Archives de catégorie : Le travail tue

Flicage des aéroports : la police remplace… sa sous-traitance !

Aéroports : des policiers déployés à Roissy, la grève s’enlise

Des policiers ont été déployés à Roissy jeudi, à la veille de Noël, pour remplacer les agents de sûreté, en grève pour le septième jour consécutif, un mouvement sans grand impact pour les passagers qui semble s’enliser après des négociations infructueuses.

Des policiers devant des portes d'embarquement, le 21 décembre 2011 à l'aéroport de Roissy

Des policiers devant des portes d’embarquement, le 21 décembre 2011 à l’aéroport de Roissy

Des effectifs de la police aux frontières (PAF) se sont substitués à des agents de sûreté au terminal 2F de l’aéroport de Roissy, plus touché par la grève débutée le 16 décembre par les agents de sûreté qui réclament une augmentation de salaire de 200 euros brut et de meilleures conditions de travail, a constaté une journaliste de l’AFP.

« Il était plus prudent de le faire compte tenu du trafic aujourd’hui », a expliqué Serge Marigliano, directeur des opérations chez ICTS, une des entreprises de sûreté de Roissy, plate-forme où quelque 80.000 passagers sont attendus jeudi (41.000 à Orly).

Le ministère de l’Intérieur a confirmé l’engagement jeudi matin d’effectifs de la PAF et de la gendarmerie du transport aérien (GTA), sans préciser leur nombre, afin de procéder à la fouille des passagers et des bagages.

Ils ne réaliseront pas les contrôles derrière les écrans, qui demandent une formation spécifique, selon une source aéroportuaire.

Avant 1996, les contrôles de sécurité était assumés par la police. Cette mission régalienne a ensuite été confiée aux sociétés gestionnaires des aéroports. Celles-ci ont elles-mêmes fait appel à des sous-traitants, qui emploient aujourd’hui plus de 10.000 salariés.

A Lyon-Saint-Exupéry, peu de retards étaient enregistrés jeudi matin et l’ensemble des 150 vols au départ de l’aéroport devaient être assurés, grâce au recours à des sociétés de sécurité externes, a indiqué la direction de l’aéroport.

Selon l’UNSA de la Brink’s, la société employeur des quelque 400 agents de sûreté de la plate-forme lyonnaise, il y avait jeudi matin « 98% de grévistes ». « Il faut que l’on tienne si l’on veut obtenir quelque chose », a déclaré à l’AFP son représentant Denis Lefranc.

« Le gouvernement fait écran de fumée en faisant croire que tout se passe bien et que les forces de l’ordre pourraient intervenir, alors qu’elles le refusent », a-t-il estimé.

A l’aéroport de Nice Côte d’Azur, première plate-forme régionale, les grévistes ont décidé de reprendre le travail en Guise de gage aux négociations à l’appel d’une intersyndicale Unsa-CGT-CFDT, qui compte toutefois déposer un nouveau préavis de grève à compter du mardi 27 décembre.

Le mouvement national a été reconduit après l’échec, mercredi soir, des négociations entre les représentants d’entreprises de sécurité (ICTS France, Securitas, Brink’s, Alyzia Sûreté, etc.) et les syndicats de Roissy.

En conseil des ministres, le président Nicolas Sarkozy avait enjoint mercredi le gouvernement à prendre « touts les mesures nécessaires », refusant de « laisser prendre en otage les vacances des Français ».

La mobilisation des forces de l’ordre, option évoquée depuis mardi par le gouvernement, a rencontré l’hostilité des deux principaux syndicats de policiers, Unité Police SGP-FO et d’Alliance, pour qui cette tâche n’est pas leur « mission première », et provoqué l’ire des confédérations.

Le député UMP Didier Gonzales, coauteur d’un rapport parlementaire avec le député PS Daniel Goldberg sur la sûreté aéroportuaire, souligne jeudi, dans une Tribune publiée dans La Croix, « le mal-être chez les agents de sûreté ».

