Archives de catégorie : Désinformation bourgeoise

Des nouvelles de Fukushima

Le 5 mai dernier, dans le cadre d’un grand plan de maintenance, le dernier réacteur nucléaire a fermé au Japon, et le pays n’est pas retourné à la bougie. L’heure est-elle pour autant à la fête, pour les antinucléaires que nous sommes ?

Pour perpétuer son modèle capitaliste productiviste, l’Etat recourt à de massives importations d’hydrocarbures, gonflant les factures d’électricité pour les populations de l’archipel. Sans compter la nationalisation de fait de la filiale nucléaire (en vue du démantèlement notamment, mais aussi d’une possible reprise de certaines exploitations), par le biais de subventions massives, qui pèsent elles aussi sur les contribuables.

Du point de vue des conséquences sanitaires, la catastrophe de Fukushima est loin d’être terminée. La gestion en paraît même tout simplement insoluble, on parle de dizaines d’années avait de « régler » le problème. L’entreprise pharaonique de confinement est repoussée aux calendes grecques du fait de la non-maîtrise de ce qui se passe dans le sol, où les coriums s’enfoncent sans que personne ne puisse exactement dire ce qu’ils sont devenus. Une bonne partie des eaux utilisées pour le refroidissement, elles-mêmes contaminées, sont perdues dans la nature.

De plus, le réacteur numéro 4 est truffé de Césium 137 (85 fois plus qu’à Tchernobyl), et sa piscine menace de s’effondrer lors d’une prochaine secousse sismique. Ce qui donnerait alors lieu à un incendie aux conséquences radiologiques considérables. Le Japon fait appel à l’aide internationale pour prévenir cette nouvelle catastrophe, qui frapperait non seulement le Japon mais le monde entier.

Au Japon comme partout, la lutte continue contre cette industrie cauchemardesque, avec son lot de territoires contaminés, de travailleur-euses-s du nucléaire et d’habitant-e-s irradié-e-s, trompé-é-s et méprisé-e-s, de centaines de milliers de tonnes de déchets radioactifs et ingérables, à stocker durant une période équivalente à celle qui nous sépare des premiers humains ayant peuplé la planète. La lutte continue, contre le nucléaire et le monde sordide qui l’a engendré.

Juanito, Pavillon Noir, 9 mai 2012

[Poitiers] Droit de réponse du DAL 86 publié sur le site de la mairie

La municipalité a été contrainte de publier notre Droit de réponse à    la suite de sa déclaration.

En écrivant : « Messieurs CHAZERANS et CLOCHARD, deux des cinq personnes en charge de l’administration du DAL 86, comme en émoigne les statuts des cette association » la municipalité de Poitiers persiste à ne pas comprendre que le DAL86 est une association collégiale dans laquelle tous les adhérents sont administrateurs. Ceux qui ont déposé les statuts avaient un mandat pour le faire et ne sauraient être considérés comme les seuls administrateurs.

En écrivant «  et dans lequel avaient été retrouvés des menaces de mort à l’encontre d’Alain CLAEYS » la municipalité se place d’emblée dans une polémique dans laquelle le DAL86 ne veut pas entrer. Car concernant ces graffitis, s’il y a plainte, il y a enquête, non ? Assurons-nous donc des faits et arrêtons de nous substituer à la police, au procureur et à la justice. La présomption d’innocence existe et ce n’est ni au maire ni même au DAL86 de juger. Il y a des tribunaux pour ça. Surtout que déjà la dernière fois (après le 6 février 2010) de tels graffitis providentiels avaient sauvé le maire d’un bien mauvais pas. Les coupables n’ont d’ailleurs jamais été retrouvés, mais l’attitude déjà problématique du maire avait été occultée de cette façon et comme par magie oubliée… (http://antirep.free.fr/ )

Le DAL86 quant à lui souhaite être très prudent et ne pas se substituer à la justice. Imaginez que cette dernière estime que ces tags étaient anciens ou sans menace de mort ou pas visibles de l’extérieur. Surtout si on ne connaît jamais leurs auteurs ». Quelles seront donc la réactions de la municipalité de Poitiers s’il y a un non lieu ? Fera-t-elle son mea culpa ? Condamnera-t-elle les    condamnations hâtives et alors injustifiées ?

