Archives de catégorie : Feu aux prisons

[Iran] Sakineh Mohammadi Ashtiani pourrait être pendue

Iran: condamnée à la lapidation, Sakineh pourrait être pendue

L'Iranienne Sakineh Mohammadi Ashtiani, le 1er janvier 2011 à Tabriz

L’Iranienne Sakineh Mohammadi Ashtiani, le 1er janvier 2011 à Tabriz
 

La peine de mort par lapidation de Sakineh Mohammadi Ashtiani pourrait être transformée en pendaison, a déclaré dimanche Malek Ajdar Sharifi, chef de la justice de la provine iranienne de l’Azerbaïdjan orientale (nord-ouest), où elle est détenue, selon l’agence Fars.

« Mme Sakineh Mohammadi a commis deux délits: l’adultère pour lequel elle a été condamnée à la lapidation et la participation au meurtre de son mari pour lequel elle a été condamnée à dix ans de prison », a déclaré M. Sharifi.

« Nous n’avions pas les moyens d’appliquer la peine de lapidation (…) Le chef de l’autorité judicaire, l’ayatollah Sadegh Larijani, a estimé que dans la mesure où l’objectif est l’exécution de la condamnée, si on n’a pas les moyens d’appliquer la lapidation, on peut choisir la pendaison, mais il a ordonné qu’on demande l’avis d’autres juristes religieux », a-t-il ajouté.

 

« Nous ne sommes pas pressés (…) Nous attendons de voir si on peut transformer la peine de lapidation en pendaison et dès qu’on aura la réponse, nous appliquerons la peine », a ajouté M. Sharifi.

Sakineh Mohammadi Ashtiani a été condamnée à mort en 2006 pour implication dans le meurtre de son mari, avec l’aide de son amant, et à la lapidation pour adultère. La première peine a été ramenée à 10 ans de prison en appel en 2007, mais la seconde a été confirmée la même année par une autre cour d’appel.

La justice iranienne a suspendu en juillet 2010 la peine de lapidation en attendant un nouvel examen du dossier.

Interrogé en janvier 2011 sur la possibilité d’annuler la peine de lapidation prononcée contre Mme Mohammad Ashtiani, M. Sharifi avait alors estimé que « tout est possible », relevant certains « doutes » quant aux « preuves » dans le dossier.

L’affaire de Sakineh Mohammadi Ashtiani a suscité une grande émotion dans les pays occidentaux, qui avaient demandé à l’Iran de renoncer à l’application de la peine de lapidation.

AFP, 25 décembre 2011

[Paris] Action de solidarité avec les inculpé-e-s de Toulouse

Modeste contribution à la solidarité avec les inculpés de Toulouse

Modeste contribution à la solidarité avec les inculpés de Toulouse – Contre toutes les prisons

Dans l’après-midi du jeudi 22 décembre, nous avons décidé/es d’amener la question de la prison dans la rue à l’endroit-même où se diffusent régulièrement des idées antiautoritaires depuis un bon moment maintenant. Une grande banderole a été posée sur le mur de grillage et de barreaux de la place du métro Belleville à Paris, sur laquelle était écrit « Détruisons toutes les prisons (A) » et des tracts ont été diffusés sur l’enfermement des mineurs, la situation de camarades incarcérés à Toulouse, la prison et la société carcérale en général. Une petite contribution facilement reproductible à toutes les échelles.
L’occasion aussi de discuter un peu de tout ça avec pas mal de passants curieux et intéressés, malgré la horde habituelle de zombies se rendant d’une contrainte à une autre sans même lever les yeux de leurs pieds d’automates.

Courage à toutes celles et ceux qui ne lâchent rien sur la planète maton.
Solidarité avec les révoltés de la prison sociale, dedans comme dehors.

Le tract est lisible ici.

Indymedia Paris-IDF, 24 décembre 2011

Déjà cinq semaines de détention « provisoire » pour les inculpé-e-s de Labège !

Déjà cinq semaines de détention « provisoire » pour les inculpé-e-s de Labège !

24 décembre 2011

Le 14 novembre dernier à Toulouse, une dizaine de personnes ont été interpellées au cours de la rafle menée par une centaine de gendarmes mobiles dans sept lieux d’habitation, et quatre d’entre elles sont depuis incarcérées à la maison d’arrêt de Muret.

