Archives de catégorie : La rue grogne

[86] Ca grogne dans l’éducation (suite)

Pourquoi profs et élèves ont séché le collège Descartes

Enseignants, élèves et parents ont fait l’école buissonnière, mardi après-midi, pour protester contre la surcharge de classes prévue à la rentrée.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Enseignants, parents et élèves demandent le maintien des 7 classes en 6e et 5e

Zéro pointé. C’est la note qu’auraient pu donner les enseignants, élèves et parents d’élèves du collège Descartes (*) à l’Inspection académique, accusée de surcharger les classes pour la rentrée prochaine et « de dégrader les conditions d’apprentissage des élèves ».

«  C’est impossible d’enseigner dans ces conditions !  »

Du coup, ils ont séché le conseil d’administration de mardi après-midi en signe de protestation, laissant en plan la direction, le personnel qualifié, les représentants de la municipalité et du conseil général. « On n’est pas d’accord avec le nombre de classes données en 6e et 5e qui fait qu’on aura plus de 29 élèves par classe », vitupère Jacques Arfeuillère, professeur de fançais. Le collège compte, cette année, 7 classes de 6e (avec une moyenne de 25 élèves) et autant de classes en 5e (avec une moyenne de 28 élèves). Or, d’après les chiffres communiqués par les enseignants mécontents, on supprimerait deux classes (une en 6e et une autre en 5e) à la rentrée prochaine, ce qui gonflerait les effectifs : 29,3 en moyenne dans les 6 classes de 6e et 29,2 dans les 6 classes de 5e. « On remplit les classes au maximum. Mais c’est impossible d’enseigner dans ces conditions-là. Cette surcharge contraint à renoncer à certaines actions en direction des élèves et empêche d’apporter le soutien nécessaire aux élèves les plus en difficulté », martèlent les enseignants qui regrettent que le – moindre – nombre de dérogations serve de variable d’ajustement aux effectifs pour justifier la fermeture de classes(s).

La bonne note : ouverture d’une classe de 3e

Seule bonne note de l’Inspection académique : l’ouverture d’une classe de 3e. Peut mieux faire, ironiseront les protestataires qui invitent l’Inspection académique à revoir sa copie (dans l’optique d’un rendez-vous qu’ils ont sollicité) avec ce sujet de dissertation : « Il nous faudrait la création de neuf postes et 100 heures de plus. Pour en arriver là, nous sommes partis des besoins et nous avons mis des heures d’enseignement en face de ces besoins. » Un discours et une méthode à méditer : « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée. »

(*) Le collège Descartes compte cette année 715 élèves. Prévisionnel à la rentrée : 718.

Nouvelle République, Denys Frétier, 16 février 2012

Le lycée pilote veut garder sa filière technologique

Des slogans accrochés aux grilles du rectorat contre la fermeture d'une section au lycée de Jaunay-Clan (LP2I).

 

Des slogans accrochés aux grilles du rectorat contre la fermeture d’une section au lycée de Jaunay-Clan (LP2I).

Parents, élèves et enseignants du lycée pilote innovant international (LP2I) de Jaunay-Clan sont mobilisés pour conserver sa dernière filière technologique que le rectorat veut fermer à la rentrée. « On avait sauvé cette section STI2D (sciences et technologies de l’industrie et du développement durable), l’an dernier, en proposant que les élèves suivent les cours du tronc commun chez nous et les cours spécifiques au lycée Louis-Armand, explique Antoine Coutelle, un professeur. Cette fois, on veut carrément la fermer, alors que c’est une voie qui permet à des élèves en difficulté de réussir, et que le ministère développe ces sections ailleurs. » Plus largement, c’est la philosophie même de leur lycée qu’ils défendent : « Il a été construit en même temps que le Futuroscope, justement pour qu’on y enseigne les nouvelles technologies. Le transformer en lycée général est totalement contradictoire avec son histoire. » Ils étaient une trentaine, hier, pour protester devant les grilles du rectorat où une délégation a été reçue. « Nous avons pu développer nos arguments, a expliqué l’une des participantes. On attend une réponse qui rassurerait les élèves intéressés par cette section, donc avant notre journée portes ouvertes, le 17 mars. »

Nouvelle République, 16 février 2012

[Le Blanc] Action coup-de-poing (suite)

Une chasse au Trésor pour l’hôpital du Blanc

Le Blanc (Indre). La série d’actions coup-de-poing annoncée par le comité de défense du centre hospitalier du Blanc a débuté hier devant la trésorerie. Les organisateurs ont voulu marquer à leur façon le dernier jour du versement du tiers prévisionnel. « Pas de maternité et de chirurgie ? Pas d’impôts ! » : le slogan affiché sur une immense banderole a fait florès, au point que les habitants du quartier n’ont pas hésité à encourager les manifestants et à leur apporter du café. En début de matinée, des bottes de paille et des chaînes ont été mises en place à l’entrée de la trésorerie à la grande surprise des trente-cinq agents qui n’ont pu accéder à leur lieu de travail. « Nous laissons passer les gens qui viennent payer leur tiers provisionnel et ceux concernés par le service des hypothèques », précisait le président du comité de soutien Alain Pasquer. « Comme les fois précédentes nous faisons preuve de fermeté mais aussi d’unité et de dignité. » Avant de lever le blocus à 16 h 30, le comité de défense évoquait de futures actions « qui auront un éclairage différent et pourraient par exemple concerner le temps de transport ou la qualité des services ». Sans oublier d’ajouter qu’elles seraient levées si le directeur de l’ARS retirait son projet et acceptait de discuter.

