Archives de catégorie : A bas les bidasses

[Poitiers] Bourrage de crâne militariste pour 150 lycéen-ne-s

NdPN : si le « civisme » c’est la liberté, l’égalité et la fraternité, à bas la hiérarchie et l’obéissance aveugle aux ordres, à bas les grades inégalitaires, à bas la guerre. Si « l’esprit de défense » c’est nous défendre contre toutes les atteintes à notre dignité, à bas la Défense, cette fabrique de l’inhumanité et du crime. Si le « devoir de mémoire » c’est se souvenir des innombrables assassinats coloniaux et des répressions de mouvements sociaux perpétrés par la soldatesque étatique, désertons partout et toujours ! Honte à l’Education Nationale, qui promeut le bourrage de crâne militariste des plus jeunes.

86 –  150 lycéens de la Vienne en rallye chez les militaires

Demain matin, 150 lycéens et lycéennes participeront au rallye lycéens citoyens organisé par la délégation militaire départementale de la Vienne au quartier Ladmirault à Poitiers Ce rendez vous, destiné à promouvoir et à développer le civisme, l’esprit de défense et le devoir de mémoire chez les jeunes, s’inscrit dans le parcours d’apprentissage à la citoyenneté, sous la tutelle de l’Education Nationale.

Mise à jour 16 mai 2013 :

-un article de la Nouvelle République nous montre de jolies photos du « rallye citoyen » : des jeunes en treillis face à des flingues ! Merci l’Education Nationale, merci l’Armée… et merci la NR pour la promotion de ce lavage de cerveau.

-à la suite de notre article, quelqu’un nous a raconté hier avec colère ses souvenirs du service militaire : dès le premier jour les appelés étaient systématiquement appelés « tapettes » ou « tarlouzes », le gradé leur demandait de laisser « leur cerveau au portail », à la moindre erreur c’était pompes sur les poings, sur des gravillons, avec un sergent qui écrasait le dos du fautif avec sa botte. De l’éducation bien citoyenne en somme. Heureusement, les rallyes sont là pour rappeler ce bon vieux temps.

Dépêche Nouvelle République, 14 mai 2013

[Poitiers] Les enfants de Pétain célèbrent le mythe de la France résistante…

- Enfin Armand le général de Gaulle n'a-t-il pas dit que toute la France avait été résistante ? - En effet il l'a dit ... Il l'a dit ... Et oui...
– Enfin Armand le général de Gaulle n’a-t-il pas dit que toute la France avait été résistante ?
– En effet il l’a dit… Il l’a dit… Et oui…

Poitiers : bagad, médailles et écoliers pour le 8 mai

Le bagad de la 9e Bima a apporté une touche musicale très appréciée dans les rues de Poitiers pour commémorer l’anniversaire de la capitulation nazie le 8 mai 1945. En présence de détachements du RICM, du 2e régiment du matériel et des sapeurs pompiers de la Vienne la cérémonie a débuté place Leclerc par une remise de la médaille militaire à deux sous-officiers et quatre anciens militaires. Deux militaires ont été fait chevalier dans l’ordre national du mérite et un troisième officier dans le même ordre. La cérémonie s’est poursuivie par un défilé du bagad, des porte-drapeaux et des personnalités suivies de la population rue Victor-Hugo et boulevard de Verdun jusqu’au monument au morts. Cinq jeunes du conseil municipal des jeunes ont lu un message de l’UFAC appelant à lutter contre tous les fanatismes et pour la paix. Un élève de l’école Charles-Perrault a lu le message du général de Gaulle prononcé le 8 mai 1945 puis la préfète Elisabeth Borne a fait l’éloge de la Résistance. Quatorze écoliers de CM1-CM2 de l’école Charles Perrault ont ensuite déposé chacun une gerbe avant celles des personnalités.

Presse résistante [LOL] (La Nouvelle République)
8/5/2013

… mais les vieux démons ne sont pas très loin…

Un gardien vivant du camp de La Chauvinerie présent au 2e Salon du livre de Tercé

Pour sa 2e édition, le Salon du livre d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale dans la région a ouvert ses portes ce mercredi après-midi et donne rendez-vous aux visiteurs demain jeudi 9 mai à partir de 14h. Outre les auteurs présents, ce salon abrite une intéressante exposition et propose un conférence sur « Le Camp de la Chauvinerie » avec un invité de marque de 97 ans.

