Archives de catégorie : Feu aux prisons

[Poitiers] Solidarité avec Kévin !

De mauvaises nouvelles : l’OFPRA aurait rejeté la demande d’asile de Kevin, qui va être présenté au consulat de RDC. Si le consulat donne un laissez-passer, son expulsion est imminente. Apparemment le « dossier judiciaire » de Kévin (pour de menus faits qu’il a commis lorsqu’il était mineur et pour lesquels il a déjà effectué des travaux d’intérêt général !) est incontournable pour la préfecture, pour les tribunaux et même pour la mairie.

Cette double peine est intolérable. Pour rappel, Kévin doit passer son bac dans deux mois. Son père a été assassiné en RDC. Kévin vit en France depuis six ans et y a depuis longtemps tous ses repères. Il risque d’être « renvoyé » dans un pays où il n’a plus aucune attache !

De nombreux rassemblements et manifestations ont eu lieu ces derniers jours, témoignants d’une grande solidarité avec Kévin. De prochaines actions de solidarité avec Kévin et toutes les personnes expulsables sont à venir. Restons mobilisé-e-s !

A bas les centres de rétention, à bas toutes leurs taules ! Ni patrie ni frontières ! Non aux expulsions !

[Poitiers] Recours de Kévin rejeté, stage de citoyenneté pour l’un des deux manifestants arrêtés

ndPN : Mauvaise nouvelle pour Kévin, qui risque désormais l’expulsion après le rejet de son recours par le tribunal administratif (voir notre article précédent). Quant aux deux jeunes manifestants arrêtés arbitrairement par la police au moment de la dispersion dans le calme, ils ont été relâchés… mais l’un d’eux devra faire un « stage de citoyenneté » pour prix de sa solidarité avec Kévin. Un article aujourd’hui dans la NR donne ces dernières informations, en évoquant le rôle de militants NPA ayant « calmé le jeu », pris le rôle de « service d’ordre » et fait le « tampon » avec la police. Ce qu’on a vu, c’est surtout des jeunes manifestants aussi déterminés que capables d’un remarquable sang-froid face aux provocations policières, et qui n’ont aucune leçon à recevoir en matière de « modération », malgré la colère suscitée par la procédure odieuse d’expulsion prononcée à l’encontre de Kévin. La lutte continue pour Kévin.

Mise à jour :

Les expulsions de sans papiers continuent : des parents sont séparés de leurs enfants et leurs familles sont parmi nous dans l’angoisse, un jeune juste majeur risque d’être renvoyé seul dans le pays où son père a été assassiné alors que sa famille vit ici, là où il a grandi.

Refusons ces décisions indignes

Rassemblement samedi 31 mars à 12 heures sur le parvis de Notre Dame

Appel des associations poitevines de soutien aux sans papiers

Le recours du lycéen menacé d’expulsion rejeté

La rétention administrative du lycéen menacé d’expulsion a été confirmée  par la justice, au lendemain, d’une manifestation tendue.

La tension était montée d’un cran, mercredi soir, à la sortie du tunnel souterrain de la gare. Des militants ont calmé le jeu.

La décision rendue hier par le tribunal administratif de Melun douche les espoirs des manifestants venus soutenir, mercredi soir, le lycéen de 19 ans, menacé d’expulsion vers la République démocratique du Congo.

Arrêté dimanche à Poitiers, le jeune homme a été envoyé en centre de rétention administrative près de Roissy ; son avocat contestait devant la justice, hier, la légalité de l’obligation de quitter le territoire dont il faisait l’objet et la rétention administrative qui en découlait (1). La rétention de Kevin Kimpéfé, scolarisé au lycée de Kyoto, s’achèvera samedi. « C’est l’échéance du délai de cinq jours », indique la Cimade du CRA du Mesnil-Amelot. « Il sera alors présenté à un juge des libertés et de la détention. Il devra décider s’il prolonge ou non sa rétention. » Le prochain avion qui doit s’envoler pour la République démocratique du Congo est programmé le 10 avril, indique la Cimade. Ce qui veut dire, que l’expulsion du jeune lycéen ne pourra pas intervenir avant cette date. Mercredi soir, une manifestation de soutien au lycéen s’était tenue à Poitiers. Une manifestation qui s’est achevée dans un climat tendu. Les militants du NPA ont fait office de service d’ordre et de tampon entre les plus excités des manifestants et les forces de l’ordre. Un rôle de modérateur qui a sans doute évité que la situation ne dérape aux abords de la gare où la tension était montée d’un cran quand plusieurs jeunes s’étaient allongés sur les capots de voitures qui débouchaient du tunnel de la gare. Les rangs de la manifestation avaient progressivement dégonflé au fur et à mesure qu’elle se déplaçait de plus en plus vite et que la tension montait. Le dernier carré des participants avait fini par rejoindre la station des bus Notre-Dame pour regagner leur quartier dans le calme. Alors que les forces de l’ordre semblaient redouter des incidents ou des manifestations d’humeur au cours de la nuit, aucun incident n’a été signalé.