« Ils ont l’impression qu’on leur demande d’être toujours plus réactifs et performants sans leur apporter de considération », indique-t-il.

Parmi les griefs dénoncés, les agents grévistes dénoncent notamment la difficulté des horaires décalés, l’omniprésence de la vidéo pour surveiller leur travail, ainsi qu’une pression sur le rendement.

AFP, 22 décembre 2011

[Chine] Deux articles sur les révoltes en cours

[Fin de la dictature !] Les ouvriers chinois se rebiffent

Les troubles se multiplient en Chine

La région manufacturière du sud-est est en proie à de vives tentions.

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Les troubles se multiplient ces derniers mois en Chine, notamment dans le sud-est du pays, région manufacturière dont les exportations inondent le monde, touchée par la crise qui mine la consommation en Europe et aux États-Unis.

Le malaise s’intensifie au sein de la classe ouvrière, dans un pays  pourtant réputé pour la docilité de sa main d’œuvre. Les grèves se multiplient à l’image du spectaculaire  arrêt des chaines de montage Honda en mai 2010, une première. Dans son usine de Shenzhen, le groupe Foxconn, sous-traitant d’Apple avait dû faire face à une série de 14 suicides à la même période. Ces mouvements sans précédent avaient révélé au monde le ras-le-bol qui se propage au sein d’une population de plus en plus fragilisée par les aléas de l’économie mondiale, mais aussi par l’attitude des patrons de plus en plus prompts à délocaliser leurs entreprises dans les régions du centre ou la main d’œuvre est meilleure marché. Le socialisme de marché à la chinoise n’a parfois rien à « envier » au capitalisme le plus sauvage.

Grèves quotidiennes

Depuis plusieurs mois, on recense ainsi des grèves presque chaque jour dans le pays. Les ouvriers protestent contre les licenciements et la baisse des salaires. Le gouvernement redoute que la situation économique n’aggrave le malaise social, et surveille de près chaque incident. De fait, la croissance chinoise a été ralentie par la crise économique et les investisseurs redoutent que la situation en Europe ne réduise encore les débouchés de l’industrie chinoise dans les mois à venir.

Il faut dire que les syndicats n’ont de comparable à leurs homologues européens que le nom. Aucun d’entre eux n’a réellement été constitué à l’initiative des ouvriers, et ils prennent bien souvent la défense des employeurs plutôt que celle des employés, devenant de fait des syndicats du patronat, d’où leur incapacité à mettre en place une médiation efficace lors des conflits. Le mouvement spontané des ouvriers de Honda s’était d’ailleurs passé de leur aide.

Tensions politiques

Mais les mouvements sociaux liés au travail ne sont pas tout. Ces dernières semaines des mouvements de nature politique ont également fait grand bruit dans la presse internationale, à l’image du soulèvement du village de Wukan, dans la province du Guangdong, au sud.

Le « village » — 20.000 habitants — est entré en résistance pour protester contre les expropriations qui se multiplient. Les autorités locales s’emparent des terres… et les revendent aux plus offrants, des promoteurs immobiliers le plus souvent. Après plusieurs jours de heurts contre le police, les membres du parti ont déserté et le hameau se retrouve de fait autogéré, situation inédite dans le pays. Malgré la répression qui continue, les autorités décident de lâcher du lest mercredi 21 décembre, en annonçant la fin partielle du siège de la ville qui dure depuis dix jours ainsi que la libération de trois leaders du mouvement incarcérés depuis plusieurs jours. Un opposant a par ailleurs trouvé la mort au cours de sa détention, des suites d’un arrêt cardiaque selon les autorités. Une version contestée par la famille du défunt.

À Haimen, une manifestation contre une centrale électrique accusée de pollution a dégénéré mardi 20 décembre, se soldant par la mort d’un adolescent de 15 ans et au moins une centaine de blessés. Plusieurs témoins indiquent que la répression policière a été particulièrement violente, utilisant des grenades lacrymogènes en quantité importante. En septembre, c’est le producteur de panneaux solaires Jinko Solar qui avait dû arrêter son activité après que des manifestations dénoncent la pollution au fluor et le très grand nombre de cancers suspects déclarés dans la région.

