Archives de catégorie : La rue grogne

[Turquie] Communiqué de Revolutionary Anarchist Action (DAF)

[Istanbul occupée] Mardi 11 juin

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Les médecins volontaires soignent une grande quantité de presonnes, pendant que les attaques de la police continuent. (17h10)

 

Voici un texte d’appel à la solidarité écrit de l’anglais par le Revolutionary Anarchist Action (DAF) à Istanbul. S.V.P., faites ciculez dans vos réseaux et distribuez-le librement de façon massive.

La semaine dernière, un groupe de protestant.e.s débutent une action visant à protéger les arbres d’un parc après que plusieurs d’entre eux furent coupés illégalement au nom d’un projet de gentrification urbaine. Très tôt le matin lors du deuxième jour de protestation, la police attaque les protestant.e.s violemment avec des gazes lacrymogènes, des jets d’eau à pression et des balles de plastiques blessant grand nombre d’entre eux. L’étincelle, d’abord allumée par cet événement de terrorisme d’État, se propage partout à travers le pays et devient vite une action rapide et organisée de révolte.

http://juralib.noblogs.org/files/2013/06/033.jpegA protester prepares to fire a slingshot at riot police as they storm Istanbul’s Taksim Square.

Le peuple s’organisent contre les attaques croissantes des forces de l’ordre, le terrorisme d’État et la violence policière, transforment les rues en véritables aires de résistance. Cette révolte populaire est en cours depuis quatre jours et continue de grandir.

Des centaines de milliers de manifestant.e.s ont résisté ensemble dans Taksim, dont le gouvernement bloquait l’entrée et où les violences policières ont atteint un sommet, pour parvenir finalement à reprendre le contrôle et occuper la zone en bloquant les accès au square par des barricades de matériaux de construction et de pavées à plusieurs endroits stratégiques de la ville, étendant ainsi la révolte. À Izmir, une autre grande ville de Turquie, des centaines de manifestant.e.s ont incendié le bâtiment du parti au pouvoir.

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La solidarité sociale et le support mutuel lors des manifestations et des confrontations sont palpables. Dans toutes les villes où les confrontations éclatent, les gens ont ouvert leurs maisons aux protestataires et aux personnes blessées. Plusieurs ont distribué devant leur porte des trousses de premiers soins et de la nourriture pour les manifestant.e.s. Les équipes de volontaires médicaux se sont auto-organisées efficacement dans les zones de protestations aidant le plus rapidement possible les blessé.e.s. Des avocat.e.s volontaires aident également les arrêté.e.s.

Plus les confrontations continuent, plus le nombre de mort.e.s et de blessé.e.s augmente. Les médias de masse continuent d’agir comme si rien n’arrivait. Le nombre de mort.e.s semble s’élever à 10, mais rien n’est certain en raison de l’absence de déclaration officielle. Un protestant à Istanbul s’est fait écraser sous un camion policier en essayant de bloquer une rue. Un autre a eu un accident vasculaire cérébrale causé par les gazes, un autre est passé sous un bulldozer de police. Tous ont perdu la vie. À Ankara, un manifestant s’est fait descendre d’une balle dans la tête par un policier.

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Plus les actions et la confrontation continuent ici, plus la solidarité globale augmente. Anonymous est entré dans les sites internet du parti au pouvoir, de la police d’Istanbul, de la municipalité d’Ankara et de plusieurs autres agences gouvernementales. Anonymous a déclaré son intention de continuer les cyber attaques contre le terrorisme de l’État turc.

Alors que des millions de personnes sont dans les rues en train de résister aux attaques policières partout à travers le pays, plusieurs partis politiques d’opposition essaient de prendre avantages en manipulant les actions et la politisation présentes. Exactement comme ce fut observé dans différentes régions lors du Printemps Arabe, les partis d’opposition (spécialement les kémalistes) essaient de s’approprier l’origine des actions présentes. En prenant avantage de la politisation sociale, ils essaient d’acquérir des gains et ainsi espèrent accéder au pouvoir. Les révoltes ont laissé les politiciens et l’État dans une mauvaise position. Alors que le gouvernement essai de manipuler le sens de la révolte en la qualifiant de protestation d’un groupe de radicaux, une crise économique commence à montrer ses premiers signes sur le marché boursier.

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Cependant, c’est une des plus grosses actions de l’histoire du pays. Dans la rue, le peuple se soulève contre les politiques d’oppression, de suppression, de terreur et de violences policières que l’État n’a cessé d’augmenter depuis trop longtemps déjà. Le peuple que l’État a essayé de soumettre avec une oppression de plusieurs centaines d’années se révolte désormais directement contre lui.

Nous appelons tou.te.s nos camarades qui luttent partout à travers le monde: Élevez la voix de la révolte depuis tous les lieux et canaux que vous pouvez utiliser contre l’État turc et les médias de masse qui essaient de la réduire au silence. Organisez des actions de solidarité de chez vous pour élever nos voix avec des millions de personnes dans les rues à travers le monde.

