[Palestine] Manifestations pour Khader Adnane

ndPN : Nous évoquions il y a deux jours le rejet par la « justice » militaire israëlienne de la demande d’appel du prisonnier Khader Adnane, en grève de la faim depuis maintenant 60 jours (contrairement aux 30 jours mentionnés dans la légende de la photo de l’AFP dans l’article ci-dessous). Adnane, très affaibli, est détenu dans des conditions ignobles, attaché à son lit. Les Palestiniens sont descendus dans la rue aujourd’hui et se sont frottés aux forces de répression israêliennes. Les grèves de la faim solidaires se multiplient. Libération de Khader Adnane !

Pavillon Noir, 15 février 2012

Manifestations pour un détenu palestinien en grève de la faim

Des manifestations se déroulaient mercredi en Cisjordanie et à Gaza en solidarité avec un membre du mouvement radical palestinien emprisonné en Israël, en danger de mort après 60 jours de grève de la faim.

Des Palestiniens manifestent en solidarité avec Khader Adnane, en grève de la fin depuis 30 jours, en Cisjordanie, le 15 février 2012

Des Palestiniens manifestent en solidarité avec Khader Adnane, en grève de la fin depuis 30 jours, en Cisjordanie, le 15 février 2012

Khader Adnane, 34 ans, a été autorisé à recevoir mercredi la visite de sa famille dans un hôpital de Safed, dans le Nord d’Israël, où il est en détention administrative, a-t-on appris auprès de son épouse et de l’administration pénitentiaire.

Détenu sans inculpation, il a été arrêté en décembre par l’armée israélienne près de Jénine dans le Nord de la Cisjordanie occupée, où il était porte-parole du Jihad islamique. Il est en grève de la faim depuis le 18 décembre.

Des rassemblements de solidarité sont organisés devant la prison militaire israélienne d’Ofer en Cisjordanie et les sièges du Croissant-Rouge dans toutes les villes palestiniennes, ainsi que des grèves de la faim ponctuelles, selon le président de la commission pour la défense des prisonniers, Amine Chomane.

Près d’un millier de personnes, essentiellement des jeunes, se sont rassemblées devant la prison d’Ofer, près de Ramallah. Des heurts ont éclaté, les manifestants lançant des pierres et les forces israéliennes tirant des gaz lacrymogènes et des balles caoutchoutées, selon un photographe de l’AFP et des témoins.

A Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, des centaines de personnes observaient un sit-in en présence de responsables, dont le ministre palestinien des Prisonniers, Issa Qaraqaë.

Les manifestants brandissaient des photos du détenu et des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « Non à la détention administrative arbitraire ».

« Khader Adnane est devenu un symbole national, arabe et international, de défense de la dignité des hommes libres dans Le Monde entier », a déclaré le ministre à l’AFP.

« Le Monde doit forcer Israël à rendre leurs droits aux prisonniers palestiniens et à les traiter comme des prisonniers de guerre et non pas comme des criminels », a-t-il ajouté.

Des rassemblements similaires se tenaient dans l’ensemble des Territoires palestiniens, notamment à Gaza, où un appel à une grève de la faim en solidarité avec le détenu de 08H00 à 18H00 locales a été lancé.

L’avocat de Khader Adnane, Jawad Boulos, a annoncé à l’AFP son intention de saisir la Cour suprême israélienne en raison de la dégradation de l’état de santé du détenu, dont la demande de remise en liberté a été rejetée lundi par un tribunal militaire.

L’avocat, qui lui a rendu visite mardi, a affirmé que le détenu avait les mains et les pieds menottés à son lit d’hôpital dans des « conditions inhumaines ».

L’association Médecins pour les droits de l’Homme-Israël (PHR-Israel) a souligné dans un communiqué que « ces derniers jours, M. Adnane avait été examiné par un médecin indépendant, un bénévole de PHR-Israel, qui a affirmé: ‘L’heure tourne' ».

« M. Adnane est toujours enchaîné à son lit d’hôpital, en violation de l’éthique médicale, des réglementations du ministère de la Santé et même de celles de l’administration pénitentiaire israélienne », selon le texte.

Selon la loi israélienne, héritée du mandat britannique, un suspect peut être maintenu jusqu’à six mois sans inculpation en détention administrative, renouvelable indéfiniment.

AFP, 15 février 2012