Lettre ouverte à la préfète de région concernant les réparations du CHUS
Nous avons l’honneur de solliciter de votre haute bienveillance une enveloppe supplémentaire pour que la Croix Rouge ait les moyens d’effectuer les réparations qui s’imposent pour le CHUS (Centre d’hébergement d’urgence social) « 115 », sans utiliser pour ce faire des sans abris, qui plus est étrangers en situation irrégulière, réduits en esclavage.
En effet, dimanche 27 octobre au CHUS rue de Montbernage, sept hommes prennent leur douche, à tour de rôle, dans une cabine qu’ils apprendront qu’elle était condamnée car ayant une fuite d’eau. Le lendemain, ils sont tous convoqués à 14h par le directeur de la Croix Rouge pour cette grave faute. Les sanctions exemplaires tombent : quatre d’entre eux, les plus bricoleurs bien-sûr, sont punis. Ils seront condamnés à venir réparer leur forfait.
Dès le lendemain et durant plusieurs jours, pendant 6 à 7 heures par jour quand même, ils ont repeint les murs, nettoyé les parquets, changé les linoléum, réparé la fuite de la cabine de douche, bouché les trous des murs avec du plâtre…
L’un d’eux, étranger malade pour qui la Croix Rouge refuse de trouver un hébergement et ce malgré la demande de son médecin, et dont c’est le métier, a travaillé ainsi pendant 6 à 7 heures par jour durant deux jours puis, étant donné que le CHUS refusait de l’héberger le soir, ce qui était quand même la moindre des choses, n’a pas voulu continuer. En effet, non seulement, comme c’est l’usage, il est hébergé au CHUS épisodiquement, non seulement il « tourne » avec les autres hommes n’étant hébergé qu’un jour ou deux par semaine, mais travaillant au noir, enfin gratis comme un esclave, il n’a même pas été hébergé le soir…
Utiliser des esclaves, pourquoi pas ? Mais les traiter comme des salariés dénote une confusion regrettable et assez dommageable. Car enfin, il est de notoriété publique que, partout dans le monde, les esclavagistes mettent un point d’honneur à donner le gîte et le couvert à leur esclaves, condition nécessaire du travail bien fait…
Bien-sûr, il serait préférable que la Croix Rouge ait les moyens de payer les sans abris étrangers en situation irrégulière qui travaillent au noir pour elle. Aussi, nous réitérons notre demande : merci de penser à donner quelque chose à cette association vénérable dont le but, rappelons-le, est, sans rire, « de s’employer à prévenir et à apaiser toutes les souffrance humaines ».
Nous vous prions de croire, Madame la Préfète de Région, en l’assurance de notre considération distinguée.
DAL86 – dal86@free.fr – 06 52 93 54 44 / 05 49 88 94 56 Permanences : tous les samedis matin de 11h à 12h Maison de la Solidarité 22 rue du Pigeon Blanc Poitiers
Vu sur DAL 86, 13 novembre 2013