Joignez votre voix à la révolte de gens ignorées par l’État, opprimées et exploitées depuis des années. Laissez le feu de la révolte contre l’État turc que nous avons allumé d’une étincelle prendre de l’ampleur et s’étendre.

Partout à Istanbul tout est désormais résistance contre l’État terroriste, la violence policière et l’exploitation capitaliste.

Nous allons continuer de diffuser la suite des émeutes.

Revolutionary Anarchist Action (DAF)

A-infos, 11 juin 2013

Repris sur le Jura Libertaire, 11 juin 2013

[Chasseneuil – 86] Les salarié-e-s de Bonilait en grève

Chasseneuil : l’usine Bonilait bloquée

Les grévistes bloquent l’accès à l’usine – (Photo cor Alain Chauveau)

Une quarantaine d’agents de l’usine Bonilait Protéines de Bonnillet (commune de Chasseneuil-du-Poitou) sont en grève illimitée depuis ce lundi matin pour des revendications salariales.

Le syndicat CGT Bonilait Protéines bloque l’accès à l’usine, aucun camion ne peut donc s’approvisionner. « Nous sortons des négociations annuelles obligatoires, confie Alain Hérault, délégué CGT, et nous sommes loin des attentes des agents sur les salaires et l’amélioration des conditions de travail. La direction nous propose une augmentation de 1,5 % à compter du 1er juin (soit quelque 18 € pour les plus bas salaires) alors que nos revendications portent sur 75 € bruts mensuel. On a une entreprise qui réalise des bénéfices et nous aimerions bien récolter le fruit de notre travail, notamment pour les plus bas revenus. » Jointe par téléphone la direction nous a fait savoir qu’elle ne souhaitait pas s’exprimer sur ce mouvement de grève.

Nouvelle République, 10 juin 2013

[Poitiers] Grève du personnel du CHU contre la réduction de plusieurs jours de RTT

Grève du personnel au CHU de Poitiers

Aujourd’hui, le personnel du CHU de Poitiers se mobilise contre la suppression de 6 à 2 jours de RTT. Cette mesure entre dans la révision du budget de l’hôpital. Après une tentative de négociation avec la direction qui refuse de revenir sur cette mesure, l’intersyndicale CGT, CFDT et FO appelle le personnel à la grève. Une assemblée générale aura lieu à 13h30 au CHU.

Nouvelle République, 10 juin 2013

Mise à jour 11/06/2013 :

Suppression de RTT au CHU : le personnel en grève

Les agents du CHU de Poitiers sont entrés en grève hier matin. Ils protestent contre la suppression de RTT prévue dans le budget 2013.

Les personnels médicaux du CHU de Poitiers sont en grève depuis hier. Pour des raisons budgétaires, six jours de RTT pourraient leur être supprimés. « La direction a prévu de faire des économies à hauteur de 5 millions d’euros pour rééquilibrer le budget. Dans ces 5 millions, 3 millions concerneront le personnel », explique Marie-Thérèse Pintureau, aide-soignante et porte-parole de l’intersyndicale CGT, CFDT et FO. « Pour réaliser ces économies, la direction va supprimer six jours de RTT sur dix-neuf aux agents à repos variable (1). Les agents à repos fixe (2) perdront deux jours et le jour de sujétion. »

«  Cela ne va plus être tenable  »

Concrètement, le temps de pause des agents à repos variable qui travaillent le matin augmenterait de dix minutes et les agents de l’après-midi prendraient leur service quinze minutes plus tard pour que leur temps de travail hebdomadaire ne dépasse pas 35 heures. « La direction ne touche pas aux 35 heures mais nous supprime nos RTT », ajoute la porte-parole. « Nous rognons déjà sur nos jours de congés, si l’on nous supprime nos RTT, cela ne va plus être tenable. » Le personnel qui travaille de nuit n’est pas concerné. Les médecins et les cadres sont invités à donner deux jours de RTT. Christian Trianneau, infirmier et président du syndicat professionnel Coordination nationale infirmière de Poitiers et de la Vienne, est inquiet : « Les remplacements de congés maladie ne seront plus effectués qu’à hauteur de 50 % et seulement après un délai de trois semaines. Nous sommes certains que la direction va mettre en place ce dispositif dès cet été avec les départs en congés. Il n’y aura plus d’intérimaires ce qui va aggraver la situation au détriment des patients. » De son côté, le CNI qui n’appartient pas à l’intersyndicale lance à un appel à la grève ce matin à 10 h et à 14 h : « Nous avançons au jour le jour et nous tiendrons bon ».

«  Nous privilégions l’emploi  »

Jean-Pierre Dewitte, directeur général du CHU, tempère en affirmant que ces mesures ne sont pas encore définitives : « Nous réduirons peut-être la suppression à 4 ou 5 jours de RTT. Nous privilégions l’emploi dans un contexte difficile où il se fait rare. Nos patients ne doivent pas souffrir de l’absence de personnel. Cette mesure va permettre de réorganiser le temps de travail et ainsi gagner du temps de présence auprès des malades. Le jour de sujétion est un avantage historique et hors-la-loi propre au CHU de Poitiers, c’est pourquoi nous le supprimons ». Les syndicats annoncent une grève illimitée tant qu’il n’y aura pas de point d’entente. La direction présentera son budget à l’Agence régionale de santé le 13 juin après que celui-ci a été validé par le directoire.

