Archives de catégorie : La rue grogne

[Égypte] Pour chaque œil, toute la gueule

[Égypte] Pour chaque œil, toute la gueule

Égypte : des policiers recherchés par les activistes de la place Tahrir

Des Égyptiens portant des cache-œils rassemblés sur la place Tahrir du Caire. Ces activistes ont tenu à rendre hommage, vendredi, aux manifestants qui ont été blessés au visage, notamment par des balles en caoutchouc tirées par les forces de sécurité, lors des récents affrontements qui ont embrasé la capitale égyptienne.

Une initiative organisée alors qu’un officier de police, accusé d’avoir touché des protestataires au visage, s’est rendu mercredi aux autorités. Identifié grâce à cette vidéo qui a fait le tour de la Toile, le lieutenant Mahmoud Sobhi El Shinawi avait fait l’objet d’une véritable traque de la part des manifestants. Des avis de recherche avec sa photo avaient ainsi été distribués sur la place Tahrir et ses informations personnelles publiées sur Internet.

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Et les manifestants ne sont pas les seuls à accuser les forces de l’ordre de viser délibérément en direction de la tête pour réprimer le mouvement contestataire dans le pays. Une ONG locale affirme ainsi avoir recensé pas moins de 60 cas de contestataires blessés au visage rien que dans un seul hôpital du Caire.

Certains d’entre eux ont d’ailleurs perdu l’usage de leurs yeux et sont devenus des icônes du mouvement de contestation. C’est le cas notamment d’Ahmad Harara. Ce dentiste de 31 ans avait perdu un oeil pendant la révolution qui avait chassé le président Hosni Moubarak en début d’année. Le 19 novembre, une balle en caoutchouc lui a arraché le second alors qu’il participait aux récentes manifestations.

En attendant, les cyberactivistes semblent prêts à tout pour obtenir justice. Ils sont actuellement à la recherche d’un deuxième policier « arracheur d’yeux » qui se serait vanté sur les réseaux sociaux d’avoir tiré sur des manifestants.

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Leur presse (France 24), 5 décembre 2011.


Égypte : Un document choc sur la répression place Tahrir

Les habitudes policières ont la peau dure en Égypte ! Alors que l’ancien président Hosni Moubarak comparaît pour la mort de 846 manifestants en janvier-février, la junte militaire qui lui a succédé (transitoirement ?) semble n’avoir rien changé.

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En témoigne ce documentaire mis en ligne par le journaliste égyptien Mustapha Baghdat.

Il a été tourné la semaine dernière, quand des milliers de manifestants sont redescendus sur la place Tahrir, juste avant les élections de lundi et mardi, pour exiger que l’armée rentre dans ses casernes et remette le pouvoir aux civils.

Dans ce documentaire de 6 minutes et demi, des scènes de répression d’une violence inouie, où l’on voit des agents des forces de sécurité tabasser les manifestants et tirer à bout portant sur des civils.

Mustapha Baghdat  a monté, en alternance, les déclarations du gouvernement et de représentants militaires et les séquences qu’il a pu tourner, en plan rapproché, au milieu des manifestants :

« Si je n’étais pas là pour enregistrer ce qui se passait, alors rien ne serait venu démentir les mensonges de l’État. Si je ne m’étais pas rendu à cet endroit, à ce moment, alors je ne pourrais pas me regarder en face », explique le caméraman, âgé de 31 ans, qui a pris d’énormes risques pour ces images.

Son documentaire a déjà été visionné plus de 100’000 fois sur YouTube.

Rappelons qu’en neuf jours de manifestations, il y a eu au moins 45 morts et plus de 2000 blessés.

Leur presse (Bruno Ripoche, Globservateur), 3 décembre 2011.

[COLOMBES] Saccage du siège d’Arkema et affrontements avec les CRS lors d’une manifestation des salarié.e.s en lutte

Actes de vandalisme lors d’une manifestation devant le siège d’Arkema

COLOMBES (AFP) – Des actes de vandalisme ont été commis lundi au siège d’Arkema en région parisienne lors d’une manifestation houleuse de salariés, appelés à bloquer l’ensemble des sites du premier chimiste français pour dénoncer un projet de cession d’activités.

Bris de verre dans le hall d’entrée, chaises renversées, cloisons cassées: “des actes assez violents” ont été commis au rez-de-chaussée du siège de Colombes (Hauts-de-Seine), entraînant le report d’un comité central d’entreprise et l’évacuation de l’immeuble, selon la direction.

La CFE-CGC a immédiatement condamné ces “actes de vandalisme”, tout en réclamant des “garanties” sur la cession.

Sur les quelque 750 manifestants (600 selon la police), certains s’en sont pris à la façade de verre de l’immeuble, après des heurts avec les CRS. Des sièges en plastique ont été brûlés devant l’entrée principale pour bloquer l’accès, a constaté une journaliste de l’AFP.