Mail du DAL 86, 4 mai 2012

NdPN : droit de réponse du DAL 86 [avec introduction en italiques]

Messieurs CHAZERANS et CLOCHARD, deux des cinq personnes en charge de l’administration du DAL 86, comme en témoigne les statuts des cette association, ont souhaité adresser un droit de réponse à la déclaration ci-dessus du Maire de Poitiers.

Celle ci concernait l’incendie d’un immeuble, 11 rue Jean-Jaurès, occupé par « le Collectif des Sans Logis et mal logés de Poitiers » soutenu par le DAL86 et dans lequel avaient été retrouvés des menaces de mort à l’encontre d’Alain CLAEYS.

Bien que ce droit de réponse ne respecte pas les dispositions de l’article 3 du décret n° 2007-1527 du 24 octobre 2007, nous avons néanmoins accepté, par souci de transparence, de le mettre en ligne in extenso. 

Droit de réponse
 » Nommément mis en cause par M. Claeys maire de Poitiers dans sa déclaration publiée le 27/04/2012 sur le site de la ville de Poitiers, nous sommes abasourdis par la brutalité de l’attaque et par l’outrance des diffamations et des calomnies.
Nous agissons simplement au sein du Dal86 qui n’a pas de « responsables » car c’est une association collégiale qui prend ses décisions au consensus. De ne citer que deux personnes sur la cinquantaine d’adhérents actuels ne peut conduire qu’à désigner des coupables à la vindicte publique afin d’en faire des bouc émissaires et d’occulter les vrais problèmes de logement.
Nos buts personnels de militants de terrain sont clairs et se confondent avec ceux du DAL national inscrits dans sa charte que nous avons acceptée et dans les statuts du Dal86 : •    d’unir et d’organiser les familles et les individus, mal-logés ou concernés par le problème du logemement, pour la défense du droit à un logement décent pour tous ; •    d’exiger l’arrêt des expulsions sans relogement ; •    d’exiger le relogement décent et adapté de toute famille et personne mal-logée ou sans logis ; •    d’exiger l’application de la loi de réquisition sur les immeubles et logements vacants appartenant aux collectivités locales, à des administrations, à l’Etat, à des banques, à des compagnies d’assurance, à de gros propriétaires, à des professionnels de l’immobilier.
Nous n’avons pas d’autres but que de coopérer avec les sans logis et mal logés afin de les soutenir, de les appuyer pour mettre en place des solutions concrètes. Et nous exigeons : •    l’arrêt immédiat de la condescendance à leur égard et de cette attitude charitable qui confine au mépris ; •    l’arrêt immédiat du harcèlement, des humiliations et de la répression féroce envers ceux dont le seul tort est d’avoir osé lever la tête et exiger le respect de leurs droits ; •    l’arrêt immédiat des poursuites judiciaires envers les cinq personnes mises injustement en cause après la destruction du campement devant Notre Dame et convoquées au TGl le 10 juillet, ainsi qu’envers les trois personnes sinistrées, convoquées au TGl le 12 juillet après l’incendie accidentel du squat du 11 rue Jean Jaurès ; •    un relogement décent pour tous les militants du Collectif des sans logis et ma logés et tous ceux qui en ont besoin. •    Et, bien sûr l’arrêt immédiat de cette chasse aux sorcières visant des militants de terrain exclusivement préoccupés des droits des sans logis et mal logés, et n’agissant que pour que les lois soient appliquées. •    Enfin l’arrêt de ces grotesques attaques personnelles et contre le DAL86, attaques diffamatoires et calomnieuses basées sur des allégations mensongères et des contre vérités. Nous exigeons non seulement retrait de cette déclaration du maire du 27 avril mais un communiqué qui rétablit la vérité.

Jean-François Chazerans – Jean-Christophe Clochard « 

[Poitiers] Réponse du DAL 86 aux attaques du maire

Communiqué du DAL86 29-04-12

COMMUNIQUE DU DAL 86 SUITE A LA DECLARATION PUBLIQUE DU MAIRE DE POITIERS SUR NOTRE ASSOCIATION ET LES MAL LOGES ET SANS LOGIS EN LUTTE

Question rhétorique rappelons que c’est quand on est à court d’arguments que l’on a recours aux attaques ad hominem. C’est pour cela que le DAL86 restera comme il l’a toujours été dans une critique politique, non pas d’Alain Claeys comme personne mais des agissements du maire de Poitiers. Maire de Poitiers qui engage lorsqu’il s’exprime la « majorité municipale ».

