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[Poitiers] Le Monde Libertaire gratos N°14

Le Monde Libertaire gratos N°14 est arrivé, il est en libre téléchargement ici.

Après diffusion cet après-midi dans les rues de Poitiers d’une centaine d’exemplaires, quelques-uns ont été déposés au Biblio Café et au Plan B, ou vous pourrez les toper.

Vous pouvez aussi vous procurer le 24 pages complet dans tous les bons kiosques, nous le prendre à prix libre, ou encore le consulter librement au Biblio Café (ou à la médiathèque dans la salle des périodiques).

Bonne lecture !

PS : cette semaine, un article sur Poitiers.

Le premier mai, faisons sa fête au travail !

le tract au format pdf

Le premier mai, faisons sa fête au travail !

« travail » : du latin tripalium, instrument de torture à trois pieux destiné à punir les esclaves

À la veille du deuxième tour, les deux candidats à notre gouvernance, défenseurs d’un modèle capitaliste et étatique de société qui nous accable, nous parlent de retour à la croissance – à condition de toujours plus de sacrifces, d’austérité et de confance aveugle. En cette période de confusion idéologique, ils nous appellent même à célébrer le « travail » le premier mai ! Il nous semble indispensable de rappeler brièvement quelques faits historiques.

Le salariat, c’est l’exploitation et la dépossession

Le capital se constitue historiquement par une dépossession armée des populations : guerres, expropriations de paysan.ne.s, esclavagisme, travail forcé dans les premiers bagnes industriels, génocide amérindien, colonialisme et néo-colonialisme… L’État est le médiateur principal de cette dépossession : par le concours de ses forces armées, par la création de monnaie permettant l’impôt et quantifant les capitaux, par la production de « lois » légitimant le racket des populations (principe de la propriété, privée ou d’État), par le cirque électoral consistant à susciter le consentement chez les populations au fait que l’État décide de tout à leur place.

En contexte de guerre économique, le capital doit s’investir et croître, sous peine d’être dévalué par l’inflation. Le seul moyen de cette reproduction est le recours au travail salarié. Le capital est investi dans une activité productive : moyens de production d’une part (terres, usines, services, technologie) et la main-d’oeuvre d’autre part. Les moyens de production ne dégagent aucun profit : c’est sur la rémunération variable de la main-d’oeuvre, dépendant du bon vouloir de l’employeur (privé ou étatique), qui décide de tout au nom de son titre de « propriété », que peut être extorquée un « profit », une « plus-value » sur le dos des travailleur.euse.s, permettant d’investir dans de nouveaux moyens de production.

Pour que le capital s’accroisse, ce taux d’extorsion doit s’accroître, et c’est ce que l’on nomme la « croissance ». L’institution salariale est donc fondée aussi bien sur le vol des travailleur.euse.s que sur leur absence de décision sur l’outil de travail.

Le salariat, fuite en avant dans la destruction sociale et écologique

Mais ce système d’exploitation bien huilée de l’homme par l’homme a ses contradictions :

– plus la part du capital grandit dans le partage des richesses, plus la part relative des salaires baisse et plus la pauvreté se développe, plombant la demande, d’où crise de surproduction.

– avec la concurrence, il y a course à la technologie (machines-outils, robotique, informatique), et donc réduction massive du nombre d’employé.e.s. La fin du travail des enfants (scolarité obligatoire) et la création d’emplois tertiaires n’ont pas endigué cette hémorragie. D’où crise du chômage, qui certes a permis de tirer les salaires vers le bas, mais a aussi engendré une baisse tendancielle du taux du profit car la plus-value n’est issue que du travail humain.

– la croissance de l’activité productive suppose le défrichement toujours plus large de ressources naturelles, menant à une raréfaction et un renchérissement des ressources… d’où crise écologique massive (mort des terres arables, pollution, déforestation, réchauffement climatique, …).

