Archives de catégorie : La rue grogne

[Espagne] Répression butale d’une manifestation étudiante à Valence

Espagne: incidents lors d’une manifestation de jeunes à Valence

Des incidents ont éclaté lundi à Valence, dans l’est de l’Espagne, où la police est intervenue à coups de matraques lors d’une manifestation de jeunes qui protestaient contre les restrictions budgétaires dans l’éducation, selon des Journalistes sur place.

Plusieurs personnes ont été interpellées lorsque les policiers en tenue anti-émeutes, casqués, ont repoussé les manifestants, parfois très brutalement, les poursuivant dans les rues voisines.

Plusieurs centaines de jeunes, répondant à des appels lancés sur des réseaux sociaux, s’étaient rassemblés devant l’institut Lluis Vives, un collège de la ville, pour protester contre les problèmes de liquidités qui ont privé de chauffage ces dernières semaines plusieurs écoles de la région, le gouvernement régional n’ayant pas réglé les factures auprès des fournisseurs.

Les premiers incidents ont éclaté dans l’après-midi entre les manifestants et les policiers qui protégeaient les lieux.

Puis les heurts se sont propagés aux rues alentour, les policiers faisant usage de leurs matraques, certains manifestants étant plaqués ou traînés au sol.

Selon le quotidien El Pais, la police a fait usage de balles en caoutchouc. Des photos montraient des manifestants le visage en sang. Les heurts se sont poursuivis une partie de la soirée dans les rues du centre de Valence, où étaient positionnées des dizaines de fourgons de police.

Le chef de la police régionale, Antonio Moreno, a affirmé que la police avait eu recours à une « force physique proportionnée ». « Une agressivité accrue exige une réponse proportionnée », a-t-il ajouté à la radio nationale.

Un porte-parole de la police a expliqué que les forces de l’ordre étaient intervenues parce que des manifestants « ont eu une attitude agressive ».

« Il y a eu des arrestations, nous ne savons pas encore combien », a-t-il ajouté tandis que les médias chiffraient le nombre de personnes arrêtées entre 14 et 21.

De fréquentes manifestations sont organisées depuis quelques semaines à Valence, la région la plus endettée d’Espagne, où les autorités ont annoncé début janvier un plan de rigueur incluant des augmentations d’impôts et des coupes dans les dépenses de santé et dans le secteur de l’éducation pour un montant de plus d’un milliard d’euros.

Des incidents ont déjà opposé policiers et jeunes manifestants la semaine dernière dans la ville.

Lundi, l’opposition socialiste a demandé au ministre espagnol de l’Intérieur, Jorge Fernandez Diaz, et au chef de la police de s’expliquer devant le Parlement sur ce qu’elle a qualifié de « répression brutale » de ces manifestations.

AFP, 20 février 2012

Des photos chopées sur le site d’El Pais :

 

[Florange] Occupation de l’usine par les ouvriers

ArcelorMittal: des ouvriers occupent la direction de l’usine à Florange

Entre 100 et 200 métallurgistes ont investi lundi vers 08h00 dans le calme les locaux de la direction de l’usine ArcelorMittal de Florange (Moselle). Répondant à l’appel d’une intersyndicale CFDT-CGT-FO-CFE/CGC, les ouvriers, pour la plupart casqués, sont entrés dans les « grands bureaux » de l’usine, aux cris de « Mittal, on veut du travail ».

Ils se sont ensuite rendus dans les étages supérieurs, dont la direction générale était absente, selon Edouard Martin, membre CFDT du Comité central d’entreprise d’ArcelorMittal.

Il s’agit de « mettre au chômage technique la direction ». « Nous resterons dans ces bureaux tant que les haut-fourneaux de l’usine n’auront pas redémarré », a-t-il ajouté.