Le maire de Poitiers aime donner des leçons. Des individus sans scrupules instrumentalisent des gens en souffrance, les manipulent… dit–il. Hormis le fait  que toutes les décisions au DAL 86 et dans le collectif des sans-logis et mal-logés de Poitiers soient prises collectivement, qu’il n’y a pas  de responsables et que les porte-paroles occasionnels ne transmettent  que les décisions collectives, cette déclaration relève du mépris à  peine voilé et de la condescendance pour des sans-logis et mal-logés qui ont été tout à fait capables de se prendre en main et de décider les  choses par eux-mêmes.

Pourquoi cette thèse, si ce n’est pour tenter de cibler, intimider, réprimer ?

Par ailleurs, le maire accuse les gens en lutte de « chercher à remettre en cause tout ce qui a été bâti à Poitiers depuis des années en matière sociale et qui constitue, en France, une référence ». Vraiment ?

Ce n’est pourtant pas le Dal86 qui a inventé le harcèlement au quotidien de personnes sans domicile, par la police nationale et de la police  municipale, cette véritable politique de purification sociale du centre ville dénoncée à la fin de l’année dernière par Démocratie réelle maintenant Poitiers VOIR

Allons plus loin. Comment le maire de Poitiers peut-il accepter que la maraude ait encore “perdu” son laissez -passer pour venir distribuer la soupe chaude aux sans logis place du marché ?

Comment peut-il accepter  que le 115 soit complet tous les soirs, que les gens qui nécessitent un hébergement soient contraints de téléphoner plusieurs fois dès le matin pour s’entendre dire tard dans la soirée qu’il n’y a pas de place ?

Comment peut-il accepter que l’on y parque les gens dans des dortoirs, que les chiens ne  soient pas admis avec leurs maîtres, que les sans logis doivent quitter les lieux dès 7h30 le matin ?

Comment peut-il accepter qu’il y ait une liste d’attente de plusieurs jours dans les CHRS, que l’accompagnement social y soit rendu obligatoire – au mépris de la loi – et que cela  serve, comme le traitement réservé aux chiens, les règlements absurdes et les punitions arbitraires, de moyen de dissuasion ?

Comment peut-il accepter qu’il y ait encore des personnes à la rue ou si mal logées ? Des personnes qui sont forcées de réquisitionner des immeubles, d’y vivre en s’éclairant à la bougie au risque de mettre le feu et de mourir  brûlées vives ? Pourquoi notre maire ne s’est-il pas déplacé au 11 rue Jean Jaurès pas plus qu’au campement devant Notre Dame,  pour discuter avec les sans logis et mal logés de leurs besoins ?  Pourquoi même ne leur a-t-il pas proposé de leur faire ouvrir l’électricité et l’eau ?

Comment a-t-il pu accepter les destructions répétées du campement place du marché et la répression féroce qui a suivi durant 3 semaines ? Rappelons que ces exactions ont été perpétrées envers « des gens en souffrance, au parcours de vie difficile »… dans les mots du maire lui-même.

Comment peut-il accepter  que les bailleurs sociaux aient deux files d’attente, l’une pour ceux qui ont les moyens et qui sont servis rapidement et l’autre pour ceux  qui ne les ont pas et qui peuvent attendre longtemps ?

Comment a-t-il pu accepter qu’un sans logis soit mort dans le parking souterrain de la place du marché en janvier dernier ? Il est vrai que “ouf”, il n’était pas mort de froid… Rappelons que 400 personnes par an meurent en France dans la rue, autant l’été que l’hiver.

Comment peut-il accepter que la propriété privée et la spéculation immobilière priment sur le droit au logement ? Au 11 rue Jean Jaurès, les habitations ont été laissées à l’abandon et à la dégradation pendant 14 années par la propriétaire ! Rappelons qu’il y avait 4122 logements vacants à Poitiers en 2008. Combien y en a-t-il aujourd’hui ?