(1) la préfecture la justifie par des condamnations en justice.

en savoir plus

Deux mineurs arrêtés et remis en liberté

Deux jeunes, de 14 et 17 ans, ont été interpellés mercredi soir, en marge de la manifestation de soutien au lycéen en voie d’expulsion. Ils ont été remis en liberté, hier. Le premier ne fait l’objet d’aucune poursuite, les faits n’étant pas avérés. Il était soupçonné de dégradations légères sur un véhicule. Il s’était couché sur le capot d’une voiture débouchant du souterrain de la gare. Aucune trace n’a été relevée à cet endroit du véhicule. Le second devra suivre un stage de citoyenneté. Il était soupçonné de dégradations légères sur une portière de voiture, un coup de pied, et d’outrage contre les forces de l’ordre lors d’une chanson entonnée par de nombreux manifestants.

Nouvelle République, Emmanuel Coupaye, 30 mars 2012

[Poitiers] LIBEREZ KEVIN !

400 pour défendre Kevin

Environ 400 personnes, militants et lycéens mêlés, ont bruyamment manifesté hier en centre-ville pour défendre la cause de Kevin, menacé d’expulsion.

Au Congo, il ne connaît personne. On est venu en France il y a six ans parce que son père a été assassiné là-bas. S’il y repart, ce sera une catastrophe… Chantal Kimpéfé retient difficilement ses larmes. Sur les marches de l’hôtel de ville, la mère de Kevin témoigne brièvement.

« Il a construit sa vie ici »

Ils sont venus nombreux pour défendre la cause de son fils, élève de 19 ans du lycée Kyoto arrêté dimanche sur un terrain de foot de Saint-Eloi et menacé d’expulsion vers le Congo pour de précédentes condamnations (voir Centre Presse d’hier): environ 400 personnes, militants associatifs ou politiques et élèves du lycée Kyoto (1), sont rassemblées dès 17h30 devant la préfecture. « Il a fait des bêtises quand il avait 15 ans, mais la double-peine a été supprimée! » tonne Yves Judde, de la Cimade. Plusieurs élèves du lycée Kyoto, dont certains font partie de la classe de Kevin, témoignent spontanément: « Il est très bien intégré, on n’a pas le droit de l’expulser à deux mois du bac! » lance Chloé. « C’est quelqu’un de gentil, de travailleur, explique Maxime. On l’a vraiment vu évoluer: il a construit sa vie ici et visait maintenant un BTS hôtellerie. » Pauline a eu Kevin au téléphone mardi soir: « Il doit être jugé jeudi matin, il attend au centre de rétention dans des conditions très difficiles. » Sa situation suscite en tout cas une vraie mobilisation chez ses camarades. Hier, la plupart des jeunes de Saint-Eloi ont prolongé la manifestation pendant deux bonnes heures au fil d’un défilé qui aura fait plusieurs haltes, notamment devant le commissariat et face à la gare, dans un climat parfois un peu tendu avec les forces de l’ordre.

Aux cris de « Libérez Kevin », une partie des manifestants a fait une halte devant les grilles fermées du commissariat. fdelage

Aujourd’hui, devrait se jouer le destin de Kevin Kimpéfé. Au terme d’une audience qui décidera s’il retourne au Congo. Ou prépare son baccalauréat en France.

(1) Le conseil d’administration du lycée Kyoto s’est fendu hier d’une motion soulignant le « parcours d’insertion positif » de Kevin.

Centre Presse, Frédéric Delâge, 29 mars 2012

ndPN : dès le début de la manif, flics en nombre ; grosses intimidations policières, menaces et insultes à l’adresse des jeunes manifestants ; à la fin de la manif, alors qu’elle se dispersait dans le calme, deux arrestations. Communiqué à venir du comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux.

