Archives de catégorie : La rue grogne

[Espagne] Nouvelle manif contre la saignée des services publics et la violence policière à Valence

Espagne: des milliers de manifestants de nouveau dans les rues de Valence

Plusieurs milliers de manifestants ont de nouveau défilé mercredi dans les rues de Valence, dans l’est de l’Espagne, pour crier « non » aux coupes budgétaires et aux violences policières qui ont émaillé les rassemblements des derniers jours.

Manifestation contre les coupes budgétaires et la violence policière à Valence, en Espagne, le 22 février 2012

Manifestation contre les coupes budgétaires et la violence policière à Valence, en Espagne, le 22 février 2012

« Nous sommes le peuple, pas l’ennemi », affirmait une grande banderole déployée en tête de cortège, où étaient réunis lycéens, étudiants, parents d’élèves mais aussi syndicats et partis politiques opposés à la politique de rigueur menée par le gouvernement régional de droite.

« Coupes dans l’éducation pour mieux nous voler », proclamait une autre banderole.

Les manifestants réclamaient aussi le démission de la déléguée du gouvernement central dans la région, Paula Sanchez de Leon, en réponse aux violences policières qui avaient accompagné la manifestation de lundi soir.

Un rassemblement de lycéens avait alors dégénéré et les scènes montrant des policiers casqués, frappant à coups de matraque ou traînant à terre de jeunes manifestants, certains le visage en sang, ont provoqué de multiples protestations et des manifestations mardi dans tout le pays.

La région de Valence, la plus endettée d’Espagne, est soumise à un plan de rigueur annoncé le 5 janvier, qui prévoit cette année des augmentations d’impôts et des coupes dans les entreprises publiques, les dépenses sanitaires et le secteur de l’éducation, pour 1,1 milliard d’euros.

Illustration la plus criante des problèmes de liquidités qui frappent la région, une partie des écoles y connaissent des pénuries d’eau et de chauffage, les autorités locales n’étant plus en mesure de régler les factures auprès des fournisseurs.

Ces pénuries ainsi que les coupes budgétaires dans l’éducation ont provoqué une grogne sociale qui ne cesse de s’amplifier, avec des manifestations désormais quotidiennes à Valence. Les lycéens de la région ont appelé à une journée de protestation le 29 février dans toute l’Espagne.

AFP, 22 février 2012

[La Réunion] Tentatives de réappropriation et affrontements contre les flics

La Réunion: nouveaux incidents dans le quartier du Chaudron

De nouveaux affrontements se sont produits à la Réunion, dans le quartier du Chaudron à Saint-Denis, mercredi soir, entre des groupes de jeunes et les forces de l’ordre qui ont tiré des grenades lacrymogènes, a-t-on appris auprès de la préfecture.

Une voiture en feu dans une rue de Saint-Denis de la Réunion le 21 février 2012

Une voiture en feu dans une rue de Saint-Denis de la Réunion le 21 février 2012

Le même scénario que la veille semblait se reproduire dans ce quartier populaire où « des groupes constitués de 150 à 200 jeunes, ont tenté de s’attaquer à la grande surface Score », située en plein coeur du quartier et déjà visée la veille par des groupes de casseurs, a déclaré à l’AFP le directeur de cabinet du préfet Benoit Huber.

« Leur intention est de le piller », a-t-il ajouté. 

Les policiers de la compagnie départementale d’intervention ont réussi à les repousser par des tirs de gaz lacrymogène, a-t-il précisé.

A 21H00 locales (18H00 à Paris), les policiers sur place avaient déjà procédé à cinq interpellations.

Les premières dégradations ont commencé vers 19H15 par l’incendie de poubelles et d’abribus. Les casseurs ont également mis le feu à un container devant un centre culturel.

Selon un responsable de la mairie de Saint-Denis, un grand nombre de casseurs ne sont pas des jeunes du quartier. Parmi les émeutiers se trouvent des enfants de 8-10 ans, selon des témoins.