Pour pallier toutes ces contradictions, se traduisant par des « crises » toujours plus fortes où le capital ne trouve plus à s’investir, le capitalisme a historiquement recouru à l’impérialisme (travail forcé de populations extérieures, nouvelles ressources à moindre prix), à des guerres de masse (relance de l’industrie par l’armement, destruction de la main-d’oeuvre en surplus, marché de la reconstruction), à l’État-providence (qui prend à sa charge une part de l’entretien des salarié.e.s, ouvre des marchés juteux par des grands travaux stimulant par ailleurs pour un temps la consommation), à la promotion de nouveaux « besoins » par de grandes campagnes publicitaires (électro-ménager, voiture puis informatique ont relancé pour un temps l’économie), au crédit bancaire et aux produits fnanciers (qui ne sont qu’une spéculation sur la plus-value future), et enfn au capitalisme vert et au « développement durable » (« l’éco-citoyen.ne », de plus en plus fliqué.e dans sa productivité, est sommé.e de réduire encore plus ses besoins et de financer de grands plans de sauvegarde de la planète… gérés par les mêmes multinationales privées qui la détruisent).

Ces palliatifs ne sont qu’une fuite en avant dans l’accumulation de pouvoir et d’argent d’une part, la catastrophe sociale et écologique d’autre part.

De la lutte contre le salariat à la « fête du travail »

Impulsée à Chicago en 1886, principalement par des anarchistes, la journée du 1er mai pour la réduction du temps de travail a été le symbole de l’offensive des exploité.e.s et des dominé.e.s contre le salariat et l’État. Malgré la répression féroce de l’État et du patronat (licenciements, briseurs de grèves armés, fusillades, condamnations à mort d’anarchistes), cette journée de lutte s’est étendue au monde entier. Face aux luttes sociales, le pouvoir a répondu par le fascisme, qui a détourné le sens originel du 1er mai : le léninisme en fait une journée chômée en 1920. Le nazi Goebbels en fait une « fête nationale du travail » en 1933. Le collabo Pétain en fait une « fête du travail et de la concorde sociale » en 1941. Ce travestissement odieux est aujourd’hui repris par tous les régimes « démocratiques » : les bureaucraties syndicales réclament plus de travail et de croissance et négocient la destruction des droits sociaux chèrement acquis ; les partis appellent à la relance de la croissance et de l’industrie. Le président-candidat sortant appelle même à une « fête du vrai travail » (sic) !

Pour l’action directe

Pour abolir le capitalisme et l’État, il nous faut poursuivre la lutte résolue contre le travail salarié. Les vieux mots d’ordre anarchistes du syndicalisme des origines valent toujours : réduction des cadences et sabotage ; boycott des entreprises qui broient leurs salarié.e.s ; désobéissance aux consignes hiérarchiques ; grèves reconductibles et occupations, en vue de la réappropriation des lieux de production. Le syndicalisme combatif existe toujours, mais avec l’extension du chômage, de la précarité, de la « flexibilité », du flicage au travail et de la répression syndicale, ce mode de lutte est de plus en plus difficile à mettre en oeuvre.

C’est pourquoi il nous faut aussi lutter sur le front de l’autonomie dans notre vie quotidienne. De même que les ouvrier.ère.s du siècle dernier pouvaient compter sur leurs jardins et leurs savoir-faire pour engager des grèves longues, il nous faut aujourd’hui dépendre le moins possible du salariat, devoir le moins possible nous vendre comme du bétail. La réappropriation offensive de terres, de logements et de savoirs-faire et la défense contre la répression sont indispensables pour reconquérir une autonomie de vie et la confance en notre propre force, pour redonner un sens à l’activité humaine et en extirper l’idéologie mortifère de la servitude volontaire, du travail, du sacrifice et du rendement.

Contre l’atomisation sociale, voulue par le pouvoir politique et par le marché, il nous faut réinventer et tisser partout des liens, des relations solidaires et libres, des organisations horizontales, des réseaux d’échanges de biens, de pratiques et de savoirs échappant aux lois du marché et de la domination sociale.