Mise à jour : deux articles dans la Nouvelle République :

Deux heures de manif agitée pour soutenir Kevin

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté, hier soir, dans la ville pour marquer leur soutien au lycéen de Kyoto menacé d’expulsion.

Après un rassemblement devant la mairie et la préfecture, des jeunes se sont retrouvés devant le commissariat aux cris de « Libérez Kevin ».

Après la stupeur avant-hier au lycée Kyoto à l’annonce de l’arrestation de Kevin Kimpéfé, 19 ans, puis de son transfert au centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot en région parisienne, la température est montée d’un cran, hier après-midi, dans le centre-ville. A l’appel de ses amis, d’associations de défense des sans-papiers, de syndicats et de mouvements politiques, quatre à cinq cents personnes se sont retrouvées en soirée devant la préfecture puis, devant la mairie. Avant d’entamer, pour certains, un long périple qui les a menés du commissariat jusqu’à la gare SNCF.

Liberté ! Liberté ! Liberté !

« Kevin, on l’a vu évoluer, maintenant c’est une crème, très travailleur, très impliqué », expliquent à l’envi ses camarades lycéens. « Il a fait des conneries ? Mais il a été condamné à du sursis et du travail d’intérêt général et il a déjà payé. Ne lui infligeons pas la double peine ! » lancent des organisations comme la Cimade. « Ce ne sont pas les sans-papiers qui sont dangereux, ce sont les sans-papiers qui sont en danger », lance le collectif contre les expulsions. « Que ferait Kevin seul là-bas ? Son père a été assassiné par Kabila. Il y a eu 8 millions de morts chez nous », sanglote Chantal, la mère du jeune homme. Les jeunes du quartier de Saint-Eloi, venus en nombre pour défendre un des leurs, veulent montrer leur colère. Bruyamment. Pour eux, il faut libérer Kevin. « Liberté ! Liberté ! Liberté ! », scandent-ils en courant dans les rues, sous les yeux d’une police parfois, elle aussi, au bord de la rupture… Vers 20 h, les jeunes manifestants se retrouvent place d’Armes avant de se séparer et de regagner leur quartier en autobus. Ce matin, Kevin doit être fixé sur son sort, au terme d’une audience qui peut le « rendre » à son pays d’origine ou lui donner le droit de rester sur le territoire national. Dans deux mois peut-être, il passe le baccalauréat.

Nouvelle République, Jean-Michel Gouin, 29 mars 2012

Poitiers: deux mineurs arrêtés après la manifestation de soutien à Kevin

Deux mineurs de 15 et 17 ans ont été arrêtés, hier soir, après la manifestation de soutien à un élève de 19 ans du lycée de Kyoto qui risque l’expulsion. Ils sont soupçonnnés d’avoir commis des dégradations durant la manifestation qui avait été marquée par de brusques montées de tension heri soir. Il n’y a pas eu d’incidents signalés au cours de la nuit dans le quartier de Saint-Eloi fréquenté par les copains de Kevin, contrairement aux craintes exprimées hier au vu du déroulement de la manifestation. La justice devrait statuer aujourd’hui sur un recours présenté par les défenseurs de Kevin qui contestent la légalité de sa rétention administrative au Mesnil-Amelot. La vigilance a été renforcée pour prévenir tout dérapage si une décision défavorable était rendue.

Nouvelle République, 29 mars 2012

ndPN : aucune « dégradation » n’a été commise, toutes les personnes présentes dans la manif pouvant en témoigner ; il ne s’agit là que d’un prétexte de la police pour tenter de justifier ces arrestations arbitraires. Les manifestant-e-s n’ont pas cédé aux provocations policières, faisant preuve à la fois de détermination et de sang-froid. Solidarité avec Kévin et avec les deux manifestants arrêtés !

Mise à jour (2) : Le tribunal a confirmé la validité de l’OQTF, Kevin doit voir le JLD qui statuera sur la validité de la rétention administrative.

[Poitiers] Mobilisation du lycée de Kyoto pour Kévin, retenu au Mesnil-Amelot

Un lycéen expulsable à cause de son casier

Poitiers.   Un élève de 19 ans du lycée de Kyoto, plombé par son casier judiciaire, est en passe d’être expulsé vers le Congo. Ses camarades se mobilisent.

Dimanche 18 h. Un groupe de jeunes joue au foot sur un terrain du quartier de Saint-Eloi. Une patrouille de police arrive. Elle avise l’un des joueurs, Kévin Kimpéfé, invité à décliner son identité. Il est alors embarqué et placé en garde à vue pour infraction à la législation sur les étrangers.

