Archives de catégorie : La rue grogne

[New York] La répression des occupy wall street continue

68 militants anti Wall Street interpellés à New York

Soixante-huit militants du mouvement anti-Wall Street ont été interpellés alors qu’ils tentaient de se réunir à Manhattan dans la nuit de samedi à dimanche, par la police de New York, a indiqué celle-ci.

Des membres du mouvement « Occupy Wall Street » lors d’une manifestation le 12 octobre 2011 à New York
 

L’une des personnes arrêtées est accusée d’avoir planté une paire de ciseaux dans la main d’un policier, selon la même source.

« Ils sont 68, en comptant la personne arrêtée pour agression », a indiqué un porte-parole de la police de New York dimanche soir.

Plusieurs centaines de militants du mouvement anticapitaliste Occupy Wall Street (OWS), qui contestent le pouvoir des élites financières et politiques du pays, sont entrés dans le parc Zuccotti Park – que le mouvement occupait avant d’en être chassé en novembre -, pour y fêter le Nouvel An.

Mais des incidents sont survenus lorsque certains militants ont tenté d’enlever des barrières métalliques placées autour du parc.

La police est immédiatement intervenue et des confrontations avec les militants anticapitalistes sont survenues dimanche à l’aube.

Le mouvement anti-Wall Street tend à s’essouffler aux Etats-Unis depuis que ses sympathisants ont été chassés des parcs et des places de diverses villes où ils manifestaient.

AFP, 2 janvier 2011

Grèves de cheminots

Soixantième jour de grève pour les cheminots de St-Etienne !

Les cheminots de stéphanois sont en grève depuis 60 jours, comme le rappelle ce matin Le Progrès sans préciser, comme d’habitude les raisons de ce mouvement (un désaccord avec une décision de la direction SNCF de créer un établissement « multi-fonction » dans la Loire) et en insistant sur la gêne pour les usagers, notamment entre Lyon et St-Etienne. Pour comprendre (et soutenir) ce mouvement, on peut lire la lettre ouverte que les cheminots de Sud-Rail avaient adressé début décembre aux usagers, aux cheminot-e-s et aux élu-e-s.

Soutenons-les !

Document à télécharger sur Rébellyon

Rébellyon, 1er janvier 2011

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[PORTUGAL] Les cheminots en lutte – 1er janvier 2012

 

Portugal : grève des conducteurs de train

Début d’année difficile pour les usagers des transports publics au Portugal. Le secteur est en proie à une grève largement suivie, une grève des conducteurs de train. Ils protestent contre l’ouverture de procédures disciplinaires visant des cheminots qui n’auraient pas respecter les consignes de service minimum lors de précédentes grèves.

Les transports publics sont un des secteurs les plus touchés par les mesures d’austérité décidées par les autorités. Des mesures dénoncées par Alcino, usager des chemins de fer. Selon lui, les conducteurs de train ont raison de faire valoir leur droit de grève.

A l’inverse, Almerinda déplore cette grève. “Tous les mois, je paie ma carte de transport, dit-elle, et les grévistes n’ont pas à nous faire subir cette situation”.

Selon les chiffres de la direction, moins d’un train sur sept circule ce dimanche. Les perturbations pourraient se poursuivre sur certaines liaisons en début de semaine.

Presse bourgeoise – Euronews, 01/01/2012

Portugal: les conducteurs de trains en grève pendant les fêtes

LISBONNE – Le trafic ferroviaire était fortement perturbé vendredi au Portugal en raison d’une grève des conducteurs des chemins de fer (CP), qui se prolongera jusqu’à dimanche, pour protester contre l’ouverture de procédures disciplinaires par l’administration.

En fin d’après-midi, 760 trains sur les 900 prévus avaient été annulés, a indiqué une porte-parole de CP, précisant que quasiment seuls les trains imposés par le service minimum avaient pris le départ.

La direction de CP s’était réunie jeudi soir avec le syndicat des conducteurs pour tenter d’éviter la grève, mais sans succès. Faute d’accord, le mouvement doit être reconduit le 1er janvier.

Les grévistes protestent notamment contre les procédures disciplinaires appliquées à quelque 200 conducteurs qui n’ont pas respecté le service minimum décrété lors d’un précédente grève.

Ils dénoncent également des politiques de démantèlement des chemins de fer et de réduction du nombre de postes menée par le gouvernement, selon un communiqué du syndicat des conducteurs.

