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[Alsace] Réduction drastique et recyclage des « ordures ménagères résiduelles »

[L’avenir nous appartient] Réduction drastique et recyclage des « ordures ménagères résiduelles »

Posted on 3 mars 2012 by juralib

En Alsace, l’épopée d’une commune vers le zéro déchet

Le maire de la petite commune de Manspach, Dany Dietmann, brandit les chiffres qui font la fierté des habitants du coin : « Ici, on ne produit que 78 kg d’ordures ménagères résiduelles par an et par habitant », ce sont les déchets non recyclés qui partent à l’incinérateur. En moyenne, un Français en produit 316 kg. La loi Grenelle 1 prévoit une diminution de 7 % par an et par habitant pour la période 2009-2014. Un objectif pulvérisé par les 33 municipalités de communauté de communes de la Porte d’Alsace, qui ont réduit leurs déchets de 80 %. Ici, 74 % est recyclé contre 33 % au niveau national. Comment ont-ils fait ? « C’est de la volonté politique, du bon sens, une vision sur le long terme et beaucoup de communication avec ses administrés », prévient en préambule le maire écolo, élu en 1983.

Tout commence le 14 septembre 1990, lors du conseil municipal de Manspach. « On nous proposait de participer à la construction de l’incinérateur de Mulhouse. Selon leurs prévisions, nous devions atteindre 550 kg/ an/ habitant de déchets en 2000 », se souvient, amusé, Dany Dietmann, le maire. Surtout, le projet se présentait comme une alternative à la décharge de Retzwiller située en bordure de la commune de 530 habitants, et accueillant tous les déchets putrescibles du Haut-Rhin. Quand les élus se plongent dans le projet d’incinérateur, ils s’aperçoivent que transporter et incinérer leurs ordures à Mulhouse « revenait à multiplier par trois le prix du service actuel ». Sans compter que 25 % de la masse incinérée reviendrait chez eux, sous forme de mâchefers (résidus d’incinération toxiques), enfouis dans la décharge dont ils veulent justement se débarrasser. Ce jour-là, le conseil vote contre l’incinération et décide de mettre sur pied un système de collecte sélective des ordures ménagères. La presse locale relaie cette « position pour le moins farfelue, sinon utopique », concède le maire.

Le conseil général, porteur du projet d’incinérateur, envoie sur-le-champ un de ses techniciens pour dissuader le maire. Mais l’ancien professeur de biologie s’obstine et finit par rallier à sa cause l’ensemble des communes de la Porte d’Alsace. Un sondage est organisé auprès de la population. « Les habitants voulaient en finir avec la décharge, à cause des nuisances, des odeurs et 82 % se sont dits prêts à nous suivre, à changer de comportement », relate le maire. En janvier 1992, il entreprend son tour des salles des fêtes. Des débats sont organisés partout, les discussions sont parfois animées entre les défenseurs du camion-poubelle et les adeptes de la déchetterie. Pour que les personnes à mobilité réduite puissent trier, la solution du ramassage en porte-à-porte est retenue.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1330749252.jpgLa décharge de Ritzwiller.

Deux ans plus tard, tout le monde tombe d’accord sur un point : « Le plus ennuyeux dans les déchets, c’est qu’ils sont sales. » Alors, cette année-là, chacun reçoit un composteur. L’effet est immédiat. Non seulement, « le gisement était plus propre » mais en plus la masse des ordures tombe à 200 kg/ an/ habitant une fois les biodéchets retirés, contre 375 kg en 1990. Petit à petit, l’odeur nauséabonde de la décharge n’est plus qu’un lointain souvenir. D’autant que la législation change : ne peuvent être désormais enfouis que les déchets inertes, non dangereux. Les ordures ménagères sont redirigées vers les incinérateurs.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1330749392.jpgUne maison de la nature a été créée pour sensibiliser la population à son impact environnemental.