Ils et elles sont, avec une autre jeune femme, poursuivis pour « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destruction ou de dégradations de biens » ;
« violence commise en réunion sans incapacité » ;
« dégradation ou détérioration du bien d’autrui commise en réunion ». Des chefs d’inculpation très lourds, au regard des faits qui leur sont imputés, et pour lesquels ils et elles nient toute participation –  l’action réalisée à la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) de Labège, le 5 juillet dernier, par une dizaine de personnes qui ont déversé des excréments sur des bureaux et des ordinateurs, et laissé sur les lieux des tracts dénonçant à juste titre l’accentuation de la répression à l’encontre des mineur-e-s.

Depuis, quatre des personnes inculpées demeurent ainsi détenues sans que l’on sache pour combien de temps encore, et alors que le soutien matériel (argent, livres, vêtements, courrier) qui leur avait aussitôt été apporté est resté bloqué en tout ou partie pendant des semaines, de façon à les couper du monde extérieur et à faire pression sur elles pour les faire craquer. Par ailleurs, des prélèvements de leur ADN ont été effectués contre leur gré pendant leur garde à vue – le refus qu’elles y ont toutes opposé leur vaudra un procès le 9 mai prochain –, et le tribunal prétexte attendre le résultat de ces prélèvements pour les maintenir en détention en se gardant d’avancer la moindre date concernant leur libération.

La situation des « inculpé-e-s de Labège » rejoint en fait celle de nombreuses autres personnes placées en détention « provisoire » dans diverses geôles françaises pendant des mois et des mois (dernièrement à Paris et à Nantes). Les innombrables lois sécuritaires votées depuis une dizaine d’années – et appliquées en particulier à l’encontre d’une certaine jeunesse criminalisée sous les étiquettes « ultra-gauche » ou « mouvance anarcho-autonome » – permettent en effet à l’Etat français de s’asseoir désormais en toute légalité sur la « présomption d’innocence » censée être à la base de sa justice, créant un véritable délit d’opinion dans un silence presque parfait.

La solidarité montrée aux personnes qui se trouvent jetées dans le collimateur policier et judiciaire fait de plus facilement l’objet d’une répression violente. D’imposantes forces de gendarmerie mobile ont par exemple encerclé la manifestation organisée à Toulouse le 17 décembre en soutien aux « inculpé-e-s de Labège » en voulant disperser brutalement ses quelque 200 participant-e-s après les avoir soumis-e-s à un contrôle d’identité.

Que cette manifestation ait malgré tout et heureusement pu se tenir un peu plus tard prouve combien il est important de ne plus laisser faire.

Libération et arrêt des poursuites

pour les « inculpé-e-s de Labège » et d’ailleurs !

Soutien financier pour les frais de justice et la cantine en prison : envoyez vos chèques
à l’ordre de « Maria », CAJ, c/o Canal Sud, 40 rue Alfred-Duméril, 31400 Toulouse.

Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux – antirep86@free.fr

Collectif liberté pour les inculpé.e.s du 15 novembre Toulouse : nonalepm@riseup.net

CODELIB (Comité de défense des libertés fondamentales contre les dérives sécuritaires) St-Nazaire : codelibsaintnazaire@gmail.com

Collectif Contre Les Abus Policiers, Bordeaux http://clap33.over-blog.com/

Comité de solidarité Montpellier, anti-repression-montpellier@riseup.net

Les amis de l’égalité, Blois, lesamisdelegalite@free.fr

Soif d’utopie – Tours, soifdutopies@yahoo.fr

Emancipation, tendance intersyndicale anticapitaliste et anti autoritaire, http://www.emancipation.fr

[Poitiers] Il voulait manger chaud…

Il voulait manger chaud

Interpellé en flagrant délit de cambriolage, le voleur s’est évadé du commissariat, avant d’être jugé et condamné.

Franck Demarconnay, 40 ans, n’est pas de ces dangereux délinquants qu’on surveille comme le lait sur le feu. Certes, son casier comporte vingt condamnations depuis 1995 mais pour des faits généralement liés à l’alcoolisme, notamment toute une série de cambriolages minables.

