Prison: 24.000 places en plus d’ici 2017, dont une partie en partenariat public-privé
Les députés ont voté mercredi soir la création de 24.000 places de prisons supplémentaires d’ici 2017, dont une partie sera construite dans le cadre de partenariats public-privé (PPP), et dont certaines seront réservées aux détenus condamnés à moins d’un an de prison.
« C’est une nécessité absolue aujourd’hui », a plaidé le député Eric Ciotti UMP) qui avait remis avant l’été un rapport au chef de l’Etat sur l’inexécution des peines pénales, en réponse à une opposition qui taxe ce projet de « fuite en avant ».
Il s’agit de réduire de 35.000, sur 87.000 actuellement, le nombre de peines en attente d’exécution d’ici 2017. Ces peines ne concernent que les délits, et non les crimes.
Toujours à même horizon 2017, le texte révise le classement des établissements pénitentiaires: « sécurité renforcée », « normale », « adaptée » et « à sécurité allégée ». Ces dernières structures, 6.000 au total, seront destinées aux « courtes peines », soient « inférieures ou égales à un an » de prison. Une partie de ces places sera construite dans le cadre de partenariats public-privé, prévoit le texte.
« Tout est concentré sur l’enfermement ferme », a déploré Dominique Raimbourg (PS). « Nous ne sommes pas opposés à toute construction », a-t-il expliqué, estimant qu’il faut « 65.000 places », soit égal au nombre actuel de détenus, et faire en sorte de « remplacer les vétustes ».
« Cela veut dire 15.000 surveillants en plus, je ne suis pas sûr que vous avez les budgets », a interrogé pour sa part l’ancienne ministre de la Justice socialiste, Marylise Lebranchu. Concernant les PPP, elle a estimé que « cela coûtera plus cher » et que « cela rapportera à des grands groupes ». La nouvelle prison de Lyon, construite en PPP, avait connu à son ouverture des déboires en 2009.
AFP, 12 janvier 2012