Plusieurs voitures ont par ailleurs été incendiées sur un parking. Des jeunes brisaient des pierres récupérées sur place, utilisées ensuite comme projectiles contre les forces de l’ordre. Des fusées de feux d’artifice auraient également été lancées en direction des policiers, selon des témoins.

Dans l’après-midi, des éducateurs du quartier en compagnie de dizaines de jeunes ont défilé dans les rues du Chaudron pour appeler à l’arrêt des violences, à l’initiative de la mairie.

Ils brandissaient des pancartes en créole sur lesquelles on pouvait lire « arèt kass nout kartié » (arrêter de casser notre quartier).

Selon un membre du cabinet du maire de Saint-Denis, des petits groupes de 4-5 jeunes se sont déplacés dans les quartiers adjacents au Chaudron pour tenter de s’en prendre à des commerces.

AFP, 22 février 2012

[Poitiers] Rassemblement de solidarité avec le peuple grec, samedi 25 février

Rassemblement de solidarité avec le peuple grec

En solidarité avec le peuple grec, Démocratie réelle maintenant – Poitiers appelle à rejoindre le rassemblement organisé par le collectif pour un audit citoyen de la dette samedi 25 février à 10h30 devant une banque place du marché à Poitiers.

Le 10 février, le gouvernement non élu de la Grèce a adopté un nouveau plan d’austérité monstrueux et destructif, qui a été approuvé par le parlement grec (199 députés contre 101) le 12 février.

Avec ce nouveau plan d’austérité, le salaire minimum est diminué de 22% et gelé pour trois ans, les conventions collectives sont tout simplement supprimées, il y aura 15 000 licenciements dans la fonction publique et 150 000 postes seront détruits par non renouvellement…

Le peuple grec est en train de se soulever courageusement contre cette politique de terreur sociale. Dans le silence assourdissant des médias, les manifestations se multiplient ainsi que les grèves générales malgré la violente répression.

Les Grecs ont besoin de la solidarité internationale et y font appel ICI

Répondons à cet appel. Nous sommes tous des Grecs !

Leur mobilisation se heurte au mur d’une dictature européenne et internationale, celle des marchés financiers et de la troika : UE, BCE, FMI, qui ont imposé aux grecs ces plans d’austérité et un gouvernement non élu.

Les gouvernements dans l’UE, en particulier le gouvernement français, sont parties prenantes de cette dictature et appliquent dans les autres pays des politiques qui vont dans le même sens. La Grèce n’est pour eux qu’un laboratoire avant généralisation. La situation va s’aggraver encore avec le projet de nouveau traité européen obligeant à introduire la “règle d’or” dans nos constitutions.

Nous aussi, comme les Grecs, refusons de sacrifier le peuple sur l’autel de l’argent. Reprenons nos vies en main.

Nous sommes tous des Grecs. Quand un peuple est attaqué ce sont tous les peuples qui sont attaqués.

Blog Democratie réelle 86, 22 février 2012

[Dakar] Nouvelle répression policière d’une manif anti-Wade

Sénégal: nouveaux incidents à Dakar, Youssou Ndour blessé lors d’échauffourées

De nouvelles violences se sont produites mardi soir à Dakar entre policiers et opposants rassemblés notamment autour du chanteur Youssou Ndour, qui a été blessé à une jambe, pour exiger le retrait de la candidature du président Abdoulaye Wade à l’élection présidentielle de dimanche.

Dans la soirée, la mission d’observation électorale de l’Union européenne (UE) au Sénégal a appelé « à l’arrêt des violences » ayant marqué la répression de manifestations d’opposants, interdites par les autorités, en souhaitant que « la libre réunion électorale » soit garantie.

Les violences ont éclaté dans le centre-ville lorsque, juché sur le toit d’une voiture, Youssou Ndour, farouche opposant au président Wade, s’est approché très près d’un cordon de policiers anti-émeutes qui l’empêchaient d’accéder à la Place de l’Indépendance où était prévu un rassemblement d’opposants interdit par les autorités.

