Archives de catégorie : Décroissance libertaire

[Notre-Dame des Landes] Hollande et Vinci, même combat

Sans surprise, dans une conf de presse, le candidat Hollande soutient Ayrault dans le projet ruineux et mortifère de deuxième aéroport, feignant ainsi d’ignorer royalement la lutte des occupant-e-s de la ZAD. Honte au parti dit « socialiste » !

François Hollande à propos de Notre-Dame-des-Landes : l’aéroport « se fera »

François Hollande, candidat du Parti socialiste à l’élection pestilentielle, a affirmé ce mercredi, à Rennes, son attachement à la construction d’un aéroport du grand Ouest à Notre-Dame-des-Landes.

Lors d’une conférence de presse improvisée quelques minutes avant son départ pour le Parc expo de Bruz, à côté de Rennes, où il effectue un meeting ce mercredi soir, François Hollande a répondu aux questions du Mensuel concernant l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Il a réaffirmé la position « officielle » du PS au sujet de ce projet très controversé : « Tous les recours de contentieux ont été utilisés. Si les accords sont donnés, l’équipement se fera. »

Quid des diverses études concluant qu’un réaménagement de l’actuel aéroport de Nantes seraient plus pertinentes que la construction d’une nouvelle plateforme ? L’ex-premier secrétaire du PS semble inflexible concernant l’infrastructure tant désirée par son « camarade » Jean-Marc Ayrault, maire de la cité ligérienne.

Le favori à la présidentielle a indiqué s’être entretenu du sujet avec le député-maire de Nantes, patron du groupe PS à l’Assemblée et ministrable à souhait : « C’est plutôt vers un nouvel aéroport qu’il convient de faire l’effort », a-t-il tranché.

Blog des groupes de Béthune et d’Arras (Fédération Anarchiste), 7 avril 2012

[Poitiers] Première action des Déboulonneurs 86

NdPN : voici le compte-rendu d’une action bien sympathique contre la publicité, organisée par le nouveau collectif des Déboulonneurs 86. Des photos suivront peut-être (si on les retrouve !).

Samedi 31 mars a eu lieu la première action du collectif des Déboulonneurs 86. Au croisement de la rue du marché et de la rue de la cathédrale, la sucette publicitaire Decaux a été rhabillée avec des cartons. Les passant-e-s étaient invité-e-s à s’y exprimer avec des marqueurs de couleurs : slogans, bons mots et phrases rageuses ont fleuri sur cet espace temporairement libéré de la propagande marchande. Un petit concert de scie musicale a accompagné la déclamation de textes contre le totalitarisme publicitaire. Un tract a été distribué (1). Pas mal de gens se sont arrêtés pour écouter les textes et pour papoter. Les policiers sont passés plusieurs fois en mode surveillance, mais sans intervenir. Bref une petite action modeste mais fort réjouissante, qui en appelle d’autres à venir !

Un déboulonneur anonyme du 86

(1) : Texte du tract diffusé :

STOP LA PUB !

La publicité nous pollue

à plusieurs niveaux. Elle dévore d’énormes quantités de papier, dont la récupération et le traitement sont essentiellement facturés aux contribuables. Elle est aussi très énergivore : un seul panneau publicitaire tournant équivaut à la consommation annuelle d’un foyer de quatre personnes !

La publicité nous harcèle

pour nous faire rentrer dans le moule étouffant et uniformisant de la consommation, de l’ostentation et de la réussite. Dès le plus jeune âge, nul ne peut tenter de s’en extraire sans se sentir culpabilisé et marginalisé. L’un des exemples le plus frappant est l’image donnée des femmes, tenues d’être jeunes, minces, maquillées et richement parées. Comme aux Cordeliers, avec ce logo de « la Poitevine » rousse, consommatrice de l’enfance à l’âge adulte, pour « l’anniversaire » de laquelle des étudiantes distribuaient des tracts, revêtues de perruques rousses pour coller au « modèle ».

La publicité inonde insidieusement

nos lieux de vie, avec sa propagande héritée des régimes totalitaires, alors que l’espace public nous appartient de droit. La décision démocratique sur les emplacements voués à la publicité nous échappe complètement.

La publicité n’est ni une culture

, ni une expression libre : monopolisée par les diffuseurs et les riches, elle ne tolère aucun dialogue, elle répond par la répression à quiconque émet une critique contre le système qu’elle sous-tend. Les condamnations lourdes et répétées de militant-e-s antipub, obtenues à Poitiers par Decaux, démontrent bien que la publicité est une monopolisation violente de la (pseudo) liberté d’expression Elle n’est qu’une  colonisation des esprits.

La publicité n’est pas que le spectacle

du capitalisme, elle en est la condition essentielle. La concurrence et la recherche du profit maximal supposent l’alignement de la demande sur une offre définie par un productivisme effréné, qui n’a plus aucun sens social. Cette société de fausse « abondance » implique qu’une minorité se gave, tandis que l’immense majorité tente de poursuivre un miroir aux alouettes, et qu’un milliard de personnes crèvent de faim et tentent de survivre au beau milieu de ses déchets.