Comment notre bon  maire, lui qui était présent sur place avec Michel Berthier à 4h du matin, si attentif au confort de ces « gens dans la souffrance » peut-il accepter que les victimes de l’incendie aient fait 13 longues heures de garde à vue, et soient convoquées au tribunal correctionnel pour le 12 juillet prochain pour entre autres, dégradation involontaire par utilisation de bougie sans surveillance? Pourquoi n’a-t-il pas proposé comme le maire de Toulouse l’a fait en mars 2010, de reloger les sans abris et mal logés VOIR ?

Enfin, comment peut-il se  focaliser, lors de ce moment si grave, non sur les victimes, mais sur un tag, dont rien ne prouve qu’il ait été commis par les occupants ?

C’est l’entêtement du  maire à dénier l’existence de problèmes de logement à Poitiers qui le conduit dans cette impasse : s’attaquer aux  personnes en lutte pour le droit fondamental d’un logement décent pour tous, afin de les faire taire.

Mais le DAL86 ne se laissera pas intimider, défend et continuera à défendre ses militants contre les attaques présentes et à venir. Et tant que le droit à un logement décent ne sera pas effectif pour tous, les militants du DAL86 continueront à lutter aux côtés des personnes mal logées et sans logement.

DAL 86, 29 avril 2012

[Poitiers] Suite à un départ d’incendie au squat, le maire attaque

ndPN : en attendant un communiqué du collectif des sans-logis et mal-logés de Poitiers et du DAL 86, on trouvera là la déclaration hallucinante d’Alain Claeys, député-maire de Poitiers, suite au départ d’incendie ayant touché le squat Le Dédale, ayant permis à la police de fermer le squat et de procéder à trois arrestations.

Rien n’y manque : attaques nominales contre deux personnes et accusations à leur encontre de « lâcheté », d’ « instrumentalisation » et de « manipulation » alors que ces collectifs sont autogérés et que les décisions sont toutes discutées et prises collectivement, y compris par les premier-e-s concernée-e-s en manque de logement décent. Infantilisation, avec tout le vocabulaire charitable du pouvoir, des personnes sans-logis et mal-logées, en « grande souffrance » et en « perte de repères » auxquelles la bonne mairie, véritable « référence » en la matière, apporterait de « l’aide » ; pas des logements individuels décents, ainsi que le demandent les sans-logis, comprendre : 115 (complet mais rappelez demain), interdiction des chiens, flicage médico-social… une aide si merveilleuse qu’il arrive aux concerné-e-s de la refuser… et de lutter pour un vrai toit. Tentative de marginalisation du DAL 86 alors que l’action de ce collectif est soutenue par la fédération DAL. Et appel à la répression, notamment pour des « menaces » taguées sur le mur… d’un lieu d’habitation !

Si vous avez un départ de feu dans votre piaule vieillotte ou votre squat parce que vous n’avez pas d’électricité, il est à espérer que vous n’ayiez pas d’affiches, tracts et dessins rageurs contre les responsables politiques qui refusent de réquisitionner les millions de logements vides et préfèrent les laisser pourrir aux mains de spéculateurs. C’est qu’au lieu de vous soutenir dans ce moment difficile, il pourrait leur passer par la tête de poster plainte contre vous… La « perte de repères » ça se résout peut-être, pour ces bonnes âmes, par la taule ?

En attendant les suites, on se réécoutera les propos de l’abbé

Pavillon Noir

L’incendie du squat met un terme à son occupation

Poitiers.  Le squat de la rue Jean-Jaurès a été évacué après un début d’incendie nocturne. Trois personnes ont été arrêtées. Le site a été refermé.

La police est restée sur place le temps que les ouvriers referment le site. Une société de gardiennage le surveille.

Un petit incendie vaut mieux qu’une longue et incertaine procédure judiciaire ! Le sinistre survenu dans la nuit de jeudi à vendredi au premier étage d’une vaste maison bourgeoise du n° 11 de la rue Jean-Jaurès transformée en squat a provoqué la libération inattendue des lieux. Ce sont des bougies servant d’éclairage qui auraient provoqué le départ de feu.

