Archives de catégorie : Le travail tue

[Poitiers] CHU : ignominie de la direction

La direction du CHU n’a décidément honte de rien !

Alors que les salarié-e-s de l’hôpital de Poitiers se voient imposer des « comptes épargne temps » (comme partout ailleurs en France où des millions d’heures sont ainsi en attente d’être payées) ; alors que le manque criant de personnels les conduit à l’épuisement ; voici que la direction annonce qu’elle sucrera un jour de salaire aux personnels n’ayant pu se rendre lundi sur leur lieu de travail, jour où la neige a pourtant mis une pagaille effroyable dans les moyens de transport…

La DRH parle d’une sanction « à titre pédagogique »… répugnant. Quelle sanction contre ces bureaucrates cyniques, qui doivent déjà un nombre incalculable d’heures à leurs personnels ?

Pavillon Noir

La neige n’excuse pas les absences au CHU de Poitiers

Les salariés qui n’ont pas pris leur service, lundi, ne seront pas payés. “ A titre pédagogique ”, explique la direction. Colère des syndicats.

De nombreux agents n'ont pas pris leur service à cause des intempéries.

 

De nombreux agents n’ont pas pris leur service à cause des intempéries.

La décision de la direction a jeté un froid, mercredi, au centre hospitalier universitaire de Poitiers. Par la voix des cadres dans les différents services, les salariés ont appris que les absences de la journée de lundi seraient considérées comme injustifiées malgré l’enneigement exceptionnel du réseau routier du département.

« Notre directeur général a peut-être les textes pour lui mais il fait de l’abus de pouvoir », s’indigne Évelyne Tagault, la secrétaire générale de FO Santé. « Habituellement, dans ces conditions, la direction décompte une RTT, un jour de congés annuels ou une récupération d’heures supplémentaires… Tout le monde a des jours en retard à prendre à l’hôpital ! » Ses collègues de la CGT font d’ailleurs remarquer que le centre hospitalier de Poitiers est le seul de la région à « sanctionner » ainsi les personnels absents.

Retenue sur salaire

« Il est normal que les personnes qui ne sont pas venues travailler aient une retenue sur salaire si la neige est le seul motif invoqué », explique Séverine Masson, la directrice des relations humaines du CHU. « Cet événement météorologique était prévu, tout le monde avait eu le temps de s’organiser en conséquence dimanche pour être présent à son poste lundi même avec deux, trois ou quatre heures de retard. » La direction précise que cette décision a été prise « à titre pédagogique ». « Si cela devait se reproduire en 2012, que les salariés sachent que cela n’est pas tolérable. Les agents hospitaliers ont une activité dans laquelle il ne peut pas y avoir de rupture de service », insiste la DRH en assurant néanmoins que les absences de lundi n’ont pas empêché le bon fonctionnement de l’établissement : « Aucune intervention programmée pour un patient n’a dû être annulée mais certains agents ont été obligés de prolonger leur service. » Alors qu’un « recensement exhaustif des agents absents » est en cours, la représentante de Force ouvrière regrette que les dirigeants n’aient pas été sensibles aux « routes impraticables, véhicules endommagés, transports scolaires interrompus et gardes d’enfants ». La direction du CHU qui emploie 6.000 personnes répond être avant tout « attachée à garantir l’accueil, la prise en charge et le traitement des patients ».

Nouvelle République, Baptiste Bize, 10 février 2012

Mise à jour : ailleurs à Kilkis (en Grèce), des salarié-e-s de l’hôpital prennent les choses en main

[Poitou-Charentes] Productivisme accru, à quand l’explosion sociale ?

En Poitou-Charentes, l’emploi industriel et marchand augmente à peine, mais le chiffre d’affaires augmente de façon spectaculaire : record national. Ces bons résultats pour les actionnaires et les patrons ne tombent pas du ciel. Le résultat de cette triste équation est simple pour les salarié-e-s : productivisme forcené et souffrance au travail.

Comme le montrent les articles précédents, la rue grogne.

A quand l’explosion sociale ?

Pavillon Noir

Année faste pour l’industrie en Poitou-Charentes

Les entreprises industrielles ont vu leur chiffre d’affaires grimper de plus de 12 % l’an passé. On s’attend à ce que 2012 ne soit pas du même tonneau.

Quand il a reçu, avant-hier, les chiffres de l’étude annuelle menée en janvier auprès de 1.400 chefs d’entreprise de Poitou-Charentes, Pierre Bosshardt, directeur régional de la Banque de France jusqu’à hier soir, a cru à une erreur : les 564 principales entreprises industrielles de la région annonçaient un chiffre d’affaires en hausse de 12,6 %.