Des défis pour le régime

Corruption, clientélisme, impression d’une distance toujours plus grande entre les privilégiés et la population, dégradations des conditions de travail, de vie, augmentation des pollutions sauvages… Les mécontentements se multiplient en Chine.

Les manifestations révèlent que la population, jugée parfois docile, commence à se rebeller contre les potentats locaux. À Wukan, ont été scandés des slogans pour la « fin de la dictature ».

Le gouvernement central qui suit de très près ces mouvements s’inquiète sérieusement de débordements possibles. Et les dispositifs policiers démesurés mis en place à Wukan en témoignent.

Leur presse (Pascal Piedbois Lévy, Le Nouvel Observateur), 21 décembre 2011.


Chine : le ras-le-bol ouvrier

Faibles salaires, conditions harassantes… Les conflits sociaux se multiplient dans des usines où la production est touchée par le ralentissement de la demande européenne et américaine.

Dans une maison de thé de la banlieue est de Shanghai, Chen Ling, ouvrière en grève, parle au téléphone avec l’une de ses collègues : « Tu veux renoncer ? » demande-t-elle. Voilà une semaine qu’un millier de salariés ont cessé le travail dans l’usine du groupe Hi-P, un sous-traitant qui fabrique des pièces en plastique et des composants électroniques pour Apple, entre autres. Emmitouflés dans leurs manteaux d’hiver, les grévistes campent toute la journée devant les grilles de l’usine. Quelques-uns ont été arrêtés la veille par la police, et sont toujours en détention.

Les dirigeants de l’entreprise veulent déménager les chaînes de production vers un district éloigné, ce qui entraînerait trois heures supplémentaires de transport par jour. Impensable pour ces ouvriers qui travaillent douze heures quotidiennes sur les lignes d’assemblage, et bénéficient de trois ou quatre jours de repos par mois.

Pour eux, cette histoire de déménagement équivaut à un licenciement sans indemnités. « Pour moi qui ai 33 ans, confie Chen Ling, il sera difficile de trouver un emploi ailleurs. » Chaque semaine, avec une collègue, elle alterne le travail de nuit et celui de jour : « Le passage de l’un à l’autre est épuisant. » Elle se sent piégée. Par son employeur, bien sûr, mais aussi par la police, qui l’a détenue pendant douze heures pour avoir « troublé l’ordre public » du fait de sa présence sur le trottoir, devant l’entrée de l’usine.

À l’intérieur des terres, une main-d’œuvre bon marché

Les grèves se multiplient en Chine. L’année dernière, déjà, un mouvement sur les chaînes d’assemblage de Honda avait mis en lumière le malaise ouvrier. À la même époque, une série de 14 suicides sur son gigantesque complexe de Shenzhen (sud) a poussé Foxconn, un autre sous-traitant d’Apple, notamment, à réévaluer la paie de ses employés de 50 % et à installer des filets sur les toits de ses bâtiments.

Largement commentés sur Internet, ces événements ont provoqué une onde de choc : un an et demi plus tard, les salaires ont augmenté de 15 à 20 % selon les régions. Mais les bénéfices de cette hausse sont amputés par la progression des prix, qui a fait les gros titres de l’actualité pendant toute l’année. Plus que jamais, les entreprises sont tentées de délocaliser leurs usines vers des régions à l’intérieur des terres, où la main-d’œuvre demeure bon marché.