CP a pour sa part regretté un mouvement social qui pénalise les populations et l’entreprise, estimant que cette grève équivaudrait à quelque 2,5 millions de perte de chiffre d’affaires dans un contexte difficile pour le secteur public des transports.

L’endettement des entreprises publiques de transport s’élevait fin 2010 à près de 17 milliards d’euros, soit l’équivalent de 10% du PIB annuel du pays, avait récemment indiqué le ministre de l’Economie Alvaro Santos Pereira.

Soumis à une forte cure de rigueur dans le cadre du plan d’aide financière de l’Union Européenne et du Fonds monétaire international obtenu en mai dernier, le Portugal a connu cette année plusieurs grèves dans les services publics de transport et une grève générale fin novembre.

Presse bourgeoise – Romandie (avec l’AFP), 23 décembre 2011 19h03

[Syrie] Lutte sociale partout malgré la répression

Syrie: appel à un retrait des observateurs arabes, nouvel an sanglant

Un organisme de la Ligue arabe a appelé dimanche au retrait immédiat des observateurs de Syrie en estimant que leur présence n’avait aucun effet sur la répression de la révolte par les forces du régime, après un nouvel an sanglant.

Image tirée d'une vidéo AFP montrant un manifestant face aux forces de sécurité à Homs le 1er janvier 2011

Image tirée d’une vidéo AFP montrant un manifestant face aux forces de sécurité à Homs le 1er janvier 2011
 

Le président du Parlement arabe, Salem al-Diqbassi, a appelé au « retrait immédiat des observateurs arabes, le régime syrien continuant à tuer des civils innocents », au moment où un deuxième groupe d’observateurs chargés de rendre compte de la situation en Syrie doit arriver jeudi dans ce pays.

Les agissements du régime « sont une violation claire du protocole arabe qui prévoit de protéger le peuple syrien. Nous assistons à une escalade de la violence, davantage de personnes sont tuées y compris des enfants et tout cela en présence des observateurs », a ajouté le chef de ce comité consultatif formé de parlementaires issus des 22 membres de la Ligue arabe.

Le « premier martyr de 2012 » est un enfant de 7 ans tué à Hama (centre) par des tirs des forces de sécurité qui visaient la voiture de son père, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Quatre autres civils ont péri à Homs (centre), dont deux tués par les milices pro-régime.

Dans la province de Damas, 20 manifestants ont été blessés, a précisé l’OSDH.

Les « jeunes de la Révolution » ont célébré le nouvel an par des feux d’artifice et des appels au départ de M. Assad, confronté depuis la mi-mars à une contestation sans précédent, selon des vidéos.

Dans la ville d’Idleb (nord-ouest), des centaines de personnes ont assisté à un feu d’artifices, portant des flambeaux et chantant en faveur de « l’unité nationale et la fraternité islamo-chrétienne » et pour « la liberté ». Un croissant de lune et une croix ont été accrochés côte à côte dans une rue.

A Alep (nord), deuxième ville de Syrie peu touchée jusque-là par la contestation, des jeunes ont crié, selon une vidéo, des slogans de soutien aux villes rebelles de Homs et Deraa (sud). « Assad est l’ennemi de Dieu », ont-ils scandé.

« Nouvel an sans fer ni chaînes. Nous souhaitons une bonne année aux frères chrétiens. Vive la Syrie libre », est-il écrit sur une pancarte.

A Zabadani, à 50 km de Damas, autour d’un sapin orné de guirlandes, des centaines de personnes ont dansé au son des pétards, selon une autre vidéo. « Le peuple veut le départ de l’assassin », ont-ils crié.

Les manifestants, dans la ville de Daël, proche de Deraa, ont porté des flambeaux. Sur des pancartes on pouvait lire: « Le Monde entier accueille le Nouvel an par des feux d’artifice, en Syrie nous l’accueillons par des balles et des chars ».

Des milliers de personnes ont aussi manifesté dans les provinces de Homs, de Hama et d’Idleb, selon les les comités locaux de coordination (LCC) qui organisent les rassemblements sur le terrain.

Des interpellations ont eu lieu à Lattaquié (ouest), alors qu’une militante, Waëd Mahfouz, a été arrêtée samedi à Harasta dans la région de Damas, selon l’OSDH.

Une grève générale était en outre suivie à 80% à Douma dans la banlieue de Damas, où les forces ont « cassé les cadenas pour contraindre les commerces à ouvrir », ont indiqué l’OSDH et LCC.