Les valeurs du vieux monde s’effondrent, la catastrophe est en cours. Nous croyons qu’il est possible de ne pas nous effondrer avec lui. Partout, des collectifs se constituent, des complicités et des solidarités se tissent. Il ne tient qu’à nous de poursuivre et d’étendre la lutte, de traduire nos rêves et nos paroles en actes concrets. C’est ce à quoi nous vous invitons ce premier mai, comme chaque jour des temps à venir.

Groupe Pavillon Noir (Fédération anarchiste de la Vienne) – pavillon-noir@federation-anarchiste.org – fa86.noblogs.org

Des individu.e.s

[Poitiers] Communiqué de presse concernant la réquisition de la maison du 11 rue Jean Jaurès

Communiqué de presse concernant la réquisition de la maison du 11 rue Jean Jaurès à Poitiers

Le Dédale "Squat autogéré"

Le Dédale « Squat autogéré »

Le Comité des sans logis et mal logés de Poitiers et le DAL86 ont décidé de réquisitionner une grande maison bourgeoise laissée à l’abandon depuis plus de 15 ans au 11 Rue Jean Jaurès à Poitiers.

En effet, lors de l’étape de la marche des Indignés Bayonne – Paris, nous avons mis en place un campement de sans logis et mal logés à Poitiers, place du marché à partir du 30 mars dernier. A partir du 2 avril au matin nous avons subi des expulsions et évacuations répétées et brutales et une répression féroce et continue. Bien qu’à la fin nous étions sans tentes et sans couvertures, le campement a duré trois semaines, jusqu’à la réquisition de cette maison.

Tout cela a été amplifié par le fait que, malgré les dénégations de la municipalité et des autres autorités, les problèmes d’hébergement et de logement persistent sur Poitiers. Le 115 est complet tous les soirs et refuse jusqu’à 15 personnes. Les CHRS sont complets et ont une liste d’attente (8 jours d’attente pour accéder au foyer Carrefour). La mairie, estime qu’il y a dix personnes vivant dans la rue en ce moment à Poitiers. Non seulement il y a des problèmes de logement sur Poitiers mais les services sociaux sont utilisés pour dissuader les gens de faire respecter leurs droits. Car le fait que le 115 soit complet et qu’il y ait une liste d’attente pour les CHRS, à quoi nous pouvons rajouter le fait que, ni au 115 ni dans les CHRS, les chiens ne soient admis dans les chambres ou avec leurs maîtres et que l’accompagnement social soit utilisé à des fins de contrôle social, tout cela a un effet dissuasif sur ceux qui pourraient en bénéficier. Ils n’appellent plus, ne font plus les démarches ou partent sous d’autres cieux. Cette pénurie artificielle en matière d’hébergement et de logement constitue aussi de fait un moyen de pression contre les mal-logés et sans-logis et renforce le pouvoir arbitraire exercé contre eux. Le logement social n’est pas en reste. Il y aurait un accès à double vitesse : l’un pour ceux qui ont les garanties et qui sont servis immédiatement et ceux qui ne les ont pas et qui n’obtiennent pas de logement. Certes, il n’y a pas de pénurie de logements. Selon les chiffres de l’INSEE 2008 il y a 4122 logements vacants à Poitiers (Combien y en a-t-il aujourd’hui suite à la crise de 2008?). Il y a toutefois de vrais problèmes d’ACCES au logement.

C’est pourquoi la réquisition de cette maison – que nous avons nommée Dédale – depuis le 5 avril dernier nous semble nécessaire afin d’accueillir toutes celles et ceux qui se retrouvent dans ces situations révoltantes.

Le but est de faire de cette grande maison un lieu d’accueil, de logement et d’hébergement autogéré pour des sans-abris et mal-logés et pour tous ceux qui le souhaiteraient. Cet endroit est également un lieu d’échange, d’information – en particulier sur le logement – et de dialogue.

