Archives de catégorie : Feu aux prisons

[Paris] Dates de procès suite à une instruction antiterroriste (Fumigènes, Vierzon, Dépanneuse, SNCF)

Paris : Dates de procès suite à une instruction antiterroriste (Fumigènes, Vierzon, Dépanneuse, SNCF)

 

 

Après plus de trois ans d’enquête, le juge Brunaud a clos son instruction à la fin du mois d’août 2011 et a décidé de renvoyer six camarades devant le tribunal correctionnel antiterroriste. La date définitive du procès sera fixée lors de l’audiencement le 13 février prochain au TGI de Paris. Des dates ont déjà été réservées, le procès devrait donc probablement se dérouler durant cinq après-midi les 14, 15, 16, 21 et 22 mai 2012 devant la 10e chambre du Tribunal correctionnel de Paris.

Quatre affaires ont été jointes durant cette instruction et seront jugées ensemble sous le prétexte d’une même association de malfaiteurs dans un but terroriste :

— L’arrestation de trois camarades avec un fumigène et des clous tordus en janvier 2008 peu avant une manifestation se rendant au centre de rétention de Vincennes ;

— L’arrestation de deux camarades au péage de Vierzon quelques jours plus tard ;

— L’accusation de tentative d’incendie d’une dépanneuse de la police nationale en mai 2007 au moment de l’élection de Sarkozy, sur la base de relevés ADN ;

— L’accusation de tentative d’incendie d’une armoire électrique de la SNCF en mars 2006, au moment de la lutte contre le CPE, également sur la base de relevés ADN.

Six camarades — Ivan, Bruno, Damien, Frank (Farid), Inès (Isa), Javier (Juan) — seront jugés, ils ont déjà fait de cinq à treize mois de détention provisoire. Ils sont toujours sous contrôle judiciaire depuis leur sortie de prison. Ce contrôle leur interdit de rentrer en contact entre eux pour la plupart et de sortir du territoire français sans autorisation. Ils doivent également pointer une fois par mois au commissariat ou au tribunal et être suivis par un contrôleur judiciaire (tous les mois ou tous les trois mois) pour notamment justifier de leurs activités professionnelles. Les critères du contrôle judiciaire évoluent suite aux demandes répétées des mis en examen.

Les six camarades sont accusés de :

— Participation à un groupement formé en vue de la préparation d’actes de terrorisme (pour les six) ;

— Fabrication d’engins explosif ou incendiaire (pour trois) ;

— Tentative (ou complicité de tentative) de dégradation ou de destruction d’un bien appartenant à autrui (pour trois) ;

— Détention et transport de produits incendiaires ou explosifs (pour quatre) ;

— Refus de se soumettre au prélèvement ADN (pour trois) ;

— Refus de soumettre aux prises d’empreintes digitales (pour trois).

À noter que les cinq derniers délits sont tous « en lien avec une entreprise terroriste ». Ce ne sont pas ici les termes tout à fait exacts de la justice, les motifs du renvoi de le tribunal correctionnel font dix pages, nous essaierons de les transmettre plus en détail dans les semaines qui viennent.

Pour rappel, l’ensemble de ces affaires et des actions de solidarité qu’elles ont suscitées est détaillé sur le site de « Mauvaises Intentions ».

Contact

Indymedia Nantes, 4 décembre 2011.

Second appel de Poitiers

Second appel de Poitiers

Appel de Poitiers à une Journée nationale d’actions,le 17 mars 2012, contre la répression et les violences policières et, entre le 10 et le 17 décembre 2011, à une initiative locale contre la répression sévissant à Toulouse

Le troisième forum antirépression organisé à Poitiers par le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux a rassemblé plus d’une centaine de personnes les 26 et 27 novembre. Après le bilan positif qui a été tiré de la Journée nationale d’actions faite le 19 mars 2011 à l’appel du deuxième forum antirépression poitevin, et alors que la multiplication des intimidations, violences policières, interpellations, condamnations de toutes sortes continuent de dessiner un peu partout un ordre policier généralisé, s’est imposée l’idée d’une nouvelle journée de mobilisation en France contre les politiques sécuritaires en cours ou à venir.

Les participant-e-s au forum de Poitiers appellent donc tous les collectifs et toutes les personnes luttant contre la répression à faire du samedi 17 mars 2012 une Journée nationale d’actions contre les politiques sécuritaires, au travers d’initiatives décidées localement, afin de faire connaître et de développer les diverses luttes existantes en favorisant leur coordination, et de construire une mobilisation contre toutes les formes de répression.