Le site était occupé depuis une semaine par un groupe de personnes se réclamant du Droit au logement. Ils voulaient d’ailleurs organiser une journée portes ouvertes sur place demain. Des ouvriers ont procédé à la fermeture de la demeure. Portes et fenêtres sont de nouveau bouclées. « Ils avaient enlevé la serrure pour mettre la leur, on a tout enlevé. Ils avaient leur clé, comme si c’était leur maison », remarque un ouvrier. Une société de gardiennage surveille désormais le site.

«  Un problème de sécurité pour tous les Poitevins  »

Tout ça après un départ de feu signalé vers 3 h 30 du matin par une riveraine qui était sortie dans son jardin. Elle a alors aperçu l’incendie appelés les pompiers et averti la mairie. Un adjoint au maire avait donné son numéro de portable aux riverains directs du site. Les pompiers ont arraché le portail en bois pour pénétrer dans le jardin et attaquer le feu. Le sinistre a pris naissance au premier étage de la bâtisse et a détruit une partie du plancher. Vingt mètres carrés au total. Ils ont également secouru trois personnes, trouvées en état d’ivresse sur place. « Un drame a été évité de peu », martèle le maire de Poitiers, Alain Claeys, venu également sur place dans la nuit. « C’est un bâtiment privé, occupé, mais il y a un problème de sécurité pour tous les Poitevins. » La police est intervenue. Les trois personnes trouvées par les pompiers, indemnes, ont été placées en garde à vue. Une enquête pour dégradations a été ouverte. Combien de personnes se trouvaient dans la maison au moment du départ du feu ? Hier matin, la propriétaire s’est rendue sur place pour évaluer les dégâts. Le procureur de la République aussi. Les enquêteurs de la sûreté départementale et l’identité judiciaire ont ensuite investi la maison avant de laisser œuvrer les ouvriers chargés de refermer les lieux pour empêcher toute nouvelle intrusion. La propriétaire avait fait constater l’occupation illégale des lieux, préalable indispensable avant toute procédure d’expulsion. Le juge des référés était saisi, hier, d’une demande en ce sens. Il rendra son ordonnance lundi. Une procédure désormais sans objet. L’incendie survenu dans la nuit vient de rendre une fière chandelle à la propriétaire.

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Trois personnes poursuivies en justice

L’incendie survenu dans la nuit de jeudi à vendredi au premier étage d’une partie de la maison occupée rue Jean-Jaurès est d’origine accidentelle, indique le parquet de Poitiers. « Ce sont des bougies qui servaient aux trois personnes présentes pour s’éclairer. Elles ont provoqué le départ du feu. C’est un accident », indique le procureur adjoint, François Casassus-Builhé. Les trois personnes, évacuées par les pompiers, puis interpellées par la police, ont été placées en garde à vue. Deux hommes, de 26 et 37 ans et une femme de 35 ans trouvés en état d’ivresse, libérés, hier dans la soirée. Elles seront poursuivies, le 12 juillet prochain pour violation de domicile et destruction involontaire par incendie. L’enquête se poursuit pour identifier les personnes ayant provoqué des dégradations dans la maison et celles qui ont tracé des tags proférant des menaces de mort.

Nouvelle République, 28 avril 2012

Le maire porte plainte et dénonce une  » manipulation  » et une  » instrumentalisation « 

Le feu couvait depuis plusieurs semaines. Le maire de Poitiers, Alain Claeys, a exprimé publiquement, hier, ce qu’il pensait de l’action menée localement par les principaux responsables du Collectif des sans-logis et mal logés et le Droit au logement (DAL 86) : « Un drame a été évité cette nuit. La ligne jaune a été franchie. Je ne laisserai pas, à Poitiers, des individus sans scrupule s’abriter derrière une association respectable comme le DAL, instrumentaliser des gens en souffrance, les pousser à commettre des délits et, pour finir, chercher à remettre en cause tout ce qui a été bâti en matière sociale. Depuis plusieurs mois, ces personnes en souffrance sont manipulées. Je considère que ceux qui ont organisé et soutenu ce squat ont une double responsabilité, jusqu’ici morale, et depuis ce matin, pénale. » Le maire de Poitiers indique par ailleurs avoir porté plainte contre X à la suite de la découverte dans le squat de tags proférant des menaces de mort à son encontre : « J’ai porté plainte en tant que maire et en tant que citoyen. Je souhaite que la justice fasse la lumière sur les exécutants mais aussi et surtout sur les commanditaires de ces opérations. » Le DAL86, par la voix de Jean-François Chazeran, cité par le maire, tout comme Jean-Christophe Clochard, se dit « atterré », par une telle charge : « Instrumentaliser pour quoi ? On cherche juste à trouver des solutions de logements pour des personnes en difficultés. Il y a dix SDF dans les rues de Poitiers actuellement. Là, on avait trouvé une solution de logement pour eux. Je suis catastrophé par ce qui s’est passé. Il n’est pas question de retourner sur place. » La mairie assure que ses services font tout ce qu’il faut.