Les vidéos, capturées par portables et diffusées sur internet par les militants et de simples habitants, constituent quasiment les seuls témoignages de la situation en Syrie, où les autorités limitent drastiquement l’accès des médias étrangers.

L’ONU estimait début décembre à plus de 5.000 le nombre de civils tués par les forces du régime déterminé à étouffer toute contestation malgré les sanctions occidentales.

La mission des observateurs commencée le 26 décembre fait partie d’un protocole qui prévoit aussi l’arrêt des violences, la libération des détenus, le retrait de l’armée des villes et la libre circulation dans le pays pour les observateurs et la presse.

Le général Mohammed Ahmed Moustapha al-Dabi, chef de la mission des observateurs, a démenti des propos attribués à l’un des observateurs qui faisait état sur une vidéo de la présence de tireurs embusqués à Deraa. « Cet homme a dit que s’il voyait -de ses propres yeux- ces tireurs embusqués, il les signalerait immédiatement », a-t-il dit à la BBC.

Selon l’agence officielle Sana, des observateurs étaient dimanche dans les environs de Homs et à Idleb. D’autres se trouvaient à Deraa et près de Damas.

Aucun communiqué officiel n’a été encore publié par les observateurs, escortés dans leurs mouvements par les forces du régime, sur le déroulement de leur mission.

AFP, 1er janvier 2011

[Bahreïn] Un adolescent tué lors de manifestations

[Bahreïn] un adolescent tué lors de manifestations

Un adolescent chiite a été tué par le tir d’une bombe lacrymogène de la police lors de manifestations samedi à Bahreïn, a affirmé dimanche l’opposition dans un communiqué.

La police anti-émeutes de Bahreïn est intervenue samedi pour forcer des manifestants chiites à cesser de manifester devant leurs maisons – keystone
 

Sayyed Hachem Saïd, 15 ans, « a été atteint d’un tir tendu à la tête » et un adulte qui a tenté de le secourir a été blessé à la cuisse par un tir de la police, a affirmé le Wefaq, le principal mouvement de l’opposition chiite.

Des médecins ont tenté en vain de le ranimer dans un dispensaire de Sitra, au sud de la capitale et ensuite à l’hôpital Salmaniya de Manama, selon le Wefaq qui a déploré la poursuite de la répression des manifestations chiites.

La police anti-émeutes de Bahreïn est intervenue samedi pour forcer des manifestants chiites à cesser de manifester devant leurs maisons, avait indiqué un ancien élu de l’opposition chiite, Matar Matar.

Par ailleurs, le gouvernement a fait état d’une embuscade tendue vendredi par des manifestants à une patrouille de police à Nuwaidrat, près de Sitra, pendant laquelle des cocktails Molotov ont été utilisés. Dans un communiqué, le gouvernement a annoncé l’arrestation de plusieurs suspects à la suite de cet incident qui a endommagé un véhicule de la police.

Selon M. Matar, le chef du Wefaq, cheikh Ali Salmane a appelé à la suite de cet incident à ne pas utiliser ces engins incendiaires contre la police.

Les chiites de Bahreïn, majoritaires parmi la population autochtone, tentent de relancer la contestation contre la dynastie sunnite commencée au printemps dernier, en estimant qu’elle n’a pas accédé à leur demande d’une véritable monarchie constitutionnelle.

Promesses des autorités

Une Commission d’enquête indépendante a rendu le 23 novembre un rapport dénonçant notamment un « usage excessif et injustifié de la force » de la part des autorités lors de la répression à la mi-mars d’un mois de contestation.

Selon la commission, 35 personnes – 30 civils et 5 membres des forces de sécurité – ont été tuées, alors que les autorités parlent de 24 morts, dont 4 policiers. Cinq civils sont décédés sous la torture, selon cette commission.

Les autorités ont dit accepter ces conclusions et les Etats-Unis, proches alliés de Bahreïn, ont appelé à punir les auteurs de violations des droits de l’homme.

Source : ats-afp, vu sur Le nouvelliste, 1er janvier 2012

Contre le fascisme rampant en Hongrie, auto-organisation !

Jusqu’en 2010 en Hongrie, le gouvernement était issu de l’union de la gauche et d’un parti libéral. Il était emmené par le ministre-président de gauche Ferenc Gyurcsány, issu du parti socialiste. Ce gouvernement avait de fait mené une politique très libérale et un plan de rigueur drastique, suscitant la colère populaire. Gyurcsány avait même dû démissionner en 2009 après avoir confessé qu’il avait menti au peuple dix-huit mois durant…

La droite, alliée à l’extrême-droite, a surfé sur le mouvement de contestation en provoquant des manifestations violentes. Et en adoptant un discours pseudo « antilibéral », mettant en avant ses petites recettes « protectionnistes » et xénophobes.