La préfecture rédige dans la foulée une obligation de quitter le territoire à son encontre (OQTF). Le jeune homme de 19 ans est alors emmené au centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot en région parisienne. Il risque l’expulsion vers son pays de naissance, la République démocratique du Congo.

Un bon dossier scolaire plombé par le casier judiciaire

Lundi, sa mère prévient son lycée où la mobilisation a pris de l’ampleur, hier. A 14 h, un rassemblement était organisé dans l’enceinte du lycée pour « informer tous les élèves de ce qui se passait », indique une lycéenne. Et pour relayer l’appel au rassemblement prévu ce soir, à 17 h 30, devant la préfecture. « Normalement, il ne pouvait plus faire l’objet d’une rétention, son OQTF était trop ancienne, explique son avocate, Céline Bonneau. Ils l’ont d’abord placé en garde à vue et, après, ils lui ont fait une OQTF toute neuve. Un recours a été déposé pour contester la mesure. Il devrait être débattu, ce mercredi ou jeudi. » Arrivé en France en août 2006, Kévin est scolarisé au lycée de Kyoto depuis 2008. « Il est inscrit en bac pro hôtellerie. Il suit un parcours tout à fait normal, il est très impliqué dans sa scolarité », relève le proviseur, Alain Zenou. La préfecture, elle regarde du côté pénal et vers le casier judiciaire du jeune homme. Alors qu’il était mineur, le tribunal pour enfant l’avait condamné avec d’autres pour une affaire de violences contre un apprenti boulanger agressé à coups de marteau en mai 2010. Juste après ses 18 ans, en décembre 2010, Kévin dépose une demande de titre de séjour, refusée par la préfecture le 31 décembre 2010 au vu de cette condamnation (1). En plus, trois jours plus tôt, le jeune homme était arrêté avec cinq copains, tous soupçonnés d’avoir fabriqué des cocktails Molotov pour en découdre avec une autre bande. Ils avaient été condamnés en février 2011, une peine confirmée en appel en septembre dernier. « Pour nous, ce n’est pas ce qui s’appelle répondre aux critères d’une bonne intégration. C’est la raison pour laquelle le titre de séjour lui avait été refusé, indique le secrétaire général de la préfecture. On avait donné la priorité à la procédure pénale. C’est pour cela que la première OQTF n’avait pas été exécutée. » Pour l’avocate de Kévin, l’argument ne tient pas au regard de son parcours scolaire : « Il était très jeune quand c’est arrivé. En plus, il avait simplement été condamné à du sursis et à des travaux d’intérêt général. » « Il devait passer son bac dans deux mois. C’est pas normal », relevaient ses camarades, hier, descendus en nombre écouter l’appel à la mobilisation. La présence de nombreux lycéens est attendue aujourd’hui pour le rassemblement de protestation.

(1) Il a fait l’objet de huit procédures judiciaires, dont quatre jugées et deux classées, précise une source judiciaire, pour des faits de destruction de biens menaces et chantage…

Nouvelle République, Emmanuel Coupaye, 28 mars 2012

ndPN : merci à la Nouvelle Répugnante de relayer le discours de la préfecture, mais on n’en a rien à battre de ce « casier » ni de ces « critères d’une bonne intégration » ! Kévin vit en France depuis six ans, c’est là qu’il a ses attaches et c’est là qu’il veut vivre, et la solidarité de ses camarades du lycée en témoigne. Sa rétention est ignoble, elle est injustifiable. Régularisation de Kévin et de toutes les personnes expulsables ! Rassemblement solidaire  aujourd’hui mercredi à 17H30 devant la préfecture, à l’appel de plusieurs collectifs solidaires avec les sans-papiers.

[Poitiers] Mobilisation pour un jeune du lycée Kyoto, emmené en centre de rétention administrative

Bonjour, nous avons appris ce matin l’arrestation de Kévin K., lycéen au Lycée Kyoto qui a été transféré au CRA du Mesnil-Amelot et qui n’aurait aucune attache en RDC. La Cimade et sa famille tentent une action à Paris. Au niveau local, nous proposons (RESF, le collectif poitevin contre les expulsions, la Cimade) un rassemblement mercredi 28/03 à 17h30 devant la préfecture. Ressortez vos banderoles et venez nombreux pour dire non à la préfecture.

Vu sur une liste de discussion, 26 mars 2012