Archives de catégorie : Le travail tue

[Ingrandes – 86] Les fondeurs sceptiques

Fonderie du Poitou : le repreneur accueilli sur le site

Le tribunal a officialisé la reprise de la fonderie alu d’Ingrandes par le groupe Saint-Jean Industrie. Quelques minutes après, le PDG Emile Di Serio était déjà sur le site à la rencontre des salariés.

Il n’aura pas fallu longtemps pour que le tout nouveau PDG de la fonderie alu d’Ingrandes visite le site ce jeudi matin: juste quelques minutes. Emile Di Serio et l’équipe dirigeante avaient pris les devants en arrivant à Châtellerault la veille. Il faut dire que l’annonce de la reprise par Saint-Jean Industrie, faite lundi par le Président de la République, avait largement plombé le suspense. On voyait mal en effet comment le tribunal de commerce aurait pu aller à l’encontre de Nicolas Sarkozy.

Dès sa descente de voiture, Emile Di Serio a tenu à rassurer les salariés sur ses intentions et tenté de dégonfler le début de polémique suite au licenciement voilà trois ans de 108 salariés d’une fonderie de Vénissieux: non, son intention n’était pas de liquider l’entreprise ingrandaise et non, la situation n’était pas la même.

Accueilli par le secrétaire du comité d’entreprise Eric Bailly, Emile Di Serio a ensuite visité l’entreprise avant la tenue d’un comité d’entreprise devant lequel il a présenté le nouveau directeur de site. Il s’agit de Jean-Claude Champard, un homme fait pour rassurer, puisqu’il a passé 20 ans à la fonderie en tant que directeur de production.

En début d’après-midi, la nouvelle équipe dirigeante a rencontré l’équipe d’après-midi à son embauche. Une première rencontre qui a permis de présenter le projet complet. Les réactions à la sortie n’étaient toutefois guère enthousiastes, comme en témoignent les réactions ci-dessous.

Nouvelle République, 19 avril 2012

ndPN : deux vidéos sur le site de la Nouvelle République. Signalons par ailleurs que 60 salarié-e-s seront tout de même dégagé-e-s…

[Le travail tue] À l’entrée de Cattenom, les grévistes ont installé banderoles et barbecue

[Le travail tue] À l’entrée de Cattenom, les grévistes ont installé banderoles et barbecue

Posted on 18 avril 2012 by juralib

Le ras-le-bol de « la viande à rem »

Les salariés de SPIE, sous-traitant du nucléaire, sont en grève sur plusieurs sites, notamment dans les centrales de Cattenom et Fessenheim.

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Un piquet de grève devant la centrale nucléaire de Cattenom pour un arrêt de travail annoncé comme « illimité » : les salariés de l’entreprise SPIE ont cessé le travail depuis avant-hier. Même chose à Fessenheim en Alsace, Cruas en Ardèche ou sur le site de Centraco dans le Gard, là où l’explosion d’un four avait fait un mort et quatre blessés graves en septembre dernier.

À l’appel de la CGT, les ouvriers de ce sous-traitant du nucléaire, ont débrayé pour réclamer de meilleures conditions salariales. « Ce n’est pas un mouvement spontané, précise José Andrade, délégué CGT SPIE France, nous avons déposé un cahier revendicatif à la direction qui tarde à nous répondre. »

À l’entrée de Cattenom, les grévistes ont installé banderoles et barbecue. Très déterminés, ils disent être 90 à avoir cessé le travail sur 110 salariés présents sur le site. Des informations contredites par la direction de la centrale qui s’est rapprochée de celle de SPIE : « Ils sont 175 agents dont 65 grévistes », affirme Didier Fortuny, directeur délégué à Cattenom. Lequel assure que le mouvement est sans incidence pour l’instant. « La tranche 1 est en fin d’arrêt programmé. Le rechargement du réacteur aura lieu en fin de semaine pour un couplage au réseau début mai. »

Les SPIE ont en charge la logistique dans la centrale, ce qui recouvre de très nombreuses activités de maintenance : décontamination, tri, évacuation des déchets. « C’est eux qui prennent 80 % des doses, complète José Andrade, avec des conditions de vie indignes. » Payés 1500 € bruts par mois. Selon le délégué, la durée de vie d’un salarié dans une entreprise sous-traitante est de « trois ans. Le cheptel nucléaire, la viande à rem [Rem : unité de mesure de la radioactivité], est renouvelé par tiers. Avec ce fonctionnement, avec quelles compétences on va assurer les centrales de demain ? » Hier après-midi, David Guillon directeur de SPIE s’est rendu à Cattenom pour rencontrer une délégation et aujourd’hui, la CGT du nucléaire organise une manifestation nationale à Paris pour revendiquer un statut unique pour tous les salariés du nucléaire.

Leur presse (republicain-lorrain.fr, 18 avril 2012)

[86] L’ADMR 86 contre les salarié-e-s

ADMR 86 : c’est toujours l’impasse

L’application de la nouvelle convention collective de branche aux personnels de l’aide à domicile en milieu rural engendre des difficultés sérieuses depuis le début de l’année. Outre la suppression de congés liés à l’ancienneté, le volume des heures d’astreinte contesté entre autres, le paiement des indemnités kilométriques figure parmi les principaux points d’achoppement. Dans la Vienne, certains salariés peuvent faire entre 500 et 1.000 km par mois avec leur véhicule personnel pour les cantons les plus étendus.

