Archives de catégorie : Le travail tue

[Clermont] Les salariés de Michelin accueillis par des lacrymos

NdPN : une vidéo de la Nouvelle République ici.

Michelin : les salariés tourangeaux manifestent à Clermont

Dénonçant la suppression de 730 postes sur le site de Joué-lès-Tours, ils se rendent en Auvergne, au siège de Michelin, à l’occasion d’un comité d’entreprise exceptionnel.

Les 400 salariés de l’usine Michelin de Joué-lès-Tours sont arrivés à Clermont-Ferrand en milieu de matinée, ce mercredi. Les huit bus venus de Touraine et celui parti de Poitiers ont rejoint les autres cars venus des quatre coins de France. Toutes les usines du groupe sont représentées (La Roche-sur-Yon, Cholet, Montceau-les-Mines etc.). La production est arrêtée dans plusieurs sites. Les Michelin scandent tous : « non, non, non, à la fermeture de Tours ! « 

Ils manifestent dans Clermont et doivent se rendre au siège de l’entreprise (Place des Carmes Dechaux) où se tiendra le comité central. Le cortège est composé par les près de 400 Tourangeaux et plus de 300 autres « Michelin », venus de toute la France.  « On veut du pognon » peut-on entendre dans le cortège très animé, et suivi par de nombreux journalistes. […]

michelin 0

Nouvelle République (86), 26 juin 2013

Les Michelin « surpris » d’avoir été reçus par les CRS

Près de 400 salariés de Michelin de Joué-lès-Tours et Poitiers se sont rendus à Clermont-Ferrand ce mercredi. Ils ont manifesté jusqu’au pied du siège de l’entreprise, où quelques heurts ont eu lieu. Réactions.

« On est heureux d’avoir été accueillis par les lacrymo », commentent, non sans ironie, Bruno et Serge, deux salariés Michelin de l’usine de Joué-lès-Tours. Ce mercredi matin, ils ont pris le car pour se rendre à Clermont-Ferrand comme  près de 400 autres travailleurs Tourangeaux.

Ils ont été rejoints par de nombreux salariés des autres sites français. Tous – 750 selon la police, plus de 1.000 voire 2.000 selon les syndicats – ont crié leur opposition à la fermeture du site de Touraine. C’est à l’arrivée du cortège au pied du siège de l’entreprise que quelques heurts ont eu lieu. Aux jets d’œufs et de farine, à la bousculade devant la grille baissée du bâtiment, les forces de l’ordre ont répondu par des pulvérisations de gaz lacrymogènes. La direction avait même fait entrer des fourgons de CRS à l’intérieur des locaux du siège.

michelin 1

A l’heure du déjeuner, le calme était revenu devant le siège de Michelin. Les salariés ont pique-niqué avant de remonter dans leurs cars. Ils devaient quitter la capitale auvergnate vers 14h30.

Onze salariés de Joué-lès-Tours restaient sur place. Ils ont été reçus par le directeur des ressources humaines France, Stéphane Roy de la Chaise. Le comité central d’établissement se poursuit cet après-midi. La direction n’a pour l’instant pas fait de « déclaration fracassante ».

« On passe de mauvaises nuits »

Michel, 50 ans, de Joué-lès-Tours, a participé à cette manifestation. Il commente  :  « on croyait être dans une usine familiale. On est surpris d’être reçus par les CRS. On était fiers de notre boîte, on a fait des efforts, les trois huit… »

Frédéric, 41 ans, explique : « si je pars travailler ailleurs, je perds ma femme. Je vais rester à Joué, car j’ai plus confiance en ma famille qu’en mon emploi.« 

Parlant d’une même voix, Bruno et Serge la cinquantaine, soulignent  : « On paraît bon vivant comme ça mais on est en colère d’être jetés comme des chiens. » Ils poursuivent : « On passe de mauvaises nuits. On est trop jeunes pour la retraite, trop vieux pour retrouver emploi. De toute manière, on ne déménagera pas. La communication nationale de Michelin insiste sur le fait qu’on sera reclassé, que c’est pas grave. Mais au pied du mur, on voit les vies qu’on a construit en Touraine détruites. À nos âges, c’est très dur. Faudra regarder ce qu’on est devenu dans deux ans. »

René, retraité clermontois de chez Michelin, commente pour sa part :  « je ne comprends pas. Quand j’ai quitté l’entreprise, beaucoup de gens voulaient aller à Tours. Le site était moderne, c’était l’avenir… D’un autre côté, à Clermont, aussi on dégraisse gentiment.  Sans bruit car il n’y a pas de plan, seulement des non remplacements. On était 30.000, ils ne sont plus que 12.000… C’est malheureux. » […]

Nouvelle République (Indre-et-Loire), Cécile Lasceve, 26 juin 2013

[…] Devant les locaux de la Place des Carmes Dechaux, ils ont été accueillis par un cordon de CRS et par une grille baissée.

michelin 2

Une grille que certains manifestants ont essayé de faire tomber.

michelin 22

Farine et oeufs ont été jetés. Un affrontement assez violent a alors commencé avec les forces de l’ordre, qui n’ont pas hésité à utiliser leurs gaz lacrymogènes pour disperser les salariés.

michelin 3

Nouvelle République (Rédaction 37), 26 juin 2013

[Joué-lès-Tours – 37] En route pour Clermont !

