Tadam, le changement c’est maintenant !
La mairie de gauche a décidé de donner la parole aux habitant-e-s de quartiers réuni-e-s en comités ou conseils de quartiers, en leur alouant un « budget participatif ». Cibles prioritaires : les précaires, les étrangers et les jeunes, bref les exclu-e-s. Si on leur donne la parole, si on les responsabilise à devenir « citoyens actifs », ça leur fera peut-être aimer un peu ce système qui les humilie au quotidien ?
Ca y est, c’est l’autogestion communale ? Que nenni, point trop. Un replâtrage de la façade du vieux mythe républicain suffira en l’occurrence.
D’une part, le budget est raisonnablement limité à 750.000 euros. Soit 2,7% du volume global des dépenses d’investissements de la mairie (plus de 27 millions d’euros)… qui n’incluent d’ailleurs même pas les dépenses de fonctionnement (110 millions d’euros en 2010). Au final, on décidera de 0,5% du budget total de la mairie, au cours de ces formidables budgets participatifs. De quoi contenter le bon citoyen bonhomme, qui certes continuera à ne rien choisir au sein de l’édifice social, mais aura la douce consolation de choisir la couleur du pécu.
D’autre part, l’avis des « citoyens volontaires » n’est que consultatif, puisqu’il faut l’aval des élus et des employés municipaux, qui gardent la main sur « les propositions et les décisions ». Vous vouliez du pécu bleu outremer ? Tant pis, ce sera du pécu rose bonbon… à condition d’attendre un peu néanmoins : les projets déjà adoptés depuis deux ans traînent encore la papatte…
L’essentiel, c’est de « participer » !
Voilà une belle mesure, qui aura de quoi clouer le bec à ces indécrottables anarchistes, pour des mandats impératifs élaborés en assemblées fédérées et pour des mandaté-e-s révocables. La révolution sociale, quelle idée dépassée…
Pavillon Noir, 4 septembre 2012
Neuf quartiers d’accord pour un budget participatif
Poitiers. Les habitants peuvent exprimer leurs envies pour améliorer le cadre de vie de leur quartier. Des réunions d’informations débuteront le 11 septembre.
Neuf quartiers de la ville sur dix disposeront d’un budget pour réaliser les projets proposés par leurs habitants. Seules les Couronneries ont répondu par la négative. « Mais, rassure Daniel Duperron, conseiller municipal à la citoyenneté, ce n’est pas figé dans le marbre, on peut s’engager et se désengager pour le budget suivant.»
Donner la parole à ceux qui ne la prennent pas
750.000 € ont été répartis en fonction de la population du quartier, du kilométage de la voirie et de la surface des espaces verts. Ce qui donne pour le plus petit, Les Trois-Quartiers: un peu plus de 60.000 €, pour le plus dense Saint-Eloi, Le Breuil-Mingot: plus de 106.000 € Si les comités et /ou conseils de quartier se sont engagés à être partie prenante, ils n’auront pas la main mise sur les propositions et les décisions. « Par ce biais, nous souhaitons que les personnes qui ne s’expriment pas habituellement puissent le faire. Nous voulons amener à une citoyenneté active le plus grand nombre d’habitants du quartier», souligne Daniel Duperron. Il évoque les personnes en situation de précarité, étrangères et les jeunes. Les élus et les services des bâtiments, de la voirie, des espaces verts auront leur mot à dire. Les premiers vérifieront si les projets sont compatibles avec le politique de la ville. Les seconds, s’ils sont réalisables techniquement. «Toutes les réponses négatives devront être justifiées», insiste l’élu. Des réunions sont d’ores et déjà programmées. > Du 11 au 27 septembre, des réunions publiques seront organisées à l’intention des habitants. Les demandes préalablement déposées dans des urnes ou envoyées par mail ainsi que celles exprimées le soir même seront examinées. > Du 8 au 31 octobre, les groupes d’habitants se réuniront. Ils seront informés sur la faisabilité de leurs propositions. > Du 17 janvier au 8 février 2013, ils élaboreront les budgets des propositions sélectionnées. > En mars 2013, le conseil municipal votera le budget de la ville et les budgets participatifs. La réalisation des projets risquent ensuite prendre plus ou moins de temps. Beaulieu et Les Trois-Quartiers goûtent à cette initiative depuis 2010. Toutes leurs demandes ne sont pas encore réalisées. Mais ils persistent et signent pour un deuxième budget participatif.
Marie-Catherine Bernard, Nouvelle République, 4 septembre 2012
Désolé mais quand je lis « nous souhaitons que les personnes qui ne s’expriment pas habituellement puissent le faire« , je comprends « tout ceux qui ne votent pas » et cela ne concerne pas exclusivement la liste que vous dressez.
Même si je trouve l’initiative insuffisante, j’ai prévu d’assister à une des réunions, je pense que c’est un des moyens de demander plus. Et qui sait, il y aura peut-être d’autres râleurs 🙂
Salut phil, le passage sur les précaires, étrangers et les jeunes se réfère à cette citation de l’article de la NR :
« Par ce biais, nous souhaitons que les personnes qui ne s’expriment pas habituellement puissent le faire. Nous voulons amener à une citoyenneté active le plus grand nombre d’habitants du quartier», souligne Daniel Duperron. Il évoque les personnes en situation de précarité, étrangères et les jeunes.
Quant à la participation à cette mascarade, pourquoi pas ? Le boycott c’est pas mal aussi, mais si tu t’en sens le courage, reviens nous dire comment ça s’est passé ! 🙂
Je suis d’accord avec vous sur le soit-disant participatif de cas budgets, sachant qu’au final il ne s’agit que de propositions avalisées (ou pas) par la ville.
On peut d’ailleurs remarquer que les réalisations votées (ajout de bancs, rénovation de la Tour Bénisson …) aurait été dans tous les cas effectuées. Et aussi que les sommes mises à disposition sont insuffisantes.
Par contre je ne vois pas où vous avez vu cela ? « Cibles prioritaires : les précaires, les étrangers et les jeunes, bref les exclu-e-s. » C’est plutôt 3ème les conseils de quartiers 🙂
Il ne reste plus qu’à y participer pour faire porter une autre voix.