Jouets pour enfants : quelques chiffres pour mesurer le sexisme
D’un côté, des fers à repasser roses, des costumes de princesse, des jeux d’intérieur. De l’autre, des perceuses et des marteaux, les tenues de super-héros, les jeux d’extérieur… Noël revient avec ses catalogues de jouets sexistes, dont les images prétendent reproduire le monde des adultes.
Une jeune sociologue, Mona Zegaï, travaille depuis quelques années sur le sujet. Elle a montré que, contrairement à une idée reçue, la différentiation très nette garçons/filles dans les catalogues de jouets est assez récente : avant les années 90, elle n’était pas aussi marquée (lire son étude en PDF).
Selon elle, cette nouvelle présentation est portée par une « idéologie de la différence des sexes » où les filles sont invitées à cultiver l’intime et le relationnel, alors que les garçons se voient attribuer la place active dans la société.
Si les stéréotypes sexistes que ces catalogues inculquent aux enfants sont régulièrement dénoncés, ils sont rarement mesurés. Astrid Leray, qui a monté un cabinet d’études sur les questions d’égalité entre les genres, Trezego, s’est attelée à la tâche (lire le document ci-contre).
Elle a épluché dix catalogues de jouets parus pour Noël 2013 (quatre grandes surfaces, cinq enseignes de jouets, un magasin bien-être & loisirs), soit un total de 1 580 pages. Sa conclusion : « En mettant en scène un univers extrêmement genré et stéréotypé, les spécialistes du jouet sont un des rouages de l’intériorisation des inégalités femmes-hommes. Ainsi, à la lecture des catalogues de Noël, non seulement certaines dichotomies seraient aussi genrées qu’irréconciliables (intérieur/extérieur, sécurité/danger ou coopération/compétition) mais garçons et filles n’auraient pas les mêmes potentiels. »
Lire la suite, avec pas mal de visuels et de graphiques très parlants, sur Rue 89