Pour faire entrer le tri sélectif dans les mœurs, des actions d’initiation et de sensibilisation sont mises en place dans les écoles, des calendriers avec des codes couleur pour les jours de ramassage sont distribués à tous les foyers. À l’époque, seuls le verre, les papiers et le métal sont valorisés. Qu’importe, l’élu, décidément visionnaire, se met à stocker le plastique « en attendant que la technologie pour le recycler soit développée ». Les camions tournent, les habitants trient, le maire est heureux. Tout semble aller pour le mieux… jusqu’aux premières frictions.

Le ton grave, le maire explique : « En 1997, les gens frappent à la porte de la mairie avec des pétitions, se plaignant : “Moi je fais mon travail, le lundi je sors le papier, le mardi le carton, etc., mais mon voisin s’en fout. Soit c’est lui qui ne paye pas assez, soit c’est moi qui paye trop. » » La traditionnelle taxation forfaitaire, le même prix pour tous, bons comme mauvais trieurs, vivait ses derniers instants. « Les élections approchaient et tout le monde était à feu et à sang. Alors on a demandé aux éboueurs d’identifier les mauvais trieurs, et on les a invités à la communauté de communes avec du kougelhof et du gewurtz. » Les élus découvrent que la plupart sont des nouveaux arrivants, qui ignorent tout de la collecte. Un système de suivi est aussitôt mis en place. Encore aujourd’hui, au moindre décrochage, une équipe intervient dans le quartier pour une action de sensibilisation le samedi matin, avec gâteaux et boissons. « La convivialité plutôt que la culpabilisation », c’est le credo de Dany Dietmann.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1330749578.jpgLa puce électronique

Mais il est aussi des citoyens qui, après une journée de travail fatigante, disent préférer remplir des chèques plutôt que des bacs. Au sortir de la réunion avec les mauvais trieurs, un consensus est trouvé : « On paye en fonction de ses performances. » Le 1er janvier 1999, la pesée embarquée est lancée. Dans la salle du conseil de la petite mairie, Dany Dietmann s’empare d’une poubelle, la retourne pour montrer une petite puce électronique dissimulée sous la poignée et un code-barres qui contiennent l’adresse et le nom du propriétaire. Lors du ramassage des ordures, les bacs des 6000 foyers sont automatiquement pesés par le camion-poubelle, et les données enregistrées. Ici, on ne paye que pour ce qu’on jette, alors qu’ailleurs, la taxe d’enlèvement des ordures ménagères est calculée sur la valeur du logement et réclamée en même temps que la taxe foncière. « Plutôt qu’une taxation démotivante, on est passé à la redevance incitative, résume Dany Dietmann. Pour l’eau et l’électricité, on paye sa consommation, pourquoi pas pour les déchets ? » La loi Grenelle 2 stipule que tout système de financement du service des déchets devra inclure une part incitative d’ici 2015.

Et si, pour alléger sa facture, un habitant dépose ses ordures dans la poubelle du voisin ? « Impossible », répond l’homme. La communauté de communes avait envisagé de cadenasser les bacs. L’idée a été abandonnée sauf pour les quelques immeubles existants. « L’arrêt du camion est facturé 80 centimes. Alors les habitants ne sortent leur poubelle que lorsqu’elle est pleine à ras bord. Du coup, le voisin n’a pas la place d’y mettre son sac. » Le camion s’arrête moins et fait désormais neuf villages avant d’aller vider. La consommation de carburant a été réduite par deux. Et on aura beau sillonner les petites routes du territoire, scruter les fossés, on n’apercevra aucun sac-poubelle abandonné par un habitant désireux de payer moins.