Vérification faite, ce chiffre est bien le bon : l’industrie picto-charentaise a crevé les plafonds en 2011, emportant haut la main le titre de recordman national de la performance. Une grande majorité des entreprises interrogées ont bénéficié de cette embellie. Mais deux secteurs s’avèrent particulièrement porteurs : la construction de matériel de transport (sous-traitants du ferroviaire, de l’aéronautique) enregistre une hausse de 20 % ; tout juste derrière, les équipementiers électriques et électroniques (Sagem, Thalès, Leroy-Somer…) font état d’un remarquable +17 %. Les exportations (18 %) sont pour beaucoup dans ces excellents résultats, qui ont permis aux entreprises de doper leur investissement (21 % et même +37 % dans le matériel de transport) Mais toute médaille a son revers. Les emplois industriels, dans le même temps, n’ont cru que d’un maigre 1,8 %. Quant aux prévisions de croissance du chiffre d’affaires pour 2012, elles sont beaucoup plus modestes, de l’ordre de +2,7 %, seule l’industrie agroalimentaire (5,6 % en 2011) restant sur une prévision de croissance supérieure à 5 %. Quant aux emplois, ils pourraient en 2012 diminuer de 1,2 % dans l’industrie. Sombre perspective. Les résultats des autres secteurs d’activité sont assez bons : +8,3 % pour le chiffre d’affaires des services marchands, dopés par la bonne santé des boîtes d’intérim ; + 4,5 % dans le BTP ; +9,7 % dans le commerce de gros et +1,9 % dans la grande distribution. Les effectifs, eux, ont peu progressé, sauf là encore dans les services marchands grâce à l’intérim (2,9 %). Les prévisions sont assez médiocres : stagnation, voire régression de l’activité (sauf dans les hypermarchés) et plus encore de l’emploi. Même le BTP est pessimiste : l’effet ligne à grande vitesse, qui devait doper ce secteur d’activité, n’a pas eu lieu.

Nouvelle République, Vincent Buche, 10 février 2012

[Biard-86] Aides à domicile en colère : porte fermée à clé et négociation foutage de gueule

ndPN : De l’impasse des négociations bidons avec une délégation syndicale. Une porte fermée à clé : que craint la Fédération ? A quand une occupation en bonne et dûe forme ?

Aides à domicile : pas corvéables à merci

Près de 200 “ ADMR ” ont tenté de défendre leurs acquis en provoquant une rencontre avec les responsables de la Fédération. Accueil glacial.

Jeanne-Marie Enazor n'a pas eu besoin de motiver les troupes.

 

Jeanne-Marie Enazor n’a pas eu besoin de motiver les troupes.

C’est l’expression d’un profond ras-le-bol qu’elles chantent sur l’air d’ « Au clair de la lune » : « A l’ADMR, on est dans la rue ; des jours à rallonge et des heures perdues, kilomètres qui sautent nous on n’en veut plus… » Environ 200 personnes pour la plupart aides à domicile en milieu rural (ADMR) et en grande majorité des femmes, ont bravé, hier, le froid mordant pendant plus de deux heures devant le siège de « leur » Fédération à Biard. Déroulé d’un après-midi glacial à plus d’un titre.

> 14 h : les manifestantes se rassemblent tranquillement à l’appel de la CFTC et commencent à scander des slogans peu amènes contre l’administration. Elles se veulent les représentantes des 1.700 salariées du département réparties dans 45 associations. Jeanne-Marie Enazor, responsable du syndicat CFTC, égrène au porte-voix les motifs de leur colère qui résultent d’un changement de convention. Clarisse Fillon et Marie Cotaz livrent leur souffrance au travail : « Nous perdons tous nos acquis avec la suppression d’une partie de nos indemnités kilométriques, puis de nos congés d’ancienneté et on doit souscrire obligatoirement à une mutuelle dont la répartition est de 60 % pour nous et 40 % pour l’employeur. Nous allons perdre jusqu’à 200 € sur des salaires déjà bas. » Plus loin, les jeunes Céline Marmain et Vanessa Daviaud pointent : « Entre une auxiliaire de vie et une aide à domicile qui font exactement le même travail, il y a un écart de salaire. On nous prend pour des boniches. Et en plus maintenant, nous sommes amenés à transporter les personnes pour 0,35 € du km alors qu’un taxi se fait payer 0,86 € du km. » > 14 h 30 : le groupe décide de rencontrer les responsables de la Fédération. Le ton monte sur les marches du siège de la Fédération. Les invectives contre l’administration tombent en cascade : « Pourquoi nos salaires ne sont jamais versés en temps et en heure. Nous ne sommes pas des auxiliaires de vie et pourtant nous faisons aussi les toilettes des usagers plus tout le reste ! ». La directrice de la Fédération Catherine Guillemet et le président Jacques Pineau sortent de l’établissement. > 14 h 45 : les échanges sont vifs. Les ADMR veulent toutes être reçues. La direction ne veut rencontrer qu’une petite délégation. Après d’âpres échanges, les ADMR acceptent. Quinze d’entre elles entrent mais la porte est fermée à clé juste après. > 15 h 45 : Jeanne-Marie Enazor se fait une nouvelle fois le porte-parole. « La Fédération s’engage au dialogue et aux négociations mais pas une seule de nos demandes n’a abouti. Quatre réunions sont programmées les 17 et 27 février et les 12 et 27 mars. » Clap de fin… pour l’instant.

Nouvelle République, Marie-Laure Aveline, 10 février 2012

[Lussac-86] Aides à domicile en colère contre la nouvelle convention collective

Les aides ne sont pas aidées

Les aides à domicile manifesteront jeudi. A Lussac, les salariées de l’ADMR tentent de mesurer les conséquences de la nouvelle convention collective.