Des pierres sont alors parties depuis la foule qui entourait son véhicule en direction de la police, qui a riposté par des tirs de gaz lacrymogènes.

Youssou Ndour a très rapidement quitté les lieux après le début de la dispersion de la police. Un journaliste de l’AFP a vu une personne, évacuée par des secouristes, blessée à la jambe.

« Dans le feu de l’action », le chanteur « a été blessé à la jambe gauche, il a été examiné par un médecin, mais il ne souhaite pas en faire une affaire d’Etat », a déclaré Charles Faye, son conseiller en communication, qui n’a pas souhaité préciser le type de projectile l’ayant touché et décliné tout autre commentaire.

Après la dispersion, des jeunes se sont éparpillés par petits groupes dans des rues adjacentes, où des barricades de fortune ont commencé à être érigées et incendiées.

Près d’un millier de personnes étaient sur une avenue pour tenter d’accéder sur la Place de l’Indépendance, rassemblés autour de Youssou Ndour, mais également de trois autres opposants et candidats à la présidence: Idrissa Seck, ex-Premier ministre de M. Wade, Ibrahima Fall et Cheikh Bamba Dièye.

Pendant près de deux heures, les manifestants, face aux policiers, ont scandé des slogans et chanté des refrains d’une chanson hostile au président Wade.

Youssou Ndour et les trois opposants candidats sont tous membres du Mouvement du 23 juin (M23), coalition de partis d’opposition et d’organisations de la société civile réclamant le retrait de la course de M. Wade, élu en 2000 et réélu en 2007.

Le M23 avait une nouvelle fois appelé à une manifestation Place de l’Indépendance, ce qu’il entend faire tous les jours jusqu’à vendredi. De précédents appels à s’y rassembler avaient déjà entraîné des violences entre manifestants, en grande partie des jeunes, et les forces de l’ordre.

C’est dans ce climat tendu que l’ex-président nigérian Olusegun Obasanjo est arrivé à Dakar comme chef de la mission des observateurs de l’Union africaine (UA) pour la présidentielle. Il a déclaré que « si nécessaire », il ne sera pas qu’un simple observateur « en raison de la situation sur le terrain ».

« Nous l’attendons à Bras ouverts », avait auparavant affirmé Serigne Mbacké Ndiaye, porte-parole de la présidence. S’il « profite » de sa présence « pour discuter avec les uns et les autres, nous sommes ouverts, mais restons fermes sur certains principes », en particulier sur le non-report du scrutin.

M. Obasanjo avait été contraint en 2006 de renoncer à un troisième mandat à la tête du Nigeria sous la pression de l’opposition et de pairs africains dont M. Wade. « Si le président Wade m’a conseillé de ne pas me présenter à un troisième mandat, ce que je n’ai pas fait, il est sans doute le mieux placé pour se conseiller lui-même », a dit M. Obasanjo.

Depuis fin janvier, des échauffourées se sont régulièrement produites à Dakar, sa banlieue et en province lors de manifestations contre un nouveau mandat de M. Wade.

Les violences ont fait au total six morts depuis la validation de sa candidature, le 27 janvier, selon des sources concordantes. Deux ONG sénégalaises de défense des droits de l’Homme ont évoqué « neuf morts et des dizaines de blessés » pendant cette période, une autre a appelé à « agir immédiatement pour mettre un terme à la violence d’Etat ».

Dans un communiqué, la Mission d’observation électorale de l’Union européenne (MOE UE) a déploré tout recours à la violence « tant par les forces de l’ordre que par les manifestants » et appelé « à l’arrêt des violences et au respect du caractère Pacifique que devrait revêtir tout débat politique démocratique ».

AFP, 22 février 2012

Voir aussi cette compilation d’articles parue sur le Jura Libertaire, sur une manif à Dahra : maison du maire cramée.