Les négociations entre les syndicats, principalement Force ouvrière dans la Vienne, et la fédération ADMR, achoppent, plusieurs mouvements de grève, des rassemblements ont été organisés. Lundi, à l’ouverture de la session du conseil général, le conseiller général PS de La Villedieu-du-Clain, Gérard Rivaud, a interpellé le président Claude Bertaud sur la situation des admr dans le département. Ce secteur pèse 1.200 salariées, représentant 900 équivalents temps plein, auxquels il faut ajouter une centaine d’emplois avec le service de soins infirmiers à domicile et le pôle administratif technique pour aider les 44 associations locales. « L’ADMR est un partenaire incontournable et le bras armé du Département », a souligné M. Rivaud. « Le conseil général apporte son total soutien aux associations et à leurs salariées », ont assuré de leur côté son président et Bruno Belin, en charge de l’action sociale. Au passage, il a vivement regretté la décision du président de la fédération ADMR 86, de ne pas se rendre à la réunion qui devait se tenir demain jeudi, à l’hôtel du département. D’autant que l’assemblée générale de la fédération prévue le lendemain à Monts-sur-Guesnes a été reportée sine die. Claude Bertaud a dit aussi son « grand étonnement » qu’on lance un appel à manifester ce même jour devant le conseil général, alors que le même syndicat lui a demandé l’organisation de cette réunion comme « facilitateur ».

Nouvelle République, P. B., 18 avril 2012

[Châtellerault] Manif des facteurs en grève et promesses bidons du maire

Les facteurs châtelleraudais sont en colère

Hier, les facteurs châtelleraudais, en grève depuis mardi, ont manifesté dans les rues du centre-ville. Une délégation a été reçue par le maire.

Hier matin, vers 10 heures, une dizaine de voitures sont entrées boulevard Blossac, à Châtellerault, klaxons hurlants, bannières syndicalistes aux fenêtres. Les facteurs du centre de distribution du courrier, en grève depuis mardi, manifestait leur colère dans le centre-ville. Fini le piquet devant leur établissement, implanté dans la zone Sanital. Ils voulaient le soutien de la population. C’est à pied, en cortège, que les 32 manifestants ont rejoint la mairie en scandant « Des facteurs, pas des chômeurs ! ». Jean-Pierre Abelin, le maire, a reçu une délégation de cinq personnes. « Je les ai écoutées, commentait celui-ci. Je vais appeler leur direction, transmettre leurs doléances. Peut-être existe-t-il une marge de manœuvre. Dans ce cas, quelques aménagements pourraient être possibles ». C’est avec la promesse de cet appel que les grévistes ont quitté l’hôtel de ville.

Réorganisation en mai

Les facteurs sont « remontés ». Au mois de mai, une réorganisation du centre postal prévoit la suppression de six tournées. « C’est la 4e réorganisation depuis 2006, explique Claude Poiraton. A chaque fois nos tournées s’allongent » A chaque fois, il faut apprendre de nouveaux parcours. « C’est toujours plus de stress, plus de fatigue, commente Sophie Savatier. Nous n’avons plus le temps du contact avec les gens ». Les facteurs en ont assez. « Des parcours toujours plus longs nous obligent à des heures supplémentaires et elles ne nous sont pas payées, remarque Jérôme Monnet, représentant de la CGT. Et surtout, toutes ces réorganisations brident les embauches. Il y a longtemps qu’il n’y en a plus ». Les grévistes ont souligné une dégradation de leurs conditions de travail. « Ça va devenir ingérable sur le terrain, annonce Laurence Létard. Cette réorganisation est inapplicable. Les casiers de tri ne sont même pas adaptés ». Le cortège s’est ensuite dirigé vers la poste de Blossac. Les factrices ont osé quelques pas de danse au son de la guitare et du tam-tam de leurs collègues masculins. Avant de retourner dans la zone Sanital, les grévistes ont parcouru le centre-ville en faisant la quête. Quelques Châtelleraudais se sont délesté d’un peu de monnaie.

Les négociations entre les grévistes et leur direction ont repris hier après-midi. Jugées « en bonne voie » par la direction, elles ne satisfont pas les facteurs. Elles reprendront aujourd’hui. La grève est reconduite.

Nouvelle République, Magalie Lépinoux, 13 avril 2012

[Poitiers] Grève à la plateforme industrielle courrier

Grève à la plateforme du courrier de Poitiers-Auxances

Le syndicat CGT de la FAPT (Fédération des activités postales et de télécommunications) de la Vienne, FO, Sud et CFDT, ont déposé un préavis de grève de 24 heures pour ce jeudi concernant les personnels de la plateforme industrielle courrier -Pic) de Poitiers-Auxances. Un rassemblement est organisé ce matin devant l’établissement. Ce préavis s’inscrit dans la démarche nationale de l’intersyndicale CGT, Sud, FO, CFDT, CGC, UNSA, CFTC de La Poste.

« En vue d’adapter les régimes de travail des personnels aux flux d’approvisionnement du courrier, les dirigeants de la Pic ont dénoncé l’accord de 2009 sur les régimes de travail signé par le syndicat CGT majoritaire », explique le représentant du syndicat départemental Didier Ferron. « Les propositions de la direction visent à organiser le travail à partir d’horaires atypiques, au risque de dégrader les conditions de travail et d’accentuer un mal vivre au travail », ajoute-t-il. Dans une déclaration commune les organisations syndicales ont rappelé que « l’amélioration des conditions de vie et de travail des postiers et du service public postal passe avant tout par l’arrêt ou le gel des restructurations, des réorganisations, de la destruction de l’emploi… ».

Centre Presse, 12 avril 2012