Archives de catégorie : Le travail tue

Sous les lingots, l’exploitation

[INDONESIE] Les mineurs de Grasberg en lutte depuis plus d’un mois contre la multinationale américaine Freeport

Indonésie: poursuite de la grève sur le site minier de Grasberg

Les mineurs ont reçu le soutien des villageois ainsi que celui des proches des hommes tués la semaine dernière à proximité de la mine. 

Les mineurs ont reçu le soutien des villageois ainsi que celui des proches des hommes tués la semaine dernière à proximité de la mine.

REUTERS/Muhamamd Yamin

 

Voici plus d’un mois que dure la grève dans la mine Grasberg, l’une des plus grandes mines d’or au monde, située dans la province indonésienne de Papouasie. Les mineurs papous réclament des hausses de salaires mais le propriétaire du site, le groupe américain Freeport, refuse de céder. Le conflit social est également renforcé par le climat de violence qui entoure la Papouasie ces dernières semaines. Huit morts en un mois, dont trois personnes tuées par balles par des inconnus, hier vendredi, à proximité de la mine.

 

Un chauffeur du groupe Freeport mitraillé dans sa voiture au petit matin, puis deux autres personnes assassinées à leur domicile : c’est la troisième embuscade de ce style depuis avril, sans le moindre suspect jusqu’à présent.

Un drame de plus après la mort de deux mineurs papous début octobre, tués par la police pendant une marche de protestation. Les nerfs sont à fleur de peau d’un côté comme de l’autre. Avec la grève, la production de cuivre et d’or tourne au ralenti, et Freeport voit des millions de dollars de chiffre d’affaires s’envoler chaque jour.

Quant aux Papous, pas question de céder devant une compagnie étrangère qui exploite les ressources de leur île sans en reverser la juste part. Ils réclament l’alignement de leur salaire sur celui des autres employés du groupe dans le monde. Pour mettre fin au blocage, les autorités locales ont obtenu la reprise des négociations pendant 24 heures. Un délai cependant beaucoup trop court, dans le contexte actuel, pour trouver un compromis et un semblant de retour au calme.

Presse bourgeoise – RFI, 22/10/2011

 

Indonésie : un mouvement de grève dégénère dans l’une des grandes mines de la planète

La mine de Grasberg, à Timika, où un manifestant est mort lors des heurts entre policiers et employés, le 10 octobre 2011. 
La mine de Grasberg, à Timika, où un manifestant est mort lors des heurts entre policiers et employés, le 10 octobre 2011. 
Reuters/Muhammad Yamin

Un gréviste tué, six autres blessés par balles, c’est le bilan des heurts, lundi 10 octobre, entre la police et les employés d’une des plus grandes mines au monde située en Papouasie indonésienne. Une grève qui dure depuis plus de 3 semaines a dégénéré car des grévistes auraient tenté de s’interposer à l’arrivée de travailleurs. Les revendications portent sur les salaires mais les origines de cette tension sociale sont multiples.

La mine de Grasberg est la plus grande mine d’or et la troisième plus importante mine de cuivre au monde. Son impact sur l’économie indonésienne est considérable. L’exploitant de la mine Freeport-McMoRan Copper & Gold Inc. (FCX), une multinationale américaine, emploie plusieurs dizaines de milliers de personnes. Elle est le premier contribuable du pays, on comprend qu’elle fasse donc l’objet de toutes les attentions du gouvernement indonésien.

Il n’en reste pas moins que depuis la mise en exploitation du site, il y a 30 ans, son histoire est émaillée de violences. Les installations ultra-sécurisées de Freeport ont subi plusieurs attaques, dont certaines ont été attribuées à l’OPM (Organisation pour une Papouasie libre). La mine a entraîné un déséquilibre démographique dans la région, avec l’arrivée du reste de l’archipel de dizaines de milliers de jeunes ouvriers et le départ et l’expropriation de milliers de Papous.