Sur Poitiers, la municipalité collabore

à l’envahissement publicitaire, et prend fait et cause pour Decaux dans les procès qu’il intente aux militant-e-s antipub. Les panneaux d’affichage libre sont absents du centre-ville alors que les « sucettes » publicitaires et les panneaux lumineux y prolifèrent. « Coeur d’agglo » est typique d’un projet social où la population est considérée comme du bétail à tondre.

La désobéissance civile

, comme pour la lutte des faucheurs contre les OGM ou des salariés contre les licenciements, est un moyen de nous défendre et de défendre l’intérêt général. Par des actions antipub assumées et publiques, nous revendiquons avant tout le droit pour tou-te-s de se ressaisir de l’espace public, de lui redonner un sens plus solidaire et plus humain.

Collectif des Déboulonneurs 86

deboulonneurs.poitiers [arobaz] neutralite [point] org

www.deboulonneurs.org

Mise à jour : deux photos

[Poitiers] Sur le mouvement des colibris

On a pu voir s’afficher hier place d’armes, sur la façade du Printemps, une soixantaine de portraits géants hissés et accrochés par une grue mobile… suscitant l’interrogation des passant-e-s. On aurait pu penser qu’il s’agissait d’un hommage aux personnes ayant bossé au Printemps, virées comme des malpropres il y a peu de temps ?…

Raté, il s’agit des « candidats » du mouvement des colibris. Le site de ce mouvement propose d’être « candidats à l’action« , et d’agir localement à travers des alternatives concrètes : « cantines bio, éco-lieux, création de ceintures maraîchères, AMAP, monnaie locale, plans de descente énergétique »… voilà qui a de quoi piquer la curiosité, notamment des anarchistes qui s’intéressent depuis longtemps à l’action directe, y compris à travers des alternatives autogérées en actes (potagers, squats, amap, scop, collectifs artistiques…)

A côté de cette perspective locale et à plus large échelle, le mouvement donne pourtant une perspective du politique nettement moins libertaire. Si des « actions locales », « impulsées par le bas » et « citoyennes » (mot fourre-tout pour le moins ambigü, gommant l’inégalité structurelle de la société capitaliste et étatique), sont recommandées, il s’agit aussi de « peser sur les grandes tendances économiques et politiques » en se réunissant pour élaborer un « programme » qui retienne les « propositions les plus abouties » (hum, qui les sélectionnera et sur quels critères ?) et,  » en France et en Europe, en proposant des recommandations aux élus, qu’ils soient locaux, nationaux ou européens ». Un « grand sondage » est prévu en collaboration avec… l’IFOP !

Bref, il ne s’agit en réalité pas d’être « tous candidats », mais de réunir des propositions à soumettre aux élus qui nous gouvernent sans aucune légitimité, en décidant de tout à notre place, jouant du cirque électoral et du spectacle qui va avec (dont les colibris semblent d’ailleurs adopter tous les travers, avec leurs affiches géantes et leur recours à l’IFOP…).

Dans le système actuel de la démocratie dite « représentative », les personnes élues font ce qu’elles veulent. Quand bien même elles diraient « chouette, vos propositions sont super, je les fais miennes », elles ne sont pas tenus de tenir leurs promesses.

Ce serait pourtant le cas dans le cadre d’un mandat impératif (l’article XXVII de la constitution est très clair à ce sujet) et révocable, se limitant à appliquer techniquement les décisions des assemblées, vision politique quant à elle portée par le mouvement libertaire, qui porte par ailleurs l’idée du fédéralisme libertaire, c’est-à-dire l’autonomie des assemblées, leur association libre et le principe que rien ne peut être imposé d’en haut aux assemblées refusant de s’inscrire dans un projet spécifique.

Non seulement les colibris soutiennent le système « représentatif »  étatiste, et donc autoritaire, aux antipodes d’une véritable démocratie directe ; mais de plus et ça va avec, pas une seule fois leur site n’évoque le capitalisme, consistant lui aussi en une dépossession généralisée quant aux décisions économiques. Comme dans tous les discours de la gauche, il ne s’agit que d’aménager le système, les colibris ayant pour spécificité de voguer sur le thème de la décroissance et de l’autonomie, sans tirer de ces concepts les conclusions politiques libertaires qu’ils induisent à plus large échelle.

Si l’on ajoute à cela que les colibris sont soutenus par Ecover, Weleda, la fondation Nicolas Hulot et autres nombreuses entreprises et associations faisant l’apologie du « développement durable » (d’où les moyens conséquents dont ils semblent disposer, pour pouvoir afficher des portraits géants sur la façade du Printemps), on comprendra mieux comment ce mouvement, rassemblant sans doute à sa base de nombreuses personnes sincères, n’est à l’échelle politique qu’un dispositif de plus pour canaliser les volontés de changement, pour les remettre dans l’ornière d’un système global de dépossession des décisions réelles.

Juanito, groupe Pavillon Noir (Fédération Anarchiste 86)

Vers l’interdiction du pesticide Cruiser OSR ?