Le mécontentement social reprend de plus belle depuis quelques mois, alors que les gains des industriels sont affectés par le ralentissement de la demande en Europe et aux États-Unis. À Dongguan, dans le très industriel delta de la rivière des Perles, les ouvriers d’un fabricant de chaussures ont obtenu de leur patron qu’il leur garantisse un nombre suffisant d’heures supplémentaires pour compenser un salaire de base particulièrement faible. Fin novembre, plusieurs centaines d’ouvriers ont organisé un sit-in à l’entrée d’une usine du Sichuan (centre) en cours de privatisation et dont la distribution d’actions était jugée inéquitable. À Jinhua, au sud de Shanghai, une centaine d’ouvriers de Tesco protestaient au même moment contre la suppression annoncée de leurs emplois. « Il y a presque une grève par jour, résume Liu Kaiming, un activiste du droit du travail et de la responsabilité sociale des entreprises. Les salaires ont certes progressé mais le coût de la vie aussi ; au bout du compte, il est toujours nécessaire de manger à la cantine, de vivre au dortoir et d’accumuler les heures supplémentaires pour joindre les deux bouts. »

Les heures supplémentaires n’en finissent jamais

Le cas de Chen Ling est parlant. Si elle gagne environ 4000 yuans par mois, soit 480 euros, son salaire proprement dit n’est que de 1280 yuans, le minimum fixe imposé à Shanghai pour une semaine de quarante heures. Plus des deux tiers de ses revenus (2720 yuans) proviennent des fameuses heures supplémentaires, qui n’en finissent jamais. Or c’est la promesse des 4000 yuans mensuels qui les a décidés, elle et son époux, à quitter la province rurale de l’Anhui, il y a quatre ans. Attirés par les lumières de la ville, ils ont laissé leur fille, aujourd’hui âgée de 7 ans, à la belle-mère de Chen Ling, souffrante. La mère et sa fille ne se voient qu’une fois par an, pendant deux semaines : « Lorsque j’ai des soucis au boulot, je pense encore plus fort à elle », confie l’ouvrière.

L’idée de faire grève est venue aux ouvriers de Hi-P en observant un mouvement lancé l’été dernier par les mécontents d’une autre usine du quartier. D’un naturel peu vindicatif, voilà l’ouvrière Chen révoltée : « La police aide les patrons mais nous, elle nous arrête. Les grévistes abandonnent, ils pensent que personne ne les soutiendra », constate-t-elle, impuissante. Puis elle soulève la question sensible entre toutes, au pays du Parti « communiste » : « Pourquoi le gouvernement n’aide-t-il pas les ouvriers ? » Réputés pour leur docilité et leur capacité à ravaler leur peine et leur salive, les ouvriers chinois se rebiffent, d’autant qu’ils sont mieux informés grâce à Internet. À l’usine Hi-P, certains disposent désormais d’un smartphone et se renseignent sur leurs droits grâce à Baidu, le grand moteur de recherche chinois, pendant leurs heures de repos.

Quant à la réaction du gouvernement, elle varie selon les provinces. Les autorités de la province atelier du monde, le Guangdong, dans le sud-est du pays, essaient d’encourager la négociation entre patronat et ouvriers, afin d’éviter que les conflits fassent tâche d’huile. Autour de Shanghai, en revanche, la répression est plus fréquente.

Des organisations officielles, simples relais du pouvoir

Dans ce pays où les syndicats indépendants sont interdits, les organisations officielles sont de simples relais du pouvoir. « Je ne sais pas trop qui sont les représentants syndicaux, indique Chen Ling, mais ils sont du côté de la direction. » Elle a bien constaté cependant qu’une cotisation mensuelle obligatoire de 10 yuans était prélevée sur sa paie… Les grèves, dans ces conditions, ne sont pas toujours victorieuses. La plupart des ouvriers abandonnent le combat après un ultimatum du patron. Chen Ling s’apprête à rentrer chez elle, dans l’Anhui. Déçue et sans indemnisation.

Leur presse (Arthur Henry, L’Express), 21 décembre 2011.

[Algérie] Grève de la faim antisyndicale à la Sonatrach

[Algérie] Grève de la faim antisyndicale à la Sonatrach

Sonatrach : grève de la faim à Hassi R’mel

Environ 2000 travailleurs de Sonatrach au niveau de Hassi R’mel ont entamé une grève de la faim ce mardi 20 décembre. Cette action intervient à la veille de la réunion du syndicat national qui se tiendra mercredi à Hassi Messaoud.