Sur le territoire de la Porte d’Alsace, les citoyens comprennent petit à petit que le poids de leur poubelle dépend de leur façon d’acheter. La notion de « acheter mieux » fait son chemin. Le supermarché de Dannemarie, commune voisine de Manspach, crée une « plateforme de déballage », une installation rendue obligatoire depuis le 1er juillet 2011 par la loi Grenelle 2. On s’attend à un dispositif nécessitant une logistique complexe, ce qui aurait pu expliquer pourquoi les supermarchés et hypermarchés se sont fait épingler pour n’avoir pas joué le jeu… mais non. Deux caisses sont disposées avant la sortie, l’une pour les cartons, l’autre pour les plastiques. Dany Dietmann rit. « En fait, c’est trop simple. »

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1330749782.jpgLa plateforme de déballage au supermarché de Dannemarie, commune voisine de Manspach

Aujourd’hui, les gestes sont acquis par la population. Ils l’ont été tellement vite que la collectivité s’est retrouvée dépassée. « Les élus avaient construit le budget sur une estimation de 100 kg ramassés par habitant. Dès la première année, les usagers ont eu de bien meilleurs résultats en tombant à 80 kg ! Le prix de la levée et du kilo n’a pas suffi à couvrir l’ensemble des frais du service. Nous nous sommes retrouvés avec un déficit monstre et on ne pouvait pas dire aux gens : « Vous triez trop, on vous fait payer plus » », explique Audrey Baehler, ambassadrice du tri à la communauté de communes de la Porte d’Alsace. Pour y remédier, une part fixe (50 € annuels par foyer) est introduite en plus de la part variable. En moyenne, la facture annuelle s’élève à 56 € par habitant, tout compris. La collectivité a mis sept ans pour rééquilibrer son budget. La collecte, le transport, le traitement des déchets et la maintenance sont sous-traités. En 2011, la CC a déboursé en tout 991’000 €. À titre de comparaison, l’incinération seule de tous les déchets leur coûterait 750’000 €, une somme qui pourrait doubler avec les frais liés à la collecte et au transport. De plus, grâce au tri, la collectivité peut compter sur des recettes : 200’000 €, tirés de la revente des matériaux triés. Le plastique recyclé est même revenu à Manspach, sous forme de tuiles pour l’église du village. Elles sont aussi photovoltaïques. En 2011, la nef a produit 37’000 kwh et rapporté 22’000 € à la commune.

Dany Dietmann surveille tous les jours le cours du plastique, de l’aluminium, du verre. « Les bouteilles se revendent entre 400 et 500 € la tonne, l’aluminium 900 €, le papier 130 €… Comment qualifier de déchets quelque chose qui vaut autant ? » D’ailleurs, le mot est proscrit dans la commune. On parle de «produits résiduels». Le maire insiste : « le déchet n’existe pas », il est « l’échec de l’éco-gestion », le « symptôme de la décroissance ».

« Dès le début, il y a un grand malentendu de vocabulaire. Dans « déchet », on entend « déchéance », nous sommes sales, nous polluons… Les grandes multinationales ont tout de suite compris comment tirer profit de cette mauvaise conscience, en nous proposant un service pour nous redonner bonne conscience : on paye et on est débarrassés de nos honteuses ordures. Au final, on construit des incinérateurs qui coûtent très cher pour brûler beaucoup d’argent. C’est pas comme ça qu’on va sortir de la crise ! » Dany Dietmann en est convaincu, l’ère des « fiscalisés captifs » et de « l’abondance supposée » est révolue, « aujourd’hui les citoyens sont éco-actifs et responsables », la « pénurie avérée ».

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1330750103.jpgTous les déchets verts des communes sont récupérés pour être transformés en engrais.

Paradoxalement, les efforts de tri ont été tels que l’incinérateur de Mulhouse n’a plus voulu de leurs « produits résiduels ». Car débarrassés des plastiques, restes alimentaires et papiers, la valeur calorifique de ces produits est moindre. En clair : ils brûlent moins bien et sont donc moins rentables pour l’incinérateur qui revend de la chaleur. En 2003, la Région demande que les plastiques soient remélangés. « Des camions partaient de la déchetterie en direction de l’usine d’incinération », témoigne Dany Dietmann.

