[86] Confédération paysanne contre gros capitalos de la FNSEA

On sacrifie l’élevage

Pour la Confédération paysanne de la Vienne, “ la nouvelle PAC, le ministère  de l’Agriculture et leurs camarades de la FNSEA sacrifient l’élevage. ”

Pour donner leur vision de la future Politique agricole commune 2015-2020 (la fameuse PAC) (*), les représentants du syndicat – minoritaire – de la Confédération paysanne (CP) dans la Vienne ont donné rendez-vous à la Ferme du Vieux-Bellefonds.

Autour de la table, Nicolas Fortin, éleveur bovins et porcs à La Puye, Raymond Demiot, co-gérant de la ferme de Bellefonds et éleveur de volailles fermières et d’un troupeau de vaches (viandes de veau) et Philippe Paradot, animateur à la CP.

«  190 éleveurs seraient privés d’aides  »

Ils réclament des aides à l’élevage pour tous. « La FNB (Fédération nationale bovine), la section spécialisée bovins viande de la FNSEA, a fait des propositions totalement inadmissibles. Elle souhaite exclure du dispositif des aides à la vache à viande, les éleveurs qui possèdent moins de 30 vaches allaitantes. » Pour le département de la Vienne, « 190 éleveurs, soit 30 %, seraient exclus de ce dispositif d’aide publique », estiment-ils. Que propose la Conf’ ? Consciente que « le financement de la prime à la vache à viande n’est pas extensible », elle propose, pour « plus d’équité », de « limiter par le haut en plafonnant le nombre d’animaux par paysan plutôt que d’exclure les petits élevages de façon cynique ». Les deux agriculteurs demandent au ministère de l’Agriculture de « ne pas modifier le seuil d’accès aux aides qui est de trois vaches aujourd’hui ». La Confédération paysanne dit défendre « une agriculture paysanne, territoriale et sociale » contre « la concentration des élevages et l’industrialisation encouragée par la FNSEA », syndicat majoritaire, qualifié de « Medef agricole ».

«  La FNSEA, c’est le Medef agricole  »

Les agriculteurs ne préféreraient-ils pas vivre de leurs activités plutôt que d’être sous perfusion des aides européennes ? « Bien sûr, réagit Raymond Demiot, coiffé de son bonnet rouge « depuis 30 ans ». Mais aucun gouvernement ne veut une flambée des prix alimentaires. Le principe des aides publiques, c’est de maintenir un revenu décent pour les agriculteurs tout en vendant leur production à bas prix. »

(*) La politique agricole commune (PAC) est mise en place à l’échelle de l’Union européenne depuis 1962 et est fondée sur des mesures de contrôle des prix et de subventionnement, pour, dit-on, moderniser et développer l’agriculture. Le budget des aides européennes agricoles pour la France est de 48 milliards d’euros de 2015 à 2020.

D.F., Nouvelle République, 14 novembre 2013