 

Au conflit social et politique vient s’ajouter un problème écologique. Située sur le plus haut sommet d’Océanie, dans la partie occidentale de la Nouvelle-Guinée, la mine provoque des dégâts considérables sur l’environnement. La mine menace à présent le parc national de Lorentz et l’un des rares glaciers équatoriaux, tout proche des gisements de Freeport.

Presse bourgeoise – RFI, 10/10/2011

De nouvelles mesures pour nous pourrir la vie

De nouvelles mesures pour nous pourrir la vie

L’obligation de travailler pour des miettes

Le rapport Daubresse [Mission présidentielle sur l’amélioration du RSA et le renforcement de son volet insertion, remis au président en août 2011] organise la mise au travail forcé des RSAstes à raison de 7 heures par semaine, sous peine de radiation. Ce nouveau contrat nous oblige à accepter n’importe quel boulot payé des miettes, pour 130EUR en plus du RSA par mois, équivalant à bosser pour 4,6EUR de l’heure. Cela nous met en concurrence avec les salariés : quel intérêt pour un patron d’embaucher aux conditions d’exploitation habituelles alors qu’on lui sert sur un plateau une main-d’œuvre quasi gratuite et cofinancée à 88 % par l’État ?

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1319204388.pngLutte contre la fraude

Le second volet de ce rapport consiste au renforcement de la « lutte contre la fraude ». Très en vogue en ce moment, elle désigne à la vindicte les soi-disant profiteurs, responsables de la dette publique [La fraude aux prestations sociales, en France, est estimée entre 2 à 3 milliards d’euros. La fraude patronale est estimé à 18 milliards d’euros. Le « fond européen de stabilisation économique », en gros l’aide financière accordé aux banques en est à environ 440 milliards d’euros…]. Tous les allocataires devront avoir une carte électronique qui regroupera les données sur leurs aides sociales. De plus, le Répertoire national commun de la protection sociale (RNCPS) recoupe les informations de différents services (CAF, CPAM, MSA, Trésor public, opérateurs téléphoniques, banques, EDF, commerçants, etc.) au prétexte de détecter plus facilement les incohérences et omissions dans les déclarations, et de cibler les fraudeurs potentiels. Toucher des « trop perçus » en connaissance de cause ou sans s’en rendre compte ne permet de toute façon pas de remplir le frigo à la fin du mois. La lutte contre la fraude permet surtout de renforcer le flicage, d’augmenter le nombre de radiations, et accessoirement de réaliser quelques économies toujours sur le dos des mêmes…

Les équipes pluridisciplinaires

Dans le même esprit, le conseil général du Gard, département pilote, teste une nouvelle mesure : des bénéficiaires du RSA vont participer à des « équipes pluri-disciplinaires ». Dans une ambiance décontractée, chacun pourra « prendre des responsabilités, comme les professionnels ». En fait, il s’agit de « réduire, suspendre et réorienter » les allocations des autres. Ceux qui accepteront de mettre les autres dans la merde le feront « anonymement et en toute confidentialité ». Ils devront radier leurs voisins, leur entourage, et pourquoi pas « étudier » leur propre dossier ! L’intégration des allocataires aux mesures répressives vise à rendre les radiations acceptables. Dans une ville ou nous sommes plus de 30 % à être sans emploi, le Conseil général compte bien attiser, en nous montant les uns contre les autres, la guerre de tous contre tous.

Le monde entier est en pleine restructuration économique et sociale, qui nous oblige à toujours plus de sacrifices, de serrage de ceinture ; qui exige de tout un chacun de se mobiliser pour contribuer au « sauvetage de l’économie ». Pour réaliser toujours plus de bénéfices, il faut réduire le coût de la main-d’œuvre. Cela passe notamment par la remise en cause généralisée, dans les pays où ils existent, des minimas sociaux, allocations, retraites, sécurité sociale, etc., que l’on appelle le « salaire indirect ». Elle permet de réaliser des économies sur le dos des travailleurs et de tous les pauvres. Et indirectement elle développe un travail toujours moins bien rémunéré, tirant vers le bas l’ensemble des conditions de travail.