Les portes viennent à peine de s’ouvrir que la salle du Friaula à Tercé bourdonne déjà. Entre exposants et premiers visiteurs, le courant passe vite. Et pour cause ; ce lieu regorge d’amateurs, passionnés ou férus d’histoire de la Seconde Guerre mondiale en région. Sur les tables alignées, des livres dont leurs auteurs – une vingtaine, tous issus de la Société des auteurs du Poitou-Charentes (SAPC) présidée par Angèle Koster – ne rechignent pas échanger ou à dédicacer leur ouvrage tandis que des panneaux richement illustrés forment un parcours historique des plus intéressants sur les personnages illustres qui ont séjourné dans le Poitou mais également sur tous les aspects sociaux de la vie, à cette époque-là, à travers des textes, les photos, des coupures de presse….

Un site Internet de référence

Une exposition que les visiteurs pourront encore découvrir aujourd’hui jeudi à partir de 14h. Certains d’entre eux auront peut-être même la chance d’être guidée par Léandre Martin, créateur et membre du Musée de la Deuxième Guerre mondiale de Tercé ou encore Christian Richard, auteur et responsable des collections du musée. D’ailleurs, le projet de ce salon est né d’un partenariat important entre les membres du SAPC, l’ ONAC (Office national des anciens combattants et victimes de guerre), et les passionnés du site Internet VRID (Vienne Résistance Internement Déportation) autour Jean Amand (le président) et Louis Charles Morillon (rédacteur/chercheur).

Un gardien survivant

Ce salon proposera également ce jeudi 9 mai à 15h30 une conférence de l’historien Jean Hiernard sur « Le Camp de la Chauvinerie » qui était situé aux Montgorges à Poitiers. Christian Richard a retrouvé un gardien vivant de ce camp qui devrait être présent ce jeudi lors de la conférence. Cet homme est aujourd’hui âgé de 97 ans et devrait témoigner. Selon Christian Richard, qui souhaite rester énigmatique, il devrait également apporté un objet chargé d’histoire.

Marie-Laure Aveline, La Nouvelle République
8/5/2013

[Poitiers] Non à la bidasse parade

Régulièrement, le pouvoir tombe le masque et exhibe ce qui le fonde, au coeur de l’espace vécu qu’il colonise : la coercition armée.  En l’occurrence, va aujourd’hui s’exhiber au coeur même de Poitiers (place d’armes pour une « prise d’armes », ça ne s’invente pas) une troupe de combat de choc, qui se désigne encore comme « coloniale » et a pour slogan « semper et ubique », à savoir « toujours et partout ». Cette troupe a participé à la guerre au Mali.

Les discours lénifiants et grotesques des médias sur le rôle prétendument humanitaire et pacifiste de l’armée française ne peuvent réprimer le frisson et le dégoût qui nous saisissent à la vue de tous ces engins de mort, et de ces êtres humains engoncés dans l’uniforme – payés pour obéir à des ordres mettant en jeu la vie et la mort des populations et d’eux-mêmes, c’est-à-dire renoncer à leur liberté et à leur humanité.

L’institution militaire est le fondement de l’organisation autoritaire et violente de la société. Militaires de tout poil, hors de nos villes hors de nos vies !

Pavillon Noir, 4 mai 2013

NB : pour information, voici ce qu’on peut lire sur wikipedia, à propos de la dernière guerre au Mali :

Accusations contre l’armée française

Selon le journal britannique The Independent, 12 civils maliens, dont trois enfants, ont été tués par des bombardements français lors de la bataille de Konna. Selon Amnesty International au moins 5 civils dont 3 enfants ont été tués dans les bombardements du 11 janvier à Konna. En mars 2013, lors de la bataille de l’Adrar de Tigharghâr‎, Ansar Dine accuse les armées françaises et maliennes d’avoir utilisé des bombes d’uranium appauvri et d’avoir empoisonné les puits dans des zones proches de l’Adrar des Ifoghas.