NdPN : voir articles précédents de la NR ici.

Michelin : 400 salariés de Joué-lès-Tours en route vers Clermont-Ferrand

Dénonçant la suppression de 730 postes sur le site de Joué-lès-Tours, ils se rendent en Auvergne, au siège de Michelin, à l’occasion d’un comité d’entreprise exceptionnel.

Huit bus – 400 salariés, dont l’équipe ayant travaillé dans la nuit d’hier à aujourd’hui –, se rendent aujourd’hui à Clermont-Ferrand, où se tient un Comité central exceptionnel de Michelin. A Joué-lès-Tours, où le géant français du pneu a annoncé, début juin, la suppression de 730 postes, les chaînes de production seront à l’arrêt tout ce mercredi.

Arrivé à Clermont-Ferrand vers 10 h, les « Michelin » manifesteront devant le siège du groupe. Les syndicats s’exprimeront à midi, alors qu’une délégation, dans laquelle seront présents Olivier Coutant (syndicat Sud) et Claude Guillon (CGT)

Suivez le déplacement des salariés Michelin de Joué-lès-Tours, en direct sur lanouvellerepublique.fr

La Nouvelle République, 26 juin 2013

[Poitiers] Les grévistes du CHU haussent le ton

NdPN : directeur de l’ARS et Claeys affirment que le budget est « équilibré ». En gros, les grévistes sur Poitiers voudraient une part du gâteau plus grosse, au détriment des autres ! Sauf que la grève est nationale, et qu’il s’agit de lutter pour le bien de tou-te-s, contre la dégradation des soins. Le ton monte et les grévistes ont envahi l’ARS avec moult tapage. Vive la lutte !

Les hospitaliers entrent en force à l’ARS

Les grévistes du CHU ont décidé, hier, d’une action contre les plans d’austérité visant à faire des économies sur les personnels devant les locaux de l’ARS.

Ils crient, à en perdre la voix, leur ras-le-bol… ces manifestants appelés à se réunir au nom de l’intersyndicale CGT, CFDT et FO du CHU, hier matin, devant les locaux de l’Agence régionale de santé (ARS) situés à côté du District de football, derrière le parc des expositions à Poitiers. Ils travaillent au CHU, au CH Laborit ou encore de La Rochelle. Rassemblés devant l’entrée du bâtiment, les délégués syndicaux s’expriment tout d’abord « sur la situation des hôpitaux publics de la région Poitou-Charentes qui n’a jamais été aussi catastrophique depuis la mise en place effective de la loi Hôpital patient santé territoire (HPST) » Après les prises de paroles, les militants décident de « s’inviter » au conseil de surveillance (*) qui se déroule au même moment.

Une rencontre improvisée avec les militants

Seulement à la vue des 200 manifestants, très bruyants, qui commencent à s’engouffrer dans le hall, le service de sécurité ferme les portes. Les grévistes tapent sur les vitres et scandent ensemble : « Des sous pour l’hôpital public ! ». Devant les portes closes, ils tentent leur chance à l’arrière du bâtiment. En vain mais à travers les baies vitrées siègent des hommes et des femmes – peut-être le conseil de surveillance –. Slogans et coups donnés dans les vitres redoublent d’intensité. Sur l’intervention du directeur de l’ARS, François-Emmanuel Blanc, les grévistes ont l’autorisation de pénétrer dans les locaux. Toujours aussi déterminés à se faire entendre, les manifestants jouent du sifflet, des casseroles et autres percussions… Une demi-heure plus tard, le directeur de l’ARS improvise une rencontre avec les délégués syndicaux. Un face à face avec le représentant de l’État qui explique que « tous les fonds sont répartis équitablement sur l’ensemble des établissements publics du Poitou-Charentes » et qui assure qu’il fera « remonter tous les éléments techniques et d’ambiance ». Une réponse « insuffisante » pour les grévistes qui décident de rencontrer sur le champ le député-maire Alain Claeys, également président du conseil de surveillance du CHU. A 16 h, ce dernier accepte l’entrevue avec une trentaine de personnes. Tout en faisant valoir son droit de réserve, Alain Claeys abonde en partie dans le sens des grévistes. « Même si le CHU est équilibré financièrement, il doit aussi investir dans l’humain. » Reste à savoir comment…

(*) Il est composé entre autres de représentants de l’État, des partenaires sociaux, de l’Assurance-maladie, des élus, des usagers, et personnes qualifiées et présidé par le préfet.

