ndPN : une pétition circule place du marché chez les sdf et mal-logé-e-s, soutien bienvenu !
Suite à l’article paru dans la Nouvelle République du 4 /04/2012, nous, sans logis ou en situation de logement précaire de Poitiers, soutenu-e-s par des personnes qui sont solidaires et par le DAL86, sommes outrés par le comportement de l’adjoint du Maire M. Michel Berthier. Suite à son attitude hypocrite, irresponsable et ses propos mensongers et diffamatoires, nous comptons bien prouver et montrer – photos, attestations… à l’appui – la réalité de nos vies et celles de nos camarades.
LA LUTTE CONTINUE !!!!
Sans-logis et mal-logé-e-s de Poitiers, 4 avril 2012
Messieurs Michel Berthier et Jean-Claude Bonnefon dans la Nouvelle République du 3 avril 2012 déclarent:
1- regretter la « tentative de récupération de la halte des Indignés par certains qui, localement, tentent de faire vivre une polémique infondée sur l’hébergement des sans domicile fixe. »
A l’initiative de mal-logés et des sans-domicile en lutte, un campement commun avec la halte de la marche des Indignés a été organisé ce week-end sur le parvis de Notre Dame. Les militants du DAL86 soutiennent cette initiative de lutte qui ne porte pas seulement sur l’hébergement d’urgence des sans-logis mais vise à mettre au centre des débats les questions du logement en général. L’accusation de « tentative de récupération de la halte des indignés » est tout simplement ridicule. Les Indignés de la marche, les mal-logés, les sans-logis en lutte et le DAL86 ont agi de manière solidaire et coordonnée. La meilleure preuve de l’ineptie de cette accusation est que lorsque les Indignés ont repris leur marche dans la journée de dimanche, trois membres du groupe ont décidé de rester sur place par solidarité. Ils ont participé à la résistance non-violente face à l’expulsion brutale du campement et deux d’entre eux ont d’ailleurs été arrêtés. Il n’y a donc eu aucune « récupération » mais bien l’expression d’une solidarité forte entre les marcheurs et les Poitevins en lutte pour le logement. La tentative de dénigrement de cette action par les responsables municipaux est sans fondement.
2- « J’ai vu des choses choquantes samedi, des violences, et personne parmi les soi-disant cadres du DAL n’est intervenu ».
Il n’existe aucun « soi-disant cadre du DAL » au sein de l’association collégiale DAL86. Les militants agissent de manière égalitaire et prennent leurs décisions par consensus. De plus, les militants du DAL86 n’ont pas vocation à s’impliquer dans des bagarres ni à les gérer, qu’elles surviennent place du marché où à la sortie des boîtes de nuit poitevines.
Et puis, si Messieurs Michel Berthier et Jean-Claude Bonnefon on « vu » quelque chose de « choquant » samedi, c’est donc qu’ils étaient présents. Pourquoi alors ne sont-ils pas intervenus eux-mêmes et ont-ils attendu que les « les soi-disant cadres du DAL » le fasse ? Cette nouvelle tentative de dénigrement du DAL86 est d’une mauvaise foi flagrante.
3- « Autant j’ai de l’admiration pour l’action du DAL au niveau national, autant là, je ne comprends pas. On ne peut pas cautionner cela. On leur a proposé à tous un logement. Leur parcours on le connaît. La situation du logement et des conditions d’accueil ne s’est pas dégradé à Poitiers. On accepte même les chiens dans certains hébergements et on les fait vacciner ! ».
Nous comprenons parfaitement qu’il est beaucoup plus facile d’ « admirer » les actions du DAL quand elles se passent ailleurs et ne remettent pas directement en cause les instances dirigeantes locales. Ajoutons que le DAL fédération soutient la lutte locale, et déclare dans un communiqué : “DAL fédération exige l’arrêt immédiate des poursuites, s’élève contre cette répression aveugle, alors que les droits des sans-abris sont violés, et exige le relogement durable et décent par la mairie et la Préfecture, de tout les sans-logis à commencer par ceux et celles lancées dans cette lutte.”