Abeilles : on pourrait enfin interdire le pesticide Cruiser OSR

Après la publication dans la revue Science de deux études attestant d’effets nuisibles du thiametoxam sur les abeilles, le ministère de l’Agriculture a décidé d’attendre l’avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, avant d’interdire ce pesticide. Comme d’habitude des qu’il s’agit du cartel du pesticide, on préfère attendre qu’agir.

Produit par le groupe suisse Syngenta, le Cruiser OSR, largement utilisé depuis les années 1990 est accusé d’être nuisible aux bourdons et aux abeilles. Selon deux études, française et britannique,  il provoquerait des troubles de l’orientation qui les empêchent de retrouver leur ruche ou de se nourrir convenablement.  Les populations d’abeilles et de bourdons ont fortement décliné au cours des dernières années, en Europe et aux Etats-Unis. Elles sont indispensables pour polliniser les plantes à fleurs produisant des fruits ou légumes.

L’étude française conduite par Mickaël Henry, de l’Inra  et Axel Decourtye de l’Acta a été réalisée en marquant des centaines d’abeilles grâce à des puces à radio-identification. Elle a montré que les populations d’abeilles exposées au pesticide chutaient à un niveau ne permettant plus leur rétablissement.

Selon le ministère, « si ces nouvelles données étaient confirmées, l’autorisation de mise sur le marché » du Cruiser OSR, utilisé sur le colza, « serait retirée. » Pourquoi attendre et attendre encore. Il est plus que temps de revenir à une agriculture contrôlée afin que le rendement ne soit plus le but de cette dernière mais le bien être de chacun tant pour le consommateur ayant des produits sains que l’agriculteur plus soumis au lois cannibales du marchés et surtout la nature qui pourrait si il n’est pas trop tard revivre loin de tous ces produits toxiques et qui polluent nos vies.

Blog des groupes de Béthune et d’Arras (FA), 30 mars 2012

[Chasseneuil – 86] LGV Vinci : cadastrage, abattage des arbres, usurpation d’identité… « ils font ce qu’ils veulent »

Le rouleau compresseur de la LGV lui passe dessus

Il n’a pas encore vendu ses terrains où doit passer la LGV, mais tout se fait dans son dos : relevés de cadastre, abattage des arbres. Il veut porter plainte.

Même s’il a décidé de vendre son terrain à l’amiable pour le passage de la LGV, Benoît Tercier, n’entend pas tout laisser faire.

La ligne à grande vitesse file déjà à toute allure. Beaucoup trop vite aux yeux de certains qui s’insurgent contre certaines pratiques qui s’apparentent à du passage en force.

A Chasseneuil, dans le hameau de Preuilly, au bord de l’Auxance, Benoît Tercier ne décolère pas. Il vient de découvrir que tout ou presque se passait dans son dos alors qu’il joue la carte de la négociation pour vendre deux de ses parcelles.

«  L’impression qu’ils font ce qu’ils veulent  »

En septembre 2001, il a signé devant notaire un compromis de vente afin de permettre la construction de la LGV. La vente définitive des terrains n’est toujours pas effective. Benoît reste à ce jour le propriétaire, avec tous les droits que cela suppose. Sauf que ces droits, ne pèsent pas bien lourd face à un tel projet. Le propriétaire ne s’oppose pas au projet de LGV, il conteste les méthodes employées sur le terrain. « Lisea Cosea (1) a délégué à un géomètre expert, Fit Conseil, un certain nombre d’opérations qui se font sur le terrain », explique Benoît. « Parmi ces opérations, il y a la révision du cadastre. Mes parcelles ne se trouvent pas en totalité sur le passage du fuseau de la LGV. Il faut donc faire un bornage précis et renommer les parcelles. Ce qui a été fait. Mais, sans que j’en sois averti. Or, le procès-verbal de délimitation est un document officiel. Il est bien dit au dos du document que tout se fait à la demande des propriétaires. On ne m’a rien demandé ! Je n’ai même pas eu communication du document ni du nouveau découpage du cadastre ! » Ce qui le fait le plus bondir c’est que le PV officiel de délimitation est signé, à sa place, par le géomètre en date du 26 août 2011. « Je suis déjà allé à la gendarmerie. J’envisage de porter plainte pour faux en écriture et usurpation d’identité. Ils n’ont aucun droit de remplacer les propriétaires actuels dans leur signature. Je suis toujours le propriétaire ! » La semaine dernière, c’est l’abattage des arbres qui s’est passé dans son dos. « Jeudi et vendredi, ils sont venus pour couper. Normalement, on doit signer un document d’occupation temporaire du terrain, le temps que les opérations se fassent, en cas de contestation et de problème. Il n’y a rien eu. En plus, ils ont rasé un nombre de parcelles plus important que ce qui était autorisé dans l’arrêté préfectoral. En fait, on a l’impression qu’ils sont en retard. Ils font ce qu’ils veulent (2). »

(1) Concessionnaire de la ligne LGV et groupement d’entreprises. (2) Ni Lisea Cosea ni Fit Conseil, contactés par la rédaction, n’ont donné suite à notre appel d’hier.

Nouvelle République, Emmanuel Coupaye, 29 mars 2012