En plus de cette grève, les travailleurs ont décidé lors d’une assemblée générale organisée au site dit des Mille studios de Hassi-R’mel de poursuivre leur cycle de rassemblement devant le siège de la direction régionale de Sonatrach commencé la semaine dernière.

Les travailleurs ont également décidé de boycotter toutes les réunions et les activités de leur syndicat d’entreprise. Dans une déclaration à El Watan.com, un travailleur qui a requis l’anonymat a estimé qu’il est plus judicieux pour le syndicat de l’entreprise de tenir sa réunion à Hassi R’mel qu’à Hassi Messaoud étant donné qu’elle assiste à la reprise de la grogne des travailleurs.

Notre interlocuteur a estimé que les travailleurs sont exaspérés par la non prise en considération des revendications qu’ils ont exprimé. Ainsi, il affirme que l’augmentation de 80% des salaires des travailleurs de la Sonatrach est une fausse augmentation étant donné qu’elle est basée sur la revalorisation des indemnités et non le salaire lui-même.

Les travailleurs réclament une augmentation de 50% de salaire. Figurent aussi dans la plate-forme de revendications votée par les travailleurs, la revalorisation des indemnités du travail posté, de la nuisance et de l’ISS, l’alignement des salaires du corps administratif sur ceux du technique, ainsi que l’attribution de la prime de risque.

Il est à rappeler que le conseil d’administration de Sonatrach a décidé, jeudi dernier, de porter le taux des indemnités à 80% au lieu de 53%, tel décidé en novembre dernier.

Leur presse (Mina Adel, El Watan, 20 décembre 201)


Ils radicalisent leur mouvement de protestation à partir d’aujourd’hui – Les travailleurs de Hassi-R’mel en grève de la faim
Le collectif exige désormais une augmentation de 50% de salaire.

Les travailleurs de Sonatrach de Hassi-R’mel ont décidé d’entamer une grève de la faim illimitée à partir d’aujourd’hui. La décision a été prise dans la soirée d’avant-hier, lors d’une assemblée générale des travailleurs organisée au site dit des Mille studios de Hassi-R’mel. Les protestataires ont également décidé de poursuivre leur cycle de rassemblement devant le siège de la direction régionale de Sonatrach commencé la semaine dernière. L’autre mesure prise à l’issue de cette assemblée consiste en le “boycott de toutes les réunions et les activités de leur syndicat d’entreprise”.

Les travailleurs, visiblement insatisfaits de la dernière décision prise par le conseil d’administration de Sonatrach relative à l’augmentation du taux de certaines indemnités, exigent désormais une augmentation de 50% de salaire. Parmi les autres points figurant dans la plate-forme de revendications votée par les travailleurs, figurent la revalorisation des indemnités du travail posté, de la nuisance et de l’ISS, l’alignement des salaires du corps administratif sur ceux du technique, ainsi que l’attribution de la prime de risque. Selon nos informations, les travailleurs ont écarté l’idée de l’observation d’une grève dans les chantiers en raison de l’attitude de l’Inspection du travail qui leur a signifié que cette action est du seul ressort du syndicat d’entreprise.

“Mais personne ne peut nous interdire de faire une grève de la faim, ni encore de protester”, nous dira un travailleur joint hier par téléphone. Les travailleurs de Hassi-R’mel ont critiqué, lors de cette réunion, leur syndicat d’entreprise et ont demandé à leurs quatre représentants qui siègent dans cette structure de ne pas assister à la réunion prévue demain mercredi à Hassi-Messaoud. “Nos représentants vont continuer à boycotter les réunions du syndicat d’entreprise tant que ce dernier ne daigne pas prendre en charge nos revendications”, dira un autre travailleur. De son côté, le chargé de la communication du syndicat d’entreprise nous a affirmé, hier, que l’ensemble des travailleurs de Sonatrach exerçant au Sud “sont satisfaits de l’augmentation des indemnités à 80% au lieu de 53% pour la période allant du 1er juillet 2008 au 31 décembre 2009”. Il nous dira que “des messages d’encouragement continuent de parvenir au siège du syndicat d’entreprise”, avant de préciser que le syndicat d’entreprise ne ménagera aucun effort pour prendre en charge les doléances des travailleurs. “C’est pour cela que nous avons décidé d’organiser, pour la première fois, notre conseil au Sud, et plus précisément à Hassi-Messaoud, pour monter notre bonne volonté à nous rapprocher davantage des travailleurs”, poursuit-il.