20 janvier. Un soldat français porte un masque du jeu vidéo «Call of Duty» à Niono au Mali. (Photo Issouf Sanogo. AFP)
20 janvier. Un soldat français porte un masque du jeu vidéo «Call of Duty» à Niono au Mali. (Photo Issouf Sanogo. AFP)

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Des anniversaires célébrés aujourd’hui

Comme nous l’annoncions dans notre édition du jeudi 2 mai, la 9e brigade d’infanterie de Marine célèbre ses anniversaires, ce samedi, au cœur de Poitiers. À l’honneur, les 70 ans de la 9e division d’infanterie coloniale et les 50 ans de sa recréation en 9e brigade. De 9 h à 18 h, les militaires poitevins vont exposer leur savoir-faire et leur matériel. Au programme, des animations musicales et militaires, la fanfare et la présentation des cinq régiments de la 9e BIMa suivis d’une prise d’armes nocturnes à 20 h 30, place de l’Hôtel de ville.

extrait d’un article de la Nouvelle République, 4 mai 2013

Livre blanc : le bras armé de l’Etat se porte toujours bien

« Un processus d’accompagnement politique est nécessaire pour établir, à défaut d’une pleine adhésion, une confiance minimale entre les différentes composantes d’un pays ainsi que vis-à-vis de l’autorité étatique. Sans cette confiance minimale, l’État rencontrera les plus grandes difficultés à établir un monopole sur l’usage de la force » – Livre Blanc Défense et Sécurité nationale 2013 (p. 80).

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Le livre blanc est sorti : horreur ! l’Etat PS s’apprêterait donc à saborder l’armée française avec la suppression de 24.000 postes entre 2014 et 2019 ? La droite hurle au scandale ; oubliant que sous Sarkozy, la dernière loi de programmation militaire, courant de 2009 jusqu’en 2014, en avait supprimé 54.000. Quant à Mélenchon et à Le Pen, c’est à qui renchérira le plus sur la gloire de l’armée de la Patrie : le coprésident du Parti de gauche parle d’un « nouvel étiolement de la puissance militaire de la France », quant à la présidente du FN, elle préconise d’interdire que le budget de la Défense passe sous la barre des 2% du PIB (il est actuellement à 1,5%, ce qui est déjà bien assez monstrueux).

Que les fanatiques, de droite ou de gauche, de la Grande Muette et de l’Etat (qui ne sont qu’une seule et même chose) se rassurent tout de même. Sur les plus de 285.000 postes dépendant actuellement du Ministère de la Défense (dont plus de 218.000 militaires et près de 67.000 « civils »), il en restera tout de même environ 260.000 en 2019. Pour le menu détail des postes de chair à canon supprimés, il faudra attendre la nouvelle loi de programmation militaire, examinée en automne par le parlement.

Surtout, on oublie de dire que le budget du ministère de la Défense est… maintenu. Il continue de caracoler en tête des premiers postes de dépense avec l’Education Nationale (où, ce n’est pas un hasard, l’on apprend aussi à obéir). La machine de guerre (pardon, de maintien de la paix) de la Brave Patrie consume tout de même 11% du budget de l’Etat, ce qui est honorable. Pas moins de 179,2 milliards en euros constants devront être consacrés à l’institution bidassière, entre 2014 et 2019. Si l’on déduit cette coquette somme des 364 milliards d’euros prévus entre 2014 et 2025, il y aura même une augmentation entre 2020 et 2025, avec 184,8 milliards.

Saperlipopette, maiz’alors, pourquoi ces suppressions de postes et de casernes, si elles ne répondent pas au prétexte foireux de la « crise » et du manque de sous ? Pour rediriger l’argent public vers autre chose que de rémunérer des êtres humains, eussent-ils le crâne rasé et le cerveau dûment lavé pour tuer et être tués : les « crises », c’est bien connu, sont l’occasion de dégraisser le personnel pour augmenter les profits. En l’occurrence, s’il s’agit pour Hollande de « sanctuariser » le budget de l’armée, c’est pour préserver « l’impératif industriel », à l’échelle française comme à l’échelle européenne.

