Centres de rétention : chronique de révoltes et d’évasions

Centres de rétention : chronique de révoltes et d’évasions

 Bobigny
Cinq sans-papiers se sont évadés le 12 décembre. Les quatre Tunisiens et un Angolais étaient présentés dans l’après-midi à une audience du tribunal de grande instance de Bobigny (Seine Saint-Denis). Ils ont profité d’une suspension pour échapper à leurs geôliers en ouvrant une fenêtre qui se trouvait au rez-de-chaussée. A l’extérieur, ils sont sortis dans la rue au nez et à la barbe des policiers qui les surveillaient. Trois des évadés devaient être expulsés le lendemain, après avoir vu leur demande d’asile politique rejetée.

Vincennes
Dans la nuit du 5 au 6 décembre, une trentaine de retenus du module 3 du centre de rétention de Vincennes se sont enfermés dans une chambre. Ils ont empêché les flics de rentrer pour venir chercher deux des leurs, deux Algériens dont l’expression était prévue pour un vol le lendemain matin. Pour l’un des deux, c’était le dernier jour de rétention.
Suite à leur mouvement de résistance et de solidarité, 24 retenus ont été placés en garde-à-vue dans trois commissariats. Au bout de 20 heures, ils ont été ramenés au centre de rétention, sauf les deux Algériens. Après un passage devant un juge qui les a condamnés à trois ans d’interdiction du territoire et à trois mois de prison avec sursis, les deux ont également été réenfermés en centre de rétention.
Ni prison ni rétention, liberté pour tous !

 Mesnil-Amelot
Le vendredi 4 novembre, trois sans-papiers ont réussi à s’évader du nouveau centre de rétention du Mesnil-Amelot. Ce centre de rétention qui enferme 240 personnes, hommes, femmes et enfants, a ouvert en août 2011. Il est situé dans un endroit isolé à quelques kilomètres de l’aéroport de Roissy. Comme toutes les nouvelles prisons, il a été conçu pour entraver la communication entre les prisonniers et endiguer les révoltes : petites unités séparées, nombreuses caméras… Mais quelle que soit la forme que prend la prison, la volonté de celles et ceux qui y sont enfermés, sera toujours d’en sortir.

 Rennes
Le 7 octobre, au centre de Saint-Jacques-de-la-Lande, à côté de Rennes, plusieurs retenus se sont révoltés contre l’enfermement qu’on leur inflige. Ils ont monté des barricades, jeté des pierres et divers objets sur les policiers-matons, ce qui a valu à plusieurs d’entre eux d’être condamnés à un mois de prison. A leur sortie, ils ont été ramenés au centre de rétention. Le 19 octobre, c’est un jeune Malien qui, venant d’apprendre que sa rétention était prolongée de 20 jours, s’est révolté. Placé en isolement, il a détérioré le système de vidéosurveillance et a essayé de se pendre en accrochant sa ceinture au détecteur d’incendie. Il a été placé en garde-à-vue et écopé d’un mois de prison.

 Vive la belle sans frontières !
En octobre en Roumanie, 24 Algériens et Tunisiens ont réussi à s’échapper du centre de rétention où ils étaient enfermés en attendant leur expulsion. Sept ont été repris alors qu’ils tentaient de passer la frontière vers la hongrie. Les autres courent toujours.
En Italie, au cours des mois d’octobre et de novembre, ce sont 18 retenus qui ont pu s’évader du centre d’identification et d’expulsion (CIE) de Restinco, et 3 de celui de Bologne.
A Valence, en Espagne, 5 sans-papiers ont pu se faire la belle du centre d’internement et d’expulsion (CIE).
A tous nous souhaitons bonne chance !

 [Informations compilées par nos soins à partir du Parisien du 14 décembre 2011 (p.6) et de Sans papiers ni Frontières n°4, décembre 2011/janvier 2012]

Brèves du Désordre, 15 décembre 2011