[Poitiers] Le cirque des élus

On s’amuse bien au conseil municipal de Poitiers, apprend-on dans cet article de la Nouvelle République.

Engueulades à gauche : sur le mode de désignation des conseillers communautaires pour le moins discutable, le député-maire-président de la communauté d’agglomération (Alain Claeys) réplique à ses troupes : « Si vous contestez la démocratie représentative, cela finira très mal ».

Engueulade aussi sur le pacte budgétaire européen (TSCG), instaurant l’austérité dans le marbre. Avec le député-maire-président de la communauté d’agglomération, pro-traité, tançant les élus PCF-EELV-NPA : « Qu’ont-ils tous à vouloir légiférer, ils n’ont qu’à se faire élire au Parlement pour cela… ».

Clash enfin quand le  député-maire-président de la communauté d’agglomération se plaint du départ de nombreux conseillers PS (« Ce n’est pas normal quand on est un élu« ), avant de se faire rappeler par l’un de ses camarades… qu’une réunion PS a lieu à la fédération socialiste.

On n’est pas en reste à droite, avec une belle engueulade sur la subvention de 90.000 euros concédée au stade poitevin volley beach : entre Stéphane Braconnier « le leader de l’opposition », et Odile Chauvet « la secrétaire permanente du groupe UMP »… et présidente du stade poitevin Omnisports. Un débat fort désintéressé !

Au-delà de tout ce cirque pitoyable, la question essentielle est celle du mode de prise de décision, au sein d’une « démocratie représentative » déconnectée des inquiétudes des populations, et qui leur confisque la capacité à débattre et à décider par elles-mêmes. Ces élus n’hésitent pas à imposer des décisions qui ne « représentent » qu’eux-mêmes, y compris lorsque ces décisions portent sur des sujets graves et peu consensuels, comme le TSCG.

La démocratie « représentative », c’est le pouvoir sur les populations, le contraire du pouvoir de faire des populations. Les anarchistes sont les seuls à revendiquer la libre fédération, des mandats élaborés en assemblées populaires, qui soient impératifs pour les mandatés, eux-mêmes révocables par leurs mandataires.

Pavillon Noir, 26 septembre 2012