Nouvelle République, 28 avril 2012

Le premier mai, faisons sa fête au travail !

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Le premier mai, faisons sa fête au travail !

« travail » : du latin tripalium, instrument de torture à trois pieux destiné à punir les esclaves

À la veille du deuxième tour, les deux candidats à notre gouvernance, défenseurs d’un modèle capitaliste et étatique de société qui nous accable, nous parlent de retour à la croissance – à condition de toujours plus de sacrifces, d’austérité et de confance aveugle. En cette période de confusion idéologique, ils nous appellent même à célébrer le « travail » le premier mai ! Il nous semble indispensable de rappeler brièvement quelques faits historiques.

Le salariat, c’est l’exploitation et la dépossession

Le capital se constitue historiquement par une dépossession armée des populations : guerres, expropriations de paysan.ne.s, esclavagisme, travail forcé dans les premiers bagnes industriels, génocide amérindien, colonialisme et néo-colonialisme… L’État est le médiateur principal de cette dépossession : par le concours de ses forces armées, par la création de monnaie permettant l’impôt et quantifant les capitaux, par la production de « lois » légitimant le racket des populations (principe de la propriété, privée ou d’État), par le cirque électoral consistant à susciter le consentement chez les populations au fait que l’État décide de tout à leur place.

En contexte de guerre économique, le capital doit s’investir et croître, sous peine d’être dévalué par l’inflation. Le seul moyen de cette reproduction est le recours au travail salarié. Le capital est investi dans une activité productive : moyens de production d’une part (terres, usines, services, technologie) et la main-d’oeuvre d’autre part. Les moyens de production ne dégagent aucun profit : c’est sur la rémunération variable de la main-d’oeuvre, dépendant du bon vouloir de l’employeur (privé ou étatique), qui décide de tout au nom de son titre de « propriété », que peut être extorquée un « profit », une « plus-value » sur le dos des travailleur.euse.s, permettant d’investir dans de nouveaux moyens de production.

Pour que le capital s’accroisse, ce taux d’extorsion doit s’accroître, et c’est ce que l’on nomme la « croissance ». L’institution salariale est donc fondée aussi bien sur le vol des travailleur.euse.s que sur leur absence de décision sur l’outil de travail.

Le salariat, fuite en avant dans la destruction sociale et écologique

Mais ce système d’exploitation bien huilée de l’homme par l’homme a ses contradictions :

– plus la part du capital grandit dans le partage des richesses, plus la part relative des salaires baisse et plus la pauvreté se développe, plombant la demande, d’où crise de surproduction.

– avec la concurrence, il y a course à la technologie (machines-outils, robotique, informatique), et donc réduction massive du nombre d’employé.e.s. La fin du travail des enfants (scolarité obligatoire) et la création d’emplois tertiaires n’ont pas endigué cette hémorragie. D’où crise du chômage, qui certes a permis de tirer les salaires vers le bas, mais a aussi engendré une baisse tendancielle du taux du profit car la plus-value n’est issue que du travail humain.

– la croissance de l’activité productive suppose le défrichement toujours plus large de ressources naturelles, menant à une raréfaction et un renchérissement des ressources… d’où crise écologique massive (mort des terres arables, pollution, déforestation, réchauffement climatique, …).