Puis, c’est au tour du conseil général du Haut-Rhin de revenir à la charge. Il décide, avec le Syndicat mixte du territoire 4 (SM 4 auquel appartient la CC de la Porte d’Alsace), de construire une nouvelle usine d’incinération. La France a déjà le plus grand parc d’incinérateurs d’Europe (139 usines). Cette fois, il sera construit à Aspach-le-Haut, à peine à 20 km au nord de Manspach. Vice-président du SM 4, Dany Dietmann est hué quand il monte à la tribune pour défendre sa position. Il démissionne de son poste et mobilise sur le terrain.

Les habitants créent des associations pour protester contre ce projet absurde. « Tous les samedis matins, on allait de village en village pour informer la population sur la réalité de l’incinération. Elle ne détruit pas les ordures mais dispersent les substances toxiques dans l’air, l’eau, le sol qui se reconcentrent ensuite dans la chaîne alimentaire. » En 2007, le département abandonne finalement le projet. Les 15’000 habitants de la Porte d’Alsace ont fait reculer l’incinération.

Leur presse (Noémie Rousseau, Médiapart, 2 mars 2012)

[Cameroun] L’huile de palme contre les populations

Au Cameroun, l’huile chasse la forêt

Exploitation du bois dans une forêt camerounaise, en octobre 2007Exploitation du bois dans une forêt camerounaise, en octobre 2007 (Photo Delphine Ramond. AFP)

Avec l’appui du gouvernement, les multinationales, comme l’américain Herakles Farms, s’implantent dans le pays pour produire de l’huile de palme, au détriment des populations.

L’atmosphère est tendue au Cameroun, dans le Ndian et le Koupé-Manengouba, deux départements montagneux et boisés du sud-ouest du pays. Le projet d’une société américaine, Herakles Farms, de planter 60 000 hectares de palmiers à huile suscite une vive polémique. Alors que les uns se réjouissent des 7 500 emplois promis par la compagnie, d’autres sont révoltés à l’idée de perdre leurs terres, attribuées pour un bail de 99 ans à Herakles. Des jeunes ont même tenté de bloquer les bulldozers de l’entreprise. Mais cette dernière ne renoncera pas à ses plans, tant elle a à gagner : la demande mondiale en huile de palme est en pleine croissance.

Pendant longtemps, c’est en Asie du sud-est que s’est concentrée l’industrie du palmier à huile, bien que cette plante oléagineuse soit originaire d’Afrique, où elle est majoritairement cultivée par de petits paysans. Désormais portées par les cours élevés de l’huile, et à cause de la réduction des surfaces en Malaisie, les multinationales du secteur se ruent sur les terres africaines. Malaisiennes, indonésiennes ou chinoises, elles ont obtenu ces trois dernières années des centaines de milliers d’hectares au Gabon, au Liberia, en république démocratique du Congo, en Angola, etc. Quant aux quelques industries déjà installées, elles augmentent leurs superficies.

ONG et experts s’inquiètent. «On n’est pas contre la culture du palmier à huile. Mais il ne faut pas qu’elle se fasse de manière anarchique et au détriment des populations, comme c’est souvent le cas», souligne Samuel Nguiffo, du Centre pour l’environnement et le développement (CED). Dans un rapport publié le 14 février, cette ONG estime que la vie de 25 000 personnes serait affectée par le projet d’Herakles.