Le groupe Arkema a l’intention de céder à Klesch, dont le siège est à Genève, ses activités vinyliques, principalement basées en France avec 1.780 salariés et 850 à l’étranger, assurant que cette vente “pour zéro euro” se ferait “sans aucune restructuration de l’outil industriel”.

“Arkema sort la Klesch– nikov”, “l’avenir appartient à ceux qui luttent”, pouvait-on lire sur des banderoles devant le siège, au milieu d’un concert de klaxons et pétards.

A l’issue d’une rencontre dans la matinée entre une délégation syndicale et la direction, les salariés ont accepté l’ouverture d’un CCE dans l’après-midi, la direction posant comme condition le retour au calme et la sécurisation du site.

“Pour nous, il s’agit de contrer ce plan. L’essentiel c’est de faire voter une délibération pour ensuite contester le plan devant les tribunaux”, a lancé Jean-Marie Michelucci, coordinateur syndical CGT Arkema.

“On est en train de sous-traiter un plan social à un américain, Garry Klesch. On ne peut pas faire confiance à un aventurier de ce type”, a-t-il poursuivi, citant comme exemple le rachat août 2010 d’une usine en Allemagne, suivi de licenciements.

“Nous attendons du gouvernement qu’il explique aux actionnaires que eux aussi doivent faire des sacrifices. Notre seul mot d’ordre c’est le retrait du projet!”, a souligné le délégué cégétiste.

Pour dénoncer le “démantèlement” du pôle vinylique et le fait qu’Arkema ne précise en rien la viabilité du projet” car “la bonne santé financière de l’entreprise ne justifie en rien ce projet”, FO, la CGT et CFDT avaient appelé à la grève.

Les sites directement concernés par le plan de cession étaient à l’arrêt depuis dimanche matin, selon la direction, alors que les principales plate-formes du groupe étaient perturbées par solidarité comme à Serquigny (Eure).

Dans les Bouches-du-Rhône, “toutes les installations étaient à l’arrêt depuis dimanche 04h00″ à Lareva, a indiqué le directeur, Eric Ratier, et la situation était indentique à Fos.

Du personnel chargé du suivi et de la sécurité reste toutefois sur place, une procédure qui permet le redémarrage des installations “en quelques heures”, a précisé M. Ratier.

Selon lui et le directeur de Fos, Jean-Philippe Gendarme, la fin du mouvement ne devrait pas intervenir avant mercredi, mais reste conditionnée à l’évolution de la réunion à Paris.

Sur le groupement de recherches de Lacq (Pyrénées-Atlantiques) une centaine de salariés (sur 150), étaient en grève lundi et ont effectué un débrayage de 08H00 à 10H00 entraînant l’arrêt des unités de production pour une durée de 24 heures, de même que sur le site de Mont.

Aucune action n’était prévue à Jarrie (Isère) ni à La Chambre (Savoie).

Presse bourgeoise -AFP, 05/12/2011 – Vu dans le Chat noir Emeutier

[Grèce] appel de solidarité internationale avec les travailleurs d’Helleniki Halivourgia

Un texte de l’Initiative des étudiants et des travailleurs grecs de Paris concernant les grévistes des Aciéries grecques. Merci de le faire circuler et signer. Toute sorte de solidarité, morale ou financière, est importante pour cette lutte!

Depuis le 1er novembre 400 travailleurs des « Aciéries grecques » (Helliniki Halivourgia) sont en grève, après avoir refusé la proposition du patronat qui consistait soit à la suppression de postes et à des licenciements, soit à la réduction des salaires « afin d’éviter les licenciements ». Une proposition similaire à celle imposée par Fiat à ses ouvriers il y a quelques mois. L’assemblée générale des travailleurs de Helliniki Halivourgia n’a accepté aucune des deux propositions et la direction a décidé de licencier 34 travailleurs. Leur réponse a été la grève, qui continue aujourd’hui, même si la direction a essayé de faire d’autres propositions, comme par exemple de réembaucher les licenciés en intérim. Ils ne l’ont pas accepté…

La lutte des travailleurs de Helliniki Halivourgia, surtout dans la situation actuelle de crise, de chômage et de précarité, n’est pas juste « une autre lutte », elle incarne en ce moment la lutte de toute la classe ouvrière. Les travailleurs montrent qu’ils se battent ensemble, sans les fausses divisions entre « licenciés » et « non-licenciés ». Ils ont conscience du fait que leurs intérêts sont communs et opposés à ceux de la direction de l’entreprise. Comme ils le disent dans leur communiqué du 17 novembre « nous sommes en grève, comme un poing, pour le 16ème jour. Et nous continuons ! Nous ne reculons pas, nous avons choisi le chemin de l’honneur et de la dignité, pour défendre le pain et l’avenir de nos enfants ». Il s’agit d’une lutte qui n’a pas d’autre choix que de gagner…Sa victoire sera une victoire de tous/tes les travailleurs en Grèce et ailleurs.