Pour pallier toutes ces contradictions, se traduisant par des « crises » toujours plus fortes où le capital ne trouve plus à s’investir, le capitalisme a historiquement recouru à l’impérialisme (travail forcé de populations extérieures, nouvelles ressources à moindre prix), à des guerres de masse (relance de l’industrie par l’armement, destruction de la main-d’oeuvre en surplus, marché de la reconstruction), à l’État-providence (qui prend à sa charge une part de l’entretien des salarié.e.s, ouvre des marchés juteux par des grands travaux stimulant par ailleurs pour un temps la consommation), à la promotion de nouveaux « besoins » par de grandes campagnes publicitaires (électro-ménager, voiture puis informatique ont relancé pour un temps l’économie), au crédit bancaire et aux produits fnanciers (qui ne sont qu’une spéculation sur la plus-value future), et enfn au capitalisme vert et au « développement durable » (« l’éco-citoyen.ne », de plus en plus fliqué.e dans sa productivité, est sommé.e de réduire encore plus ses besoins et de financer de grands plans de sauvegarde de la planète… gérés par les mêmes multinationales privées qui la détruisent).

Ces palliatifs ne sont qu’une fuite en avant dans l’accumulation de pouvoir et d’argent d’une part, la catastrophe sociale et écologique d’autre part.

De la lutte contre le salariat à la « fête du travail »

Impulsée à Chicago en 1886, principalement par des anarchistes, la journée du 1er mai pour la réduction du temps de travail a été le symbole de l’offensive des exploité.e.s et des dominé.e.s contre le salariat et l’État. Malgré la répression féroce de l’État et du patronat (licenciements, briseurs de grèves armés, fusillades, condamnations à mort d’anarchistes), cette journée de lutte s’est étendue au monde entier. Face aux luttes sociales, le pouvoir a répondu par le fascisme, qui a détourné le sens originel du 1er mai : le léninisme en fait une journée chômée en 1920. Le nazi Goebbels en fait une « fête nationale du travail » en 1933. Le collabo Pétain en fait une « fête du travail et de la concorde sociale » en 1941. Ce travestissement odieux est aujourd’hui repris par tous les régimes « démocratiques » : les bureaucraties syndicales réclament plus de travail et de croissance et négocient la destruction des droits sociaux chèrement acquis ; les partis appellent à la relance de la croissance et de l’industrie. Le président-candidat sortant appelle même à une « fête du vrai travail » (sic) !

Pour l’action directe

Pour abolir le capitalisme et l’État, il nous faut poursuivre la lutte résolue contre le travail salarié. Les vieux mots d’ordre anarchistes du syndicalisme des origines valent toujours : réduction des cadences et sabotage ; boycott des entreprises qui broient leurs salarié.e.s ; désobéissance aux consignes hiérarchiques ; grèves reconductibles et occupations, en vue de la réappropriation des lieux de production. Le syndicalisme combatif existe toujours, mais avec l’extension du chômage, de la précarité, de la « flexibilité », du flicage au travail et de la répression syndicale, ce mode de lutte est de plus en plus difficile à mettre en oeuvre.

C’est pourquoi il nous faut aussi lutter sur le front de l’autonomie dans notre vie quotidienne. De même que les ouvrier.ère.s du siècle dernier pouvaient compter sur leurs jardins et leurs savoir-faire pour engager des grèves longues, il nous faut aujourd’hui dépendre le moins possible du salariat, devoir le moins possible nous vendre comme du bétail. La réappropriation offensive de terres, de logements et de savoirs-faire et la défense contre la répression sont indispensables pour reconquérir une autonomie de vie et la confance en notre propre force, pour redonner un sens à l’activité humaine et en extirper l’idéologie mortifère de la servitude volontaire, du travail, du sacrifice et du rendement.

Contre l’atomisation sociale, voulue par le pouvoir politique et par le marché, il nous faut réinventer et tisser partout des liens, des relations solidaires et libres, des organisations horizontales, des réseaux d’échanges de biens, de pratiques et de savoirs échappant aux lois du marché et de la domination sociale.

Les valeurs du vieux monde s’effondrent, la catastrophe est en cours. Nous croyons qu’il est possible de ne pas nous effondrer avec lui. Partout, des collectifs se constituent, des complicités et des solidarités se tissent. Il ne tient qu’à nous de poursuivre et d’étendre la lutte, de traduire nos rêves et nos paroles en actes concrets. C’est ce à quoi nous vous invitons ce premier mai, comme chaque jour des temps à venir.

Groupe Pavillon Noir (Fédération anarchiste de la Vienne) – pavillon-noir@federation-anarchiste.org – fa86.noblogs.org

Des individu.e.s