Pour rappel, le conseil d’administration de Sonatrach a décidé, jeudi dernier, de revoir sa décision prise le 13 novembre dernier, qui avait provoqué un tollé général parmi les travailleurs de Sonatrach et ceux des autres entreprises parapétrolières. Ainsi, sur décision du P-DG de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, une nouvelle résolution, qui porte désormais le taux des indemnités à 80% au lieu de 53%, a été votée. Donc, l’indemnité du travail posté (ITP), l’indemnité de nuisance et l’indemnité de zone et de conditions de vie passent de 53 à 80% avec effet rétroactif pour la période allant du 1er juillet 2008 au 31 décembre 2009.

Leur presse (Madjid T., Liberté, 20 décembre 2011)

[Belgique] Grève sauvage des cheminots

[Belgique] Grève sauvage des cheminots

Pensions : grève au finish à la SNCB de Mons et de Charleroi

L’assemblée générale des travailleurs de la SNCB à Mons vient de décider de la grève. Selon les syndicats, cette grève se tiendra au finish jusqu’à ce que les réformes concernant les pensions soient abandonnées. À Charleroi aussi, depuis ce milieu de matinée, la gare est complètement bloquée.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1324380045.jpgLes cheminots ont manifesté dans Charleroi ce mardi matin

À l’origine des perturbations rencontrées sur le rail ce mardi matin en Hainaut occidental, un mouvement spontané des conducteurs, tous syndicats confondus. Ils protestent contre la réforme des retraites, réforme qui a poussé les syndicats à lancer un mot d’ordre de grève pour jeudi.

Les lignes Bruxelles-midi – Quévy, Bruxelles-midi – Tournai et Tournai – Mouscron sont fortement perturbées. Également touchée : la ligne Denderleeuw – Ath. En Hainaut occidental, 90% des conducteurs sont en grève.

Vers 10 heures 30, les cheminots carolos ont décidé de bloquer toute la circulation des trains en gare de Charleroi. Eux aussi sont tout à fait mobilisés contre la réforme des pensions.

Lundi soir, Vincent Van Quickenborne, le ministre des Pensions, avait affirmé qu’au terme de la réforme, le personnel roulant de la SNCB pourrait continuer à bénéficier d’une retraite anticipée à 55 ans, ce dont doutent les syndicats. “Comment serait-ce possible, avec des carrières de 40 ans”, s’est interrogé Luc Piens (CSC Transcom). Contactés par l’agence Belga, les syndicats affirment que la grève aura donc bel et bien lieu : une grève de 24 heures prévue à partir de 22h00 mercredi.

Les bureaucrates contre la grève

Claudy Deschaepmeester, secrétaire national CGSP, à propos de cette grève spontanée : “Je pense que c’est une réaction rapide aux menaces qui concernent la réforme des pensions et pour la SNCB en tout cas, en particulier. La loi doit être votée jeudi, nos affiliés décident de partir en grève aujourd’hui parce que, sans doute, ils se disent que jeudi, c’est trop tard de réagir, quoi. (…) Vous savez, c’était déjà très chaud hier matin. On a eu déjà beaucoup de difficultés à tenir le calme sur le terrain, quoi, je vais dire ça comme ça et bon, eh bien aujourd’hui, avec les annonces qui ont été faites, avec la rapidité avec laquelle, seront prises les mesures concernant les réformes des pensions, c’est quand même scandaleux !

— Il faut s’attendre à ce que le mouvement perdure jusqu’à jeudi ?

