Les élections se rapprochent… et la Nouvelle République rapporte un happening du Front de gauche.
Un « chamboule-tout » avec un militant déguisé en « vache à lait de la consommation » pour interpeller le badaud qui décidément, consomme bien trop (on doit pas connaître les mêmes). « Les Français sont des veaux« , disait déjà De Gaulle dans une envolée lyrique pour ses électeurs, ajoutant (selon De Gaulle fils) « Ils sont bons pour le massacre. Ils n’ont que ce qu’ils méritent.«
L’animation a lieu devant le centre commercial des Cordeliers (où un copain du groupe s’est récemment fait emmerder deux fois par les flics pour tractage, il aurait dû se déguiser en vache). Elle a donc pour thème « l’obsolescence programmée« . Celle-ci consisterait, de la part des industriels qui complotent dans l’ombre, à « construire un objet de manière à écourter artificiellement sa durée de vie ». Le FdG animera d’ailleurs une soirée au Plan B le 11 janvier prochain, sur cette fameuse « obsolescence programmée ». Un concept en vogue (depuis la diffusion par Arte d’un documentaire sur le sujet )… mais plutôt fumeux (j’invite à la lecture de cet article).
Le candidat du FdG aux élections, aussi présent, affirme « nous avons les réponses aux questions que se pose le peuple« . Rien que ça.
Passons sur « le peuple » (mot fétiche des gouvernements et de tous leurs aspirants, qui voudraient réduire nos individualités et nos divergences à cet objet uniformisé sur lequel exercer leur contrôle).
Quelles sont les « réponses » ? Un militant parle de « croissance raisonnée« … outch. Ou comment dans une même phrase résumer la quintessence du « capitalisme » dont ils prétendent ne plus êtres les vaches à lait. Comment mêler « croissance » (c’est-à-dire celle de la valeur du capital, de l’exploitation salariale et de l’esclavage généralisé) et « raison » bien raisonnable. Gauche et droite réunies : fais-toi exploiter, mais de façon raisonnée (t’inquiète, on y réfléchit pour toi). Pour ma part, j’emmerde la croissance et j’emmerde ses raisons (à ce sujet, lire cet article sur décroissance et anarchisme ).
Le militant parle de « faire avancer l’homme sur la voie du bien être qui passe par plus de culture, de loisirs, de santé, d’école. » Perso je n’ai pas besoin qu’on me tienne la main pour me « faire avancer sur la voie du bien-être » ! Encore moins si celui-ci consiste à consommer de la « culture » et des « loisirs », en voilà des mots creux. C’est quoi la « culture » sinon cette valorisation sociale accordée aux esprits les plus labourés, semés, pesticidés et fongicidés par cette variété unique de pensée, dominante et dominatrice ? C’est quoi les « loisirs », sinon l’adhésion au mensonge d’un temps qui n’est prétendu « libre » qu’en contrepoint à l’esclavage du travail contraint, et qu’à condition de consommer du divertissement ? Quant à « l’école », cet outil carcéral de contrôle social des plus jeunes, destiné à leur apprendre à obéir par la sanction humiliante, l’évaluation discriminatoire, et le bourrage de crâne idéologique, et à les éduquer en apprenant de « spécialistes » plutôt que par eux-mêmes… non, mieux vaut ne pas développer.
Désertons les urnes, occupons la rue.
Cynorrhodon, groupe Pavillon Noir (FA 86), 8 janvier 2012