NdPN : enfants réveillés par les flics (refusant à la mère de monter dans la chambre pour le faire), père menotté, hurlements, vomissements, famille séparée… banalité d’une procédure sordide de la préfecture, profitant des vacances scolaires pour tenter d’expulser une famille largement soutenue par les parents d’élèves des deux écoles où sont scolarisés les enfants. Douce France…
L’expulsion de la famille russe fait étape au CHU
Poitiers. Un couple de Russes et leurs deux jeunes enfants devaient être renvoyés en Pologne hier. La mère a eu un malaise. Le départ forcé est retardé.
La mobilisation des parents d’élèves camarades de Mariam (4 ans) et Sargis (7 ans) respectivement scolarisés à la maternelle Renaudot et à Damien-Allard (lire nos précédentes éditions) n’a pas résisté aux vacances scolaires et à la logique implacable de la procédure européenne.
A bout de nerfs
Les deux petits et leurs parents trentenaires ont été délogés de leur hôtel poitevin par les forces de l’ordre hier matin avant de prendre la route direction Roissy où un avion pour Varsovie les attendait. « J’en suis toute retournée, confiait très émue Marie-José Tardy directrice de l’école de Mariam. On ne leur a même pas laissé le temps de prendre leurs affaires. » « Ce n’est pas une procédure d’expulsion mais bien de réadmission, nous ont détaillé les services de la Préfecture. Cette famille a fait une demande d’asile en Pologne avant de venir en France. Ce cas est caractéristique des accords de Dublin. » Le voyage vers la capitale polonaise s’est arrêté à hauteur du Futuroscope. A bout de nerfs, la mère de famille s’est sentie mal et fut prise de vomissements. Le cortège a rebroussé chemin jusqu’aux urgences du CHU pour des examens médicaux sous bonne garde. Des membres de la Cimade et quelques parents d’élèves s’y sont réunis pour afficher leur soutien dans une ambiance un brin tendue. Ils n’ont pu entrer en contact direct avec les réfugiés.
Centre de rétention
Accourue sur place, Maître Delhumeau-Diderot, dont deux enfants sont scolarisés dans les mêmes établissements que Mariam et Sargis, n’a pu voir, elle non plus, les membres de la famille Hovannisyan. Après de longues heures d’attente, Artur, le père, partait en centre de rétention à Bordeaux tandis que le reste de la famille réintégrait son hébergement d’urgence fourni par la Croix-Rouge. « Les enfants et la maman sont très éprouvés, nous racontait hier soir Marie-José Tardy depuis la chambre d’hôtel. C’est terrible cette histoire. »