(1) Infirmiers, aides-soignants, ASH, personnel travaillant le week-end. (2) Personnel qui ne travaille pas le week-end.

Aurore Ymonnet, Nouvelle République, 11 juin 2013

[Poitiers] Tract diffusé le 6 juin en hommage à Clément

NdPN : ce tract a été diffusé par des antifascistes lors de la manif du 6 juin à Poitiers.

Hommage à Clément – Antifascistes toujours

Clément Méric, 18 ans, militant syndicaliste, antifasciste et révolutionnaire, est en état de mort cérébrale. Il a été assassiné hier, mercredi 5 juin 2013, par des fascistes qui ont attaqué brutalement un groupe de camarades de l’Action Antifasciste Paris-Banlieue.

Pendant des mois, le gouvernement a laissé proliférer dans la rue des rassemblements homophobes et sexistes, qui ont largement diffusé des discours intolérables et contribué à donner des ailes aux fascistes de tout bord. Nous nous sommes mobilisé-e-s à chaque fois, et à chaque fois nous avons été étroitement encadré-e-s voire intimidé-e-s par la police d’Etat.

Nous sommes bien sûr en colère contre la droite, qui en appelle aujourd’hui à la répression contre les assassins de Clément, alors même qu’elle est largement responsable, par ses discours nauséabonds, de la montée de l’extrême-droite avec laquelle elle n’a pas hésité à défiler ces derniers mois.

Mais nous sommes aussi en colère contre cette « gauche » au pouvoir, qui en appelle à manifester en hommage à Clément, alors qu’elle participe elle aussi à la montée de la haine et du rejet de l’autre, avec son insupportable politique anti-immigré-e-s, ses expulsions de Roms, son aide aux riches, son matraquage des pauvres, son aberrant “débat citoyen” avec les homophobes et sexistes. Le PS, avec son immonde défense des frontières nationales, des frontières de classe et des frontières de genre, en appelle (en chœur avec d’autres partis de gauche et de droite, ) à de nouvelles lois répressives pour contrer les groupuscules d’extrême-droite. Or ceux-ci ne sont que le déplorable résultat d’une politique globale de haine, développée par tous les partis qui se sont succédés au pouvoir.

De toute évidence, ce ne sont pas des interdictions légales qui empêcheront les fascistes de nuire. Pour notre part, nous ne comptons guère sur les lois d’Etat pour contrer la haine et les divisions que ces lois inscrivent dans le marbre. Notre antifascisme est au quotidien, dans la rue. Il repose sur la solidarité en actes, l’action directe et l’auto-organisation, entre tou-te-s les exploité-e-s, tou-te-s les dominé-e-s.

Pensées fraternelles pour les proches de Clément, et ses compagnes et compagnons de luttes. Le meilleur hommage que nous pouvons rendre à Clément est de continuer à défendre son engagement, qui n’est pas mort avec lui.

Des antifascistes de Poitiers

[Poitiers] Une belle manif en hommage à Clément, qui se termine par des arrestations

NdPN : Contrairement à ce que raconte la NR, il y a bel et bien eu une manif aujourd’hui, à la fois digne et forte, en hommage à Clément. Pour affirmer clairement que l’engagement syndicaliste et révolutionnaire qu’il avait n’est pas mort avec lui. Divers slogans, tracts et banderoles ont témoigné de l’envie commune de partager la tristesse, mais aussi la colère et la détermination. Hélas les policiers n’ont cessé de mettre la pression en filmant les manifestant-e-s, de façon indécente vu ce qui nous rassemblait. Après la manif, deux personnes ont été arrêtées. Nous transmettons ici les infos qui circulent sur plusieurs listes militantes poitevines. Plus d’infos quand on aura des nouvelles des deux camarades, qu’on espère retrouver très vite.

Aujourd’hui à Poitiers a eu lieu une manif antifa en réaction à la mort de Clément (antifasciste paris banlieue). A 18h30 entre 250 et 300 personnes se sont rassemblées place du palais de justice et sont parties en manif dans le centre ville de Poitiers. Cette manif s’est terminée place du marché, et certain-e-s en ont profité pour prendre un apéro sur les terrasses ensoleillées des bars. Pendant plus d’1h30 une vingtaine de flics dont des hauts placés n’ont cessé de filmer, photographier et épier les moindres gestes des personnes présentes sur les terrasses.  Cette petite histoire se termine (encore une fois) mal, en effet 2 personnes ont été interpellées pour « attroupement illégal » et « insultes envers des forces de l’ordre« …. Ces personnes risquent de passer au minimum 4heures au poste et voir plus si affinités…

Les flics et les autorités de Poitiers continuent d’utiliser leur nouvelle arme: « la manif illégale ».  Un cas parmi tant d’autres…. http://www.antirep86.fr/2012/11/19/la-liberte-dexpression-ne-se-demande-pas-elle-se-prend/