Québec : le printemps érable l’emporte
La nouvelle chef du gouvernement québécois, Pauline Marois, a annoncé mercredi l’annulation de la hausse des frais de scolarité et le retrait de la loi spéciale 78, limitant le droit à manifester. Membre du Parti Québéquois (PQ) et élue ce mardi 4 septembre, elle avait fait campagne sur ces sujets.
Rassurés Une annonce qui rassure les étudiants québécois. Pauline Marois n’ayant pas remporté la majorité, elle avait d’abord laissé entendre que ces deux engagements seraient durs à tenir.
DÉCRET Pour éviter cette difficulté, la chef de gouvernement n’est pas passée par le Parlement. Elle a donc annulé la hausse des droits de scolarité… par décret ministériel.
Paola Schneider, Streetpress, 6 septembre 2012
NdPN : En parallèle, Léo Bureau-Blouin devient quant à lui, à 20 ans, député de l’assemblée nationale pour le PQ (parti québécois). Il se propose de » ramener la paix sociale au Québec, ramener le consensus« , tiens donc…
On constate qu’une fois de plus la bourgeoisie, face à un mouvement social qui la déborde et qui se radicalise, adopte une position de « décompression », pour employer le mot de Vaneigem. D’une part, faire des concessions (ici sur la revendication initiale principale du mouvement), pour ne rien avoir à lâcher sur les revendications plus radicales nées du mouvement. D’autre part, mettre sur les rails de la cogestion et du pouvoir des « leaders » identifiés appelant au retour au calme, afin d’étouffer le mouvement lorsqu’il devient trop menaçant pour le pouvoir lui-même.
Les revendications n’aboutissent, une fois de plus, que par une lutte déterminée et un rapport de force réel. Reste, et c’est là tout le rôle des organisations anarchistes, à rappeler que le pouvoir a toujours été et sera toujours le tombeau des mouvements révolutionnaires.