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Le Monde Libertaire n°1697 (du 14 Février au 6 Mars 2013)

NdPN : Dernier ML hebdo avant la pause des vacances (et la sortie du ML hors-série avec un dossier sur l’éducation). Vous pouvez vous procurer dès ce jeudi cet hebdo dans tous les bons kiosques, ou nous écrire pour nous le prendre (à prix libre). Un exemplaire sera laissé au biblio-café de Poitiers, pour libre consultation. Bonne lecture !

Le Monde Libertaire n°1697 (du 14 Février au 6 Mars 2013)

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«L’anti-pouvoir est dans la dignité de l’existence quotidienne. L’anti-pouvoir est dans les relations que nous tissons en permanence : amour, amitié, camaraderie, communauté, coopération, etc.» – John Holloway

Attention, vous avez en main le n° 1697 du Monde libertaire. Le prochain numéro de votre hebdomadaire (n°1698) ne paraîtra que le jeudi 7 mars. D’ici-là vous aurez tout loisir de lire Le Monde libertaire hors-série n° 48, disponible en kiosques à compter du vendredi 22 février. – La rédaction

Sommaire du Monde Libertaire n°1697

Actualité

Le FMI se plante, par N. Baillargeon, page 3

Les syndicats dans le brouillard, par P. Mignard, page 4

L’État retire son faux nez, par G. Goutte, page 5

La météo syndicale de J.-P. Germain, page 6

Les culs-bénits prennent le frais, par P. Schindler, page 7

La chronique néphrétique de Rodkol, page 8

PSA en direct, par S. Larios, page 9

Arguments

La chronique de l’obscurantisme du Furet, page 10

À quand la fermeture des prisons, par J. Lesage de La Haye, page 11

Aimable bourdieuserie, par N. Potkine, page 14

Un Robinson capitaliste, par J. Langlois, page 15

International

De l’art d’encaisser, par S. Taden, page 17

Expressions

Une histoire de pigeons, par Venetza, page 18

L’horreur se vend bien, par P. Sommermeyer, page 19

Mouvement

Imprévisibles ouvriers, par Alexis, page 21

Vie du mouvement, page 22

L’agenda des anars, page 23

Illustrations

Aurelio, Kalem, Krokaga, Jhano, La Sala, Nemo

Editorial

CHOKRI BELAÏD était un leader de gauche. Il est mort, la semaine dernière, d’une crise de saturnisme foudroyante : quatre pastilles dans la carafe. C’était en Tunisie, où il y a deux ans la «Révolution de jasmin » a renversé le dictateur Ben Ali, avant de porter, par la voie démocratique des urnes, un parti de bricoleurs islamistes au pouvoir.

Depuis, la crise économique et sociale ne connaît pas de répit, et les Tunisiens qui réclament du travail et du pain reçoivent des coups de matraque et des gaz, généreusement distribués par la police de l’ancien régime (détestée de tous et équipée par la France), que le gouvernement bondieusard utilise sans sourciller contre les manifestants. Ce gouvernement couvre aussi les activités des bandes de voyous salafistes qui terrorisent les citoyens pour imposer leurs pratiques moyenâgeuses dans la vie quotidienne.

Ce sont ces fascistes que l’on soupçonne d’avoir tué Belaïd. Heureusement, la réaction populaire à ce crime est à la hauteur. Grève générale, policiers et islamistes rossés dans les rues : le peuple relève la tête, et les cafards intégristes filent sous le tapis. À l’heure où nous mettons sous presse, la panique est au sommet et la confusion règne. Le Premier ministre se propose, contre l’avis de son propre parti, de former un nouveau gouvernement, remplaçant la théocratie par la technocratie.

Le peuple fait trembler le pouvoir. Situation à rapprocher de celle de l’Égypte, où, après un processus similaire (chute de la dictature, rapide promotion des partis religieux, décomposition du pouvoir sous l’effet de la crise), les classes populaires sont aussi au combat. Ce qui semble indiquer que, contre l’attente des racistes et des réactionnaires, les peuples de l’autre côté de la Méditerranée, non seulement n’ont pas grand-chose à nous envier quant à l’appétit pour la liberté, mais aussi qu’ils pourraient nous en apprendre beaucoup sur les chemins de l’émancipation.