Jugeons-en : l’industrie militaire en France pèse actuellement plus de 4.000 entreprises, avec un chiffre d’affaires global de 15 milliards d’euros, exportant entre 25% et 40% de sa philanthropique production. Hormis l’entretien du parc nucléaire militaire océanique et aéroporté, faisant « l’excellence de notre industrie de défense », le livre blanc affiche le soutien de l’Etat aux vendeurs de canons pour la recherche technologique et le développement des matériels de guerre innovants. Tuer oui, mais avec inventivité !

Les industries de boucherie traditionnelle ne seront pas les seules favorisées par l’Etat ; au nom de la lutte contre le « terrorisme » et les risques « d’instabilité politique », aussi bien dans certaines régions du monde que sur le territoire national (sécurité intérieure et extérieure faisant « continuité »), le renseignement et la « cyberdéfense » sont appelés à se développer encore plus. Les technologies big-brotheriennes de flicage des moyens de communications, dont internet, sont une priorité (le LB appelle cela la « capacité informatique offensive »). Avec développement des satellites, des systèmes d’interception électromagnétique, et autres « charges utiles adaptées aux aéronefs » (sic). A l’intérieur, il faudra encore accroître vidéosurveillance, flicage des communications, biométrie et autres vigipirateries, pour renforcer notamment le « dispositif gouvernemental de lutte contre la radicalisation ». Le parc technologique gravitant autour du dispositif Frontex est aussi appelé à se développer, contre les hordes d’immigré-e-s menaçant notre beau pays (au nom de la lutte contre les « trafics d’êtres humains »). Dans la même obsession étatiste de la surveillance total, un accroissement substantiel de la flotte de drones est aussi annoncé, bien que la France compte déjà 30 engins tactiques et 12 de surveillance de théâtre. La machine remplaçant l’humain pour broyer les humains, c’est vieux comme la baisse tendancielle du taux de profit.

L’Etat-VRP devra comme de bien entendu persévérer encore dans son concours diplomatique pour augmenter les exportations d’armes estampillées Franchouillie. Et aider les industriels aux nécessaires « restructurations »… Bref, si on lit entre les lignes, ce livre blanc est tout bénef pour les capitalistes vendeurs d’armes ou de technologies de surveillance bien de chez nous, biberonnés depuis toujours par les mamelles de l’Etat, qui pourvoit généreusement à leur gloutonnerie en leur déversant le bon lait de l’argent public.

Les priorités stratégiques (renforcement du contrôle des territoires d’outre-mer, d’Afrique, du Proche-Orient et du Golfe arabo-persique) couvrent elles aussi les intérêts d’autres lobbys industriels bien connus, ceux ayant le monopole sur certains minerais (dont l’uranium), le pétrole ou le gaz, toutes choses indispensables à la sacro-sainte Croissance du Développement Durable du Profit. Quant aux belles promesses d’en finir avec la Françafrique, c’en est fini : l’occupation de nombreux pays d’Afrique par l’armée française n’est pas un instant remise en question.

Comment les révolutionnaires peuvent-ils-elles lutter face à l’ogre militariste, coeur même de l’Etat, lorsque celui-ci promet de seconder les forces de police et de gendarmerie en cas de « crise intérieure » ? Le dogme de la lutte armée généralisée n’a guère montré son efficacité face à la puissance de feu des Etats, ou alors au prix de nouveaux Etats plus sanglants encore à la clé. Mais s’il est facile, aux types mêmes de l’organisation autoritaire que sont l’Etat et le capitalisme, de surveiller et de réprimer des organisations aux décisions centralisées, il est beaucoup moins aisé de contrecarrer la puissance d’un mouvement social d’ampleur si elle est animée, de façon aussi décentralisée que solidaire, par une multiplicité d’initiatives autonomes de lutte et de vie, librement fédérées et résolues à se défendre contre la violence de toutes les formes de domination.

Juanito, Pavillon Noir, 29 avril 2013

Un autre regard sur « l’affaire Cahuzac »

L’armée aurait précipité la chute de Jérôme Cahuzac

Les Services de renseignements français ont fait tomber Jérôme Cahuzac, selon L’Hebdo. L’ex-ministre du Budget prévoyait des coupes drastiques dans les finances de l’armée.