— Oh, certainement, certainement, certainement, oui, nos gens sont déchaînés, ça va être très, très difficile de rattraper la situation.” (…)

À l’issue de l’assemblée générale qui a réuni les travailleurs montois ce mardi matin, on apprend que le personnel roulant — conducteurs et accompagnateurs — a décidé d’arrêter le travail jusqu’à ce que les réformes touchant le volet “pensions” soient abandonnées.

Leur presse (RTBF), 20 décembre 2011.


Grève sauvage SNCB dans le Hainaut : Châtelet et Charleroi-Sud rejoignent le mouvement

Les gares de Mons, Ath, Tournai, Braine-le-Comte sont paralysées. Le personnel des gares de Charleroi-Sud et Châtelet ont rejoint le mouvement. Les trains qui passent par ces gares ont énormément de retard, quand ils ne sont pas tout simplement annulés. Les conducteurs ont débrayé spontanément pour dénoncer la réforme des retraites du gouvernement. Ils prennent de l’avance sur l’action organisée jeudi.

(…) Les lignes perturbées sont la ligne 96 Bruxelles-Midi – Quévy, la ligne 94 Bruxelles-Midi – Tournai, la ligne 75A Tournai – Mouscron, la ligne 90 Denderleeuw – Ath, la ligne 97 Mons – Quiévrain, la ligne 78 Tournai – Saint-Ghislain, la ligne 124 Bruxelles-Midi – Charleroi-Sud et la ligne 130 Charleroi-Sud – Namur. Des bus ont été mis à la disposition des voyageurs entre Ath et Enghien et un train navette a été mis à disposition entre Leuze et Mouscron. La circulation des trains est interrompue entre Lessines et Jurbise. Par contre, les trains entre Grammont et Lessines circulent normalement. (…)

Les jaunes travaillent

“Je regrette pour les voyageurs parce qu’ils sont un peu surpris. Moi, je ne suis pas surpris parce que j’avais eu des échos de ce qui se préparait hier. J’ai essayé de tempérer les gens et de leur dire qu’on faisait grève tous ensemble le jeudi parce qu’il est toujours mieux de prévenir les gens…”, a déclaré Léopold Duplat, permanent CGSP Tournai joint ce matin par Miri Huys pour Bel RTL. À la question de savoir s’il soutenait cette grève, le délégué syndical s’est montré particulièrement évasif, lisez plutôt : “C’est une question problématique avec les instances syndicales… On ne va pas dire… On reconnaît que c’était indispensable de faire grève… C’est dommage que ça arrive comme ça”, a-t-il tenté d’expliquer. (…)

Leur presse (RTL.be), 20 décembre 2011.

Haimen (Guangdong, Chine) : manifestation contre une centrale thermique

Haimen (Guangdong, Chine) : manifestation contre une centrale thermique

Chine : une manifestation dégénère, violences de la police

 

Une manifestation contre une centrale thermique accusée de polluer l’environnement dans une ville du sud de la Chine, Haimen, a dégénéré, la police anti-émeute frappant brutalement les protestataires et les repoussant avec des gaz lacrymogènes, ont rapporté des témoins.

Ces violences se sont déroulées dans la province du Guangdong (sud), où est concentrée une part importante de l’industrie manufacturière chinoise travaillant pour les exportations, et où une série de conflits sociaux ont éclaté ces dernières semaines.

Des protestataires parlant par téléphone à l’AFP ont affirmé qu’un adolescent de 15 ans avait trouvé la mort et que plus de cent autres manifestants avaient été violemment frappés par les forces de l’ordre.

L’AFP n’a pas été en mesure de confirmer ces faits de façon indépendante. Les autorités locales n’ont pas répondu à des appels téléphoniques de l’AFP et une femme contactée au Bureau de sécurité publique de Haimen a nié que des troubles aient éclaté dans la ville.

La ville de Haimen se trouve à environ 115 kilomètres au nord-est de Wukan, un village actuellement en rébellion contre les dirigeants locaux qu’ils accusent de corruption.

AFP, 20 décembre 2011

vu sur Brèves du désordre