Nouvelle République, 16 février 2012

[Le Blanc] Opération coup de poing aux centre des impôts pour sauver l’hôpital

OPERATION COUP DE POING

Depuis 6h45 ce matin le comité de défense du centre hospitalier du Blanc bloque le Centre des impôts .

PAS DE CHIRURGIE 24H/24, PAS DE MATERNITE = PAS D’IMPÔTS !!!! 

Venez nombreux, par créneau d’une heure ou deux, relayer les volontaires de la 1ère heure!

Nous comptons sur vous !

 Le blog de indispensables-maternite-chirurgie-leblanc, 15 février 2012

Défense de l’hôpital : le blocage du centre des impôts se poursuit au Blanc

Depuis 7 h 30 ce matin, des membres du Comité de défense de l’hôpital du Blanc bloquent le centre des impôts pour protester contre le projet de fermeture du service de chirurgie et de la maternité, également cher au coeur des Chauvinois et des Montmorillonnais. Ils sont une cinquantaine. Depuis l’aube, ces membres du Comité de défense de l’hôpital du Blanc sont rassemblés devant le centre des impôts du Blanc et en bloquent l’accès. Des bottes de pailles barrent la rue Jules-Ferry. Des fumigènes ont embrasé la nuit finissante. Cette nouvelle opération a valeur de symbole : pour les manifestants, si l’État n’a pas d’argent pour maintenir en place les services maternité et chirurgie, les citoyens n’ont plus à payer leurs impôts. Les manifestants ont prévu de se relayer pour maintenir le blocage toute la journée.

Centre-Presse, 15 février 2012

[Toulouse] La préfecture veut expulser le CREA

[Toulouse] La préfecture veut expulser le CREA

La ville appartient au peuple !
Nous ne partirons pas et nous continuerons à réquisitionner !

Ca y est, c’est parti. La préfecture vient d’engager une procédure pour faire expulser les 40 personnes qui habitent au Centre Social Autogéré du CREA, 70 allée des Demoiselles à Toulouse. Elle a donc décidé de nous remettre toutes et tous à la rue mais aussi d’écraser ce large mouvement d’entraide et de solidarité auquel vous avez peut-être pris part. Depuis bientôt un an, nous avons réquisitionné ce bâtiment laissé vide par l’Etat pour y accueillir des familles à la rue et des précaires ainsi que toutes sortes d’activités libres et gratuites, ouvertes à toutes et tous (alphabétisation, soutien scolaire, cinéma, concerts, boxe et autodéfense, ateliers d’arts plastiques, de musique, soutien juridique…). Des centaines de personnes ont utilisé ce lieu et continuent à le développer.

http://pix.toile-libre.org/upload/original/1329298629.jpgDepuis septembre, la campagne de réquisition «  zéro enfants à la rue ! » initiée par le CREA est devenue un petit mouvement social, elle a permis de libérer 4 bâtiments et d’abriter une vingtaine de familles forcées de vivre à la rue par l’Etat et le capitalisme. Tout ça en refusant les subventions, sans coûter rien à personne et en nous organisant par nous-mêmes entre exploitéEs, aliénéEs, oppriméEs, indignéEs ou enragéEs de tous horizons.

Ce lieu nous protège, il nous donne de la force et de la joie, il nous permet de nous rencontrer, de nous entraider, de transformer collectivement les innombrables humiliations que nous inflige cette société en de multiples résistances. Il nous permet d’inventer ici et maintenant les bases d’une société basée sur l’égalité et la liberté, concrètes et réelles.

Les riches et les puissants détruisent la planète, ils pillent les ressources et mènent la guerre partout pour leurs intérêts, ils nous asservissent, ils nous trainent dans la misère et les prisons pour sauver leurs banques criminelles, ils organisent la précarité et le manque de logements pour spéculer, faire monter les loyers et baisser les salaires, ils nous insultent dans leurs télés et leurs journaux pendant qu’ils massacrent les peuples du monde qui ont commencé à se soulever.

Peuple de Toulouse, camarades d’ailleurs, l’heure est venue d’organiser la résistance ! Montrons aux riches et aux puissants qu’ils ne peuvent pas tout nous prendre et que nous sommes capables de défendre ce que nous aimons !

Le CREA et la campagne de réquisition continuent et continueront à libérer des bâtiments pour accueillir des personnes laissées à la rue et ouvrir des lieux de vie populaire. La répression ne nous paralysera pas. Continuez à nous rejoindre (réunion de la campagne de réquisition, un vendredi sur deux, au CREA).