Aires protégées. Au Liberia, le mal est déjà fait : des centaines de villageois ont manifesté en janvier contre les expropriations dont ils ont été victimes au profit de la firme Sime Darby (Malaisie). Autre crainte : l’environnement. L’industrie du palmier à huile est souvent une cause de déforestation, responsable de 20% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. D’après les informations qui ont filtré, Patrice Levang, chercheur à l’IRD et au Cifor, à Yaoundé, a calculé que la surface demandée à l’Etat camerounais par les géants de l’huile atteint un million d’hectares. Si cette superficie est accordée, «où ira-t-on le prendre ?» s’interroge-t-il. Pas dans les zones agricoles déjà exploitées, au risque de créer de graves conflits. «Le seul endroit qui reste, c’est le domaine forestier permanent. Ce qui signifie encore plus de déforestation», prédit l’agroéconomiste. Le projet d’Herakles est préoccupant : situé à proximité de quatre aires protégées, il va entraîner la destruction de forêts primaires, s’alarme l’ONG allemande Save Wildlife Conservation Fund, qui a lancé une pétition «Stop Herakles deforestation».

En 2011, une petite ONG camerounaise, Struggle to Economise Future Environment, a obtenu de la justice l’arrêt des activités d’Herakles. Mais le jugement n’a pas été respecté et le juge a été dessaisi du dossier. Ce qui n’est guère étonnant : au Cameroun, comme dans la plupart des pays ciblés par les agro-industriels, le niveau élevé de la corruption permet bien des arrangements. Le contrat signé en 2009 entre Herakles et le ministre camerounais de l’Economie de l’époque, Louis-Paul Motaze, est symptomatique : on y lit que l’entreprise paiera un prix de location de la terre insignifiant (de 0,5 à 1 dollar l’hectare par an), sera exemptée de taxes pendant dix ans, etc. Et en cas de conflit entre une loi camerounaise et une disposition du contrat, il est prévu que ce dernier l’emporte…

Planification. Si les autorités n’ont pas réagi officiellement à la publication, par le CED, de ces informations restées jusque-là confidentielles, il semble, par contre, que le Premier ministre ait réuni en urgence les élites administratives et politiques partisanes du projet. Non pour s’offusquer des termes du contrat, mais pour leur assurer… qu’Herakles mènerait bien ses opérations comme prévu.

«Au lieu d’augmenter les surfaces, pourquoi ne pas d’abord améliorer le rendement des plantations existantes, dont celles des petits producteurs [qui représentent 100 000 hectares au Cameroun] ?» se demande Samuel Nguiffo, qui plaide pour une planification urgente de l’utilisation de l’espace national. Une marge de progression existe :«Le rendement à l’hectare des plantations villageoises est inférieur à une tonne d’huile de palme brute, alors que le rendement potentiel est de trois tonnes», constate Patrice Levang.

Repères : Cameroun

L’huile de palme est partout dans l’alimentation. Chips, frites, pâtes à tartiner, margarines… C’est l’huile végétale la plus abondante et la moins chère : 46,7 millions de tonnes ont été produites en 2010. Aussi utilisée comme agrocarburant, elle ne représente que 1 % de la consommation.

88 % de la production mondiale est assuré par la Malaisie et l’Indonésie. Le palmier à huile est l’une des principales causes de déforestation en Indonésie.

4 tonnes d’huile/ha par an, c’est le rendement moyen du palmier à huile qui est 7 à 10 fois plus élevé que celui du soja ou du colza.

Libération, Fanny Pigeaud, 2 mars 2011

[Poitiers] Diverses infos locales – PQR 2 mars 2012

Arbres coupés le long de la Boivre

Alors que s’activaient les ouvriers de GTM autour de la démolition de la quatrième poutre [ndPN : de la grande passerelle] , les élagueurs de la société Altitude Élagage de Coulombiers ont commencé de couper dix peupliers de part et d’autre de la Boivre. Les souches sont ensuite déracinées et les végétaux broyés sur place. L’opération se poursuit jusqu’à ce soir.

SOCIAL Grève des enquêteurs de l’Insee

Les enquêteurs de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) arrêteront une partie de leur travail tout au long du mois de mars, indiquent les organisations syndicales (CGT, CFDT, Fo et Sud), dans un communiqué. Ces vacataires protestent contre « la rupture des négociations engagées depuis deux ans sur leur futur statut d’enquêteur ». Ce mouvement est suivi dans la région Poitou-Charentes, selon un responsable syndical local, et pourrait affecter la qualité des prochaines publications de l’Insee.