> Voir la vidéo sur notre site. La grève continue. Aujourd’hui pique-nique et assemblée générale de 12 h à 15 h devant la Gentilhommière.

M-L A, Nouvelle République, 25 juin 2013

Voir aussi la vidéo sur le site de la NR.

[Poitiers] Grève chez Vortex

C’est reparti pour un mouvement de grève chez Vortex, une société de transports d’enfants handicapés, possédant 42% des parts de marché. Les syndicats considèrent que « les verbalisations, les actions juridiques et les négociations laissent sourde la direction de Vortex ». « C’est dans ce contexte que la CFDT et la CGT ont décidé de passer à une vitesse supérieure pour dire stop à la maltraitance des salariés déjà précarisés par des contrats de travail à temps partiel subi ». Il n’est « pas acceptable que les enfants en situation de handicap et les salariés pauvres servent de variable d’ajustement aux restrictions budgétaires des marchés publics ». Selon l’intersyndicale, Vortex pratiquerait le « travail dissimulé par dissimulation partielle d’emploi salarié » et le « paiement de salaire inférieur à celui fixé par les stipulations d’une convention »… De son côté, la direction personnalise le conflit autour d’un délégué syndical qu’elle tente de licencier, et parle de « campagne de déstabilisation », affirmant que la condamnation dont elle a fait l’objet relève de la « gestion passée », et pour des « cas marginaux ». Fait assez odieux, « un collectif de non-grévistes fait circuler une pétition en soutien à l’entreprise. Les signataires y dénoncent les « pressions » qu’ils disent subir de la part des délégués syndicaux. Ils contestent les motifs de la grève. » C’est beau la solidarité entre salarié-e-s… On a toujours raison de se révolter : soutien inconditionnel à tou-te-s les grévistes !

Pavillon Noir, 24 juin 2013

[Dangé-Saint-Romain – 86] Brionne : 16 licenciés  » écoeurés « 

Brionne : 16 licenciés  » écoeurés « 

Dangé-Saint-Romain. Seize salariés de Brionne ont reçu leur lettre  de licenciement mardi. Hier, ils sont allés à l’usine pour la dernière fois…

Les seize salariés (sur 59) de Brionne, à Dangé-Saint-Romain, avaient entre 15 et 41 années de boîte. Hier, ils se sont probablement rendus, pour la dernière fois, dans les locaux de « leur » entreprise, spécialisée dans la quincaillerie décorative.

«  On a reçu notre lettre de licenciement mardi  »

Pas pour travailler. Mais pour rencontrer les agents de Pôle Emploi venus leur présenter le CSP (Contrat de sécurisation professionnelle : 80 % de salaire brut pendant un an). « On a reçu notre lettre de licenciement mardi. Aucune négociation n’a abouti. On est écœuré », fulminent un représentant syndical CFDT et un salarié. Ce plan de licenciement, mis en place par cette société détenue depuis vingt ans par le groupe parisien Souchier, est lié à la crise dans le secteur du bâtiment. Mais pas seulement d’après les 16 salariés licenciés. « C’est la faute d’une mauvaise gestion financière et d’un manque d’investissement. L’absence du directeur commercial depuis avril 2012, pour lequel l’entreprise a été condamnée à verser 182.000 € pour ses indemnités de licenciement, est aussi une des raisons », expliquent-ils. Parmi les seize licenciements, « deux sont des personnes handicapées », précisent-ils, et trois sont des salariés protégés : un syndicaliste CFDT et deux représentants du CE (comité d’entreprise) « récemment élus ». « Ils veulent baisser la masse salariale mais pourquoi n’ont-ils pas touché aux cadres ni aux agents de maîtrise ? Du coup, il reste plus d’improductifs dans l’usine que de productifs. »

«  Ils ont peur  »

Quel est le comportement des salariés épargnés par le plan de licenciement ? « On n’est pas soutenu. Il n’y a eu ni grève ni débrayage. Mais on les comprend. Ils ont peur », réagit le représentant syndical. Faut-il pour autant craindre d’autres mauvaises nouvelles, sachant que Brionne (qui dégage un chiffre d’affaires de 3 millions d’euros, en baisse, selon les licenciés) est placée en redressement judiciaire avec une période d’observation de six mois ? « On considère que la boîte va à sa perte si ça continue. Ou, à défaut, vers un nouveau plan de licenciements. »

Denys Frétier, Nouvelle République, 21 juin 2013