Compte rendu de la journée du 03-04-12 par A.
Pour ce qui s’est passé ce soir, voici ma version des faits :
Avant que je n’arrive, les militant-e-s de tous bords qui tenaient la rue ont récupéré une centaine de cartons dans la rue. À partir de ça on a fait une cabane de environ 10m² et 3m de haut dans laquelle il était possible de dormir, manger, etc. Les condés sont passés d’abord avec une première voiture nous avertissant qu’ils détruiraient le camp demain matin, mais que si ils voyaient un chien pas attaché ce soir, ils détruiraient tout direct. Malgré notre sagesse, ils sont arrivés 20 min plus tard avec un fourgon et trois voitures, ont appelé le service propreté de la ville et ont tout démonté poliment. Bonne provocation et donc bonne poilade contre eux. Les keufs n’ont pas pris notre matériel personnel, et on s’est donné rendez vous demain même lieu, même heure, car on serait toujours là. Attendant que la “ville” nettoie le tout, certain-e-s se sont senti-e-s de parlementer longuement avec la dizaine de flics présents.
Rappel des faits de ce midi pour celles et ceux qui ne seraient pas au courant :
Comme décidé hier soir (lundi), nous avons entrepris d’aller à la mairie afin de parler à M. le député-maire et président de Vitalis. Arrivé-e-s dans une salle de réception à l’étage, Mathias Aggoun nous a dit que ça ne se passait pas comme ça et qu’il fallait réserver une entrevu. M. Claeys semblait d’ailleurs parti deux jours. Nous avons alors demandé à parler à n’importe qui concerné, mais la police est arrivée 30 min plus tard à grands bras pour nous expulser de la mairie. Des bousculades, deux personnes menottées, JF menacé d’aller en garde à vue parce qu’il filmait et ne sortait pas assez vite, un jeune en garde à vue (sorti dans l’aprem)… Contrôle d’identité général derrière la mairie (bah oui, réprimer devant tout le monde des gens venus discuter avec les élu-e-s qu’ils ont élu pour soit disant les représenter, et qui appellent les flics qui sont peu réputés pour discuter, ça fait pas classe en public), puis nous sommes reparti-e-s squatter le devant de la mairie pour faire signer la pétition et manger.Dans l’après midi, en même temps que M. Berthier faisait feu de tout bois, conférence de presse, téléphoner au porte parole du DAL national, entrevue avec des sans logis et mal logés… la BAC est venue interpeler l’un d’entre nous (qui est sorti quelques heures plus tard avec la personne qui était en garde à vue.
PS (euh mieux vaudrait dire SOCIO-TRAITRES vu ce qui s’est passé depuis lundi) : Outre les mensonges de M. Berthier qui ne sont pas un scoop, nous en avons un vrai cette fois. Le directeur de cabinet du maire de Poitiers a changé. Ce n’est plus M. Aggoun mais M. Papineau qui cumule aussi la fonction de directeur départemental de la sécurité publique. En effet, après que les sans logis et mal logés soient allés demander audience au maire de Poitiers, M. Papineau a déclaré : « On a le droit de manifester, de défendre ses opinions, c’est légitime. Mais, on ne peut pas tolérer que cela se fasse de cette manière-là » (NR du 04-04-12). Au moins les choses sont claires maintenant nous savons qui décide à Poitiers. Faisons le pari que M. Aggoun ne restera pas sans boulot et qu’il pourrait remplacer M. Setbon comme secrétaire général de la préfecture…
Vu sur DAL 86, 5 avril 2012