Les personnes assemblées lors du forum antirépression soutiennent également l’appel du Collectif liberté pour les inculpé-e-s du 15 novembre de Toulouse et ont décidé de le relayer pour multiplier les initiatives dans le cadre d’une semaine de mobilisation, du 10 au 17 décembre. Ce afin d’exiger, d’une part, la libération des quatre personnes mises en détention depuis le 16 novembre à la maison d’arrêt de Muret (sur l’accusation d’avoir mené à Labège, le 5 juillet dernier, l’action contre la Protection judiciaire de la jeunesse visant à dénoncer l’accentuation de la répression contre les mineurs) ; et, d’autre part, l’arrêt des inculpations pour ces personnes ainsi que pour une cinquième actuellement en liberté sous contrôle judiciaire.

Pour tout contact : Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux –antirep86@free.fr

Antirep 86, 4 décembre 2011

[Pérou] La population de Cañete contre la prison

[Pérou] La population de Cañete contre la prison

Pérou : manifestation contre une prison

Une personne a été tuée par balle et trois autres ont été blessées aujourd’hui au cours d’affrontements entre la police et des manifestants qui bloquaient la principale route Nord-Sud du Pérou, à 140 km de Lima, pour protester contre l’agrandissement d’une prison, selon une source médicale.

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Un jeune homme de 24 ans a été atteint d’une balle au thorax et trois autres personnes au moins présentaient de blessures par balle, sans grande gravité, a déclaré à des médias péruviens Raul Castaneda, directeur de l’hôpital de Cañete, une ville de 160.000 habitants au sud de la capitale.

Les heurts, selon des images de la télévision péruvienne, ont éclaté après la mi-journée quand la police a tenté de dégager la Panaméricaine, principal axe routier Nord-Sud du Pérou, qui était coupée en plusieurs sections par les manifestants, comme à plusieurs reprises ces derniers jours. Les 300 policiers ont eu recours à des grenades de gaz lacrymogène pour disperser les quelque 5.000 manifestants.

Les habitants de Cañete rejettent le projet du ministère de la Justice d’agrandir la prison locale, pour y ajouter deux pavillons et un centre de formation. Conçue pour 800 détenus, la prison de Cañete, surpeuplée comme la plupart des prisons péruviennes, en héberge environ 3.000 actuellement.

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Leur presse, AFP, 2 décembre 2011 (vu sur Juralib)

[Toulouse] Liberté pour les inculpé-e-s de Labège !

Révolte et solidarité avec les révoltées

Omniprésence de flics et de militaires sur la voix publique, multiplication des fichiers, délation institutionnelle, interdictions et amendes en tout genre… Chaque jour la pression policière s’accentue sur la population. Contrôles, surveillances et contraintes sont le lot quotidien de tout un chacun, particulièrement des pauvres. Les voix de la pacification sociale sont immenses et vont jusqu’à l’assassinat légal. Rien ne sert de se cacher derrière un « je n’ai rien à me reprocher, donc rien à cacher et rien à craindre… »

Les législations protègeraient tout le monde, « coupables » et « innocents », même ceux qui n’ont rien demandé. Elles effectuent un tri permanent entre les honnêtes citoyens et les contrevenants, ces derniers qui n’ont pas forcément choisi de transgresser mais qui se retrouvent entraînés dans la spirale judiciaire à cause de diverses situations préjudiciables, les plus souvent économiques. C’est paradoxal, cette société s’est construite sur le vol historique des forces de production (main d’œuvre, outils et richesses), mais elle stigmatise en même temps une frange de population dénoncée comme délinquante. Elle l’exhibe et s’en sert d’exutoire. Elle punit la petite rapine et absout le pillage en col blanc, la spoliation des initiés bien placés…

L’enfermement est une torture, le sort réservé aux désobéissants, aux malchanceux. C’est aussi une industrie fleurissante. Chaque jour, un flux incessant alimente les chaînes carcérales. Des millions de personnes en sursis, chair à prison, matière première, victimes potentielles du système. Des millions de procédures judiciaires touchant plus ou moins violemment des millions de gens. Des millions de vies mises sous contrainte à l’intérieur des divers établissements pénitentiaires et à l’extérieur sous contrôle judiciaire, bracelet électronique… Et aussi des millions de personnes sans condamnation formelle, anciens prisonniers, familles et proches des prisonniers qui subissent aussi, en permanence, la lourdeur du règlement pénitentiaire, les brimades et les humiliations institutionnelles.

Multiplication des délits, multiplication et allongement à l’infini des peines, isolement : l’État et les profiteurs de toute sorte, fonctionnaires, employés ou actionnaires des boîtes privées qui gèrent de plus en plus le parc pénitentiaire, appliquent la souffrance avec une humanité digne des valeurs de la démocratie républicaine, des règles pénitentiaires, des Droits de l’Homme et du marché. Ce sont les mêmes ou leurs semblables qui sèment misère et terreur sur toute la planète par le biais d’une économie de guerre et de guerres tout court.