NUCLÉAIRE «  La faillitte de l’infaillibilité  »

L’association de défense de l’environnement de Migné-Auxances organise une conférence-débat avec Raymond Sené, co-fondateur du Groupe scientifique d’information sur le nucléaire et Roland Caigneaux, membre de la commission locale d’information de la centrale de Civaux, mercredi 14 mars. Son thème : « La faillitte de l’infaillibilité du nucléaire ». « En riverains de Civaux, nous nous posons la question de la sûreté de la filière électro-nucléaire », explique les représentants de l’association. « La question n’a pas attendu Fukushima pour s’imposer, mais le moment semble propice pour en parler sans langue de bois. Raymond Sené traitera des problèmes de sûreté et de la nature des accidents mais aussi de l’impasse des déchets et des inéluctables démantèlements. Le représentant de Vienne Nature à la CLI fera le point local après la fuite de tritium. » Mercredi 14 mars, à 20 h 30, à la salle Jean-Ferrat de Migné-Auxances.

Négociations salariales : ça coince à la Fonderie du Poitou Fonte

Alors que leurs collègues de la Fonderie Alu en sont encore à chercher une solution de reprise pour leur entreprise, les salariées de la Fonderie du Poitou fonte, ont engagé une négociation avec leur direction autour des salaires. Négociation qui coince, visiblement puisqu’hier, le syndicat CGT de l’entreprise, faisant part des propositions de la direction (24 € bruts d’augmentation générale et une prime d’assiduité mensuelle de 16 €) indiquait que celles-ci sont encore très loin des attentes des ouvriers. « Nous avons donc décidé d’informer et de recueillir l’avis des ouvriers avant de reprendre toute discussion », indiquait hier le syndicat. La consultation étant faite, les élus ont donc demandé à la direction de l’entreprise de reprendre la négociation dès ce vendredi matin. Une requête que la direction semble avoir acceptée sans que l’on puisse encore préjuger de la bonne avancée de celle-ci, tant les points de vue paraissaient éloignés, hier soir.

Les salariés du Printemps solidaires

A l’invitation du comité d’entreprise, 34 salariés du Printemps se sont retrouvés dans un café du centre-ville mardi soir. On a pu échanger fleurs et photos souvenirs proposées par d’anciennes élues du comité d’entreprise. « L’idée est de maintenir les liens entre tous et toutes, dit une représentante du CE. L’équipe reste soudée. » Une dizaine de salariés travaillent dans le magasin pour finir de le vider, avec les entreprises de démolition. Elles attendent toujours leur lettre de licenciement qui aurait dû arriver avant fin février. D’autres ont trouvé un nouveau travail ou espèrent une réponse pour passer un entretien. D’autres encore suivent une formation. Et certaines ont pris leur retraite. Tous attendent le 20 mars, date de l’examen de la requête soumise devant tribunal de grande instance de Paris sur la légalité du plan social.

POITIERS Il vole dans les troncs avec des tiges munies de scotch

C’est une bien mauvaise habitude qui lui a déjà valu des ennuis judiciaires. Et ça va recommencer. Le 8 juin prochain, un homme de 48 ans sera jugé pour avoir délesté les troncs de l’église Sainte-Radegonde de pièces de monnaie. Un appel au commissariat avait abouti à son interpellation, mardi, en compagnie de son fils de 25 ans, mis hors de cause. Au domicile du père, les policiers ont retrouvé des tiges en plastiques munies de scotch pour double face ! Un Poitevin de 27 ans a été interpellé, mardi soir, après avoir menacé deux contrôleurs de Vitalis à l’aide d’un petit couteau. Les faits se sont déroulés à l’arrêt de la Chaussée. Le suspect a été arrêté un peu plus loin par la police, rue Grignion-de- Montfort. Il est convoqué en justice en juin.