Souhaitons que ces routes nous sachions tous les arpenter, en nous défiant de la tentation du pouvoir d’État. Car rien de beau, grand et libre ne sera fait que la classe ouvrière n’accomplira elle-même, par ses organisations syndicales ou spontanées, sans l’intermédiaire des politiciens.

[Poitiers] Solidarité avec la famille L. au Tribunal d’Instance le 15-02-13

Solidarité avec la famille L. au Tribunal d’Instance le 15-02-13

La famille L. passe en jugement vendredi 15 février à 9h au Tribunal d’Instance 21 rue Saint-Louis, assignée en référé par le propriétaire de la maison dans laquelle elle vit actuellement. Initialement prévue le 1er février cette audience a été reportée pour cause de demande d’aide juridictionnelle.

Il s’agit d’une famille d’origine roumaine, composée de la mère de famille, de l’une de ses filles de 13 ans, et d’une autre de 20 ans qui a une petite fille de 9 mois, présente avec le père de son enfant. Ils vivaient dehors et dormaient tous dans une voiture garée sur les parkings.

Avec une autre famille composée d’un couple dont la femme de 18 ans était enceinte de trois mois, ils ont contacté le DAL86, samedi 22 décembre au milieu de l’après-midi. Nous leur avons conseillé d’appeler le 115. La personne du standard du 115 a pris leurs noms et leur a dit qu’il n’y avait pas de place. L’un des militants du DAL86 a alors pris le téléphone et a insisté en appuyant sur le fait qu’il y avait un enfant de 9 mois, un autre de 13 ans et une femme enceinte qui étaient à la rue. La personne du standard du 115 a alors répondu qu’elle allait se renseigner et qu’il fallait rappeler dans une heure. Quand les personnes ont rappelé, le standardiste du 115 leur a dit qu’il y avait des places mais à 20 km de Poitiers…

Le DAL86 a conduit ces deux familles dans les locaux de l’Aide Sociale à l’Enfance le 26 décembre. Selon l’ASE, la situation de ces familles, de ces enfants de 9 mois et de 13 ans et de cette jeune femme de 18 ans enceinte, n’était pas « préoccupante » puisqu’ils couchaient dans une voiture ! Et il ont refusé la prise en charge.

Le jeudi 27 décembre, ayant été forcés de se séparer de leur voiture, à la rue donc en grand danger, ils sont rentrés pour se mettre à l’abri, par la porte ouverte, d’une maison composée de 4 appartements sans locataires depuis au moins quatre ans.

Le 2 janvier, la famille L. a averti le préfet par fax et lettre recommandée avec accusé de réception qu’étant en état de nécessité, elle avait dû entrer dans ce logement et lui demandait de bien vouloir la prendre en charge. Aujourd’hui, elle n’a toujours pas de réponse de la préfecture.

Comment l’Etat français peut-il faire fi de toutes ces lois qu’il s’est d’ailleurs prescrit lui-même : le droit à un hébergement décent et pérenne, l’intérêt supérieur de l’enfant, le droit à mener une vie décente… ?

La question qui se posera au tribunal d’instance vendredi sera de savoir si le droit de propriété peut céder face à des droits concurrents et de valeur supérieure, comme le droit au logement, celui à mener une vie familiale normale, ou encore les droits de l’enfant

Nous vous invitons à venir nombreux vendredi 15 février 2013 à 9h au Tribunal d’Instance pour apporter tout votre soutien à cette famille Merci et d’en parler massivement autour de vous.

DAL86 – dal86@free.fr – 06 52 93 54 44 / 05 49 88 94 56

Permanences : tous les samedis matin de 11h à 12h et tous les mardis soirs de 17h à 18h Maison de la Solidarité 22 rue du Pigeon Blanc Poitiers

Vu sur DAL 86, 12 février 2013