Résultat : aux élections législatives de 2010 le Fidesz (droite nationaliste, protectionniste et conservatrice), emmené par Viktor Orbán, prend le pouvoir grâce à l’alliance avec le Jobbik (d’extrême-droite, connu pour ses positions répugnantes et ses milices) et aux curetons réacs du KDNP chrétien-démocrate. Y compris à Budapest où, pour la première fois, est élu un maire conservateur…

Ayant les bras libres avec une majorité très large à l’assemblée, le Fidesz a dès lors imposé une politique antisociale. Notamment avec une réforme de la constitution (qui vient d’entrer en vigueur), et quasiment impossible à réformer par des voies politiciennes. Au programme, la Hongrie n’est plus mentionnée comme « République » mais seulement comme « Hongrie » ; références claires à une nationalité ethnique (droit de vote aux habitants étrangers « hongrois d’origine », les médiateurs des minorités ethniques sont quasiment supprimés) et aux racines chrétiennes (subventions aux 14 seules communautés religieuses bien « conformes » au pouvoir en place, contre 300 auparavant, ce qui n’était pas mieux mais démontre le caractère xénophobe du pouvoir actuel) ; remise en cause du droit à l’IVG et interdiction du mariage homosexuel ; contrôle et censure des médias, des journalistes licenciés et liberté de la presse bafouée ; soumission de la justice au pouvoir ; les protections déjà minces sur les données personnelles sautent ; allongement des mandats politiques vers une véritable autocratie, sans parler de la criminalisation des partis d’opposition avec une proposition de loi pour s’emparer de leurs biens et juger leurs leaders… pour collaboration sous l’époque communiste !

Orbán a par ailleurs institué les « travaux d’intérêt général » obligatoires, dans ce que ce que certains qualifient de « camps de travail », visant notamment les Rroms. A cette occasion, il a proposé que les policiers à la retraite les surveillent. Ambiance… hélas palpable ailleurs en Europe (suivez mon regard).

Quant à « l’antilibéralisme » de façade qui l’a fait élire, comme celui de toutes les droites fascisantes il ne s’agissait bien entendu que d’une escroquerie : code du travail démoli ; éducation et services publics rognés ; la banque centrale (que le Fidesz envisage de mettre sous sa tutelle) peut désormais bloquer le budget et dissoudre l’assemblée en cas d’alternance, et les réformes fiscales et sociales (retraites notamment) nécessitent désormais les deux tiers de l’assemblée. Le « volte-face » libéral de cette coalition atteint le summum du grotesque lorsque le ministre des finances a récemment fait appel au FMI et à la Commission européenne, pour mettre de fait le pays sous la tutelle des marchés financiers, suscitant l’indignation populaire…

La population a donc rapidement déchanté. Elle s’organise pour contester ses réformes, et surtout rassembler les composantes sociales. Notamment avec le mouvement EMD (« un million pour la démocratie ») – certes encore timide et plutôt réformiste, sans parler des vues électoralistes de certaines de ses composantes – mais aussi un mouvement étudiant, qui se renforce depuis plusieurs mois contre la réforme des universités.

Face à la contestation grandissante, et à la situation catastrophique de finances toujours plus plombées, le gouvernement serre la vis autoritaire et autocratique, et surenchérit dans un discours nationaliste des plus grossiers. Tout en ressortant une nouvelle fois le hochet « antilibéral », en menaçant de taxer les banques et de nationaliser certains actifs de fonds de pension privés… dans la seule vue de négocier avec le FMI les conditions d’un nouveau « prêt » étranglant encore plus le pays.

Souhaitons aux Hongrois-es qui n’ont guère plus d’illusion sur la gauche (qui appelle opportunément depuis peu à descendre dans la rue… la même population qui manifestait contre sa politique libérale il y a deux ans encore), et se sentent indigné-e-s par ce gouvernement fascisant, de poursuivre ce mouvement de contestation sur des bases auto-organisationnelles. Et de mettre enfin à bas tous ces bouffons autoritaires qui, quel que soit leur masque, ne représentent jamais que les intérêts de la bourgeoisie.

John Rackham, groupe Pavillon Noir, Fédération Anarchiste 86, 1er janvier 2012