Nouvelle République, 2 mars 2012

VINCI partenaire de la Solidaire du Chocolat. Là ou Vinci passe, la vie trépasse!

VINCI partenaire de la Solidaire du Chocolat. Là ou Vinci passe, la vie trépasse!

Le groupe Vinci, “premier groupe mondial de construction-concession” est l’un des principaux partenaires de la Solidaire du Chocolat. En 2009 cette multinationale participe à 240 000 chantiers dans plus d’une centaine de pays. Son chiffre d’affaire dépasse 33,4 milliards d’euros. Vinci vante ainsi sa participation sur le site internet de la solidaire du chocolat : « La confiance, le respect, la solidarité, l’engagement sont des valeurs ancrées dans notre histoire et dans notre culture de bâtisseurs ». “VINCI CONSTRUTION France est un partenaire durable de la vie de la cité mettant ses compétences à son service”. La Solidaire du chocolat est un véritable trait d’union entre tous ces acteurs de la métropole Nantes – Saint Nazaire. »

Le contraste avec la réalité est saisissant. Quelques projets en cours :

Une autoroute Moscou – St Pétersbourg (Khimki, Russie) dévastant une des dernières forêts millénaires du continent.

Une Ligne Grande Vitesse Tours – Bordeaux

Un Projet ITER, une expérimentation de fusion nucléaire (Cadarache)

Des mines d’uranium au Gabon et au Niger

Le groupe Vinci vous rackette aussi via ses autoroutes (Cofiroute, ASF, Escota), ses parkings (Vinci park), ses terminaux pétroliers, ses stades de foot, ses aéroports (Vinci Airport), ses projets immobiliers (Vinci immobilier), ses centrales nucléaires (Vinci Energies et Vinci Construction) et de nombreux autres aménagements urbains (Eurovia, GTM…)

Tandis que Vinci participe à un évènement “solidaire” de la petite paysannerie mexicaine, il ne se gêne pas pour éliminer des milliers de paysans dans le monde par son bétonnage du territoire. Ainsi à Notre Dame des Landes, ce sont 48 exploitations agricoles et 2000 hectares qui disparaitraient sous leur projet absurde et pharaonique d’aéroport du “Grand Ouest” !

Cette hypocrisie ne doit plus durer! D’un coté Vinci joue à l’humanitaire, de l’autre, ses filiales mutilent, spéculent, expulsent des quartiers et des campagnes, bétonnent et aseptisent nos espaces et nos vies.

Montrons à Vinci et ses consoeurs que nous n’acceptons pas leur cynisme ! Et aux organisateurs de la Solidaire du Chocolat que la charité-business ne remplacera pas une véritable solidarité internationale et locale !

Du 1er au 11 mars, vous pouvez effectuer des actions afin d’interpeller les partenaires de cette mascarade (appels téléphoniques, lettres, toute initiative, …)

Enfin, laissons aux bétonneurs du Vivant le mot de la fin : « Valeurs humanistes, connexion d’énergies, idées neuves »

Collectif de lutte contre l’aéroport de NDDL

contactclcanddl@riseup.net

Pour vous informer de la résistance à ces projets :

le site Stop Vinci : http://stopvinci.noblogs.org/

le site des occupant-e-s de la ZAD : http://zad.nadir.org/

le blog du CLCA : http://lutteaeroportnddl.wordpress.com/

Pour info, le site internet de la transat : http://www.lasolidaireduchocolat.com/fr/accueil

PDF Document VINCI partenaire de la Solidaire du Chocolat La ou Vinci passe, la vie trépasse! 0,1 Mb

Indymedia Nantes, 1er mars 2012

Quand les océans seront d’acide

[Nouvelles de l’Apocalypse] Quand les océans seront d’acide

Posted on 2 mars 2012 by juralib

Les océans s’acidifient comme jamais menaçant de bouleverser leur écosystème

Les océans s’acidifient à un rythme sans précédent depuis 300 millions d’années, absorbant des quantités grandissantes de gaz carbonique produit par les activités humaines, selon une recherche parue jeudi qui met en garde contre les effets dévastateurs pour l’écosystème marin.

