[Nigéria] Quatrième jour de grève générale !

Nigeria: 4e jour de grève générale, les travailleurs du pétrole font pression

Une grève générale au Nigeria qui a mis des dizaines de milliers de manifestants dans les rues entre dans son quatrième jour alors que les travailleurs du pétrole font pression sur le gouvernement en menaçant d’interrompre la production.

Manifestation à Lagos contre la hausse des carburants, le 11 janvier 2012 au Nigeria

Manifestation à Lagos contre la hausse des carburants, le 11 janvier 2012 au Nigeria
 

Seule lueur d’espoir dans cette crise, des sénateurs et des députés ont tenté une médiation afin de mettre un terme à la crise, sans avoir rencontré de résultat jusqu’à présent.

Une autre réunion avec des députés est prévue jeudi.

La grève et les manifestations qui ont paralysé le premier producteur africain de pétrole ont mis le gouvernement sous une pression croissante alors qu’il cherche à interrompre les attaques du groupe islamiste Boko Haram.

[…]

Deux officiers de police ont été tués mercredi par une foule qui s’est répandue dans la ville de Minna au centre du pays. Des bâtiments officiels ont été brûlés. Au Nord est dans la ville de Yola, des hommes armés ont attaqués les locaux de la police. Cette région a également été atteinte par les récentes violences religieuses.

Quatre chrétiens ont été tués dans les faubourgs de la ville de Potiskum par des membres présumés de Boko Haram. Un couvre-feu nocturne a été imposé dans l’état de Yobe où se trouve Potiskum.

A Lagos, la plus grande ville du Nigeria où habitent 15 millions de personnes une foule Pacifique évaluée à 10.000 personnes s’est rassemblée mercredi. Des incidents se sont produits à certains endroits avec des jeunes qui ont mis le feu à des pneus, en attaquant au moins une voiture de police et vandalisant les alentours.

Quelques centaines de personnes s’étaient déjà réunies jeudi sur un site habituel de manifestation.

« J’ai participé aux manifestation depuis lundi et je vais continuer jusqu’à ce que le gouvernement revienne à 65 nairas (0,4 USD, 03 Euros) le litre » dit Dele Olaniyi, chauffeur de taxi de 54 ans. « La majorité de notre peuple est trop pauvre pour accepter le nouveau prix » a-t-il dit faisant allusion à l’abandon des subventions qui ont fait plus que doubler les prix du carburant depuis le 1er janvier.

Les syndicats des travailleurs du secteur pétrolier ont haussé le ton mercredi en menaçant de réduire la production de pétrole. L’un d’entre eux a annoncé qu’ils avaient demandé à « toutes les plate-formes de production de se mettre en alerte rouge en prévision d’un arrêt total de la production ».

Un responsable d’un des principaux syndicats a affirmé qu’ils refuseraient de négocier avec le président Goodluck Jonathan tant que celui ci n’aurait pas rétabli les subventions au carburant qui représente pour les nigérians le seul bénéfice qu’ils tirent de la production pétrolière.

« Pour que nous négocions, le prix de l’essence doit revenir à 65 nairas » a dit Denja Yacub secrétaire général du Syndicat nigérian des travailleurs.

Selon des responsables gouvernementaux et des économistes l’abandon des subventions est vitale et permettra de dégager 8 milliards de dollars par an pour investir dans des projets et améliorer les infrastructures quasi inexistantes dans le pays.

Mais les violences religieuses et ethniques croissantes dans différentes régions ont fait croître les craintes d’un chaos dans un pays divisé entre un mord essentiellement musulman et un sud majoritairement chrétien.

Boko Haram, mise en cause pour les attaques, a revendiqué lors des dernières semaines la responsabilité de violences visant des Chrétiens qui ont menacé de se défendre eux mêmes.

AFP, 12 janvier 2012