Nous voulons une société sans classe et sans pouvoir dominant d’aucune sorte, faut-il le répéter, une société qui a aboli le profit, l’argent et l’enfermement…

Autant les soumissions voire les adhésions au système sont grandes, autant l’aspiration au changement se généralise. Les résistances perdurent au cœur de la société et au cœur des lieux d’enfermement. Se renouvelant sans cesse, elles sont ce qu’elles sont mais existent depuis que la douleur des sujets soumis à la correction a été érigée en tradition. Les luttes contre l’oppression prennent des formes diverses mais s’alimentent d’une visée commune : la destruction des inégalités et des prisons qui lui sont inhérentes. Le message a la qualité d’être clair. Il se transmet depuis des décennies par tous les exploités qui refusent la fatalité : Révolution sociale, émancipation.

Aujourd’hui, encore plus qu’hier, l’antagonisme entre les intérêts de classe est criant. L’État enferme de plus en plus longtemps, mais aussi de plus en plus tôt ceux qui refusent la loi de la jungle. L’âge de responsabilité pénale en France est déjà de 13 ans et tendrait à être abaissé à 12 (pour le moment les mineurs de moins de 13 ans font l’objet de mesures dites « de protection, d’assistance, de surveillance et d’éducation ». La plus belle des jeunesses se meurt en prison. Plus précisément depuis ces dernières années dans les divers établissements de contention (centres renforcés, centres fermés…) et dans les prisons pour enfants, pour adolescents, dans les fameux établissements pour mineurs, EPM, hauts lieux de l’éducation carcérale. Prisons où des jeunes souffrent, se suicident et parfois se révoltent. Comme à Lavaur ce printemps où l’administration a envoyé ses sbires armés et cagoulés pour mater les jeunes prisonniers. Les services de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) collaborent clairement avec l’administration pénitentiaire dans sa sale besogne de garde chiourme. Le 5 juillet 2011, la PJJ toulousaine (à Labège) a été la cible de la solidarité, ses pratiques carcérales dénoncées, ses locaux salis par la vindicte populaire. Une action somme toute dérisoire mais ô combien symbolique alors qu’au même moment le ministre de la Justice annonçait une série de mesures renforçant encore la répression contre les mineurs. La nouvelle loi Mercier crée une comparution immédiate s’appliquant dès 13 ans, un fichier unique des mineurs délinquants (personnalité, environnement…) permettant au procureur de déférer le jeune directement au tribunal pour enfants, supprimant ainsi le pouvoir du juge pour enfants. Elle crée un tribunal correctionnel pour les mineurs de plus de 16 ans, composé de juges non spécialisés, manière d’abaisser la majorité pénale de 18 à 16 ans…

Le 15 novembre 2011, après une traque de quatre mois, une série de perquisitions et de gardes à vue, cinq personnes sont mises en examen pour l’action contre la PJJ. Ils sont accusées « de participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destruction ou de dégradations de biens ; violence commise en réunion sans incapacité ; dégradation ou détérioration du bien d’autrui commise en réunion ». Des faits minimes, une action de solidarité, mais des chefs d’inculpation très lourds et qui risquent d’être lourds de conséquences. Quatre inculpés sont incarcérés depuis à la Maison d’arrêt de Seysses, une personne est en liberté provisoire et une autre gardée sous le coude comme témoin. Et l’enquête n’est pas close.

Que ces personnes soient impliquées ou non dans cette action n’a que peu d’importance, tant il est juste sur le fond d’avoir exprimé sa solidarité avec celles et ceux qui subissent la répression de manière brutale, ici les jeunes prisonniers de Lavaur. Quand l’État enferme pour quelques graffitis, il montre le bâton à ses détracteurs et à tous ceux qui, frappés de plein fouet par la débâcle économique se risqueraient à quelques actions directes expropriatrices et/ou revendicatives. La lutte contre cette société qui produit misère et enfermement est un chemin semé d’embuches, de joies et de pleurs… dont on peut se relever renforcé et d’autant plus déterminé. Il convient maintenant d’exprimer sous de multiples formes notre soutien à ces nouvelles victimes d’une justice qui mène la chasse à la solidarité.


PDF du tract

Liberté pour les inculpé-e-s de Labège

Manifestation à Toulouse (affiche)

 

Réunion tous les mardi 20h à Canal sud,
pour organiser la solidarité avec les inculpéEs et préparer la manif.

contact du collectif : spazialtri@autoproduzioni.net

Liberté pour les inculpé-e-s de Labège