« Bien que des similarités existent, jamais au cours de cette période les taux d’acidification n’ont représenté, dans leur évolution, un tel impact potentiel sur la chimie organique des océans, conséquence des émissions sans précédents de dioxyde de carbone (CO²) dans l’atmosphère », explique un des auteurs de cette étude, Andy Ridgwell, professeur à l’Université de Bristol, au Royaume-Uni.

Au cours des cent dernières années, le CO² a augmenté de 30% dans l’atmosphère pour atteindre 393 parts par million (ppm) tandis que son pH a diminué de 0,1 unité à 8,1, signe d’une plus grande acidité.

Cela représente un rythme au moins dix fois plus rapide que depuis 56 millions d’années, souligne Bärbel Hönisch, une paléocéanographe de l’Université Columbia (New York, nord-est des États-Unis) et principal auteur de ces travaux publiés dans la revue américaine Science du 2 mars.

Selon le Groupe d’experts sur l’évolution du climat (Giec), le pH des océans pourrait baisser de 0,3 unité de plus d’ici la fin du siècle pour s’établir à 7,8.

« Une telle acidification accroît le risque que les océans subissent bientôt des bouleversements comparables à ceux observés durant le Maximum thermique du passage du Paléocène à l’Éocène », il y a 56 millions d’années, estiment ces chercheurs de cinq pays.

À la suite d’un doublement inexpliqué des taux de CO² dans l’atmosphère, les températures mondiales avaient alors augmenté de 6°C en 5.000 ans, avec une montée correspondante des océans, bouleversant les écosystèmes. Il est estimé que de 5 à 10% des espèces marines ont alors disparues au cours des 20.000 années suivantes, des taux très élevés.

Cet épisode a été mis au jour au début des années 90 quand des scientifiques ont extrait des sédiments au fond de l’océan dans l’Antarctique.

Selon leurs analyses, ce réchauffement brutal est le résultat d’une très forte augmentation soudaine et inexpliquée des émissions de CO² dont les concentrations ont doublé dans l’atmosphère.

« Nous savons que durant les périodes passées d’acidification des océans — résultat alors d’un fort accroissement du CO² atmosphérique provenant de gigantesques éruptions volcaniques — la vie n’a pas été entièrement anéantie mais de nouvelles espèces ont évolué pour en remplacer d’autres qui se sont éteintes », relève Bärbel Hönish.

« Mais si les émissions de CO² industrielles continuent au rythme actuel nous pourrions perdre des organismes marins auxquels nous tenons comme les récifs coralliens, les huîtres et les saumons », prévient-elle.

Si le CO² est absorbé trop rapidement dans l’océan il peut épuiser le carbonate dont ont besoin les coraux pour développer les récifs ainsi que les mollusques et certains planctons pour leur coquillage, explique la paléoceanographe.

Une des conséquence de cette situation, c’est la dissolution des coquilles de phytoplancton dont les résidus se déposent sur les fonds marins et y forment une couche de boue qui détruit les foraminifères, des organismes unicellulaires.

Une étude publiée dans la revue britannique Nature en 2011 montre qu’une diminution du pH à 7,8 — donc une plus grande acidité — dans les récifs coralliens au large de la Papouasie Nouvelle Guinée, a entraîné un déclin jusqu’à 40% de ces coraux.

Christopher Langdon, biologiste océanographe de l’Université de Miami (Floride, est), co-auteur de cette recherche, pointe « combien il est difficile de rapidement inverser une telle situation ».

« Une fois que des espèces se sont éteintes c’est pour toujours », ajoute-t-il jugeant que « nous jouons un jeu très dangereux ».

Leur presse (Agence Faut Payer, 1er mars 2012)