Les coupes prévues par l’ex-ministre Jérôme Cahuzac dans le budget de la Défense l’auraient conduit à sa perte. C’est ce qu’affirme L’Hebdo dans son édition de jeudi. L’hebdomadaire romand publie sur le sujet une enquête citant des «sources sécuritaires», des députés UMP et des membres de la Commission de défense de l’Assemblée nationale.

Avant sa démission, l’ex-ministre du Budget considérait l’armée comme un poids lourd à alléger. Il envisageait ainsi de raboter dans son budget jusqu’à 1 milliard d’euros en 2014. D’autres milliards étaient prévus les années suivantes.

Le tout aurait figuré dans la future loi de programmation militaire (LPM) couvrant la période de 2014 à 2019. La LPM aurait fait passer les dépenses de l’armée de 1,5% du PIB français à 1,1%. Un plus bas historique pour la France.

Concrètement, la taille aurait signifié la suppression de 31 régiments dans l’Armée de terre, la vente du porte-avion Charles-de-Gaulle, l’annulation de commandes d’hélicoptères Tigres et de deux sous-marins nucléaires Barracuda, l’arrêt de production des avions Rafale et des transporteurs Airbus A400M, ainsi que la suppression de quelque 51’000 postes. Des bases françaises à l’étranger auraient été fermées et les budgets des renseignements intérieurs et extérieurs revus à la baisse.

Coupes inacceptables

Ces mesures auraient été jugées inacceptables de l’intérieur, affirme L’Hebdo. Davantage d’économies dans le ministère de la Défense risquaient même aux yeux de certains de mettre en péril le statut de grande puissance internationale de la France et de rendre le pays indigne de siéger au Conseil de Sécurité de l’ONU.

Ainsi, avant que le président François Hollande ne se prononce le 22 mars sur le projet de loi de Jérôme Cahuzac, ce dernier a fait face le 19 mars à l’ouverture d’une enquête judiciaire à son encontre. Il démissionnera dans la même journée. Le 2 avril, il avouera devant la justice posséder un compte non déclaré à l’étranger, détruisant ainsi durablement sa carrière politique.

Les «sources sécuritaires» de L’Hebdo sont très claires. Aucun hasard n’est à lire dans cet enchaînement d’événements. «L’armée a eu sa peau. On ne s’attaque pas impunément à nous. Il voulait notre mort. Nous l’avons eu. Et d’autres ministres pourraient suivre si Hollande continue sur cette voie», menace l’une des sources.

La précision des informations aux mains de la justice française sur le compte en Suisse de l’ex-ministre du Budget ont surpris les autorités genevoises, souligne encore L’Hebdo. Cette minutie porterait la marque de l’intervention des Services de renseignements français qui enquêtent depuis des années sur les fraudeurs du fisc.

Un certain nombre d’informations seraient gardées au chaud, plutôt que d’être livrées à la justice, afin de conserver une certaine influence sur les politiques en cas de besoin. Les enquêteurs l’ont reconnu dans un document collectif signé par des officiers de la Direction centrale du renseignement intérieur et remis le 16 février à un groupe de travail sur les exilés fiscaux.

Le lobby militaro-industriel à dos

Outre les coupes dans le budget de la Défense, Jérôme Cahuzac envisageait de s’attaquer à l’industrie militaire. Il avait ainsi annoncé en février vouloir renforcer le mécanisme de contrôle et de contre-expertise dans les achats du Ministère de la défense. Une démarche qui lui aurait mis à dos le puissant lobby militaro-industriel au chiffre d’affaires annuel de 15 milliards d’euros.

Face à la pression de l’armée et de ce lobby, François Hollande aurait été contraint d’agir. La nomination de Bernard Cazeneuve comme remplaçant de Jérôme Cahuzac est ainsi à comprendre comme un geste en direction de l’armée et de l’industrie militaire, selon L’Hebdo. L’article souligne que le nouveau du gouvernement est originaire de Cherbourg, une importante base maritime et de production militaro-industrielle.

Dans la foulée, le président a également repoussé le débat sur la loi de programmation militaire (LPM) à l’automne. Le temps de revoir sa copie?

Sandrine Perroud, La Tribune de Genève, 11 avril 2013