Plusieurs messages de soutien arrivent du monde entier : des syndicats d’Argentine, du Chili, de Russie, ou d’Espagne,… et bien entendu des syndicats, des lycéens et des étudiants grecs. Les actes de solidarité dans le pays se multiplient : des travailleurs d’une usine de production de lait (Mevgal) ont apporté du lait aux grévistes, des retraités, des lycéens et des étudiants ont symboliquement offert de l’argent à la caisse de solidarité des grévistes, beaucoup d’anonymes apportent leur soutiens financier, matériel ou tout simplement moral.

Nous aussi, nous exprimons notre soutien et notre pleine solidarité avec les grévistes de « Helliniki Halivourgia » !

Leur lutte est la nôtre aussi !

Leur victoire sera aussi à nous !

Initiative des étudiants et des travailleurs grecs de Paris

Contact : solidarite.acieriesgr@gmail.com

Nouvelles Hors Les Murs, 4 décembre 2011

[Durban] 10.000 manifestant-e-s contre l’apartheid climatique

Contre l’apartheid climatique : 10 000 manifestants en Afrique du Sud

De Durban à Mexico en passant par Biarritz, ce samedi 3 décembre, c’était journée d’Action globale pour le climat. Sans doute plus de 10 000 manifestants se sont massés dans les rues de Durban. Direction le centre de Conférence de l’ONU où se tiennent les négociations. Bloqué par la police, le cortège s’est arrêté pour interpeller vertement négociateurs et représentants des pays de la planète. Zwelinzima Vavi secrétaire exécutif de la Cosatu – centrale des syndicats sud-africains –, Nnimmo Bassey pour les luttes pour la justice climatique en Afrique, Tom Goldtooth pour les organisations indigènes, Aluwani Nemukula pour les jeunes, Constance Mogale pour les organisations des femmes et Bishop Davies pour les organisations confessionnelles ont pris la parole devant la secrétaire exécutive des négociations climat de l’ONU, Christiana Figueres, et la sud-africaine qui préside la COP-17, Maite Nkoana-Mashabane, venues en personne prendre note des revendications citoyennes.

« Pour la justice climatique » était le slogan le plus communément partagé, sous une forme ou une autre. Se désolant de l’inertie des négociations, les exigences citoyennes devraient ramener les négociateurs aux fondamentaux : obtenir des engagements véritablement contraignants et suffisants de réduction d’émissions de gaz à effets de serre et arrêter de laisser les lobbies économiques dicter la marche à suivre. Par leurs chants, leurs danses et leurs slogans – notamment Amandla le cri de ralliement des opposants à l’apartheid – paysans, travailleurs des déchets, syndicalistes, femmes, jeunes, ont fait de cette manifestation une manifestation populaire, déterminées et dynamique. Contrastant avec l’atonie, l’inertie et l’entre-soi des négociations officielles.

Bien plus largement, ce sont les politiques énergétiques qui étaient au coeur des cortèges : rejet du nucléaire pour la Cosatu, slogans contre les « énergies sales » ou « pour les énergies renouvelables » ici et là, dénonciation des coupures de courant et d’un inégal accès à l’électricité en Afrique du Sud, revendications pour laisser le pétrole dans le sol, etc… A Durban, les politiques énergétiques et la nécessaire transition énergétique sont peut-être en train de prendre le pas sur la technicité des négociations climat. Au moins du côté de la société civile.

Alter-échos, Sophie Chapelle, 3 décembre 2011

[Poitiers] tractage contre la gentrification

Suite à l’assemblée Démocratie réelle 86 (qui se tient désormais chaque samedi à 15H, parvis notre-dame), un rassemblement a eu lieu contre la gentrification du centre-ville de Poitiers et la purification sociale du centre-ville.

Le tractage (trois cent tracts distribués) a bien marché, de nombreuses personnes se sont arrêtées pour partager leur colère face à la transformation du centre-ville en chiure bétonnée, marchande et aseptisée, où les zonard-e-s et les basané-e-s sont régulièrement contrôlés et harcelés par la police nationale et municipale.

Groupe Pavillon Noir, 4 décembre 2011

ndPN : un article dans la PQ-ère :

POITIERS  » De la place pour tous en centre-ville  »

Hier après-midi à Poitiers, des membres de Démocratie réelle maintenant Poitiers ont procédé à une distribution de tracts. Lesquels, « dénoncent l’attitude de la police, de la municipalité et des commerçants » vis-à-vis des « zonards » pour qu’ils soient sortis du centre-ville. A l’avenir, Démocratie réelle maintenant Poitiers envisage la création d’un Droit Au Logement 86 et d’un garage associatif dans le secteur des Trois-Cités.

Leur presse, Nouvelle République, 4 décembre 2011