Nous pensons d’ailleurs que les instances locales devraient se pencher sur la distinction entre hébergement d’urgence et logement pérenne. Le campement des mal-logés et sans-logis milite pour le droit à un logement décent, pérenne, gratuit, immédiatement pour les personnes sans domicile ou en logement précaire et ceci avec tous les droits d’un locataire. Cela n’a rien à voir avec des hébergements d’urgence aux règlements infantilisants voire humiliant, ni avec la vaccination des chiens.
De plus, les mal-logés et sans-domicile du campement, soutenus par le DAL-86, ne luttent pas dans une perspective égoïste servant leur seul intérêt. La remarque comme quoi « certains ont des logements » est donc complètement hors de propos. Cette nouvelle tentative de dénigrement est elle aussi vide de sens.
Alain Claeys, maire de Poitiers, dans le journal de midi de France 3 du 2 avril, déclarait, sans rire, à propos de l’expulsion du campement :
4- « ce matin restaient des sans-domicile fixe, la police les a délogés de cet emplacement, voilà. Je crois que c’était normal, il n’y a pas de manque de logement pour ces personnes à Poitiers »
Et pourquoi ne pas aussi déclarer : « Il n’y a pas de maire à Poitiers » ou encore « A Poitiers, les pauvres sont riches » ?
Monsieur Michel Berthier dans la Nouvelle République du 4 avril 2012 déclare :
5- « Je suis allé à leur rencontre, devant la mairie. Et puis j’ai reçu une délégation dans l’après-midi. On m’a donné le nom de cinq personnes qui auraient des problèmes de logement. On a proposé quelque chose à ces cinq personnes. Une n’a pas voulu du logement trop petit à son goût, l’autre ne voulait pas de l’accompagnement social qui allait avec. »
Le DAL86 dément catégoriquement avoir rencontré Michel Berthier ni aucun autre élu ni avoir été reçu dans une délégation. Certes, l’un des adhérents du DAL86 était présent sur les lieux, puisque, nous le rappelons, le DAL86 soutient les mal-logés et les sans-logis en lutte. Mais, s’il a échangé avec Michel Berthier devant la mairie, il n’avait aucun mandat pour prendre des décisions. Tout ce qu’on peut dire, c’est que Michel Berthier a essayé de l’enfumer. Donc il est faux (ou de mauvaise foi) de prétendre que « L’élu a proposé au DAL de lui organiser une visite des foyers et structures d’hébergement existantes » et surtout de dire à qui voudrait l’entendre que le DAL86 aurait refusé. Nous le répétons encore « le campement des mal-logés et sans-logis milite pour le droit à un logement décent, pérenne, gratuit, immédiatement pour les personnes sans domicile ou en logement précaire et ceci avec tous les droits d’un locataire. Cela n’a rien à voir avec des hébergements d’urgence ». C’est d’ailleurs ce qui a été dit à Michel Berthier lors de cette rencontre informelle : « nous ne voulons pas la charité mais le respect de nos droits. Ce n’est pas un hébergement qui est exigé mais un logement »
Ce n’est donc pas le DAL86 mais une délégation de mal-logés et de sans-logis qui a rencontré Michel Bertier. Le DAL86 n’a pas eu la même version de cette entrevue et aimerait bien connaître le nom de ces cinq personnes à qui il a été proposé quelque chose. Et puis comment peut-il leur avoir été « proposé quelque chose » alors qu’elles ne faisaient pas partie de la délégation ? Après les dénigrements, les tentatives de division et les amalgames, voilà les mensonges !
Nous sommes scandalisés par les six expulsions brutales, en pas moins de deux jours, du campement du parvis de Notre-Dame et de la mairie, par la répression de cette lutte et par les déclarations des responsables de la municipalité dans la presse. Le DAL86 soutient la lutte des mal-logés et sans-domicile de Poitiers, et appelle les personnes concernées par ces questions à rejoindre cette lutte.
NOUS EXIGEONS :
Un logement décent, pérenne, gratuit, immédiatement pour toutes les personnes sans domicile ou en logement précaire, assorti de tous les droits d’un locataire !
Pas d’expulsions locatives.
Car le logement est un DROIT pour tous !
DAL 86, 4 avril 2012