Les habitants du Dédale ont besoin de produits de première nécessité (nourriture, bouteilles d’eau, produits de toilette…), de bidons pour stoker l’eau potable et pour récupérer l’eau de pluie. De meubles (lits, matelas, armoires étagères…). De produits et ustensiles de cuisine et d’entretien, d’outils, de matériel, de produits de fabrication et réparation, cire, paille de fer, javel, bois, fer, pots de peinture, sac de plâtre et de ciment,  sable, mélange béton, grandes bâches pour étanchéifier le toit … (les ustensiles, machines et outils peuvent bien sûr nous être seulement prêtés)

UN TOIT C’EST UN DROIT ! DROIT AU LOGEMENT POUR TOUS !

Comité des sans logis et mal logés de Poitiers ;

DAL86 – Tél : 06 52 93 54 44

Vu sur le site du DAL 86, 26 avril 2012

[Poitiers] Bienvenue au Dédale

Dédale J2 23-04-12

Occupation des bâtiments du 11 rue Jean- Jaurès 21-04-12_02

Occupation des bâtiments du 11 rue Jean- Jaurès 21-04-12_02

Vous êtes invités au Dédale, le squat autogéré mis en place par le Collectif des sans logis et mal logés de Poitiers et le DAL86 au 11 rue Jean Jaurès à Poitiers. Vous pouvez passer quand vous voulez, y rester un moment et même y habiter avec nous si vous le souhaitez. Pour le moment nous n’avons ni sonnette ni cloche donc mettez vous sur le trottoir face à la porte du jardin du n°11 (où il y a la boite à lettres) et appelez Nous sommes de l’autre côté de la cour au premier étage. Ou alors téléphonez au 06 52 93 54 44

Beaucoup de visites hier. D’abord, deux personnes d’une agence immobilière qui nous ont informés que cet

Ici squat autogéré au 11 rue Jean-Jaurès à Poitiers 083Ici squat autogéré au 11 rue Jean-Jaurès à Poitiers 083

Dernière visite officielle : un groupe d’élus et de militants d’EELV dont Arnaud Clairand et Christiane Fraysse qui sont très intéressés, comme nous le sommes d’ailleurs, bien sûr par la question du logement mais aussi par l’architecture de cette très belle maison de début du XIXe. Pal mal de visites surtout dans la soirée de militants et de personnes intéressées par le projet. Nous avons fait une assemblée à lequel a participé une vingtaine de personnes si on tient compte de celle qui sont passées. Nous avons beaucoup discuté de la nécessité de prévenir les voisins et de les inviter. Nous avons décidé de faire un fête des voisins dimanche prochain 29 avril à partir de midi. Nous allons préparer un flyer pour le distribuer dans les boîtes à lettres du quartier et un tract communiqué commun pour informer plus largement de nos objectifs. Nous soumettrons ces propositions à l’assemblée de ce soir 19h dans la salle de réunion. Nous avons décidé de faire deux assemblées par jour. L’une à 14h pour les habitants du lieu surtout axée sur l’organisation concrète et l’autre à 19h ouverte à tous ceux qui le souhaitent.

Occupation des bâtiments du 11 rue Jean- Jaurès 21-04-12_12Occupation des bâtiments du 11 rue Jean- Jaurès 21-04-12_12

Les habitants du Dédale ont besoin de produits de première nécessité (nourriture, bouteilles d’eau, produits de toilette…), de bidons pour stoker l’eau potable et pour récupérer l’eau de pluie. De produits et ustensiles d’entretien, d’outils, de matériel, de produits de fabrication et réparation, cire + paille de fer, javel, bois, fer, pots de peinture, sac de plâtre et de ciment,  sable, mélange béton, grandes bâches pour étanchéifier la toiture… (les ustensiles, machines et outils peuvent bien sûr nous être seulement prêtés)

Comité des sans logis et mal logés de Poitiers ; DAL86

Vu sur le site du DAL 86, 24 avril 2012