Aujourd’hui 21 mars, mobilisation contre les expulsions ! A l’appel du collectif contre les expulsions d’étudiant-e-s étranger-e-s : soyons tou-te-s place du marché à 17H !
Un article de la Nouvelle République, ce 21 mars 2012 :
Étrangers : manif aujourd’hui pour ne pas partir demain
Étudiants, doctorants et familles menacées d’expulsion appellent à manifester aujourd’hui contre le sort que leur réserve la préfecture.
La préfecture de la Vienne emploie depuis des mois des moyens illégaux pour précariser les étudiants et personnels étrangers et les obliger à quitter la France. Hier matin, à Poitiers, étudiants, enseignants de l’université et militants associatifs en défense des droits des étrangers (*) ont tenu une conférence de presse pour faire le point sur la question des étudiants menacés d’expulsion. Selon le collectif Stop aux expulsions des étudiants étrangers, une dizaine de personnes, « sans doute plus car des gens ont peur ou honte » a reçu ces dernières semaines des obligations de quitter le territoire français (OQTF) au motif principal que rien ne prouve « le caractère réel et sérieux » de leurs études.
« L’université doit défendre ses étudiants »
Face à une application trop « rigoureuse » voire rigoriste de la loi, le collectif oppose une longue tradition d’accueil de l’université française. « Notre rôle, explique Patrick Gonin, enseignant-chercheur, c’est de produire de la connaissance, ce qui oblige notre université à s’ouvrir, à accueillir des étudiants étrangers. Sans cela, sans ce rayonnement, Poitiers deviendra une petite université de province. » Et certains de reprocher dans le même temps aux instances dirigeantes de l’université et aux candidats à la présidence (le nouveau président sera connu dans un mois) un positionnement « trop mou ». Pour les avocats en charge de ces questions, la préfecture, enfin, ne prend pas acte de la jurisprudence qui est rendue, souvent en faveur des étudiants. De plus, souligne l’avocate Jessy Renner, « les juridictions administratives sont souvent débordées. Le droit des étrangers représente aujourd’hui près de 25 % des contentieux ». Pour Elyes, Désirée, Sebastian et les autres, ce sont les « droits fondamentaux qu’il s’agit de défendre ». Contre un renoncement à engager un recours, la préfecture s’engagerait alors à leur procurer le renouvellement de leurs titres de séjour. Inadmissible, lancent étudiants et enseignants, « on ira jusqu’au bout ». (lire ci-dessous la réponse de la préfecture). Aujourd’hui à 17 heures, une manifestation commune avec les parents d’enfants menacés d’expulsion partira de la place du Marché jusqu’à la place Leclerc avant de finir place du palais de Justice où une montagne de valises sera élevée.
(*) RESF, Réseau éducation sans frontières et Soledev, Solidarité des étudiants pour le développement.
à chaud
» Une dizaine de cas sur 4.000 étudiants «
Le secrétaire général de la préfecture de la Vienne, Jean-Philippe Setbon, répond aux accusations du collectif : « Une dizaine de cas litigieux sur 4.000 étudiants, cela fait 0, 004 % des étudiants de Poitiers. Nous n’exerçons aucun chantage et aucune pression sur ces personnes. C’est totalement faux, ce n’est pas sérieux. Des étudiants ont par ailleurs obtenu ce qu’ils ont demandé. Mais on ne peut pas avoir d’un côté ce qu’on demande et mener en parallèle un combat purement politique, même respectable par ailleurs. C’est leur position. Qu’ils en assument jusqu’au bout les conséquences. »
Nouvelle République, Jean-Michel Gouin, 21 mars 2012