Un client sans problème

Avec les policiers qui le connaissent bien, Franck est plutôt gentil. C’est le « client » qui n’a jamais posé de problème. Jusqu’à hier matin… Placé en garde à vue depuis mercredi soir à la suite d’une énième tentative de cambriolage, Franck Demarconnay a bien compris que son proche avenir s’appelle Vivonne. Une maison d’arrêt dont il n’est sorti que le 29 octobre dernier après plus d’un an de détention.
Alors, en cette avant-veille de Noël, Franck s’est dit _ comme il l’expliquera plus tard aux juges _ qu’il prendrait bien un dernier bon repas chez sa mère, qui l’héberge quand il n’est pas derrière les barreaux.
Franck est donc sorti tranquillement par la cour du commissariat et a échappé à ses poursuivants. Il a été retrouvé une heure plus tard, chez sa mère, dont l’histoire ne dit pas si elle avait eu le temps de préparer le repas. Après une nouvelle course poursuite, il a été interpellé allée du Cadre Noir.

Surpris, il se cache sous un lit

Franck Demarconnay a pu comparaître comme prévu devant les juges hier après-midi. Le président Jérôme Laurent a rappelé les circonstances du cambriolage commis mercredi vers 20 heures rue de la Raudière, à Poitiers, chez une étudiante actuellement en vacances.
Avec sa discrétion habituelle, Franck a ameuté tout le quartier en brisant un volet roulant puis une vitre. Les policiers sont arrivés sur place au moment où il tentait de passer par la fenêtre son gros sac contenant le butin : un appareil photo, un téléphone portable, une brosse à cheveux… Le voleur, surpris, s’est réfugié dans l’appartement où les policiers l’ont retrouvé, planqué sous un lit.

Reconduit en prison

Devant les juges, Franck, connu pour son penchant alcoolique, explique qu’à tout prendre, il préfère retourner en prison plutôt que de vivre en foyer comme on le lui a proposé. Mais aussi qu’il aimerait bien qu’on lui impose un accompagnement plus sévère. Le procureur Yoan Combaret retient la multiplicité des cambriolages reprochés au prévenu : « Nos concitoyens en ont assez. Il faut préserver la société », martèle-t-il avant de requérir deux ans ferme.
Finalement, le prévenu est condamné à douze mois de prison pour tentative de cambriolage en récidive, plus trois mois pour évasion. Il passera les fêtes de fin d’année en prison.

Leur presse, Nouvelle République, Vincent Buche, 24 décembre 2011

[Mort aux el-Assad !] « Un Syrien sur 300 a été tué ou emprisonné »

[Mort aux el-Assad !] « Un Syrien sur 300 a été tué ou emprisonné »

Syrie : l’ONG Avaaz dénombre plus de 6200 morts

Info Le Figaro — Dans un rapport à paraître vendredi matin, et dont Le Figaro a pu obtenir une copie, l’organisation citoyenne Avaaz fait état de 6200 morts — dont plus de 400 enfants — et de 69’000 détenus depuis le début de la répression contre le soulèvement populaire syrien, à la mi-mars. D’après les informations récoltées par cette ONG, qui s’appuie sur une équipe de 58 observateurs des droits de l’homme en Syrie, et qui travaille de paire avec de nombreuses organisations présentes sur le terrain, 37’000 des 69’000 détenus le sont toujours. Ceux qui ont été libérés portent, pour beaucoup, des marques de torture.

Pour Ricken Patel, directeur exécutif d’Avaaz, « personne ne peut désormais fermer les yeux sur ce spectacle de l’horreur en Syrie ». « En retardant une action internationale et en armant les escadrons de la mort d’Assad, la Russie est allée trop loin. Un Syrien sur 300 a été tué ou emprisonné. Le monde doit faire un choix : soit il assiste passivement à la violente guerre civile qui déchire tout le pays, soit il intensifie la pression pour contraindre Assad à quitter le pouvoir », dit-il.

Selon ce décompte méticuleux, qui fait l’objet d’un processus de vérification rigoureux — chaque mort est confirmée par trois sources indépendantes, y compris un membre de la famille du défunt et l’imam qui a dirigé la cérémonie funéraire —, et qui inclut également les victimes militaires, la ville « martyr » de Homs cumule près de 40 % des pertes de tout le pays. Il y a quelques jours, l’ONU avait estimé, pour sa part, à 5000 le nombre de victimes syriennes. Ce nouveau bilan à la hausse, fait par Avaaz, suit de près la journée la plus meurtrière de la révolte. Mardi, près de 120 personnes auraient trouvé la mort en Syrie.

Leur presse (Delphine Minoui, Le Figaro, 22 décembre 2011)