avec vous M. Claeys, il faut se battre. Mais, cette ligne… ne doit pas se faire ! Elle est inutile, onéreuse, socialement et écologiquement désastreuse. »
Stéphane Braconnier (UMP Poitiers) s’aiguilla dans les mêmes rails que le président. « C’est un projet qui doit être soutenu pour de multiples raisons dont beaucoup sont celles que vous avez développées M. Claeys. » « Je ne suis pas convaincu de la pertinence de cette LGV, argumenta Patrick Coronas (PCF, Poitiers) […] Le ministre du Budget a prévenu : «  Il faudra élaguer, le gouvernement n’aura pas d’autre choix que d’abandonner certains prochains projets  » […] Il serait donc peut-être prudent de ne pas trop investir en attendant d’être éclairé sur les décisions réelles de financement… » Philippe Brottier (PS, Fontaine-le-comte) conclut : « Si notre territoire ne veut pas de ce projet, d’autres saisiront cette chance. »
> Subvention à Brian Joubert. Revenant savoureusement sur la prise de bec avec la secrétaire de son groupe, Odile Chauvet lors du dernier conseil municipal :
« Je me risque à une intervention sur le sport, si nécessaire je demande la protection des agents de la Ville. » – Stéphane Braconnier a expliqué ainsi son vote contre la subvention accordée à Brian Joubert.
« Je comprends les motifs mais je suis très réservé dans lesquelles on verse 15.000 €
Pas de contrôle, pas de justificatifs demandés. Je trouve cela très léger. » Florence Jardin (Migné-Auxances) s’est abstenue.

Nouvelle République, J.-M.G., 29 septembre 2012

Bye bye banquise

Bye bye banquise

La banquise arctique est sur le point de disparaître complètement. Pas d’ici 50 ans, mais plutôt d’ici 5 ans, quasiment dans l’indifférence générale. Owni fait le tour de la question avec plein de data dedans.

 

D’ici 3 ans, l’Arctique pourrait devenir un océan comme les autres.

Les derniers relevés du National Snow and Ice Data Center (NSIDC hebergé par l’université du Colorado) et la Nasa faisaient état d’une chute à 3,41 millions de kilomètres carrés de banquise au Pôle Nord (16 septembre dernier), soit 18% sous le précédent record en septembre 2007 (4,4 millions de km2). Mais surtout, moins de la moitié de mer gelée qu’à la fin des années 1970, aux premières mesures. Selon le glaciologue Peter Wadhams du département de physique de l’Océan polaire de l’université de Cambridge, l’accélération du phénomène pourrait mener à la disparition pure et simple de cet océan gelé non pas à l’horizon 2070, comme le prévoyait le Giec en 2007, mais en… 2015-2016.

[NdPN : Voir graphique sur le site]

L’ampleur du phénomène est difficile à se figurer en se postant sur un pôle (exercice peu courant sous nos latitudes). La quantité de mesures réalisées (et mises à disposition en ligne) par le NSIDC permet néanmoins de constater l’évolution générale du phénomène. Comme toute étendue de glace (terrestre ou marine), la banquise arctique gèle et fond au rythme des saisons, suivant un yoyo d’une amplitude de plusieurs millions de kilomètres carrés de patinoire. Un graphique de ce cycle prenant en compte toutes les données mises à disposition par le centre depuis les premières mesures en 1978 ne met guère en évidence phénomène qui alarme les scientifiques (voir le graphique ci-dessus). 

En revanche, en relevant les minimas de chaque année (généralement au mois de septembre), le rétrécissement de la banquise arctique apparaît comme brutal et récent (voir le graphique ci-dessus). Entre 1978 et 2000, la surface ne dépasse pas les 7,6 millions de kilomètres carrés et ne descend jamais sous 5,6. A partir de 2001, elle n’excèdera plus les 6 millions de kilomètres carrés et approchera même 4 millions de kilomètres carrés en 2007.

Un datagif qui glace le sang

Rapportés à un carte, le constat n’est pas si évident : coincée entre le Nord de la Russie et le champs clairsemé des îles canadiennes, la régression est visible mais pas spectaculaire. A la manière de Skytruth, nous avons transposé la surface de ces étendues glacées aux contrées tempérées de notre luxuriante Europe. Les relevés géographiques mensuels des contours de la banquise de NSIDC, une fois projetés sur Google Earth, font apparaître l’effondrement (voir notre carte en .gif ci-dessous). Dans les années 1980, c’est toute l’Australie que l’on aurait pu cacher sous les glaces arctiques tandis que depuis 2007, seuls les Etats membres de l’Union européenne y trouveraient leur place…

Faute de relevés géographiques, nous avons du nous contenter pour le record de 2012 d’une projection. Le plus bas de 2012 étant de 18% inférieur à celui de 2007, les contours représentés sur la carte représentent, à proportion, la diminution de la surface minimum de la banquise. Au 16 septembre 2012, la partie gelée de l’Arctique représentait seulement 3,41 millions de kilomètres carrés, soit l’équivalent des surfaces ajoutées de 16 pays européens (Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, France, Irlande, Italie, Norvège, Pologne, Portugal, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suède et Suisse, en se basant sur les données géographiques de la Banque mondiale).

Plongée dans la mer, la banquise se comporte comme un glaçon dans un verre : l’eau issue de sa fonte n’entraîne pas, ni n’entraînera directement la montée des eaux. Elle représente cependant un “stock” de froid qui influence la température des courants marins et aériens, dont l’évolution pourrait influer sur notre climat si ce stock venait à disparaître. Si la banquise arctique n’est pas la fièvre elle-même, elle constitue un thermomètre efficace du bouleversement climatique qui s’opère. Mais un thermomètre qui disparaît à vue d’oeil et ne sera bientôt plus qu’une goutte d’eau dans l’océan.


Nos données

Toutes les données utilisées sont tirées du Sea Ice Index du NSIDC (à l’exception des données de surface des pays, récupérées sur le site de Banque mondiale) :
-l’intégralité des mesures de l’étendue de la banquise arctique depuis le 26 octobre 1978 (Google fusion table) ;
-les minima et maxima de surface de 1979 à 2010 (Google Drive). Les mesures n’étant pas complètes pour l’année 1978, nous avons préféré l’exclure de ce tableau.


Photos par StormPetrel et Jeff Huffman sous licences Creative Commons, remixées par Ophelia Nor pour Owni /-)
Carte et gif : Sylvain Lapoix et Nicolas Patte. La carte a été réalisée grâce à Qgis et Google Earth.

OWNI, Paule d’Atha, 28 septembre 2012