A Toulouse et ailleurs, toutes vos initiatives pour bloquer la procédure et faire reculer la préfecture sont les bienvenues : écrivez votre refus de l’expulsion à la préfecture, apportez-nous des lettres de soutien. Créez des affiches ou récupérez les nôtres, diffusons des tracts et affichons incessamment dans toute la ville et ailleurs. Nous appelons dès à présent à lancer des occupations, réquisitions, manifestations, rassemblements, information, blocages et tout types d’actions directes qui vous sembleront pertinentes pour stopper l’oppresseur !

Rejoignez-nous, organisons-nous pour contre-attaquer.

Tout pour tou-te-s, pouvoir au peuple !

Des membres du CREA , de la campagne « zéro enfant à la rue » et leurs soutiens, 15 février 2012.

[Palestine] Manifestations pour Khader Adnane

ndPN : Nous évoquions il y a deux jours le rejet par la « justice » militaire israëlienne de la demande d’appel du prisonnier Khader Adnane, en grève de la faim depuis maintenant 60 jours (contrairement aux 30 jours mentionnés dans la légende de la photo de l’AFP dans l’article ci-dessous). Adnane, très affaibli, est détenu dans des conditions ignobles, attaché à son lit. Les Palestiniens sont descendus dans la rue aujourd’hui et se sont frottés aux forces de répression israêliennes. Les grèves de la faim solidaires se multiplient. Libération de Khader Adnane !

Pavillon Noir, 15 février 2012

Manifestations pour un détenu palestinien en grève de la faim

Des manifestations se déroulaient mercredi en Cisjordanie et à Gaza en solidarité avec un membre du mouvement radical palestinien emprisonné en Israël, en danger de mort après 60 jours de grève de la faim.

Des Palestiniens manifestent en solidarité avec Khader Adnane, en grève de la fin depuis 30 jours, en Cisjordanie, le 15 février 2012

Des Palestiniens manifestent en solidarité avec Khader Adnane, en grève de la fin depuis 30 jours, en Cisjordanie, le 15 février 2012

Khader Adnane, 34 ans, a été autorisé à recevoir mercredi la visite de sa famille dans un hôpital de Safed, dans le Nord d’Israël, où il est en détention administrative, a-t-on appris auprès de son épouse et de l’administration pénitentiaire.

Détenu sans inculpation, il a été arrêté en décembre par l’armée israélienne près de Jénine dans le Nord de la Cisjordanie occupée, où il était porte-parole du Jihad islamique. Il est en grève de la faim depuis le 18 décembre.

Des rassemblements de solidarité sont organisés devant la prison militaire israélienne d’Ofer en Cisjordanie et les sièges du Croissant-Rouge dans toutes les villes palestiniennes, ainsi que des grèves de la faim ponctuelles, selon le président de la commission pour la défense des prisonniers, Amine Chomane.

Près d’un millier de personnes, essentiellement des jeunes, se sont rassemblées devant la prison d’Ofer, près de Ramallah. Des heurts ont éclaté, les manifestants lançant des pierres et les forces israéliennes tirant des gaz lacrymogènes et des balles caoutchoutées, selon un photographe de l’AFP et des témoins.

A Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, des centaines de personnes observaient un sit-in en présence de responsables, dont le ministre palestinien des Prisonniers, Issa Qaraqaë.

Les manifestants brandissaient des photos du détenu et des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « Non à la détention administrative arbitraire ».

« Khader Adnane est devenu un symbole national, arabe et international, de défense de la dignité des hommes libres dans Le Monde entier », a déclaré le ministre à l’AFP.

« Le Monde doit forcer Israël à rendre leurs droits aux prisonniers palestiniens et à les traiter comme des prisonniers de guerre et non pas comme des criminels », a-t-il ajouté.

Des rassemblements similaires se tenaient dans l’ensemble des Territoires palestiniens, notamment à Gaza, où un appel à une grève de la faim en solidarité avec le détenu de 08H00 à 18H00 locales a été lancé.

L’avocat de Khader Adnane, Jawad Boulos, a annoncé à l’AFP son intention de saisir la Cour suprême israélienne en raison de la dégradation de l’état de santé du détenu, dont la demande de remise en liberté a été rejetée lundi par un tribunal militaire.

L’avocat, qui lui a rendu visite mardi, a affirmé que le détenu avait les mains et les pieds menottés à son lit d’hôpital dans des « conditions inhumaines ».

L’association Médecins pour les droits de l’Homme-Israël (PHR-Israel) a souligné dans un communiqué que « ces derniers jours, M. Adnane avait été examiné par un médecin indépendant, un bénévole de PHR-Israel, qui a affirmé: ‘L’heure tourne' ».

« M. Adnane est toujours enchaîné à son lit d’hôpital, en violation de l’éthique médicale, des réglementations du ministère de la Santé et même de celles de l’administration pénitentiaire israélienne », selon le texte.

Selon la loi israélienne, héritée du mandat britannique, un suspect peut être maintenu jusqu’à six mois sans inculpation en détention administrative, renouvelable indéfiniment.

AFP, 15 février 2012