Les aides à domicile voient leurs conditions de rémunération modifiées.

 Les aides à domicile voient leurs conditions de rémunération modifiées.

Elles sont une bonne vingtaine qui se pressent dans la petite salle de la Maison de l’entraide de Lussac-les-Châteaux où siège l’ADMR lussacoise. Il est 15 h tapantes quand Jean-Claude Compain, président de l’ADMR, lance la réunion. « Si nous devions prendre le train, vous seriez pile à l’heure », félicite-t-il.

L’ancien siège de la gendarmerie locale a sans doute l’habitude de cette ponctualité. Et puis, les troupes de cette petite armée d’aides à domicile sont rompues à la politesse des rois. Les 33 titulaires, 5 CDD et deux secrétaires de l’association travaillent avec une horloge dans la tête. C’est que pour enchaîner les rendez-vous chez les personnes en perte d’autonomie de Lussac-les-Châteaux, Persac, Gouëx, Mazerolles et Sillars, il ne faut jamais prendre de retard. Leur journée, ces aides à domicile la passent à enchaîner les séances de toilettes, ménage, courses et les aides au repas.

Les frais kilométriques en font les frais

Avec l’accord des caisses de retraite et de la Direction générale des Affaires sociales, chaque personne en perte d’autonomie se voit allouer une plage horaire. En gros, une demi-heure pour une séance de toilette. Pas plus, pas moins. Même si la personne âgée ou handicapée se trouve incapable désormais de prendre son déjeuner seule… Ensuite, c’est la route. Surtout, ne pas arriver en retard au rendez-vous suivant. Quelqu’un attend pour se lever, faire sa toilette ou prendre son repas. Le métier est un enchaînement de rencontres parfois écourtées. Et voila que la nouvelle convention collective (voir « comment fera-t-on demain ? ») que toutes les salariées de l’ADMR viennent de découvrir, ajoute un motif d’inquiétude. « Nous n’avons pas été informés de ces négociations nationales. Nous avons été mis devant le fait accompli, notent Jean-Claude Compain et ses troupes. D’autant que la convention a un effet rétroactif. » Mais dans un secteur rural où l’habitat est diffus, les bénéficiaires d’aides à domicile éloignés, ce sont surtout les frais kilométriques qui coincent. « Quand on fait 500 km/mois voire 2.000, ça ne paie pas l’usure, les charges et le carburant. »

comment fera-t-on demain ?

Avec la nouvelle convention collective, le trajet du domicile au premier rendez-vous de la journée n’est plus remboursé qu’à 60 %, les kilomètres fictifs (trajet entre le dernier rendez-vous de la matinée et le premier de l’après-midi) ne sont plus remboursés… Certaines aides à domicile annoncent une perte de 30 % de leurs indemnités de déplacement. Avec un SMIC et des déplacements qui réduisent le temps de travail effectif bien en deçà des 35 heures, ça compte. Ajoutez à cela la révision de la grille des congés, les modifications des montées en grade… Il n’y a guère que l’obligation de souscrire la mutuelle choisie par la Fédération qui trouve des supportrices. D’autant que la Fédération prend en charge une partie de cette cotisation.

Nouvelle République, Dominique Guinefoleau, 9 février 2012

[Rennes] Okupation de pôle emploi dégagée à coups de matraques

occupation pole emploi 3 Rennes: suite

11h:

Une assemblé a lieu. Les revendications ont été énoncés publiquement en présence du directeur de l’agence, conseillés et usagers. Maintenant certain aident les usagers dans leurs démarches, d’autres vont à la rencontre des conseillers. Suite à un refus d’affichage libre lors de la première occupation , les panneaux sont réquisitionnés pour un affichage libre!

13H30:IMPORTANT!!!

Nous venons de décider le blocage total du pôle emploi situé derrière la cité judiciaire . Nous sommes une trentaine et demandons à ce que la direction régionale entende et accepte nos revendications ! Venez nous soutenir  contre la machine pôle emploi ! Des groupes affichent, d’autres mangent ou chantent. Ensemble nous ne lâcherons rien!

Dans la continuité des précédentes occupations, nous exigeons donc immédiatement :

 – Le blocage des radiations

– La prise de rendez-vous commune entre conseiller-e-s/chomeur-euse-s

– La titularisation des personnels précaires des agences de Rennes

– La transparence des chiffres : nature des prestations et budget alloué à la sous-traitance, « motifs » et nombre de radiations, nombre d’EMT, EMTPR, AFPR… (travail gratuit) proposés/imposés et quelles entreprises y ont recours.

14H50:

URGENT: nous avons été viré du pôle emploi a coup de matraque policiére! Nous tentons de rester devant le pôle emploi mais nous sommes encerclés ….

 15H17: On a quitté les lieux pas de possibilité de continuer l’action… Donc le message est clair: lorque les chomeurs s’adressent au pôle emploi, on leur répond à coup de matraque ! Quelle belle démocratie !

Coordination Bretagne, 7 février 2012