Les métallurgistes se sont ensuite installés avec leurs drapeaux et leurs dossards chamarrés dans la grande salle du comité d’établissement. « Aujourd’hui, Florange est à nous, Florange est à vous », a crié un syndicaliste sous les vivas de ses camarades. « Aujourd’hui, nous sommes les maîtres à bord et la direction ne reviendra que lorsque le marché le permettra », a renchéri Edouard Martin, en promettant « au moins une action par semaine jusqu’au 6 mai », date du deuxième tour de l’élection présidentielle.

A 8h45, les protestataires étaient en train de s’installer dans les locaux administratifs du site mosellan en faisant bouillir du café. Une source syndicale a annoncé que des tentes allaient être érigées sur les pelouses de l’usine lors de cette occupation qui devrait se prolonger plusieurs jours.

Pour les syndicats, la décision de la direction de ne pas remettre en route la filière liquide à Florange annonce une « mort programmée du site » où travaillent quelque 5.000 personnes, dont 3.000 en CDI. ArcelorMittal, qui a décidé récemment la fermeture définitive de hauts fourneaux à Liège Belgique) et Madrid, assure qu’en Lorraine il ne s’agit que d’une mise en veille temporaire rendue nécessaire par une demande insuffisante.

Lors d’une assemblée générale la semaine dernière, les syndicats ont promis de faire de Florange « le cauchemar du gouvernement » s’ils n’étaient pas épaulés dans leur lutte.

AFP, 20 février 2012

[Poitiers] Grève de la territoriale et rassemblement ce mercredi 22 février

La CGT appelle à la grève et à la manifestation

Le syndicat CGT des employés territoriaux de Poitiers, Grand Poitiers et du CCAS appelle à un mouvement de grève et à un rassemblement devant l’hôtel de ville ce mercredi 22 février de 14 h à 18 h au moment où se tiendra un comité technique paritaire (équivalent d’un comité d’entreprise dans le privé). Le syndicat demande une augmentation des rémunérations et une meilleure prise en charge de la protection sociale des employés territoriaux. Le syndicat fait également part de sa colère à la suite de la non-diffusion d’un bulletin adressé à tous les agents avec étiquette nominative.

Nouvelle République, 20 février 2012

[Amiens] Attaque contre la police municipale

Une voiture de la police municipale incendiée à Amiens

Une voiture sérigraphiée de la police municipale a été incendié dimanche en milieu de journée dans le quartier d’Amiens-Nord et une quinzaine d’individus ont ensuite lancé des projectiles sur les policiers, a-t-on appris de sources préfectorale et proche de l’enquête.

Un deuxième véhicule a également pris feu, selon la préfecture, sans pouvoir préciser les causes de cet incendie.

Le véhicule de police a été volontairement incendié, a-t-on affirmé de source proche de l’enquête.

Chargés de la police des marchés, les agents municipaux avaient stationné leur véhicule dans une rue proche de l’esplanade où les commerçants déploient leurs étals, selon cette source, qui a indiqué qu’aucune raison ne pouvait expliquer cet acte.

Voyant leur véhicule en feu, les policiers municipaux se sont approchés et ont alors reçus divers projectiles de la part d’une quinzaine de personnes cagoulées, a expliqué la préfecture.

La police nationale est intervenue immédiatement et a mis en fuite les individus cagoulés. Elle a ensuite permis l’intervention des pompiers et l’enlèvement des véhicules endommagés.

Aucune interpellation n’a été effectuée. Une enquête a été ouverte. Il n’y a pas eu de blessés et aucun nouveau trouble n’a été constaté depuis les faits, a précisé la préfecture.

Un renfort de forces mobiles (gendarmes ou CRS) a été demandé, selon cette même source.

Dans un communiqué commun, le préfet de la Somme, Michel Delpuech, et le maire d’Amiens, Gilles Demailly (PS), ont condamné « avec la plus grande fermeté les incidents », évoquant des « actes inadmissibles et intolérables qui n’ont aucune justification » et apportant leur « entier soutien aux policiers municipaux pris à partie ».

AFP, 19 février 2012