Ce matin, la police du changement est venue expulser sur ordre de la Mairie de Tours, qui la veille organisait des parrainages Républicains sous la pression du Réseau Éducation Sans Frontière, le campement de la place Meffre au Sanitas.
Une fois de plus, plutôt que de trouver une solution politique pérenne, les forces du désordre sont envoyées pour pourrir et continuer la persécution des migrants et des migrantes.
Cette intervention policière, la situation plus que précaire, les menaces des huissiers les jours précédents n’ont eu d’autres conséquences que de motiver des individus et des familles à se mettre en lutte.
Partant du local de Chrétiens Migrants à 14h30, une parade armée de joie et de banderoles a déambulé dans le Sanitas, avant de faire une première pause dans la cour intérieure de la mairie de Tours.
Seule réponse de celle-ci : la présence massive de policiers nationaux, municipaux, et des vigiles, comme d’habitude.
La parade a donc repris son élan, s’élançant au cœur du spectacle, dans l’œil du cyclone : la permanence du député socialiste, Jean-Patrick Gille.
Dans un mouvement identificatoire massif, happé subitement par la spirale de la misère sociale, et surtout, après deux heures d’occupation, le député a souhaité découvrir le fonctionnement du 115 (hébergement d’urgence), en nous invitant à quitter son local pour… aller au CASOUS (gestionnaire du 115).
Et rien ne serait fait sans que nous quittions tous et toutes ce lieu dans lequel nous faisions taches.
Concernant la politique du logement et de l’immigration, le seul changement notoire pour notre jospiniste local de la première heure, c’est son brushing.
En effet, l’incurie du 115, aux ordres et saturé par les demandes d’hébergement, laisse tous les soirs sur le carreau des dizaines de personnes, qui pour certaines d’entre elles, se retrouvaient sur le campement du Sanitas.
Refusant ce chantage tout à fait foireux, nous avons nous-mêmes appelé notre bien aimé préfet-médecin-pharmacien-directeur-départemental de la cohésion sociale : monsieur Viard.
À moins que ce soit un petit coup de fil de Jean-Patrick à Marisol (Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé) puis de Marisol au préfet d’Indre-et-Loire, qui aie décidé monsieur Viard à venir, grand seigneur, à notre rencontre.
Fin de cet épisode burlesque : 15 places obtenues pour 25 personnes, la possibilité de réinvestir le lieu expulsé le matin même (place Meffre), et la promesse de l’ouverture (à partir du 6 juillet) d’un internat pouvant accueillir 30 personnes au moins, jusqu’au 13 juillet.
Que devons-nous penser de cette discussion surréaliste avec les plus hauts représentants de l’État et de la représentation Nationale ?
Seule la lutte, permet d’obtenir ce qu’on veut.
« Nos défaites ne prouvent rien, sinon que nous sommes trop peu à lutter contre l’infamie. »
COMMANDO ROSE-MARIE M., pour la destruction de toutes les frontières
Reçu à l’Agent Da, 6 juillet 2012 / Photos MediaTours