Ne nous laissons pas faire. Refusons les restrictions, les radiations, empêchons la mise en place des équipes pluridisciplinaires. Agir collectivement permet d’être plus fort face aux administrations, aux propriétaires, aux huissiers, aux patrons…

Sur Alès, il existe aussi un collectif qui s’organise dans ce sens, n’hésitez pas à venir nous rencontrer et en discuter !

Le collectif Exploités-Énervés se réunira le jeudi 10 novembre, à partir de 18h30, au « Café des Fleurs, bar-brocante », en face de la gare d’Alès, vous y êtes les bienvenus.

Ensuite, permanence tous les 2es vendredi du mois.

Infos Anti-autoritaires en Cévennes à l’Assaut des Montagnes !, 20 octobre 2011.

« C’est Renault qu’il nous faut »

 

Ce jeudi 20 octobre, des salariéEs sont venuEs de nombreuses villes de France apporter leur soutien et montrer leur solidarité aux grévistes des Fonderies du Poitou, qui sont dans leur septième semaine de lutte pour lutter contre le plan Montupet – prévoyant une baisse des salaires de 23%. Deux mille personnes ont manifesté, principalement sous les drapeaux de la CGT.

Réunion au sommet

Jean-pierre Abelin (maire « Nouveau Centre » de Châtellerault) s’était déplacé pour soutenir les salariéEs des Fonderies, et puis aussi accueillir Bernard Thibault, la vedette du jour, avec qui il a échangé quelques mots ; ce dialogue de notables a vite été parasité par les sifflets et noms d’oiseaux venant d’une bande de manifestants. Quand monsieur le maire a protesté de son soutien aux gens des Fonderies, un gréviste lui a vivement rappelé qu’il soutenait aussi Sarkozy et sa politique, laissant le maire un peu penaud : « être au centre », c’est pas tous les jours facile.

La machine Thibault

Thibault (dont on ne rappellera pas le CV de fossoyeur de l’autogestion populaire ), a ensuite monté les marches pour prendre la parole et évoqué « l’espoir » du choix de Renault comme racheteur de la boîte. Il a rappelé l’importance « vitale » de l’industrie automobile française (son million de salariéEs-esclaves… ça en jette tout de même), en soulignant la « performance » des Fonderies Alu. « Le projet de reprise est tout à fait viable et souhaitable pour permettre à un constructeur automobile français de rester performant », confie-t-il à la caméra. Le vrp des temps modernes, assénant que l’Etat devait jouer « tout son rôle » dans le règlement du conflit, et dont on se demandait si le discours s’adressait aux exploiteurs ou aux gens dans la galère, a tout de même félicité les syndicalistes d’avoir « respecté l’outil de travail ». Une syndicaliste a fait part de son enthousiasme : « Ca, c’est un vrai leader !»… Après un tonnerre d’applaudissements pour cet hymne à l’autonomie ouvrière, une nouvelle phrase concluait la ritournelle de slogans habituels du cortège qui s’ébranlait : « C’est Renault qu’il nous faut ! ». Le sabotage, l’autogestion et le projet révolutionnaire d’abolition de l’esclavage salarié, qui animèrent les cégétistes des origines, sont décidément bien loin. Camarades Pouget, Monatte, Griffuelhes : dormez en paix.

« Montupet enculé, Montupet enculé, Montu… »

Quant à moi, avec mon ridicule petit drapeau noir, venu soutenir les salariéEs en lutte, j’ai bien vainement tenté quelques slogans antiproductivistes, antibureaucrates et autogestionnaires. Je n’en avais pas fini avec mes réserves sur ce qui était pourtant une belle journée de solidarité des salariéEs. Faut dire que c’est pas facile, quand on aime se faire enculer – et quand on a déjà déjà fait part de son agacement aux stars du micro à d’autres occasions précédentes – de continuer à se faire traiter de « Montupet ». A chaque « Montupet enculé » qu’on est contraint de se prendre aux oreilles, à chaque fois qu’on continue de venir soutenir cette lutte courageuse.

