L’épandage de nitrates peut continuer
Signé il y a un an par Bruno Lemaire, alors ministre de l’Agriculture, le « décret nitrates » permet d’augmenter la quantité de lisiers et d’engrais azotés épandue sur les champs. Ceux-ci regorgent de nitrates qui, trop présents dans les sols, polluent ensuite rivières et nappes phréatiques. Les agriculteurs peuvent désormais déverser fumiers et lisiers non plus sur la surface potentiellement épandable (SPE) mais sur la totalité de la surface agricole utile (SAU). Résultat : une augmentation de 20 % des quantités d’azote épandues sur les sols. Et une multiplication des masses d’algues vertes qui jonchent les côtes bretonnes en saison estivale.
Alors président de la Région Bretagne, Jean-Yves Le Drian, avait demandé au gouvernement « de retirer sans délai » le décret : « On ne peut pas dire, d’un côté, que l’on veut résoudre le problème des marées vertes et, de l’autre, assouplir les conditions d’épandage. Avec de tels signaux, le gouvernement prend le risque de relancer le contentieux avec les autorités européennes » avait-il affirmé. A-t-il osé répéter cette demande à son collègue Stéphane Le Foll, nouveau ministre de l’Agriculture, et comme lui soutien de la première heure de François Hollande ? Stéphane Le Foll vient en effet d’annoncer qu’il n’était pas question d’annuler le « décret nitrates ». Pour le changement de modèle agricole, on repassera…
Nolwenn Weiler, Bastamag, 14 septembre 2012
En Bretagne, la terre, elle pique ; c’est un acte votif, d’asperger et d’imbiber la terre agricole de pisse de cochon, ça a toute sa signification, c’est l’expression la plus juste de l’amour qu’on lui porte.