[Saint-Denis de la Réunion] De la grogne des routiers à l’émeute réappropriatrice

Magasins pillés à La Réunion: retour au calme après une nuit de heurts

Le calme est revenu au lever du jour, mercredi à La Réunion, à Saint Denis, dans le quartier populaire du Chaudron, et au Port (ouest), où quinze commerces ont été pillés ou saccagés, lors d’une nuit d’affrontements entre groupes de jeunes et police, a-t-on appris de source préfectorale.

Un policier a été légèrement blessé par un jet de pierre et 8 interpellations ont été opérées à Saint-Denis, 6 dans la ville du Port, au cours de cette flambée de violences qui a éclaté en marge d’une manifestation des routiers contre le prix du carburant et la vie chère.

Carcasses de voitures incendiées, odeur acre des gaz lacrymogènes, commerces éventrés, poubelles incendiées, barrages de ferrailles en travers de la chaussée: les traces laissées par une nuit d’affrontements et de violences étaient visibles un peu partout, en début de matinée, dans le quartier du Chaudron, à la périphérie Est de Saint-Denis.  » Dix commerces ont été saccagés ou pillés à des degrés divers, dont une pharmacie, une bijouterie, une agence bancaire, un restaurant Quick « , a déclaré à l’AFP Benoît Huber, directeur de cabinet du préfet.  » Ce matin, le calme est revenu, il n’y a plus aucun trouble », a-t-il précisé.

Le propriétaire d’une épicerie, ouverte en 1984 et déjà vandalisée par le passé, évaluait à 200 000 euros, le bilan des dégâts.  » Ils ont emporté des cigarettes, le fond de caisse, des marmites, tout ce qui leur tombait sous la main », s’est-il désolé. Quatre véhicules ont également été incendiés au Chaudron ainsi qu’une vingtaine de poubelles, a indiqué M. Huber.

De 20h00 à environ 2h30 du matin, environ 200 jeunes, pour la plupart cagoulés, ont affronté avec des pierres les policiers de la Compagnie départementale d’intervention et du GIPN (Groupement d’intervention de la police nationale) qui ont tiré, au total, 25 grenades lacrymogènes et assourdissantes, selon la préfecture.

Les casseurs ont concentré leurs attaques sur une grande surface située en plein coeur du quartier, « ardemment défendue » par les gendarmes qui ont « réussi à la préserver », selon M. Huber.

Dans la ville du Port (ouest de l’île), à une quinzaine de kilomètres de Saint-Denis, le bilan est moins lourd avec cinq commerces dont une auto-école, un magasin de vêtement, un bureau de revente d’or dévastés. Les casseurs se sont principalement attaqués à l’entrepôt du Capricorne, une société d’importation de riz, dévalisant un conteneur, avant de mettre le feu à un semi-remorque: il s’en est suivi un début d’incendie du bâtiment, qui a toutefois été vite maîtrisé par les pompiers. Parmi les six personnes interpellées, trois sortaient de l’entrepôt avec des sacs de riz, a indiqué M. Huber.

Ces incidents ont éclaté à l’issue du blocus de l’entrepôt la SRPP (Société réunionnaise des produits pétrolier) unique lieu de stockage de carburant de la Réunion, par des transporteurs. Toute la matinée de mardi, le leader du mouvement, Jean-Bernard Caroupaye, président de la FNTR (Fédération nationale de transport routier) avait appelé la population à venir soutenir sur place l’action des transporteurs contre la cherté du prix de l’essence et la vie chère.

Après la signature d’un protocole d’accord avec le préfet de la Réunion, Michel Lalande, prévoyant une réunion de négociation vendredi, M. Caroupaye avait appelé à la levée du barrage, hué alors par les manifestants sur place, dont de nombreux jeunes. De petits groupes de casseurs s’étaient dirigés ensuite vers le centre où la situation a dégénéré.

A 23h, les accès au dépôt de carburant ont été libérés par les routiers permettant, au lever du jour, le réapprovisionnement des stations5service de l’île dont un grand nombre était à sec mardi soir.

AFP, 22 février 2012

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