Un enculé d’anar

Fonderie alu : CR du 18-10-2011

Fonderie Alu : compte rendu du 18-10-11

Grève à durée indéterminée 25% de salaire en moins, 100% de colère en plus 019 Grève à durée indéterminée 25% de salaire en moins, 100% de colère en plus

Salut,
Mardi 18 octobre, nous avons fait des équipes de grévistes pour aller distribuer des milliers de tracts dans les supermarchés d’Auchan, Leclerc, les deux Intermarché la zone commerciale du Leader price, à Châtellerault, mais aussi des restaurants d’entreprise de la zone du Futuroscope au portes du futur et du Auchan de Chasseneuil. D’autres camarades se sont occupés de faire des collages d’affiches ou des diffusion de boite comme à Autoliv-Isodelta à Chiré en Montreuil.

De retour d’activité nous avons pu reprendre des forces grâce au saucisses aux lentilles que nous avaient une fois de plus confectionnés les Masters Chefs des l’intendance gréviste.
 
Demain, mercredi 19 octobre, d’autres distributions sont prévues à Descartes, St Maure, Châtellerault ainsi que quatre équipes de collages, et des distributions de tracts à la Sagem de Saint Benoit.

Toutes ces actions sont menées dans le but d’assurer le succès de la manifestation nationale de soutien aux fondeurs le jeudi 20 octobre à 14h30 à Châtellerault devant la mairie avec la présence de Bernard Thibault secrétaire générale de la CGT.
Il a été également décidé de faire une banderole dont le slogan est “l’intersyndicale Fonderie du Poitou alu, tous ensembles dans la lutte, pour nos salaires et nos emplois”. Cette banderole sera réalisée par l’UD CGT de Poitiers
De nombreux cars sont annoncés en provenance de nombreux départements et d’usines du pays.
 
Pour info : Demain réunion à Nanterre au tribunal du commerce à 9h00 pour présenter la cessation de paiement déposée par la direction de FDPA qui fait suite à l’annonce faite aux élus lors de la réunion de Comité d’entreprise qui s’est tenue le lundi 17 octobre à Ingrandes sur Vienne. Si la cessation de paiement est acceptée par le tribunal, celui-ci nommera un administrateur qui aura la tache de décider la dépôt de bilan ou rechercher un éventuel repreneur.

par

« Luc Chatel a menti »

Drame de Béziers

Publié le 15 octobre 2011

Notre collègue du lycée Jean-Moulins à Béziers qui s’est immolée est décédée. Nous sommes tous bouleversés voire traumatisés.

Nous sommes en AG depuis 2 jours et avons refusé d’accueillir les élèves en classe, et décidés une grève illimitée jusqu’à ce que les responsabilités soient établies.

Voici notre programme :

  • Lundi 17 :  8h, AG, après-midi marche blanche silencieuse avec un bandeau noir à Béziers
  • Mardi  18 :  8h AG, 14h départ pour une manifestation académique au rectorat de Montpellier
  • Mercredi 19 : obsèques ?
  • Jeudi 20 : 10h débrayage, commémoration de ce drame dans tous les établissements de France.

Nous souhaitons une mobilisation générale pour que la souffrance au travail cesse et que de tels drames ne se renouvellent plus.

Lise à dit en s’enflammant : « je le fais pour Vous »

Luc  Chatel a menti , elle n’était pas suivie médicalement, ni fragile, mais consciencieuse, compétente, aimant son travail et courageuse.

Nous comptons sur vous tous. Merci de diffuser ce mail à toutes vos connaissances afin d’alerter l’opinion, pour que l’éducation nationale ne devienne pas France-telecom.

F. PERU
Lycée Jean-Moulin- Béziers